Bonjour
Je me pose des questions sur un bâtiment BBC RT 2005. Dans le dossier, lequel a été joint à la demande de permis de construire, je lis :
Température de base -10°C
Degrés.heures : 61308 h.°C
Ht : 640 W/K. Coefficient global de déperdition
J'ai vérifié : ce coefficient ne tient compte que des déperditions par transmission (pas des infiltrations ni de la ventilation).
Déperditions par transmission (a) : 20,2 kW
Déperditions par infiltration (b) : 1,6 kW
Déperditions par ventilation (c) : 8,2 kW
Soit un total des déperditions de 30 kW
Ces puissances correspondent, en principe, à la température de base -10°C pour une température intérieure conventionnelle moyenne de 18°C, soit un delta_T (intérieur - extérieur) de 28°C.
Si je divise les déperditions par transmission par le Ht, j'obtiens 20,2/640 = 31.5 K. Pour une température de base de -10°C, cela correspondrait à une température intérieure moyenne de 21,5°C.
Donc question 1 : le calcul des déperditions serait il fait en prenant en compte des températures intérieures réalistes (21,5°C) au lieu des températures légales (18°C = moyenne de 19°C pendant 16h de confort et 16°C pendant 8h de réduit ? Si oui, cela voudrait dire que le calcul conventionnel ignore la loi... Ou question subsidiaire, le moteur de calcul retrancherait-il 2,5°C à la température de base déclarée afin d'avoir une sécurité, tenir compte des relances, etc. ?
Jusque là, on est dans les 10% d'erreurs, et vous pensez sans doute que je pinaille. Mais il y a plus embêtant.
Si je divise mes déperditions cumulées (30 kW) par le delta_T conventionnel de 28 K, ou encore le delta_T "réaliste" calculé plus haut à 31,5 K je trouve des coefficient de pertes thermiques totales (transmission + infiltration + vmc), respectivement :
30 * 1000 / 28 = 1071 W/K
30 * 1000 / 31,5 = 952 W/K
J'applique les degrés.heures du lieu considéré à ces coefficients, et je trouve respectivement :
61308 * 1071 / 10^6 = 65,7 MWh
61308 * 952 / 10^6 = 58,4 MWh
On va arrondir un peu sauvagement tout ça et considérer que la dépense de chauffage prévisionnelle est de l'ordre de 60 MWh.
Là dessus, je divise par la surface habitable dans l'immeuble (1000 m2 à un chouia près) et je trouve une dépense "chauffage" de 60 kWh/m2/an.
Et c'est là que ça ne va pas du tout. Sur le calcul climawin, on trouve, pour le calcul du Cep :
Cep chauffage : 20,16 kWh/m2/an
Cep ECS : 22,78 kWh/m2/an
Cep eva : 12.8 kWh/m2/an (éclairages / ventilation / auxiliaires)
Cep total : 55,74 kWh/m2/an
L'immeuble est donc labelisé BBC, et les acheteurs se voient remettre un joli certificat lors de la remise des clefs indiquant que la consommation conventionnelle est de 55,74 kWh/m2/an.
Deux ans se passent, on règle les lois d'eau, on affine les réduits de température, on travaille sur l'équilibrage hydraulique, on fait les bilans énergétiques et, surprise :
estimation des consommations de gaz pour le chauffage (après déduction de la part d'énergie ecs) : de l'ordre de 60 MWh / an ! Donc on est à près du triple de l'estimation conventionnelle Climawin, laquelle a servi a obtenir la labelisation BBC. Par contre, on est sur la valeur calculée à partir des degrés.jour du lieu multipliés par le coefficient de déperdition global du bâtiment.
Question 2 : Comment Climawin (le moteur du CSTB en fait) calcule t-il le CepCh (Cep chauffage) ? Tient il compte des apports internes (5W/m2 d'après la méthode Th-CE 2005) ? Tient il compte des apports solaires, mais alors comment les calcule t-il si on ne rentre pas les conditions d'ensoleillement du lieu, comme par exemple dans le logiciel Solo2000 ?
Quelqu'un peut-il m'aider à comprendre et, par conséquence, expliquer la chose au conseil syndical et aux occupants de l'immeuble ? Un lecteur aurait il connaissance de contentieux liés à des sur-consommations dans lequel de tels éléments seraient mis en avant ?
Merci.
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