La notion de complexité a une dimension profondément subjective. Il n’existe pas de complexité (quel que soit le sens où on le prend), sans un cerveau humain qui l’apprécie. Si on supprimait l’humanité, il n’existerait plus de complexité, car le monde deviendrait un simple patchwork de particules subatomiques aveugles.
La configuration de notre univers tel que nous l'envisageons n’est qu’une représentation de notre cerveau et de la science que ce cerveau a créée et qu'il a lui-même incorporée dans ses neurones.
Du fait que la complexité n’est pas un concept extérieur à l’homme, mais qu’elle renvoie à notre capacité à décrire l’univers, on en déduit que pour parler de complexité, il faut qu’il y ait un cerveau humain. C’est celui-ci qui définit les critères de la complexité et rien d’autre.
De ce fait, l’idée de comparer le cerveau avec des objets dont il a défini les critères de complexité sur une échelle que lui-même choisit n’a aucun sens. C’est comme si, après avoir analysé l’intelligence de la limace rampante, on disait : « l’intelligence de la limace rampante est supérieure à celle de l’homme ». Mais une telle phrase n’aurait aucun sens, car la limace rampante n’a précisément pas la capacité de porter un tel jugement.
Le cerveau humain est hors norme et la question suivant laquelle il existerait quelque chose de plus complexe que le cerveau humain n’a aucun sens.
En fait, il n’existe rien dans l’univers comme le cerveau humain. C’est le sommet de l’organisation matérielle pour une raison simple : sitôt qu’une créature acquiert un cerveau identique au nôtre, elle développe une science qui stoppe sa propre évolution. Non seulement il n’existe rien dans l’univers comme notre cerveau, mais il n’est pas même pas possible d’en exister. Le cerveau humain représente une limite matérielle aussi infranchissable que la vitesse de la lumière.
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