Bonjour,
Tout d'abord, je ne suis pas du tout spécialiste (mon truc c'est plutôt l'astro), mais en visitant quelques grottes, et en suivant des conférences sur le nommage des constellations (comme celle-ci au festival astro de Fleurance en 2016), je me m'interroge sur la capacité de l'homme à transmettre de manière robuste "un mythe".
L'idée de cette conférence, c'est qu'à partir de tous les récits relevés actuellement sur Terre, il est possible de reconstituer la généalogie de ces récits, et de pouvoir retrouver un "récit origine" qui pourra être ensuite daté. Ainsi, le mythe origine du nommage de la Grande Ourse serait celui-ci : "un unique ongulé est poursuivi par un unique chasseur. La chasse se situe (ou se rend) dans le ciel. L'animal est vivant quand il se transforme en constellation. L'ongulé forme alors l'ensemble de la Grande Ourse". Il daterait de -10.000 ans, voire de Lascaux (ce qui est contradictoire avec ce qui va suivre, d'ailleurs).
Pourtant, en visitant Rouffignac, nous avons parlé d'un hiatus dans la transmission orale et plus généralement dans la "culture" qui serait concomitant au changement climatique rapide du mésolithique. Toute la robustesse de la transmission orale (probablement plus efficace que la transmission écrite sur une longue durée, voir à ce sujet la transmission des écrits grecs qui ont été passés par un filtre chrétien) s'effondrerait à cause des changements de repères trop rapides induits par la fin de la glaciation (les rennes, les bisons disparaissent, par exemple...).
Tout ça pour dire qu'il est probablement impossible de trouver des récits plus anciens que le mésolithique ou le Paléolithique supérieur final, et qu'il sera donc impossible de comprendre les symboles inhérents à toutes ces magnifiques grottes ornées, l'interruption de la transmission orale effaçant à jamais les éléments qui nous auraient permis de les décrypter.
En fait, je voulais savoir si quelqu'un sur le forum s'était déjà penché sur ce hiatus, et me dire s'il est discuté voire controversé, et m'orienter vers des lectures de ce phénomène qui me fascine et dont les enseignements ont (ou auraient) dû être abordés par ceux qui conçoivent des sites d'enfouissement de déchets nucléaires, dont la "durée de vie" est 4 à 5 fois supérieure à celle de Lascaux et qu'il ne faudra pas ouvrir avant 100.000 ans.
J'espère ne pas être trop brouillon et je suis prêt à éclaircir tout point que vous jugerez obscur...
à bientôt !
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