C'est l'image classique d'une petite boule de lumière, présentée dans les articles de vulgarisation qui était la ciblée (du moins si on essaye de se servir sans précautions de cette image au delà de son domaine de pertinence).
Cette difficulté ne se limite d'ailleurs pas au photon. On a des difficultés similaires quand on s'appuie sans précaution dans les explications (et vis à vis de certaines hypothèses) sur un espace-temps classique avec ses notions d'évènements et de localité, en s'efforçant d'y faire rentrer des systèmes et des phénomènes qui appartiennent au domaine de la mécanique quantique.
C'est parfois possible et correct, mais pas n'importe quand et pas n'importe comment. Ces phénomènes ne rentrent (et encore en partie seulement) dans le domaine de notre espace-temps classique qu'à l'issue de processus irréversibles (notammment de mesure). Tant que ces processus n'ont pas eu lieu, on peut estimer, concernant les "processus modélisés mathématiquement mais non observables" (créations annihilation de particules virtuelles, acquisition d'un spin par l'électron jumeau non observé, fin de la création d'un trou noir, etc, etc):A ma connaissance, ce point de vue est représentatif de convictions scientifiques assez répandues.
- qu'ils ne se déroulent pas du tout,
- que ce sont simplement des modèles mathématiques,
- que tout ce qu'il y a a en dire est contenu dans le modèle et dans ses prédictions vérifiables,
- qu'il ne faut surtout pas chercher à leur faire dire des choses qui ne peuvent pas (pas encore ?) être vérifiées par l'observation.
- que si le modèle mathématique suggère certaines hypothèses en conflit avec celles largement vérifiées à ce jour, il ne faut surtout pas être tenté de chercher dans cette direction (estime-t-on) parce que cette suggestion reposerait sur une intuition jugée systématiquement trompeuse (elle est supposée accorder, implicitement, trop de crédit à notre expérience vécue pour servir à quoi que ce soit).
Si on s'intéresse aux hypothèses physiques, il manque deux hypothèses essentielles :
- le principe de relativité du mouvement
- le fait que les interactions se propageant à vitesse indépendante de celle de leur source soit finie.
Pour dire les choses de façon un peu plus précise, on peut dire que la structure de groupe de Poincaré complet de la Relativité Restreinte (c'est à dire la géométrie de l'espace-temps propre à la RR) modélise:
- la conservation de l'énergie
- la conservation de l'impulsion
- la conservation du moment cinétique
- le principe de relativité du mouvement
- le caractère fini de la vitesse des interactions se propageant à vitesse indépendante de la vitesse de leur source.
-----