Bonjour
sur le fil consacré aux actualités du climat, un des participants (Cts31) a semblé justifier le fait qu'on puisse donner des présentations alarmistes, et suivant son expression , faire un "surjeu de comm", pour la "bonne cause", en vertu du "principe de précaution". Ce n'est d'ailleurs pas le seul à dire cela, on peut trouver d'assez nombreuses déclarations d'hommes politiques et de scientifiques dans la meme veine.
Pour moi , l'usage du "principe de précaution" dans ce contexte ne s'applique pas. Le principe de précaution peut s'appliquer quand on a un doute sur les dangers d'une action, mais que l'action inverse elle n'a pas de danger particulier. Par exemple s'abstenir d'utiliser un nouveau produit sur lesquels il y a des doutes de toxicité, mais pour lequel il est évident qu'on pourrait s'en passer sans grand inconvénient. En revanche il ne peut pas s'appliquer lorsque l'abstention, elle, aurait des effets également , voire plus graves, ce serait parfaitement paradoxal de vouloir éviter un effet en en provoquant un autre encore plus grand !
Ainsi il ne semble pas justifier d'invoquer le principe de précaution contre les dangers des vaccins, par exemple, car il est évident que supprimer les vaccins font courir à la population des risques encore bien plus grands que les vaccins eux mêmes. Quand une action et son contraire ont toutes les deux des conséquences potentiellement dommageables, le principe de précaution est inutilisable : on a au contraire besoin d'informations le plus précises possible pour trancher, et toute imprécision ou ambiguïté , voire contre vérité, faite consciemment, est au contraire un acte très grave puisqu'elle peut conduire à prendre des mauvaises décisions, dangereuses pour tout le monde
Je ne suis donc pas d'accord pour dire que le "surjeu" et le travestissement de la réalité est utile, dans aucun des cas. Soit les contre-actions sont inoffensives et dans ce cas le principe de précaution s'applique, sans qu'on ait meme besoin d'augmenter les dangers supposés (puisque l'existence de soupçon suffit). Soit les contre-actions sont elles mêmes porteuses de dangers, dans ce cas la décision doit se faire avec une analyse aussi précise que l'on peut des dangers de l'action et de la contre action (c'est ce qu'on fait par exemple pour choisir un traitement contre un cancer, qui peut etre aussi potentiellement dangereux).
La conclusion de cette analyse est pour moi que le travestissement de la vérité (ce que Cts31 a appelé un "surjeu de comm") n'est jamais souhaitable : il est soit inutile, soit potentiellement source d'erreur de décision, qui peuvent être dans certains cas criminelles.
En vous remerciant
Roberto
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