Bonjour,
Je m'interroge sur la question de la personne qui s'éloigne du consensus admis. Qu'il s'agisse de celle ou celui qui énonce une idée contraire à ce que l'on affirme usuellement dans une simple discussion de salon, jusqu'au scientifique, ou prétendu tel, qui présente une nouvelle théorie. Comment faire la part entre :
- le consensus admis a raison, et le prétendu novateur est un illuminé ;
- le consensus admis a tort, et le novateur est un esprit brillant.
Le cas Galilée est intéressant : il est devenu d'une certaine manière une figure allégorique de la Raison persécutée par l'Obscurantisme comme dans une belle image d’Épinal.
Mais il est aussi le recours de pseudo-découvreurs ou de leurs prosélytes qui hurlent au syndrome Galilée quand "la science" ne reconnaît pas leur "découverte".
Donc d'un côté l'histoire des sciences montre des exemples de ceux-qui-avaient-raison-avant-tout-le-monde mais ont eu du mal à le faire reconnaître.
D'un autre côté, on voit surgir régulièrement des esprits divagants de tout poil.
Quant aux autres, ceux qui, dans un cas comme dans l'autre, font la sourde oreille devant l'idée novatrice et s'en tiennent au consensus, ils ont droit indifféremment au sobriquet de "scientifiques bornés", dans certains cas avec raison, dans d'autres cas à tort.
Le cas de Wegener me semble également intéressant : si j'ai bien compris, il avait eu la bonne intuition, mais à l'époque ne possédait pas les moyens de la vérifier, et ce n'est donc que bien plus tard que l'on a su que son intuition était juste.
Le cas se pose à soi-même : quand une idée non conforme au consensus traverse notre esprit, quel que soit le domaine : ce peut être en science ou, de façon plus courante, dans le champ quotidien, par exemple en politique.
Comment savoir si l'on dérape, et si on doit revenir en vitesse aux idées admises, ou si l'on tient une bonne piste, et que l'on doit creuser ?
Il me semble que la célèbre histoire d'Einstein et de la "plus grande erreur de sa vie" est une bonne illustration.
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