TOC conceptuel

[potatoes38]

Bonjour à tous ,

J’ai un suivi médicale et un traitement depuis quelques années et je suis atteint de TOC conceptuel.
J’ai des obsessions sur des questions métaphysiques et existentielles. Mon cerveau bloque aussi sur des mots et leurs concepts. Je fait des recherches compulsives pendant des heures chaque jours sur ces questions et concepts.
En faites un concept ou une idée arrive dans mon cerveau , je bloque dessus , je fais des recherches compulsives dessus jusqu’à ce qu’un nouveau concept passe dans mes pensées et que je bloque à nouveau là dessus.

J’ai extrêmement de mal à trouver des articles ou des études sur ce trouble ! En avez-vous à partager ?

Merci d’avance.
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[Merlin95]

J'ai à peu près la même chose. TOC idéatif ou TOC de rumination.

Il y a très peu de recherche sur le sujet, sauf qu'on sait que ce sont les « TOC » les plus durs à traiter car notamment plus rares et contrairement au TOCs « classiques », par exemple de nettoyage, on ne peut pas en thérapie agir sur les compulsions et les obsessions car elles sont avant tout cognitives.

Et les psychiatres sont effrayés par les questions existentielles et métaphysiques explicitées par le patient (quand il n'en a pas honte). Ils pensent avoir forcément besoin de réponses pour aider les patients et les renvoient vers internet pour trouver les réponses sans comprendre que c'est pathologique. C'est normal, vu qu'ils n'ont jamais entendu pour la plupart, parler de ce genre de TOCs.

De même contrairement aux autres TOCs, il n'y a pas vraiment de crise, c'est plus un état permanent. Les psychiatres demandent aux patients combien d'heure par jour, passez-vous à faire des compulsions ? Sauf que c'est impossible à répondre dans le cas du genre de TOCs dont tu parles car les compulsions sont difficiles à repérer et à être interprétées comme telles pour le patient (encore pire pour le psychiatre non formé).

De plus je trouve que la classification des TOCs est dans un certain sens bancale. Officiellement, ça s'appelle TOCs de rumination (dans les livres genre DSM, quand c'est pas tout simplement omis même dans des livres sérieux), mais par exemple : pourquoi ne pas le mettre dans les TOCs de perfection. Je trouverais ça plus judicieux car en fait, derrière ces ruminations se cachent un besoin d'être parfait, incollable (ce qui provoque une grande anxiété permanente).

Par ailleurs, le diagnostic de TOC n'est pas non plus super clair dans ce cas là, car il y a pas mal de différences avec les TOCs classiques. Peu de psychiatre rapprocheront ça avec des TOCs.

Personnellement, le seul livre qui m'a semblé vraiment consacré à ce problème, c'est "Obsessions et psychasténie" (volume I et II) de Pierre Janet (le terme « psychasténie » est l'ancien terme, personnellement que je trouve plus adapté que « TOC ») mais il n'est plus utilisé, en tout cas dans le sens de P. Janet.

Mais ça date, et presque personne n'a continué sur « sa voie » (merci Freud). Et dans son livre Janet pose et décrit le problème, soulève des questions mais n'a pas trouvé de traitement.
Plus récemment, tu peux trouver une approche ouverte mais moins précise que Janet, dans les livres en Jean Cottraux. C'était mon état des lieux, il y a entre 5 et 7 ans, dans des livres (et non des études sur des sites spécialisés) même si je crois que ça n'a pas pu changer entre temps.

Avant cette pathologie que tu décris était appelée « folie du doute ». Ce qui la caractérise c'est le « sentiment d'incomplétude ».

Ce qui est troublant, c'est qu'on reporte que les patients sont dominés par ce même sentiment quelque soit le type de TOC, de nettoyage, de perfection, d'impulsion etc. C'est différent et pareil à la fois, c'est donc un sujet complexe en fait, comme d'habitude actuellement encore en psychiatrie.

Personnellement, je pense qu'il y a une base génétique mais ça ne suffit pas, une éducation particulièrement exigente et autoritaire (avec traumatismes éventuels) aggrave le problème drastiquement. Ca peut ressembler ou être associé fortement au développement d'un trouble de la personnalité borderline. Et je pense que le traitement le plus adapté à cette pathologie, c'est effectivement le traitement psychothérapeutique du TB bien qu'il n'est à l'origine pas prévu spécifiquement pour cela, mais pour moi c'est la même problématique.

En effet, pour moi le traitement c'est d'abord de manière indispensable d'apprendre à repérer les émotions toxiques et les contrôller cognitivement (et rationnellement) avant qu'elles ne deviennent envahissantes. Apprendre à lâcher prise en bref. Plus simple a dire qu'à faire.

Il faut une grosse force d'introspection pour décortiquer les causes de ses émotions toxiques et les accepter, sachant qu'il y a aussi une partie purement génétique qu'il faudra sublimer pour la transformer en quelque chose de positif.

Si tu as des questions précises, je pourrais peut-être te répondre.

[potatoes38]

Salut merci pour ton retour , effectivement pour moi ce n’est pas quelques heure par jours mais presque 24/24 h car mes obsessions du moment et les recherches ce font aussi pendant mes rêves. En tous cas je suis content de voir que d’autres personnes ont le même genre de trouble.

Pour ma part du plus loin que je me souvienne mon cerveau a toujours fonctionné comme ça, j’ai décidé en plus d’un traitement médicale de ne plus faire des recherche quand mon cerveau s’accroche à un concept ou à une question métaphysique et j’essaie de paie avoir de débat interne. Cela fait quelques jours et je suis beaucoup moins épuisé. A voir dans le futur. Merci pour les ressources partagées , je vais les étudier.

Au plaisir 