Un des points qui me parait les plus caractéristiques de l’humanitude c’est le fait de donner un sens à tout. Peut-être est-ce intrinsèquement lié au langage d’ailleurs.
Le soleil, la lune, la terre, les arbres, les rochers, le vent, la pluie, la vie, la mort, par défaut tout est animé, tout prend place dans une cosmogonie au moins implicite, tout s’adresse à l’homme et peut être entendu de lui. Le monde est enchanté et est entièrement signifiant.
La cognition a horreur du vide. Par défaut aussi l’homme se raconte le passé, le présent et le futur du monde. Il ne perçoit pas de terra incognita dans son savoir. Il a une explication pour tout. C’est comme si ses facultés cognitives servaient avant tout à élucubrer une théorie, essentiellement irrationnelle, qui se prend pour un savoir. Il ne fait pas la différence entre ce qu’il sait vraiment, de source sûre, et ses fantasmes. Sa représentation du monde est en grande partie de la fiction. La connaissance de type scientifique, basé sur des faits, avec une méthode de preuve et de vérification, demande une discipline qui lui est a priori étrangère.
Il est par ailleurs capable de fabriquer des outils et de faire des choses techniquement relativement compliquées tout en ayant une représentation fausse des données physiques sur lesquelles ses pratiques sont basées.
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