Très cher karlp Un rapport, je ne sais pas, les difficultés conceptuelles me semble de nature différentes, d'ailleurs, je crois qu'il faudrait ajouter le 1 dans cette liste de concepts ayant pris du temps.
Je vois bien un point commun à ces 3 cas : le passage du Multiple au Un, passage conceptuel que tout le monde franchit dans ses premiers âges lors de l'apprentissage du langage.
Dans le cas de l'infini, on ne maîtrise pas la globalité du multiple, je pense que c'est de là que vient la difficulté (passage du potentiel à l'actuel)
Dans le cas du 1 (déjà on a du mal à voir là un "multiple"), notre pouvoir d'abstraction (celui qui permet de passer de la connaissance de quelques dizaines ou centaines d'objets rouges, à la connaissance du rouge) est battu en brèche (quand je pose sur la table, 1 pomme et 1 poire, il est plus facile de dégager le concept de "fruit" que le concept de 1. Historiquement, le 1 n'a été accepté comme un nombre comme les autres qu'au XVIième siècle en Europe (merci les Belges).
Pour le 0 la notion de multiple devient vraiment difficile à percevoir, d'autant plus que, au restaurant, si on demande 0 entrée ou 0 dessert, on se voit servir la même chose. Je n'ai pas trouvé de date fiable sur la reconnaissance du 0 comme nombre comme les autres (la seule que j'ai trouvé est début du XXième siècle, ce que j'ai du mal à croire), en tout état de cause, c'est postérieur à Simon Stevin, sa "démonstration" que 1 est un nombre comme les autres, montre aussi que ce n'est pas le cas de 0.
-----