Je suis bien sur d'accord pour dire que pour le moment, aucun outil n'a la sensibilité pour détecter avec certitude une planète de la taille de la Terre (meme Kepler va devoir accumuler beaucoup de temps d'observation pour sortir des résultats convaincants pour des planètes aussi petites).
En fait, je ne suis pas d'accord avec le point selon lequel la détection d'une exoplanète p directement autour de l'étoile est considérablement plus facile que la détection d'une exo-lune L autour d'une grosse exoplanète P préalablement identifiée. Je parle bien sur du cas ou p et L ont les memes caractéristiques physiques (même diamètre et même masse).
Dans le cas de la détection par mesure des vitesses radiales, p est effectivement plus facile à repérer que L étant donné que l'effet gravitationnel sur l'étoile du couple P+L est quasiment identique à l'effet d'une planète sans satellite dont la masse serait la somme des masses des deux corps.
Par contre, dans le cas de la méthode par transit je pense que L est plus repérable que p. La différence de luminosité de l'étoile est certes la meme dans les deux cas mais on a un énorme avantage dans le cas de L : à partir du moment où on a trouvé P, la probabilité de trouver une L augmente considérablement autour de cette même étoile et surtout, on sait déjà quel moment il faudra mobiliser les téléscopes pour réaliser les observations, il n'y aura pas besoin de les mobiliser en permanence.
Un satellite L se trouve nécessairement dans le lobe de Roche de la planète P dont on connait la taille une fois déterminées la masse et le périapse de P. Pour une Jupiter qui occuperait la position de la Terre, ça ferait une zone de 30 millions de km dans laquelle des satellites peuvent physiquement se trouver. En fait, pour que l'orbite du satellite soit stable, il faut qu'il soit beaucoup plus près de la planète. Dans le système solaire, les 7 gros satellites sont à moins de 2 million de km de leur planète, ce qui représente donc une zone de 4 million de km. Pour chaque transit de cette Jupiter à la position de la Terre, il faudrait donc mobiliser les téléscopes pendant 10 jours (si on veut surveiller 30 millions de km, une zone de 30 million de km sur l'orbite de la Terre transitant en 10 jours) ou 30 heures (si on veut surveiller seulement 4 millions de km). Même en multipliant par 4 ou 5 pour accumuler des données sur plusieurs transits, ça demande beaucoup moins de temps d'observation qu'un suivi permanent
Je pense donc que si des satellites de la taille de la Terre existent, on en trouvera au moins dans un premier temps plus que des planètes de la même taille.
-----