Bonsoir à tous,
J’ai commencé depuis peu mon doctorat en Espagne (quelques semaines) et ça se passe déjà mal.
Alors pour raconter un peu l’histoire (pavé en approche) : J’ai fait une école d’ingé pas trop mal en biotechnologies, un double diplôme en UK en médecine moléculaire et j’ai fait mon projet de fin d’étude à Karolinska en Suède, l’institut du prix nobel. J’y ai passé 6 mois de plus en tant qu’employé (j’ai pas mal travaillé sur les cellules souches et la culture cell), suis parti en avril 2015 et je ne suis pas resté en doctorat dans mon groupe faute de financements (et oui même en Suède la crise joue un peu). Le projet et 50-55h par semaine ne me faisaient pas marrer tous les jours, mais clairement les 10mois ou j’ai le plus appris grâce à la meilleur superviseur que je n’ai jamais vu et elle était très satisfaite de mon travail.
J’ai pas mal cherché une thèse et c’était pas évident, ayant pas mal bougé avant, j’avais envie de revenir un peu en France mais mon diplôme d’ingé ne jouait pas tout le temps en ma faveur. Du coup l’étranger pour un projet respectable était envisageable. En gros j’ai été à deux doigts d’être prit dans une très grand école suisse, un autre candidat a été pris par la chercheuse qui m’intéressait, néanmoins elle m’a passé le sujet d’un de ces collaborateurs à Séville. Ce sujet est un sujet d’embryo chez un modèle animal (qui n’est pas la souris) avec une partie dominante de modélisation, mathématique et physique et le coté pluri-disciplinaire associé à la suisse (pour les papiers) était vraiment attrayant.
Le chercheur espagnol fait de l’embryo et la suisse fait des maths et de la physique.
Clairement l’Espagne ne m’intéressait pas plus que ça. Par contre après un skype avec le chercheur en Espagne, le gars m’a vraiment vendu la collaboration avec la suisse comme l’un des points clés du projet et clairement la chercheuse suisse est vraiment forte dans son domaine et apprendre la bas aurait été un super truc. Il m’avait aussi annoncé que son financement de thèse comprenait un séjour entre 3 et 6 mois à l’étranger, soit la possibilité d’aller en suisse pour se faire superviser pour les modèles. Ok très bien je visite le labo en mai, c’est certain que on sent un budget moindre que la Suède, mais après lui avoir dit droit dans les yeux que j’étais pas un mathématicien et que la suisse est une condition indispensable au fait que je vienne pour travailler avec lui (d’ailleurs je n’ai pas cité la suisse dès le début et il a été très heureux de savoir d’ou je tenais son sujet), nous tombons d’accord fin mai et on commence la paperasse.
Bon alors l’administration étant ce qu’elle est, cela a pris un peu de temps. J’arrive il y a peu de temps chez lui, pas encore sur le doctorat officiel mais sur un cdd pour patienter et la on parle projet. Et le discours est tout autre «*Oui alors il faudrait que tu postules pour une bourse de mobilité, et avec un peu de bol tu pourrais aller 1 semaine en suisse pour voir ce qu’ils font et leur amener des échantillons qu’ils analyseront*». Donc en gros je me retrouve sur un sujet à 75*% info maths physique sans support sur ces parties, un partenariat qui n’en est pas vraiment un, ou on envoie gentillement des échantillons et on sera en 3-4ème auteur du papier, et surtout l’impression de m’être fait avoir car se retrouve sur un sujet comme ça avec uniquement un embryologiste aux commandes qui pense que le learning machine ca demande pas tellement de supervision, voilà…
Clairement après avoir vu le groupe en temps réel, le chercheur est bon dans son domaine (et d’ailleurs je ne lui veut pas de mal), mais ça sent tellement le sapin quand je vois comment il soutient les autres thésards qui galèrent dès qu’on sort de son domaine d’expertise. Et souhaitant vraiment de moins en moins continuer en académique, je ne suis pas sur de pouvoir valoriser les années qui arrivent pour un industriel (d’ou l’intéret de la suisse qui était au taquet la dessus). Je me dis bien qu’arrêter une thèse c’est moche, surtout au début, mais j’ai l’impression d’avoir devant moi un contrat qui a été modifié de moitié par rapport à ce qui a été dit dans l’entretien d’embauche, et de m’être un peu fait avoir.
J’ai 25 ans, bientôt 26 et clairement je n’aurai pas la motivation de rechercher une thèse si j’arrête celle la. J’ai une année de médecine ratée et 8 mois de boulots en suède, expliquant le décalage de quelques années, en gros le seul trou sur mon cv se sont les 5 mois de délais de paperasse pour l'espagne et je pense pouvoir gérer dans les éventuels entretiens d’embauche le fait d’arrêter le contrat après 2 mois plutôt que 2 ans à cause de désaccords initiaux.
Voilà je sais bien que le doctorat c’est cool ca fait des sous pendant 3-4 ans, mais franchement si c’est pour déjà tirer la gueule dès le début, pourquoi le faire*? Je ne pense pas que mon directeur ai tenté de me la faire à l’envers, il a l’air d’être un bon gars mais un peu dans son monde, est souvent distrait et n’a pas l’air d’avoir saisi ou encadré ce que je lui avais dit, de plus tous ces étudiants sont presque des espagnols locaux, je ne sais pas si ca joue mais il a l’air bien ancré et fermé sur sa manière de diriger les thésards.
C’était peut être un peu long et je vous remercie d’avoir lu, j’avoue que la c’est un peu la douche froide, je savais bien que tout n’allait pas être parfait, mais pas sur des choses aussi basiques que le sujet, la supervision elle même et je vois difficilement comment l'arranger…Clairement je ne veux pas afficher mon directeurs de thèse ni le démolir car lui aussi souffrira de mon potentiel départ. J’ai toujours fini mes projets dans les temps (et des articles sont en cours dessus) et le travail ne me fait pas peur mais la je n’ai (déjà) presque plus aucune motivation...
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