C'est là dessus que l'on est vraiment pas d'accord.
La recherche de candidats médicaments est principalement faite par des scientifiques (en bio mol, bio cell, chimie orga, galénique, bio structurale, immuno...) que ce soit dans les labos pharma ou, encore plus en amont, dans le public. C'est notamment ce qui est rappelé dans la brochure du Leem que tu cites pour les chargés de recherche (page 9). Bien évidemment, un pharmacien peut décider de faire une thèse de sciences après/pendant pharma et s'orienter vers la recherche, mais cela représente, en pourcentage, une quantité infime des chercheurs qui travaillent sur le médicament.
**** Plus généralement:
La recherche est un métier difficile: c'est un secteur hyper concurrentiel, qui réclame des mobilités pas toujours souhaitées, à l'étranger, à des âges où la plupart des gens pensent à s'installer et créer une famille. Le métier est relativement peu rémunérateur au vu des efforts demandés, et les contrats sont précaires en début de carrière. Beaucoup abandonnent en cours de route et certains ont des difficultés à se reconvertir. Il y a une part de chance dans le recrutement. En dépit de tous les efforts consentis, certains n'y arrivent pas... (je peux continuer la liste si besoin)
C'est bien d'en informer les lycéens/étudiants et qu'ils en aient conscience avant de se lancer dans ce type de cursus. Par contre, ce n'est pas une raison pour systématiquement chercher à décourager les étudiants motivés de s'orienter vers des études de biologie (ou de chimie orga, ou d'astrophysique...) et les orienter en permanence vers la médecine, l'ingénierie, l'informatique (je ne parle pas de toi)
La recherche au quotidien c'est une majorité de frustrations et d'échecs, pour quelques périodes de bonheur où l'on voit ses idées aboutir. Le coeur du métier c'est de prendre des risques, et effectivement, cela commence dès les études !
Dans mes souvenirs, environ 1/3 des docteurs obtiennent un poste permanent en recherche. Cela peut sembler un peu. L'important c'est de l'avoir en tête en commençant sa thèse et d'être ouvert à des reconversions, continuer à créer son réseau...
Avis perso:
Même si la période est difficile pour les docteurs (c'est le cas depuis longtemps, mais cela empire), je ne suis pas vraiment inquiet pour les doctorants qui sont dynamiques, bon communicants, pro-actifs dans leur recherche. Même ceux qui n'auront pas un poste en recherche (car pas l'envie de faire des x années de postdocs par ex) sauront rebondir (même si entre temps, ils peuvent connaître des périodes de précarité, avoir besoin de se re-former à un métier...).
Le profil inquiétant c'est celui du moyen-bon étudiant qui enchaine en thèse après un master, sans trop réfléchir et sans vraiment de passion pour la recherche, et qui se retrouve à rédiger une thèse pas terrible sans avoir vraiment pensé à l'après. Pour ceux là effectivement, la situation est difficile et ils auraient mieux fait de s'orienter vers une profession réglementée ou avec des débouchés importants...
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PS: je pense que je vais m'arrêter là
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