Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique? - Page 5
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Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?



  1. #121
    Damien49

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?


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    Citation Envoyé par JPL Voir le message
    Donc à l'école (terme bien vague qu'il faudrait préciser un peu) on devrait apprendre l'épistémologie avant d'apprendre les faits et théories scientifiques ?

    Tu ne crois pas que tu mets la charrue avant les bœufs ?

    Je ne sais plus très bien quand à l'école on demande aux éleves de réaliser des dossiers sur des sujets scientifiques en les laissant chercher par eux-mêmes l'information pour réaliser leur dossier (peut-être fin du collège ou au lycée je ne sais plus), mais je pense que c'est à ce moment là, avant de les laisser en libre-recherche (je rappelle quand même que mes propos sont orientés sur ce débat de la vulgarisation scientifique), qu'on devrait aborder la notion de méthodologie scientifique, oui en effet, car ça me semble être la priorité à aborder de savoir comment la Science (d'un point de vu général) est née, avant de les laisser chercher eux-même l'information scientifique. Acquérir une méthode de travail, avant de travailler, ça me parait pourtant être le B.A-BA. Tanpis si je suis le seul à le penser, mais je ne crois pas. Après inutile d'aborder toute l'épistémologie complète, un simple cours d'1 heure à la porté du niveau des éleves suffirait.

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    La météorologie, c'est l'art de prévoir ce qui change tout le temps.

  2. #122
    Damien49

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Et ça me parait d'ailleurs d'autant plus nécessaire de faire cette piqure de rappel aux élèves, que nous sommes maintenant dans l'Ere d'internet et de l'information scientifique pré-mâché. A mon époque, il fallait plonger dans la bibliothèque, maintenant il suffit de faire du copié-collé. Niveau méthode, c'est zéro...

    Maintenant, ce que je dis ne doit pas empêcher les auteurs de vulgarisation scientifique d'orienter les lecteurs curieux en les aidant vers plus de méthodologie, ne serait-ce simplement qu'en citant leurs sources. (et là je m'adresse à FS ^^)
    La météorologie, c'est l'art de prévoir ce qui change tout le temps.

  3. #123
    invité576543
    Invité

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par ansset Voir le message
    je ne suis pas certain de cette assertion.
    Sur la contradiction, ou sur comment arriver à la faire comprendre aux intéressés, c'est à dire aux élèves, et donc, par ricochet, aux lecteurs futurs de la littérature de vulgarisation scientifique?

    il n'est tout simplement pas possible de s'informer avec un regard critique sans les bagages necessaires.
    Je ne comprends pas. Regarder avec le bon état d'esprit est toujours possible, quels que soient les "bagages". C'est réussir à trancher qui n'est pas possible, là bien d'accord (et je fais l'hypothèse que c'était ce que voulait faire comprendre la phrase).

    Mais l'esprit critique consiste aussi, dans ce que j'en comprends, à accepter de ne pas trancher quand les informations sont insuffisantes, ou du moins tant qu'on n'a pas de raison majeure (une décision à prendre) forçant à choisir une hypothèse. Non?

    donc l'apprentissage ne peut démarrer que dépourvu de doute.
    Je pense que cela dépend des individus, les jeunes ne sont pas tous pareils sur ce point. Pour certains, oui.

    globalement , la frontière la plus visible est le passage à l'enseignement supérieur.
    Tu parles de l'enseignement, ou tu parles de l'attitude des élèves?

    Pour l'enseignement tel qu'il est dans mon pays, cela me semble correct (et j'ai l'impression que ça se décale vers les âges plus élevés, mais je suis un vieux qui se souvient peut-être avec une grosse déformation de ses études...).

    Pour les élèves, c'est-à-dire pour la capacité à gérer la contradiction entre l'esprit critique et accepter les données? Je ne suis pas sûr que ce soit aussi tard pour la majorité d'entre eux. La "révolte" contre l'état de la société, les discussions pour changer le monde, ne commencent-elles pas bien plus tôt? Pourquoi ce basculement entre acceptation sans critique et critique sans acceptation se ferait-il plus tard pour les données "scientifiques" que pour les aspects de la vie en commun?

    donc ,si on parle de maturité, je le comprend surtout en terme de bagages acquis, pas de developpement personnel.
    Oui, je comprend. Mon point était différent. Peut-être par erreur, mais je pense que la tension entre acceptation et esprit critique, et sa résolution constructive éventuelle (certains restent à jamais dans l'un ou dans l'autre, il me semble, ce que je classe dans le non constructif, opinion toute personnelle), ne dépend pas vraiment du sujet. Elle se présente de la même façon pour des petites choses ne demandant pas un savoir important ou pour des choses plus compliquées, exigeant, comme tu le dis, un certain bagage.

    a titre anecdotique, je me souviens avoir été assez perturbé jeune en apprenant la double nature ondulatoire et corpusculaire de la lumière. car je ne pouvais en tirer aucune conclusion satisfaisante.
    Et tu as trouvé une voie de sortie ? Ou tu as réalisé que tu es juste comme tout le monde?

    Cordialement,

  4. #124
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    je suis globalement d'accord avec tout ça.
    y compris avec nos angles différents de vision, mais pas forcement contradictoires

    PS: mon post ne concernait que l'apprentissage des sciences.
    je suis resté (enfin je crois) dans le topic!

  5. #125
    invité576543
    Invité

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Pour moi on est bien dans le sujet.

    Je ne crois pas qu'il y ait d'objection à l'idée qu'il faille contrôler le contenu de l'enseignement scientifique des élèves jusqu'à un certain stade !

    Mais prolonger un tel contrôle au-delà, à l'enseignement supérieur par exemple, serait en totale contradiction avec la nécessité d'inculquer le sens critique nécessaire à la compréhension, la pratique, ou même le simple abord de la science.

    La question en titre peut être alors lue comme s'il faut traiter les lecteurs de la vulgarisation scientifique comme des élèves de collège...

    Vu comme cela, la réponse devrait s'ensuivre...

    Cordialement,

    PS : Mon texte laisse volontairement ouvert la période charnière, celle du lycée ; ce n'est pas un débat dans lequel je souhaite entrer sur ce forum...

  6. #126
    inviteb14aa229

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par Michel (mmy) Voir le message
    On cherche à la fois à faire connaître des faits considérés comme sûrs (du contenu de science), ce qui demande aux élèves d'admettre tel quel ce qu'on leur indique comme "vrai", et à leur donner une autonomie intellectuelle, un sens critique, ce qui consiste à ne pas accepter comme tel ce qu'on indique comme vrai juste parce que quelqu'un l'indique comme vrai.

    C'est une contradiction non seulement inévitable, mais "indicible" aux élèves. Il faut attendre une certaine maturité pour qu'ils réalisent par eux-mêmes la contradiction, et faire la part des choses : enregistrer les faits enseignés en suspendant momentanément son sens critique, tout en exerçant ce sens critique ailleurs, par exemple dans la lecture de textes journalistiques, etc.
    Citation Envoyé par ansset Voir le message
    il n'est tout simplement pas possible de s'informer avec un regard critique sans les bagages necessaires.
    donc l'apprentissage ne peut demarer que depourvu de doute.
    .
    Bonjour,

    Ce point soulevé par Michel me semble extrêmement pertinent. Il y a là, en effet, un numéro d'équilibriste.
    Toutefois, dans le cadre scolaire, la question me paraît soluble. Il faut bien, dans un premier temps, acquérir les bases (disons niveau maîtrise, master). Donc apprendre sans trop d'esprit critique. Et c'est ensuite, dans un second temps (pour faire simple : doctorat), que peuvent alors apparaître les failles dans ce qui a été appris, et que peuvent naître des velléités "révolutionnaires". Mais c'est cette fois en toute connaissance de cause que la remise en cause peut se faire, comme l'a souligné Ansset.

    Maintenant, dans la "vie de tous les jours", le problème est plus complexe. Les enjeux sont multiples, les "temporalités" différentes.
    Citation Envoyé par Michel (mmy) Voir le message
    Mais l'esprit critique consiste aussi, dans ce que j'en comprends, à accepter de ne pas trancher quand les informations sont insuffisantes, ou du moins tant qu'on n'a pas de raison majeure (une décision à prendre) forçant à choisir une hypothèse. Non?
    Idéal ? Combien sont capables de résister à la tentation de trancher...? Je crains que, dans notre société, nous ne soyons pas éduqués de cette manière. Plutôt un point de vue oriental ?
    Citation Envoyé par Michel (mmy) Voir le message
    La "révolte" contre l'état de la société, les discussions pour changer le monde, ne commencent-elles pas bien plus tôt? Pourquoi ce basculement entre acceptation sans critique et critique sans acceptation se ferait-il plus tard pour les données "scientifiques" que pour les aspects de la vie en commun?
    Les enjeux sont différents. Dans le cadre scolaire, les examens à passer constituent une épée de Damoclès un peu refroidissante.
    Et si la soumission, dans le cadre scolaire, à l'acquisition des "données scientifiques" sans esprit critique, contribuait à un esprit "critique sans acceptation" dans d'autres domaines (politique) dans un sorte de défoulement ? S'il y avait des "examens" pour sanctionner le développement de l'esprit politico-révolutionnaire, les notes ne seraient pas fameuses, et ça en calmerait peut-être rapidement plus d'un.
    Citation Envoyé par Michel (mmy) Voir le message
    Peut-être par erreur, mais je pense que la tension entre acceptation et esprit critique, et sa résolution constructive éventuelle (certains restent à jamais dans l'un ou dans l'autre, il me semble, ce que je classe dans le non constructif, opinion toute personnelle), ne dépend pas vraiment du sujet. Elle se présente de la même façon pour des petites choses ne demandant pas un savoir important ou pour des choses plus compliquées, exigeant, comme tu le dis, un certain bagage.
    Pas trop d'accord, par conséquent. Car je me demande s'il existe vraiment des "petites choses ne demandant pas un savoir important".
    Comprendre la politique internationale me paraît aussi ardu que la MQ, et donc savoir, véritablement en connaissance de cause, pour qui voter en ayant analysé correctement tous les paramètres impliqués.

    Paminode

  7. #127
    inviteb14aa229

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par Michel (mmy) Voir le message
    La question en titre peut être alors lue comme s'il faut traiter les lecteurs de la vulgarisation scientifique comme des élèves de collège...
    Je crains que nous soyons tous des élèves de collège dès que l'on sort de son domaine.
    Parce que nous n'avons pas les bagages, et parce que nous n'avons pas le temps d'aller à la pêche au savoir tous azimuts. On ne peut pas être partout à la fois.

    Paminode

  8. #128
    invité576543
    Invité

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Oui, mais ce n'était pas au sens du "bagage" que je faisais le parallèle. C'est au sens de l'esprit critique.

    On peut rephraser : "traiter les lecteurs comme ayant le même esprit critique que celui qu'on attend d'un élève de collège pour qu'il apprenne ce qu'on lui enseigne".

    Pour moi le problème du "bagage" est secondaire. Qui plus est contrôler le contenu de la vulgarisation pour prendre en compte les différences en termes de "bagage" ne peut que mener à un nivellement vers le bas, non? Et ne change pas grand chose vis-à-vis de la "résistance" aux abus rhétoriques qu'on peut trouver dans la vulgarisation, non?

    Cordialement,
    Dernière modification par Philou67 ; 28/04/2010 à 16h01. Motif: Citation inutile

  9. #129
    invité576543
    Invité

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par Paminode Voir le message
    Idéal ? Combien sont capables de résister à la tentation de trancher...? Je crains que, dans notre société, nous ne soyons pas éduqués de cette manière.
    Mais quand même pour moi un aspect essentiel du sens critique. (Et, plus loin, de la méthode scientifique...)

    (Et, aparté, je pense que bien des discussions "mal fichues" sur les forum FS le seraient bien moins si étaient plus acceptables des réponses genre "on ne sait pas"...)

    Les enjeux sont différents.
    Je suis bien d'accord. Mais il me semble que la tension entre les deux pôles acceptation/sens critique est bien la même. Des applications à enjeux différents, certes, mais des "modes de pensée", des "modes d'appréhension du savoir", identiques.

    Comprendre la politique internationale me paraît aussi ardu que la MQ, et donc savoir, véritablement en connaissance de cause, pour qui voter en ayant analysé correctement tous les paramètres impliqués.
    Quand je parlais de petites choses, je ne pensais pas à cela (s'en sont des grandes!). Des savoirs qu'on applique tous les jours, une recette de cuisine, le meilleur chemin pour passer d'une ligne de métro à une autre à une correspondance, etc. (De la 1 au RER B à Châtelet, il y a un chemin plus court que celui fléché...)

    Cordialement,

  10. #130
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par Michel (mmy) Voir le message
    :
    Je suis bien d'accord. Mais il me semble que la tension entre les deux pôles acceptation/sens critique est bien la même.
    ,
    parlez vous de la tension pour celui qui donne l'information ou celui qui la reçoit.
    pour celui qui la donne, il lui faut d'abord savoir à qui il s'adresse.
    pour celui qui la reçoit, il me semble s'agir avant tout d'honneteté intellectuelle, (même bien avant une demarche scientifique ).
    un sens critique étant légitime et même naturel en fonction du degré de comprehension supposé, j'oserai même dire proportionnel.

    pour reprendre ce qu'évoquait paminode, je me sens dans toutes les classes différentes en fonction du sujet.
    même si je peux être très critique, en economie par exemple, j'avoue revenir en CM2 s'il s'agit de cuisiner quelque chose d'agréable à mes amis.
    dans ce cas, je respecte la recette à 100 % ..
    quand j'y arrive.

  11. #131
    invité576543
    Invité

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par ansset Voir le message
    parlez vous de la tension pour celui qui donne l'information ou celui qui la reçoit.
    Je ne le voyais que le côté de celui qui la reçoit. La tension entre un extrême genre "c'est écrit donc c'est vrai" et l'autre extrême "ce qui est écrit là n'est pas vrai au premier degré, ça cache quelque chose, c'est pas net", "tous les journalistes sont nuls", etc. (avec sa variante philosophique "tout savoir est relatif, une construction culturelle").

    un sens critique étant légitime et même naturel en fonction du degré de comprehension supposé, j'oserai même dire proportionnel.
    Là encore, mon opinion diverge un peu de celle là. Mais peut-être parce que j'inclus toujours la possibilité de ne pas trancher. Il m'arrive de lire un article scientifique et de conclure "c'est intéressant, il semble y avoir quelque chose là-dessous, mais il y a trop de choses pas nettes pour prendre la thèse pour argent comptant ; si je désire aller plus loin (ou si un jour je suis forcé de décider), faut que j'aille lire ceci ou cela". Ce n'est ni un rejet, ni une acceptation, juste une mise en mémoire "il y a quelqu'un qui défend cela avec des arguments peut-être bons". Et cela ne dépend pas vraiment de mes connaissances préalables.

    j'avoue revenir en CM2 s'il s'agit de cuisiner quelque chose d'agréable à mes amis.
    dans ce cas, je respecte la recette à 100 % ..
    quand j'y arrive.
    Même là, on peut parler de sens critique au sens où il y a choix, choix de suivre la recette ou non, par exemple en prenant en compte ses propres limitations. (Notons qu'on est là dans un cas "décision" : exécuter une recette n'est pas juste un exercice intellectuelle de lecture et d'agréer ou non au propos de l'auteur : il faut agir, donc décider...)

    Un élève de CM2 n'exerce pas de tel choix, et on attend qu'il ne l'exerce pas.

    Cordialement,
    Dernière modification par invité576543 ; 28/04/2010 à 15h20.

  12. #132
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par Michel (mmy) Voir le message

    Là encore, mon opinion diverge un peu de celle là. Mais peut-être parce que j'inclus toujours la possibilité de ne pas trancher. Il m'arrive de lire un article scientifique et de conclure "c'est intéressant, il semble y avoir quelque chose là-dessous, mais il y a trop de choses pas nettes pour prendre la thèse pour argent comptant ; si je désire aller plus loin (ou si un jour je suis forcé de décider), faut que j'aille lire ceci ou cela". Ce n'est ni un rejet, ni une acceptation, juste une mise en mémoire "il y a quelqu'un qui défend cela avec des arguments peut-être bons". Et cela ne dépend pas vraiment de mes connaissances préalables.
    je revendique aussi le fait de ne pas trancher.
    avoir un esprit critique ne signifie pas forcement s'opposer, et l'incertitude est souvent le meilleur moyen d'en savoir plus.

    mais je ne vois que deux raisons à une position critique au sens large, c-a-d incluant l'incertitude :
    - une collusion eventuelle avec ses propres connaissances.
    - un doute sur la cohérence du propos.
    ( faut il y rajouter l'intuition ?, jai un doute sur ça !)

  13. #133
    invité576543
    Invité

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par ansset Voir le message
    mais je ne vois que deux raisons à une position critique au sens large, c-a-d incluant l'incertitude :
    - une collusion éventuelle avec ses propres connaissances.
    - un doute sur la cohérence du propos.
    collision, j'imagine. Dans les deux cas, il s'agit de cohérence, externe dans le premier cas, interne dans le second.

    On peut rajouter les analyses au second degré sur les buts de l'autre personne.

    En fait, on peut presque prendre des listes de sophismes (il y en a pas mal de ces listes dans le monde anglo-saxon, "fallacies"), et chacun correspond, pour le lecteur, à une forme d'esprit critique pour les débusquer...

    ( faut il y rajouter l'intuition ?, jai un doute sur ça !)
    Oui et non. Bon guide pour éveiller le sens critique (i.e., déclencher une interrogation sur le propos), très mauvais pour l'exercer (i.e., répondre à une telle interrogation)...

    ---

    A ce sujet, il y avait dans le temps (très longtemps) un enseignement de la rhétorique fourni assez tôt dans le cursus. On peut le voir selon deux facettes opposées : comme un apprentissage des moyens pour circonvenir l'esprit critique éventuel de son interlocuteur, ou profiter de son manque d'esprit critique, (et plus généralement de "gagner" des débats), côté pile ; ou comme un apprentissage d'une facette importante du sens critique, celle consistant à détecter les incohérences de ce qu'on lit ou entend, côté face.

    Mais cet enseignement est tombé pire qu'en désuétude dans les milieux francophones, il me semble... A cause du côté pile?

    Cordialement,
    Dernière modification par invité576543 ; 28/04/2010 à 16h18.

  14. #134
    inviteb836950d

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par Michel (mmy) Voir le message
    ... A cause du côté pile?...

    c'est sûr qu'avec quelques notions de rhétorique certains discours politiques auraient plus de mal à passer...

  15. #135
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par Michel (mmy) Voir le message
    A ce sujet, il y avait dans le temps (très longtemps) un enseignement de la rhétorique fourni assez tôt dans le cursus. On peut le voir selon deux facettes opposées : comme un apprentissage des moyens pour circonvenir l'esprit critique éventuel de son interlocuteur, ou profiter de son manque d'esprit critique, (et plus généralement de "gagner" des débats), côté pile ; ou comme un apprentissage d'une facette importante du sens critique, celle consistant à détecter les incohérences de ce qu'on lit ou entend, côté face.

    Mais cet enseignement est tombé pire qu'en désuétude dans les milieux francophones, il me semble... A cause du côté pile?
    du coté pile ?
    il me semble que le coté "pile" est largement enseigné aujourd'hui dans les techniques de vente.
    quand au coté "face", j'ai bien peur que notre cher socrate fut condamné à mort pour avoir essayé de l'enseigner.. il y a effectivement très longtemps
    Dernière modification par ansset ; 28/04/2010 à 16h30.

  16. #136
    JPL
    Responsable des forums

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Il me semble qu'initialement (du moins dans les universités du moyen-âge) la rhétorique enseignait l'art d'argumenter dans un débat et non l'art de manipuler ou détecter la manipulation, avec par exemple les traditionnels thèse-antithèse-synthèse.
    Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac

  17. #137
    invité576543
    Invité

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par ansset Voir le message
    du coté pile ?
    il me semble que le coté "pile" est largement enseigné aujourd'hui dans les techniques de vente.
    Oui, mais pas "tôt dans le cursus", si? Pas au collège ou au lycée, et jamais dans les cursus "scientifiques", si?

    Citation Envoyé par JPL
    Il me semble qu'initialement (du moins dans les universités du moyen-âge) la rhétorique enseignait l'art d'argumenter dans un débat et non l'art de manipuler ou détecter la manipulation, avec par exemple les traditionnels thèse-antithèse-synthèse.
    Effectivement. Mais la dérive sophiste (au sens de l'école grecque de ce nom, telle que critiquée par Socrate, déjà cité) est quasiment inévitable, quelles que soient les bonnes intentions initiales, non?

    Cordialement,

  18. #138
    invité576543
    Invité

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par philou21 Voir le message

    c'est sûr qu'avec quelques notions de rhétorique certains discours politiques auraient plus de mal à passer...
    Et quelques discours pseudo-scientifiques? Ou même scientifiques? Scientifiques vulgarisateurs?

  19. #139
    noir_ecaille

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par JPL Voir le message
    Il me semble qu'initialement (du moins dans les universités du moyen-âge) la rhétorique enseignait l'art d'argumenter dans un débat et non l'art de manipuler ou détecter la manipulation, avec par exemple les traditionnels thèse-antithèse-synthèse.
    C'est bien toujours le cas, non ?

    Autrement, ça ne s'appelle pas du prosélytisme, plutôt ?

  20. #140
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par Michel (mmy) Voir le message
    Oui, mais pas "tôt dans le cursus", si? Pas au collège ou au lycée, et jamais dans les cursus "scientifiques", si?
    ,
    il s'agissait du coté pile, bien sur.
    c'est exact, mais très largement repandu .... après dans le management sous toutes ses formes.
    et dans un sens plus subtil et néanmoins bien enseigné à l'ENA, par exemple.

    En ce sens, la rhétorique "thèse, antithèse, synthèse" peut devenir aussi extrèmement redoutable dans la manipulation.
    en simplifiant un discours, ou en le detournant de son objet.

    on peut par exemple presenter un axe de réfutation comme étant l'antithèse. Il suffit ensuite de refuter tout ou partie de l'antithèse pour en deduire une validation de la thèse.
    "si ceux qui me contredisent font une erreur , alors j'ai raison!".
    ce qui est un abus de logique très largement répandu.
    Dernière modification par ansset ; 28/04/2010 à 18h44.

  21. #141
    inviteb836950d

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par Michel (mmy) Voir le message
    Et quelques discours pseudo-scientifiques? Ou même scientifiques? Scientifiques vulgarisateurs?
    Assurément, assurément...
    On peut toujours s'amuser à faire un classement...

  22. #142
    invité576543
    Invité

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par ansset Voir le message
    et dans un sens plus subtil et néanmoins bien enseigné à l'ENA, par exemple.
    on peut aussi citer Sciences Po, c'est on ne peut plus clair :

    http://www.sciences-po.fr/portail/fr-fr/programmes/

    Ceci dit, mon point portait sur le cursus général, pas sur les cursus spécialisés dans certains domaines...

    D'ailleurs, quid de la formation des journalistes scientifiques ? L'art "d'emporter la decision" y est-il enseigné?
    Dernière modification par invité576543 ; 29/04/2010 à 04h47.

  23. #143
    Philou67

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    On trouve quelques qualités recherchées pour le journalisme scientifique ici : http://www.studya.com/formations_met...ientifique.htm

    On y note ceci en particulier : conserver distance critique et rigueur
    :'( Plus j'apprends, et plus je mesure mon ignorance

  24. #144
    kamor

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Il ne faut pas oublier que comme dans un journal classique, les journalistes ont des rédacteurs en chef et des éditeurs, dont le but est de vendre. Donc de présenter aux gens quelque chose qui leur donnent envie de lire.
    En patientant récemment, j'ai lu un Science & Vie avec sur la couverture un titre du genre "la future destruction du système solaire", avec un article de 6 pages où ils expliquaient en détail avec force schéma que dans 4 milliards d'années, certaines planètes vont quitter leurs orbites pour joyeusement se rentrer dedans. Waouh impressionnant, quelle info d'envergure!
    Sauf qu'en lisant l'article, on tombe sur une petite phrase "le scientifique a fait tourner un modèle décrivant la rotation des planètes un millier de fois et dans 1% des cas, le système devenait instable". Autrement ils ont fait une superbe couverture très accrocheuse, avec une probabilité de 1%. Ils n'ont pas menti, ils présentent une certaine vérité possible.
    Maintenant, ça ne me choque pas. Je dis ça dans le sens où ce n'est pas différent dans les journaux généralistes avec des infos générales. Plutôt que de lutter contre cela, on devrait rétablir les cours de logique à l'école

  25. #145
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par Michel (mmy) Voir le message
    Ceci dit, mon point portait sur le cursus général, pas sur les cursus spécialisés dans certains domaines...

    D'ailleurs, quid de la formation des journalistes scientifiques ? L'art "d'emporter la decision" y est-il enseigné?
    si il y a une dissymetrie dans les enseignements des cotés "pile" ou face", je ne le situerais pas tout à fait comme vous.

    mais je resume peut être mal votre approche:
    pour vous :
    un enseignement "face" plus généralisé même s'il est naturellemnt progressif
    un enseignement "pile" reservé à des filières spécialisées ( ENA, science PO, ...)

    je vois une segmentation d'un autre ordre:
    un coté face reservé au domaine de competence, car même si l'exercice intellectuel peut s'appliquer à d'autres domaines, il perd rapidement son "autorité".
    un coté pile qui est une force rhétorique applicable de la même manière à tout les domaines.

    mais je me demande si cela n'est pas assez typiquement français, dans les principes de formation des elites.

  26. #146
    Philou67

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Kamor, l'exemple que tu cites est l'exact opposé de la qualité requise que j'ai cité juste avant : il faut raison garder. Mais il est vrai que l'impact est bien moins sujet à conséquence que pour l'annonce d'une prochaine guérison d'une quelconque maladie incurable...
    :'( Plus j'apprends, et plus je mesure mon ignorance

  27. #147
    invité576543
    Invité

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par ansset Voir le message
    mais je resume peut être mal votre approche:
    pour vous :
    un enseignement "face" plus généralisé même s'il est naturellemnt progressif
    un enseignement "pile" reservé à des filières spécialisées ( ENA, science PO, ...)
    Pas exactement. OK pour la seconde partie, mais pour le côté face, il me semble qu'il n'y a aucun enseignement du tout. Du moins pas au sens d'un enseignement dogmatique. Peut-être quelque chose de plus diffus, par l'exemple, la mise en situation, des remarques accessoires. Et cela dépend totalement des enseignants, ce n'est en rien une partie explicite, officielle, du cursus...

    Par ailleurs je me demande si on peut vraiment éduquer à l'attitude critique devant un texte autrement qu'en examinant les techniques rhétoriques. Peut-on apprendre efficacement à se défendre sans connaître et pratiquer les techniques d'attaques ? L'aïkido de la rhétorique?

    je vois une segmentation d'un autre ordre:
    un coté face reservé au domaine de competence, car même si l'exercice intellectuel peut s'appliquer à d'autres domaines, il perd rapidement son "autorité".
    un coté pile qui est une force rhétorique applicable de la même manière à tout les domaines.
    En pratique ou en principe?

    En pratique, oui. Mais le côté face n'est alors pas vraiment ça. Un ersatz de côté face, peut-être même une idée fausse à mon sens, celle que le sens critique est principalement lié au "bagage", aux connaissances spécifiques du domaine.

    En principe, pourquoi pas? Mais cela ré-installe dans le paysage le bagage.

    Je continue à penser qu'il y a un sens critique "générique", le pendant exact de la force rhétorique (ce qui est pourquoi je les ai présentés comme les deux facettes d'un même problème).

    Cordialement,

  28. #148
    ansset
    Animateur Mathématiques

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    "L'aïkido de la rhétorique?"
    très belle expression.
    on peut se demander qui fut le dernier maitre de l'art martial.
    descartes ?

    pour le reste, je serais tenté d'être plus nuancé.
    dans un combat "à un contre un", un non initié à l'aikido risque de se faire promener, mais la multiplicité des sources d'information permet au moins de planter les germes du doute.

    il existe aussi malheureusement une expression populaire nuisible à la reflexion :
    "pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué".
    expression ironique destinée à ceux qui coupent les cheveux en quatre, et pronant donc la simplicité.

    approche louable, quand le sujet est simple mais plus trompeuse dans de nombreux cas.

  29. #149
    invited7fbaa82

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    La vulgarisation scientifique est pour moi le moyen de faire travailler mon cerveau en pensant à des sujets qui serait (sans vulgarisation) inaccessible à mon mode de pensée.
    La vulgarisation scientifique, c'est donc la seul et unique façon pour les neuneu comme moi de maintenir la matière grise en activité. Ne nous retirez pas çà.
    Il est vrai que parfois celà manque de fondement. Mais c'est pas grave. Je ne ferais pas de découverte scientifiques majeur suite à un article de vulgarisation... donc de toute façon...

  30. #150
    noir_ecaille

    Re : Nécessité d'un contrôle de la vulgarisation scientifique?

    Citation Envoyé par vasamena Voir le message
    La vulgarisation scientifique est pour moi le moyen de faire travailler mon cerveau en pensant à des sujets qui serait (sans vulgarisation) inaccessible à mon mode de pensée.
    La vulgarisation scientifique, c'est donc la seul et unique façon pour les neuneu comme moi de maintenir la matière grise en activité. Ne nous retirez pas çà.
    Il est vrai que parfois celà manque de fondement. Mais c'est pas grave. Je ne ferais pas de découverte scientifiques majeur suite à un article de vulgarisation... donc de toute façon...
    La vulgarisation, c'est le petit pot pour bébé des neurones à neuneu

    Mais je rejoins ce point de vue : la vulgarisation n'est pas destiné qu'aux grands experts chercheurs et inventeurs, plutôt au quidam qui ne fera jamais de découverte majeure et ressent le besoin de mobiliser sa matière grise sur des sujets moins terre-à-terre.

    Cela peut même induire une culture autodidacte d'utilité personnelle -- comprendre de quoi parlent les JT, les notions de bases de l'écologies ("pourquoi on m'oblige à trier mes ordures, d'abord ?"), aider son gamin à finir son premier exposé de classe, etc..

    Le contrôle de cette vulgarisation doit autant tenir compte du contenu (ce qui fait le plus débat ici ) que du public non initié, pour qui les subtilités d'exactitude passe loooiiinnn au-dessus des cheveux.

    Bien sûr, il y a plus d'un public : les néophytes, les faux-initiés (des croyances, des suspicions, pas vraiment de base), les débutants, les initiés (futurs concernés), et les concernés (les scientifiques).

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