Ni-Cr, des éléments intéressants dans cette synthèse, mais quelques approximations :
Le bio est parfaitement définit par son cahier des charges
Cette assertion revient souvent dans la discussion et c’est malheureux que lecteur garde cette idée après la lecture de ce fil. L’agriculture bio bénéficie de la recherche agronomique : Qu’en est-il de la recherche sur l’amélioration de « variétés bio », de la recherche sur les rotations culturales, sur les amendements organiques, sur la lutte biologique, etc ?
Cette vision est dépassée. Les politiques d’aménagements qui sont développées actuellement cherchent au contraire à intégrer l’Homme dans son environnement (Parcs Naturels) et « désinsulariser » (joli mot) les ilots de biodiversité (Trame Verte et Bleue).
Il faut remplacer « très probable » par « certain » et cela ne concerne pas seulement les phyto (azote, phosphore, particules érodées,…). Les impacts de l’agriculture sur l’environnement ne se limitent malheureusement pas aux parcelles cultivées (loin de là)…
Pourquoi ?
Il faut reprendre les 3 piliers du développement durable (social, environnemental et économique) et voir en quoi le bio diffère du conventionnel sur ces points.
Chappell et LaValle (2009) montrent que le problème actuel de sécurité alimentaire dans le monde n’est pas un problème de quantités produites mais d’accessibilité aux produits. Les travaux de la FAO montrent que jusqu’en 2050 au moins, la production agricole sera suffisante en terme de calories produites (plus de 3000 kcal/pers/j dans les PVD).
De plus, la vraie question, selon moi, n’est pas « Peut-on (ou doit-on) remplacer le conventionnel par du bio ? » mais plutôt « Quelle est la place de l’agriculture bio dans l’agriculture française, européenne ou mondiale ? ».
Dans ce cadre la question « Le bio peut-il nourrir le monde ? » n’est pas des plus pertinentes. Je vous conseille la lecture de cet article :
http://www.bioscienceresource.org/cm...ll-Lavalle.pdf
Pour appuyer mes propos une petite comparaison (un peu simpliste) avec les moyens de transports :
La question « doit-on remplacer les voitures par des vélos ? » n’est pas pertinente. Selon le contexte et les objectifs que l’on se fixe, le vélo (en centre-ville pour aller au travail) ou la voiture (pour de grands trajets) peuvent être plus ou moins adaptés. Si vous habitez en campagne, il vaut mieux, pour vous, que vous possédiez une voiture. Au contraire, dans le cas d’un centre-ville si tout le monde utilise une voiture pour se déplacer, cela va poser des problèmes… Le vélo ne remplacera pas la voiture, mais il peut, dans certaines conditions, participer à une meilleure efficience dans les déplacements.
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