OK, oublions les termes "dure" et "non dure"... On peut quand même distinguer, il me semble, la discipline (ou le domaine) "biologie moléculaire" de l'écologie ou de l'éthologie, il me semble... (et c'est de ça qu'il est question, de ce qui peut être dit par une science, ou un domaine de la science, en tant que cette science, ou ce domaine, et pas par les biologistes qui bien entendu aussi sont, ou peuvent être, épistémologistes, ou philosophes, voire poètes).
Par exemple, dans le cas de la biologie microscopique, ce qu'elle dit de son objet d'étude, saisi comme un assemblage subtil et complexe de processus physico-chimiques.
(De même que la physique ne sait rien "dire" du temps, par exemple, elle ne peut le penser. Mais le physicien Etienne Klein peut en parler, en philosophe...et citer le poète Robert Desnos : "Le temps est un aigle agile dans un temple.").
Je donnais des exemples, nécessairement brefs et partiels...En essayant dans les posts suivants de préciser un peu ce que j'entendais par là, suite à tes reactions (qui elles non plus ne démontrent rien, d'ailleurs).C'est ta façon de le présenter qui me donnes cette impression, en plus du fait que je ne vois pas en quoi tu démontres que ce sont des non-pensées, et par rapport à quel référentiel précis de la "pensée". Extraire des phrases de leur contexte pour en tirer des affirmations (et j'insiste sur affirmation) me paraît pédagogiquement et en termes d'argumentaire assez maladroit.
Mais non... Si on avait identifié la conscience au cerveau, ça se saurait, ça voudrait dire que l'on a une définition expérimentalement avérée de ce qu'est la conscience...Encore une affirmation péremptoire.
Bien au contraire, la philosophie se nourrit de l'ensemble des expériences humaines, elle exige donc un matériel colossal (Le LHC par exemple est l'ultime effort technique à ce jour au service de la quête philosophique sur la nature de la réalité... Et il a fallu toute l'odyssée Apollo, et les errements de la navette et de l'ISS, pour clairement comprendre la nature fondamentalement inhumaine de l'espace, le fait que ce n'est pas un lieu, que nous n'irons jamais, et que la Terre n'est pas seulement notre environnement matériel de vie, mais notre habitat. Indirectement, les bêtises spatiales habitées nous amènent à repenser ce qu'est le fait d'habiter...Ce qu'est un lieu...)
De plus, certaines expériences (comme celle d'Aspect) sont carrément de la philosophie (ou du moins de l'épistémologie, si tu préfères) expérimentale.
Je ne suis absolument pas d'accord sur la prétendue stérilité d'un tel débat. Sa fertilité ne se juge pas "de l'extérieur" à l'obtention d'un accord entre les interlocuteurs, ni même nécessairement à une clarification de la question (même si ici, elle a lieu, je trouve), mais se trouve dans la réflexion que l'échange suscite chez chacun. En ce qui me concerne, cela touche à divers sujets, comme une définition plus précise et plus rigoureuse des domaines de la biologie, le rapport entre l'être d'Heidegger et la chose en soi de Kant (et m'amène à lire le cours de Heidegger de 1935 sur la chose "Qu'est-ce qu'une chose ?" qui devrait préciser cette relation de l'oeuvre de Martin à celle d'Emmanuel), à la façon dont on peut lire incorrectement Heidegger (lire "les scientifiques" quand il écrit "la science"...), à réflechir à ce que signifie au fond l'expression "parler pour en rien dire, etc...On ne peut guère que lui reprocher une chose: toute discussion, entre des personnes qui ne sont pas du même avis, s'enlise infailliblement dans une dialectique purement verbale et totalement stérile.
Et non, ce n'est pas stérile...
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