Bonjour,
Je me pose la question d’électrostatique suivante dans un cadre de physique classique, avec un univers euclidien, plat (je ne fais pas de cosmologie) :
Le théorème de Gauss impose-t-il un univers neutre ?
Je pense que la réponse est « oui », et j’en donne une démonstration ci-après. Mais je ne trouve pas cette information (basique) dans la bibliographie, et donc, je doute, et :
- Etes-vous d’accord avec moi ?
- Avez-vous des références bibliographiques pour confirmer ou infirmer cette position ?
Merci de votre aide,
Marc
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Sur la figure ci-dessus:
- a) Je considère une sphère métallique creuse, de rayon interne rM1 et de rayon externe rM2, en gris sur la figure,
Au centre, une charge +Q,
Sur la face interne de la sphère métallique, une charge répartie, d’intégrale -Q.
La face externe de la sphère métallique est neutre,
Au-delà, l’espace est neutre, jusqu’à l’infini.
- b) Pour appliquer Gauss, je choisis une sphère, centrée sur +Q, de rayon rG1 < rM1.
Je calcule facilement le champ sur cette sphère : E = Q/Eps0 x 1/ (4 Pi rG1²)
C’est un champ sortant de la sphère.
-c) Pour appliquer Gauss, je choisis un autre volume d’intégration : le volume compris entre les sphères de rayon rG1 et rG2, rG2 aboutissant à l’intérieur de la sphère métallique creuse : rM1 < rG2 < rM2.
Il s’agit d’un volume séparé du reste de l’espace par 2 surfaces disjointes. Je ne crois pas que ça pose de problème pour Gauss, mais,…
-d) Pour éviter toute discussion sur le volume du cas (c), je fais une petite entaille à travers ce volume. J’obtiens alors un volume tout à fait classique, avec un seul intérieur, un seul extérieur, et une seule surface frontière.
J’applique Gauss avec :
- une charge interne -Q
- pas de champ à rG2 puisqu’on est dans le métal
- et donc un champ à rG1 qui vaut E = -Q/Eps0 x 1/ (4 Pi rG1²)
C’est un champ sortant négatif, et c’est donc le même champ que celui calculé en (b). Heureusement !
Et je vérifie ici qu’il faut que la face interne de la sphère métallique creuse porte une charge exactement opposée à la charge centrale (de même que les charges sur les deux armatures d’un condensateur sont forcément opposées).
-e) J’étire rG2 au-delà de la sphère métallique creuse : rG2 > rM2.
Il ne se passe rien puisque la surface externe de la sphère métallique et l’espace extérieur sont neutres.
Et je peux étirer rG2 jusqu’à l’infini.
- f) Et je dilate finalement la sphère métallique creuse pour que ses rayons rM1 er rM2 tendent vers l’infini.
La densité surfacique de charge sur la face interne de la sphère tend vers zéro, mais son intégrale reste égale à -Q (sinon, le calcul de Gauss ne donne pas la bonne valeur du champ en rG1).
Je peux éventuellement supprimer la sphère métallique, mais je ne peux pas supprimer les charges qu’elle porte.
Et donc :
- toute charge +Q requiert une charge -Q
Ou, dit autrement, au choix :
- si un dessin ne montre qu’une charge +Q, alors une charge -Q est sous-entendue à l’infini,
- l’univers selon Gauss est neutre,
- l’espace étant un milieu linéaire, si on généralise à une distribution de charges, si la somme des charges à l’intérieur d’une surface close S est Qi, alors la charge à l’extérieur est -Qi.
Voilà ! D’accord ? Pas d’accord ?... Des références ?...
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