Cercle herméneutique et science

[Liet Kynes]

Bonjour,

Nombre de questions sont intraitables par défaut de défintions correctes des termes du sujet (conscience, inteligence..)

Je cherche en ce moment à approfondir cette idée selon laquelle "le principe de Quine sur les engagements ontologiques, selon lequel être est être la valeur d’une variable, ne nous dit pas quelles sont les choses qui existent ; il nous dit simplement comment déterminer les choses dont une théorie soutient qu’elles existent."

D'une certaine façon cette citation, issue de : https://www.cairn.info/revue-l-annee...2-page-509.htm , me laisse penser qu'avec les outils donnés par K Popper, il est possible de travailler des concepts polysémiques sur des bases plus clairement définies par affinnement des définitions générales en concepts plus précis et d'affinner de la même manière ces concepts plus précis en des encore plus précis en usant de la méthode scientifique.

Est-ce que ce genre de méthode existe?
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[Merlin95]

Ça s'appelle la philosophie analytique mais est-ce une science ou une philosophie?

En usant de la méthode scientifique, on aboutit à une science ?
Soit oui, soit non, on est d'accord jusque là.
Oui : c'est donc la science que nous faisons aujourd'hui en gros. Mais ça ne satisfera pas.
Non : c'est donc plus qu'une science, du coup ça ne suit plus la science et ça devient finalement moins que la science. Mais ça ne se satisfera pas.
Tu es donc condamné dans tous les cas à être insatisfait. Étrange et génant (et là où il y a de la gêne, ...), non ?

C'est comme si je te disais :
Parfois on se pose des questions tellement complexes que celui qui se la pose, ne comprend même pas lui- même qu'il ne l'a comprends pas.

(?)

Quoi de plus logique ? Alors, comme celui qui essaie d'utiliser ses ailes pour les premières fois, pourrais-tu alors faire mieux ?

[Merlin95]

Pour être plus transparent, c'est le genre de question qui intéresserait, ce à quoi tu fais allusion ?

[Liet Kynes]

Merci pour la réponse, c'est bien dans l'idée de la philosophie analytique avec l'idée qu'un mot, qu'une phrase ne peuvent qu'approcher la réalité.
La méthode scientifique et l'expérimentation pour vérifier une assertion ,un concept ou une théorie et potentiellement créer des néo-logismes pour désigner ce qui a été précisé. Cependant le langage courant devrait s'étoffer en permanence de ces néo-logismes et cela ne me semble pas être le cas. Par exemple j'ai l'impression que c'est la sémantique qui s'enrichie pour un mot comme conscience (de plus en plus polysémique) et que de ce fait le mot dans langage naturel perd de son universalité (une même phrase comprise différement en fonction des références des lecteurs).

[A voir en vidéo sur Futura]

[noir_ecaille]

La polysémie est inévitable. Le sens des mots est d'abord premier. Puis un nouveau concept apparaît, moment où les mots nouveaux ne sont pas encore créés. Donc pour pouvoir faire une première description du signifié en l'absence d'un signifiant propre/unique, on use de périphrase et images stylistiques pour décrire la nouveauté. Qu'il y ait ensuite un néologisme approprié ou pas a dès lors peu d'intérêt : il existe désormais un sens premier et un/plusieurs sens second(s) : le littéral et le figuré. Partant il peut même se développer des jargons -- le sens premier sous-entendu/utlisé change selon le jargon/contexte.

[Merlin95]

Cependant le langage courant devrait s'étoffer en permanence de ces néo-logismes et cela ne me semble pas être le cas

Plusieurs raisons :

Sans doute car notre cerveau ne peut pas manipuler toutes les subtilités qui découleraient de la multiplication des sens et des néologismes. Nous ne sommes pas assez "intelligents" pour ça, il nous faut compter sur une autre d'intelligence que l'intelligence "verbale", d'où la nécessité de débat, de dialogue, d'hermeneutique, maïeutique etc.

Et aussi, car il est difficile de prévoir tous les sens à venir à l'avance, ce n'est que lorsqu'on rencontre une nouvelle situation qu'un néologisme pourrait apparaître. Le langage courant serait donc très laborieux car il faudrait sans cesse définir de nouveaux néologismes avec leur sens en même temps que nous communiquons, ce qui ferait perdre à cette communication son objectif premier.

Le langage courant est donc pas la meilleure opportunité de cela. Autre démarche qui a l'objectif de répondre à votre objectif : la création d'un langage où l'ambiguïté n'est pas possible, avec suppression de certains mots "piégeux" comme "être" par exemple.

[JPL]

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