Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

[JPL]

Pour avoir longtemps enseigné dans un IUT n'ai-je fait autre chose que de la vulgarisation aussi bien dans les disciplines théoriques (biologie par exemple) qu'appliquées (toxicologie industrielle) ?

Mais j'avoue avoir toujours eu un certain plaisir à essayer de faire passer les notions fondamentales sans me perdre dans le détail des réactions biochimiques ou de calcul de cinétique de réaction. Et comment faire passer également un doute raisonnable et motivé sur, par exemple, le degré de confiance à accorder aux valeurs limites d'exposition en toxicologie ? Quand on n'a ni le temps ni le public pour le faire comment ne pas dénaturer l'essentiel ? Je pense que c'est possible.

Donc le problème de la vulgarisation scientifique ne se pose pas qu'à travers le problème des journalistes.
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[invite5e279b10]

Donc le problème de la vulgarisation scientifique ne se pose pas qu'à travers le problème des journalistes.

on rejoint là le fil Comment faire passer "l'abstraction" des mathématiques; peut-être faut-il voir l'enseignement d'abord comme de la vulgarisation?

[JPL]

Beaucoup d'enseignements, jusqu'à bac + 3 (ou peut-être 4). Mais On ne peut pas faire de vulgarisation sur le théorème de Pythagore, la résolution des systèmes d'équations, les matrices... Encore qu'on devrait tenir compte pour la présentation des élèves qui ne sont pas spontanément à l'aise avec l'abstraction. Exemple vécu : mon épouse à enseigné à des publics difficiles (disons des récupérations d'échecs scolaires ou sociaux). L'un des élèves butait sur y=ax+b ; elle a donc pris l'exemple de la facture de téléphone avec un abonnement fixe + des consommations, et y=ax+b est alors passé sans problème.

Je pense qu'un des problèmes de l'enseignement mathématiques est que certains se confinent dans l'abstraction formelle (indispensable in fine) en oubliant que cette démarche d'esprit n'est pas spontanée chez beaucoup et que la pédagogie ce n'est pas de l'escamoter mais de savoir l'amener.

PS, mais là je déborde sur une autre discussion en cours.

[invite5e279b10]

je suis bien d'accord avec toi, non pas que tu débordes sur une autre discussion en cours mais "qu'un des problèmes de l'enseignement mathématiques est que certains se confinent dans l'abstraction formelle (indispensable in fine)" en oubliant que beaucoup n'ont pas l'esprit abstrait de façon innée.

Dans certains cas (en art par exemple) la vulgarisation est nommée médiation; comme s'il y avait d'emblée une possibilité de conflit entre le public et les acteurs (étonnant, non?).

[invité576543]

C'est limite jouer sur les mots.

Médiation a d'autres sens que celui correspondant à l'article cité du Wiki.

Médiation : Fait de servir d'intermédiaire entre deux ou plusieurs choses.

Toute personne qui écrit à propos de connaissances scientifique fait de la médiation entre la science et les lecteurs de son texte.

Cordialement,

[mariposa]

Donc le problème de la vulgarisation scientifique ne se pose pas qu'à travers le problème des journalistes.

Bonjour,


La vulgarisation scientifique et la pédagogie sont, me semble-t-il deux pratiques très proche.

La différence se fait plutôt sur les interlocuteurs et sur les méthodes.

Sur les méthodes.

La vulgarisation scientifique va plus s'appuyer sur des analogies et des images alors que la pédagogie essaie d'avoir un discours cohérent, structuré, avec le moins de discontinuités possibles, ce qui n'empèche pas d'utiliser des analogies et des images.

Sur les interlocuteurs.

Dans un cours le public est homogène (au moins en principe). Un large public est fortement inhomogéne, chacun vient avec sa culture et ses motivations qui peuvent être fortement éloignées.

[invitea4a042cf]

Il existe d'autres différences fondamentales.
Dans l'enseignement, le public est assez captif (cours obligatoire et/ou examen à la fin), donc même si ce n'est pas passionnant, il reste (sauf rares cas de cours non obligatoires + étudiants très autonomes). Ce qui n'est pas le cas, bien sûr, de la vulgarisation, où le fait de captiver son auditoire est indispensable. Un prof peut se contenter d'être clair, sans être passionnant (même si c'est idéal lorsqu'il est également passionnant).
Il y a aussi la question de la durée : à l'exception des retraités, peu de gens suivent des séries de conférence. Une conférence de la vulgarisation doit donc tenir en 1h30 maxi.

[inviteb14aa229]

Mais On ne peut pas faire de vulgarisation sur le théorème de Pythagore, la résolution des systèmes d'équations, les matrices... .

Pour avoir longtemps enseigné dans un IUT n'ai-je fait autre chose que de la vulgarisation aussi bien dans les disciplines théoriques (biologie par exemple) qu'appliquées (toxicologie industrielle) ?
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Bonjour,

Je pense aussi que le problème change selon les disciplines. Difficile en effet de "vulgariser" un théorème mathématique. Comme dit JPL, on étudie Thalès ou les équations du second degré, ou on ne les étudie pas. Mais il paraît difficile d'en faire une description ou un commentaire "simplifié". Ainsi, dans PlS, les articles de maths sont bien plus complexes que ceux des autres domaines.
A l'opposé, la biologie peut-être décrite de manière progressive, plus ou moins fouillée. On peut initier des élèves du secondaire à des questions qui seront étudiées plus en détail dans le supérieur.
La physique et l'astronomie me semblent être des cas intermédiaires où plusieurs approches sont possibles. A un niveau "simple", on peut s'en tenir à une description "vulgarisée", sans faire appel aux équations. Et on étudiera les équations dans l'enseignement supérieur.

Paminode

[invitea29d1598]

Bonjour,

Dans un cours le public est homogène (au moins en principe).

les principes et la réalité sont fortement éloignés [autrefois les grumeaux disparaissaient après bac+3, mais maintenant ils perdurent plus longtemps...]

Dans l'enseignement, le public est assez captif (cours obligatoire et/ou examen à la fin), donc même si ce n'est pas passionnant, il reste (sauf rares cas de cours non obligatoires + étudiants très autonomes). Ce qui n'est pas le cas, bien sûr, de la vulgarisation, où le fait de captiver son auditoire est indispensable. Un prof peut se contenter d'être clair, sans être passionnant (même si c'est idéal lorsqu'il est également passionnant).

tu devrais vraiment retourner sur les bancs de la fac pour voir ce qu'il en est

Il y a aussi la question de la durée : à l'exception des retraités, peu de gens suivent des séries de conférence. Une conférence de la vulgarisation doit donc tenir en 1h30 maxi.

un enseignement de 2h est également trop long pour pas mal d'étudiants...

[JPL]

Dans l'enseignement, le public est assez captif

Oui, mais pas forcément captivé

[Aqualung]

tu devrais vraiment retourner sur les bancs de la fac pour voir ce qu'il en est

Je pense que Cécile insiste surtout sur le fait qu'ils sont sensé être là par choix et par goût et surtout avec une motivation : les examens (même si leur manque de maturité leur fait souvent oublier)

[invite32f57b05]

Oui, mais bon : cela fait une belle jambe qu'ils soient "sensés".

[JPL]

Ils sont censés être sensés... mais pas toujours

[Aqualung]

Oui, mais bon : cela fait une belle jambe qu'ils soient "sensés".

ben disons que ça me donne plus de pouvoir quand mes étudiants me fatiguent ...
Si ils décident de ne pas écouter c'est leur choix et non ma faute