Bonjour,
J’aimerai aborder une bizarrerie en thermodynamique à laquelle je n’ai pas trouvé de réponse sur le net.
D’après les principes de thermodynamique, si je place deux verres d’eau de même volume dans un endroit thermiquement isolé (une glacière), l’un à 25° et l’autre à 15°, leur écart de température devrait s’estomper pour arriver à 20° chacun.
Alors question, peut-on recréer un écart de température entre les deux verres pour retrouver leurs températures initiales?
D’après la thermodynamique on peut le faire avec une pompe à chaleur en fournissant une certaine quantité de travail mécanique selon la formule de Carnot.
Si on veut refroidir le premier verre à 15°, le second aura une température légèrement supérieur à 25° (mettons 27° je n’ai pas fait le calcul) de sorte que l’énergie thermique contenue dans les deux degrés supplémentaires correspondent au travail fournit par la PAC et que la loi de conservation de l’énergie soit respecté.
Mais il semblerait qu’il y ait un autre moyen d’y parvenir.
Imaginons que nous ayons une pièce isolée en forme de cube d’un mètre de coté, remplie d’air.
On peut se représenter les atomes comme des balles parfaitement élastiques qui rebondiraient perpétuellement comme sur le dessin ci-dessous:
https://upload.wikimedia.org/wikiped...nal_motion.gif
Lorsque les balles s’entre-choques elles vont s’échanger une partie de leur énergie cinétique pour arriver à un équilibre thermique.
Mais imaginons une balle rebondissant dans sa boîte. Sa vitesse est-elle constante?
Pas exactement. En effet elle est soumise à la pesanteur terrestre, de sorte que lorsqu’elle est en bas, elle est un peu plus rapide que lorsqu’elle est en haut. Cette petite différence de vitesse s’applique aussi à nos molécules d’air, de sorte que le fond de la boite doit être un peu plus chaud que le dessus.
Peut-on évaluer cette différence de température?
Oui. Si on prend au dégrossi une vitesse de 500m/s par atome pour une température de 300K et g=10m/s², notre particule mettra 2ms pour tomber au fond de la boite et aura accéléré de 20mm/s. Soit un facteur de vitesse de 500,02/500 soit 1,00004 et donc pour l’énergie cinétique un facteur de 1,00004² soit environ 1,00008. Multiplié par 300K, on obtient 300,024K. Soit un écart théorique de température entre le dessus et le dessous de la boite de 0,024°.
Cet écart de température est trop faible pour être mesurable sur un mètre. Mais on peut imaginer un dispositif plus haut. Par exemple un tube isolé d’un kilomètre de haut donnerait un dt de 24°.
Il y a cependant une observation qui vient contredire cette équation.
Cette écart de température devrait se retrouver sur terre. Lorsqu’on monte d’un kilomètre, on devrait observer une baisse de température moyenne de 24°.
Hors on constate bien une baisse de température, mais seulement de de 6° par Km, soit le quart de la valeur calculée.
Questions. D’ou vient l’erreur? Cet écart de température est-il dû à la pesanteur ou à un effet de serre? ou inverse? Si on doublait le pesanteur terrestre aurait-on un gradient de 12°/km?
Une autre façon d’accentuer cet effet serait de placer le tube isolé dans une centrifugeuse.
Sous 1000g nous aurions une valeur non négligeable de 24°/m.
On pourrait alors recréer un écart de température entre les deux verres ci-dessus, en les plaçant aux deux extrémités du tube, en dépensant en théorie une quantité d’énergie marginale, inférieure à celle prédite par le cycle de Carnot.
En effet, les trois principales sources de consommation d’énergie d’une centrifugeuse sont: les pertes par frottement du palier, de l’air, et l’énergie cinétique emmagasiné. Les deux premières peuvent en théorie être réduites à néant (vide d’air, palier magnétique) et la troisième peut en théorie être récupérée en grande partie à l’arrêt (moteur dynamo).
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