Bonjour,
Je me permets d’écrire sur ce forum car j’ai besoin de conseils venant de l’extérieur. Je suis en thèse en biochimie et j’entame ma troisième année. Mais voilà rien ne se passe bien.
Pour tout dire, après un diplôme d’ingénieur et un stage en M2 plutôt réussi dans une entreprise privée à l’étranger, je me suis lancé dans une thèse en France.
Aux Etats-Unis, je travaillais en enzymologie et je développais une nouvelle enzyme et mis un point de nouveaux protocoles pour son utilisation. A la fin de mon M2, l’entreprise avait un nouveau produit et de mon coté une première publication en première auteur (mais avec un faible IF).
Bref, content de cette première expérience entre recherche appliquée et recherche fondamentale, j’ai décidé de continuer et d’obtenir un doctorat (notamment parce que dans cette entreprise et en général, j’avais l’impression que le doctorat était nécessaire pour avoir une carrière même dans le privée).
J’ai été accepté dans une toute nouvelle équipe dans un domaine qui me plaisait payé sur les fonds propres du labo. A partir de là tout devient plus chaotique, je me rends compte assez vite que mon travail et mon sujet ne me conviennent pas totalement, que j’ai besoin de travailler sur des sujets plus concrets. Mais je décide de continuer.
Mon directeur de thèse est très moyen dans son rôle: parfois totalement absent durant de long mois, parfois très envahissant.Nos rapports ne sont pas au beau fixe, même si ils restent cordiaux. Mais j’ai toujours l’impression qu’il me prend pour quelqu’un de stupide et qui n’a pas le niveau. Les remarques vexantes devant d’autres membres de l’équipe du type: « de toute façon, tu dois avoir un problème. Tout ce qu’on te met entre les mains ca ne marche pas » ne m’ont pas vraiment aidé à me sentir à l’aise.
Pour finir, ma thèse n’avance pas, après le comité de mi thèse (qui est une véritable mascarade dans mon université) mon sujet principal a été stoppé par mon directeur de thèse car les résultats obtenus n’étaient pas à la hauteur de ce que l’on pouvait espérer et ne menaient à rien. En attendant d’avoir un nouveau sujet, il m’a été demandé de travailler avec un autre thésard pour l’aider à faire publier son papier en échange de quoi je serai en 3° auteur. J’ai bien avancé le sujet de l’autre thésard (au détriment des miens) car il était urgent pour mon directeur. Mais voilà maintenant, je suis bientôt au début de ma troisième année, et je me retrouve sans réel projet (ou au balbutiement de nouveaux), démotivé avec un superviseur qui me prend soit pour un esclave soit pour un technicien. J’essaye tant bien que mal de me trouver un sujet pour repartir qui puisse me donner des résultats rapidement, mais pour l’instant je piétine. Je ne suis pas totalement innocent non plus, j’aurais du me rendre compte bien plus tôt que mon sujet principal ne menait pas et développer plus sérieusement un plan secours. Mais je gardais toujours espoir de réussir à débloquer la situation avec celui-ci.
Donc maintenant vous vous en doutez bien, je me pose vraiment beaucoup de questions. Je me demande vraiment si je dois continuer à m’accrocher ou si je dois laisser tomber.
Je voulais savoir si il était possible, d’après vos propres expériences, de retrouver un emploi du type ingénieur dans une entreprise privée avec une thèse avortée ou pas.
D’autre part, après une formation du type « les doctoriales » où j’ai remporté le premier prix, je me suis vraiment rendu compte que j’aimais travailler dans le business, le management ou le marketing. Ces quelques jours de formation ont été l’expérience la plus stimulante intellectuellement parlant que j’ai eu durant ces deux dernières années.
Mais là aussi des doutes subsistent : comment justifier/valoriser une thèse "avortée" si je décidais de me lancer dans une nouvelle formation du type master spécialisé? Ou bien est ce que cet arrêt serait rédhibitoire à mon admission.
Merci dans tous les cas de m’avoir lu et (Re)merci pour vos futurs messages, vos conseils et vos expériences.
Purplle
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