Vous semblez oublier l'origine de la formulation de la MQ. Vous partez d'un livre avec une théorie cohérente, et vous déduisez à partir des différents théorèmes et postulats des résultats tels que le principe d'incertitude. Vous dites que la théorie est bonne, et de cette théorie, vous déduisez le principe d'incertitude. Vous avez un raisonnement absolument logique en tout point. Et il est exactement équivalent au mien, mais formulé en sens inverse.
Quand on lit Jammer sur le développement conceptuel de la MQ, on voit apparaitre la quantification, la relation de de Broglie, puis les inégalités d'Heisenberg. Les physiciens n'ont pas encore de théorie cohérente, mais ils savent que dans telle expérience, les inégalités d'Heisenberg limitent ce qu'ils peuvent contrôler et ce qu'ils peuvent connaitre. À partir de ça, les pères fondateurs on construit une théorie qui contenait en elle ces principes et ces contraintes expérimentales. On obtient la MQ.
Vous, vous résonnez à l'envers. On vous donne la MQ, et vous en déduisez les principes fondateurs. Vous dites que ces principes ne sont pas fondamentaux, mais découlent seulement de quelques théorèmes et postulats de la théorie qu'on vous a donnée. Je suis plutôt en désaccord avec ça.
Je ne sais pas si vous êtes d'accord avec le fait qu'on exprime la même chose, mais qu'on inverse la cause et la conséquence. Pour vous, le principe d'incertitude est une conséquence de la théorie, pour moi c'est le principe d'incertitude qui est une cause de la théorie. La formulation des inégalités d'heisenberg (que j'appelle parfois le principe d'incertitude, parce qu'elles limitent nos capacitées à prévoir et à contrôler nos expériences et les résultats qui en découlent) a été fait, à l'origine, par une expérience de pensée qui n'avait rien à voir avec la mécanique quantique, et qui donnait seulement la conséquence de limitations expérimentales.
Je répète que si vous souhaitez biaiser le hasard, c'est-à-dire être capable de prédire exactement ce qui se passera au moment de la mesure, vous devez violer le principe d'incertitude. Vous pouvez arriver à ce résultat sans la mécanique quantique. Le microscope d'Heisenberg utilise la limitation de la résolution d'une lentille et la limitation de l'angle d'ouverture. On trouve les inégalités, sans la MQ. De ces inégalités, on a formulé une théorie appelée la MQ. Dans cette théorie, on retrouve ces inégalités par la méthode que vous avez mentionné. Cela ne change rien au fait que pour connaître précisément la position d'une particule par le microscope d'Heisenberg, il faut violer les inégalités. Biaiser le hasard sur la mesure de la position de la particule correspondrait à connaître précisément l'impulsion et la position initiale/finale du quantum d'énergie utilisé pour sonder cette particule. Avec ou sans la MQ, seulement par des arguments de limitations expérimentales, on trouve qu'il est impossible de biaiser ce hasard sans violer les inégalitées d'Heisenberg.
Vous avez identifié les postulats et les propriétés de la MQ qui vous empêche de biaiser le hasard. Mais je suis certain qu'en fouillant plus profondément sur l'origine de ces propriétés/postulats, vous trouvez que l'impossibilité de biaiser le hasard est fortement lié à aux limitations expérimentales, c'est-à-dire au principe d'incertitude.
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