Houla oui, je me suis laissé aller à un peu de franchise... Mais ça ne fait pas mal
Vaste question, et vaste débat... qu'une "approche écolo".
Mon expérience en PdM est quasi* nulle puisque je suis sur le point de commander mon premier
Par contre mon expérience en matériaux et "approche écolo" vient que je réhabilite moi-même depuis 8 ans une très vieille maison de 200 m2 en voûtes ; et cette expérience vient piétiner ma formation initiale - ô combien classique - d'architecte, dont par ailleurs je ne fais pas profession pour tout un tas de raisons
Quand je parle d'approche écolo, j'évoque deux niveaux assez différents :
• l'écologie personnelle : utilisation pour ou par soi de matériaux sains et non polluants (ici, éviter bien sûr les laines de verre et de roche, dont la fin de vie et la nocivité est semblable à celle de l'amiante,
• l'écologie indirecte : c'est à dire l'énergie grise, voire gris très foncé, des matériaux et processus de réalisation des travaux en question. C'est souvent lié à la dimension industrielle desdits matériaux et processus ; rapporté au sujet qui nous préoccupe, je serai prêt à faire des concessions sur les qualités et le prix d'un PdM produit essentiellement près de chez moi, avec des matériaux "clean", qu'un autre un peu mieux et beaucoup moins cher, mais devant traverser l'Europe pour venir. Eviter également les dérivés pétroliers ou réduire les dépendances électriques. Après tout est affaire de conviction personnelle et de discussion sans fin ; ça peut aller jusqu'à se préoccuper des filières locales pouvant fournir des matériaux non prévus pour tel usage à l'origine, etc...
Attention je ne suis surtout pas là à donner des leçons d'écologie, hein je m'en garde...
Notre réhabilitation a débuté sans argent de manière très classique. Nous rectifions le tir aujourd'hui de tous les cotés, en reprenant complètement certaines choses (c'est parfois assez décourageant) et on est encore loin du compte. Mais ça progresse. Après l'installation d'un chaudière bois haut rendement couplé à de l'hydro-accumulation (principe PdM avec de l'eau) qui fonctionne très bien mais, justement, ne nous satisfait pas tout à fait en matière d'énergie grise (fournisseur lointain, alimentation électrique nécessaire, même faible, etc...), on veut soulager ça avec un PdM - d'où ma présence ici . Jusqu'ici, pour nous, la conclusion c'est Hiemstra et, comme déjà dit ailleurs, j'ai le doigt sur le bouton de la souris qui tient le stylo qui va signer le chèque de commande d'un NO 80. Certes notre besoin, secondaire, ne nécessite pas une grosse unité ; et puis l'esthétique a joué. Mais la fabrication locale, avec des matériaux intéressants (j'aiment beaucoup la terre, on s'est construit récemment un four à pain en chamotte, génial), l'achat direct au fabricant, etc... pèsent beaucoup dans la balance.
Comme a dit Philou67, "tout utilisateur de PDM à une tendance écolo par le seul fait de choisir le bois buche comme énergie pour son chauffage". Je crois aussi. Du coup ce qui me désarme c'est de voir un intérêt soudain, surfant sur le crédit d'impôt, pour des techniques de chauffage propre apparemment uniquement motivé par l'économique. D'où un délaissement parfois d'autres aspects de la construction ou la retape d'une maison - pour ce qui de la ventilation, je parle de vieillissement accéléré des matériaux mais c'est aussi lié à des convictions de santé, de non confinement, d'assainissement ; on s'alarme avec raison de la pollution de l'air (extérieur) sans réaliser que parfois le plus pollué est l'air de la maison, à force de tout étancher. Nous ne sommes pas des modèles de purificateurs... Evidemment je me réjouis du crédit d'impôt, mais au final, je ne me leurre pas, notre approche, même très incomplète aujourd'hui, nous coûte de l'argent et pas qu'un peu. C'est une contrainte que je comprend et que j'accepte. Vous me direz, il faut avoir les moyens, mais justement on en a pas tant que ça , il faut aussi faire des choix.
* je dit quasi puisqu'on utilise un système analogue, version eau.
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