Avec un peu de retard, je vous conte l'ambiance d'une courte soirée astro (le lendemain, on bosse...) que le hasard du calendrier a placé le premier jour de l'automne.
Les températures assez douces prévues en soirée, m’ont incité à déplacer le télescope (chaussé de l’hyperion 17 mm - mâtin, quel oculaire) dans le jardin. La Lune ayant le bon goût d’apparaître de bonne heure, c’est confortablement installé sur une chaise, la bonnette à portée d’œil (c’est pas toujours facile, avec Newton), que j’ai commencé à détailler la Lune. Tout d’abord, révision de la géographie lunaire, avec une technique mise au point par le fiston, présent pour ces observations : les mers visibles de ce premiers quartier de Lune forment un footballeur et son ballon. La tête du footballeur, c’est la Mer de la Sérénité, le corps, celle de la Tranquillité, le pied droit, la Fécondité, le gauche : la Mer du Nectar, et le ballon rond : la mer des Crises, tant on sait que rater le ballon peut être à l’origine de crises ! Les jumelles 12x50 à pas-cher de chez M. Lidl permettent de s’approprier correctement cette géographie avant que le télescope ne détaille.
Au passage du télescope, il faut s'adapter au renversement des images, le footballeur passe soudain tête en bas. On s’attarde particulièrement sur la mer de la Tranquillité, avec la série des impacts qui nous mènent (a bisto de nas) au site d’alunissage d’Apollo 11, de circonstance. L'éclairage du soleil sur la Lune est parfait, deux jours plus tard, les rayons plus verticaux, rendent cette tâche de repérage (un peu) plus difficile. Puis les étoiles s’allument une à une, et un pointage rapide sur Mars qui court se coucher. J'ai pas vu grand'chose, si ce n'est du rouge, orangé, vivement la prochaine opposition...
La nuit vraiment tombée, je tente de me familiariser avec les nombreuses « messièreleries » (espiègleries du catalogue Messier) que compte la constellation de la Théière, enfin du Sagittaire. γ, le bout du bec verseur, est un pivot pour les nébuleuses du trèfle et de la lagune. Mais hélas, la proximité d’avec le premier quartier de Lune me fait renoncer, trop de lumière, le lagon est certainement délavé et le trèfle fané.
Contre mauvaise fortune bon cœur, je refais mes gammes, M13, M57 et M31.
M13 trône au zénith ou presque, Hercule, le bon segment, son milieu et hop, dans l’oculaire. Les étoiles du bord se détachent bien tandis que le cœur est bien dense, et même lumineux quand la turbulence le permet. Sans moteur de guidage, je déplace régulièrement le télescope grâce à la molette, et ce n'est qu'après un instant assez long que je me décide de faire cesser ce petit jeu et d'aller voir la Lyre voisine.
Véga, le parallélogramme juste derrière, le milieu du côté opposé, et hop, voilà le rond de fumée. On a certes pas la couleur (150 mm faut pas rêver, puis même avec plus je ne suis pas sûr de l'avoir...), mais la forme caractéristique est bien là, on ne peut pas confondre avec autre chose. Je pense à Messier qui a vu ça avec des instruments plus rudimentaires encore...
Enfin, avec les jumelles 12x50, je pars à la recherche d'Andromède, vite trouvée, car c'est un de mes objets favoris. Parfois je me demande si ce n'est pas aux jumelles qu'elle est la plus belle ? Avec les forts grossissements des télescopes, arrive t-on à l'apprécier dans sa globalité ? Je détaille son cœur puis essaie d'aller vers ses bras, mais hélas, les jumelles bougent trop, malgré la technique de la tenue inversé (lunette de gauche tenue par la main droite et vice et versa). La stabilité de l'EQ3/2 finissent d'achever la mission, car l'heure tourne et j'aimerai continuer demain, car le ciel est très intéressant au petit matin.
Après une (courte) nuit, les nuages cirriformes, hélas, se sont invités entre temps, et ne permettent pas, de part leur épaisseur, d'observer les astres délicats. Seul le soleil arrive à jouer avec à son lever, et comme l'APN était en place de la veille, j'ai pris une photo de ces jeux, que je vous laisse en guise de conclusion.
À bientôt !
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