Le hasard est-il possible ?

[invite6754323456711]

Je voulais juste dire que nous ne savons pas pourquoi l'atome ce désintègre maintenant, et pas une seconde plus tard, ou une plus tôt.

Si un procédé physique engendre une suite aléatoire alors il engendre de l’indécidable.

Patrick
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[invite4060f51d]

Ah d'accord, merci à tous, je suis convaincu et j'ai compris.

Au revoir.

[chaverondier]

C'est un peu dur, car tu dis que c'est la nature, ok, tu as sans doute surement raison, mais si nous connaissions absolument TOUT sur les causes de la désintégration, nous pourrions dire quand l'atome se désintègrerait ?

Oui, mais justement, nous ne pouvons pas tout connaître. Sans connaissance préalable (d'une base dans laquelle un système observé est dans un état quantique non superposé) on modifie l'état quantique d'un système quand on cherche à le connaître par l'observation de grandeurs (les observables) caractérisant l'état quantique de ce système.

Le hasard de la mesure quantique découle de notre incapacité à connaître l'état quantique final d'un système à l'issue d'une mesure quand il n'est pas dans un état propre de la grandeur observée, même quand on connait parfaitement son état quantique initial (et ce, malgré le caractère déterministe des évolutions quantiques).

L'explication (partielle) du hasard de la mesure quantique se situe dans le cadre de la théorie de l'information quantique, en relation avec l'émergence d'une réalité perçue comme classique à notre échelle. Ces questions conservent, encore aujourd'hui, une large part de mystère. Les recherches en information quantique se poursuivent et sont un champ actif de recherche.

Ces recherches contribuent (bien que ce ne soit pas leur principal objectif) à l'explication (partielle) de l'émergence d'une réalité classique. Une réalité classique cela signifie, en particulier, une réalité susceptible d'être observée sans être modifiée et perçue comme identique par différents observateurs (on peut commuter l'ordre des observations classiques sans changer le résultat d'observation). Il en résulte l'impression que l'on peut prélever une information complète et objective sur l'état initial d'un système, une information en apparence préexistante à son recueil, quand on considère le monde à une échelle où il nous apparaît essentiellement classique.

C'est contraire à ce qui se passe dans les situations où se manifestent les effets quantiques. "Unperformed measurements have no outcomes" répète souvent A.PERES.

L'émergence d'une apparence classique est obtenue par diffusion redondante et robuste d'information dans l'environnement sur l'état du système observé. Un document que je trouve très intéressant, car permettant de mieux connaître les mécanismes de diffusion d'information redondante et robuste (donc partageable par divers observateurs) dans l'environnement d'un système (permettant ainsi l'émergence d'une réalité classique) est celui-ci par exemple : "Environment as a Witness: Selective Proliferation of Information and Emergence of Objectivity in a Quantum Universe", Harold Ollivier, David Poulin, and Wojciech H. Zurek
http://arxiv.org/pdf/quant-ph/0408125.pdf