La notion même d'un tel instant est hors domaine d'application "saine" des théories actuelles (c'est une "extrapolation", le modèle est poussé plus loin que les observations qui ont justifié son développement).
[Je distingue interpolation et extrapolation. L'interpolation est en général "saine" et il est pratique normale en science de ne pas la considérer comme une spéculation. Si on prend la théorie de Newton, les observations la corroborant pour des vitesses atteignant 40 km/s (situation en, disont, 1800), on interpolait en l'appliquant à des vitesses inférieures. Mais on l'extrapolait en allant au-delà de la plus grande vitesse à laquelle on l'avait corroborée. On sait maintenant que cette extrapolation n'était pas et n'est pas valide.]
Le terme est un "faux-ami", tant à l'origine que dans l'emploi de pas mal de gens du domaine, "théorie du big-bang" est synomyme de "théorie de l'expansion", et ne réfère pas à un "spectaculaire" instant 0. Ce sont les "professionnels du spectacle scientifique" qui ont détourné le terme.du supposé big bang.
Non. Selon l'acception du terme, c'est soit la théorie (de l'expansion), soit une extrapolation spectaculaire qui fait se délecter les clients du spectacle scientifique.Si j'ai bien compris, le big bang est prédit par la théorie
Les théories actuelles ne sont pas extrapolables, telles quelles, à des températures et densités supérieures à certaines valeurs sans contradictions. La théorie de l'expansion prédit qu'en remontant dans le temps on atteint un passé où régnaient ces conditions. Aller plus loin demande d'extrapoler les théories courantes, et pour l'instant on n'a pas de solution solide (litote).mais ne peut dire ce qui se passe au moment 0, ou encore avant.
Là, c'est différent. Les théories sont considérées comme pertinentes dans au moins une partie de "l'intérieur"(la partie "centrale"--singularité-- pose des difficultés similaires à celles du passé lointain de l'Univers). Par contre, la théorie implique en même temps l'impossibilité d'observation par un observateur lointain (dont nous !), ce qui empêche de corroborer les conséquences du modèle.De même, elle ne peut dire ce qui se produit au delà du rayon de Schwatschild (là encore sauf erreur de ma part).
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Je ne sais pas si on peut parler "d'impossibilité" lié au langage dans ces deux cas. Le premier est juste une question "frontière", et il y aura toujours des "questions frontières" pour la science ; d'un autre côté, la frontière se déplace ! Le second pose une question épistémologique intéressante ; je ne vois pas trop comment y voir une impossibilité liée au langage, je le vois plus lié à nos limitations en tant qu'observateurs, plus que comme "discoureurs".
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