tu es sur que c'est le sujet du fil ?
-----
tu es sur que c'est le sujet du fil ?
Peut-être : l'expression que j'avais lue était "dissociation mentale" - et dans le texte concerné, Janet l'imputait à une faiblesse congénitale du système nerveux. Cela dit, Janet a sans doute corrigé ses thèses en fonction de ses observations.Vous faîtes allusion à la baisse de tension psychologique ? Pour Janet, cela peut être innée ou acquis. Par ailleurs, Janet attribuait dès 1886 dans certains cas pathologiques, un rôle important à l'amnésie de souvenirs traumatiques restés dans le subconscient (au sens d'inconscient cognitif).
Je ne suis pas sûr de vous comprendre: voulez vous dire que les constructions de Freud n'ont plus évolué ensuite, ou bien que ce qu'on a retenu de Freud correspond à son enseignement de 1900 ?Personnellement, pour Freud je date à 1900 (ou pas beaucoup avant) avec l'interprétation des rêves la date où la doctrine de Freud a pris la forme qu'on lui connait à peu près aujourd'hui.
Avec Janet, je date de 1889 lors de l'écriture de sa thèse "L'automatisme psychologique" le début de ses travaux qui ont alors après cela gardé une même continuité.
Dans le premier cas, il faudrait rappeler que ses conceptions ont beaucoup évolué par la suite - notamment dans les années 20, années durant lesquelles ses observations le contraignent à reconnaître qu'il existe une tendance chez l'homme à rechercher des jouissances non sexuelles, dans la violence.
C'est plutôt Charcot qui pensait en terme de maladie organique congénitale alors que Janet s'y est opposé.
Pour Janet il ne faut pas rechercher dans l'anatomie une quelconque réponse à l'origine des troubles, on ne trouvera selon lui rien de ce coté. Il faut prendre ces choses par le coté psychologique, et selon avant une bonne description "diagnostique" des troubles psychiques.
Je disais simplement qu'avant 1900, l'histoire de la psychologie avait déjà pu compté sur Janet.Je ne suis pas sûr de vous comprendre: voulez vous dire que les constructions de Freud n'ont plus évolué ensuite, ou bien que ce qu'on a retenu de Freud correspond à son enseignement de 1900 ? Dans le premier cas, il faudrait rappeler que ses conceptions ont beaucoup évolué par la suite - notamment dans les années 20, années durant lesquelles ses observations le contraignent à reconnaître qu'il existe une tendance chez l'homme à rechercher des jouissances non sexuelles, dans la violence.
Vous avez raison : c'est Freud qui dans les "cinq leçons" prétend que Janet impute la cause de l'incapacité à la synthèse psychique à une faiblesse congénitale. Mais il évoque les thèses de 1885C'est plutôt Charcot qui pensait en terme de maladie organique congénitale alors que Janet s'y est opposé.
Pour Janet il ne faut pas rechercher dans l'anatomie une quelconque réponse à l'origine des troubles, on ne trouvera selon lui rien de ce coté. Il faut prendre ces choses par le coté psychologique, et selon avant une bonne description "diagnostique" des troubles psychiques.
Je viens de relire le chapitre III du livre de Janet sur les névroses où il semble bien soutenir une autre hypothèse (1909).
Janet a effectivement pris ses distances par rapport aux idées de son maître.
Merci pour votre correction.
bonjour,
je vous lis avec attention.
ce qui me semble intéressant historiquement, c'est le fait que Charcot a initié au départ une recherche "neurologique" ( avec les moyens de l'époque ).
et que celle ci a donné lieu à l'émergence de la psychologie moderne d'un coté et à l'approche psychanalytique de l'autre.
et aujourd'hui la neurologie refait des bonds en avant grâce aux nelles technologies.
ps: à moins que la sémantique de l'époque ne me fasse dire des bêtises.
Je viens de retrouver les propos de Freud écrit en 1910 ("la théorie de Janet repose sur les doctrines admises en France relatives au rôle de l'hérédité et de la dégénérescence dans l'origine des maladies").Vous avez raison : c'est Freud qui dans les "cinq leçons" prétend que Janet impute la cause de l'incapacité à la synthèse psychique à une faiblesse congénitale. Mais il évoque les thèses de 1885
Je viens de relire le chapitre III du livre de Janet sur les névroses où il semble bien soutenir une autre hypothèse (1909).
Janet a effectivement pris ses distances par rapport aux idées de son maître.
Merci pour votre correction.
Ce n'est pas tout à fait la même chose que congénital. Mais ce n'est pas parceque l'un était le disciple de l'autre qu'ils partageaient même initialement la même approche.
Compte tenu de la conclusion de Janet dès sa thèse de 1889 qui constitue sa première synthèse :
je ne peux m'empêcher d'envisager chez Freud une méprise ou mécompréhension "stratégique" (au nom de sa cause) basée sur une trop forte importance et validité accordée à ses thèses.Ces descriptions de diverses maladies mentales sont restées purement symptomatiques et cliniques. Nous avons fait remarquer que la désagrégation de l'esprit peut avoir les mêmes caractères cliniques, tout en dépendant de causes différentes : l'hérédité, des intoxications, des auto-infections, etc., pourront produire ce syndrome. Il nous semble qu'il n'était pas inutile de l'analyser et de le comprendre avant de chercher à remonter à ses causes. Notre ouvrage ne cherchait à pénétrer ni dans la nature de l'esprit, ni dans la cause première des maladies. Nous espérons que les quelques observations qu'il renferme n'auront pas été inutiles pour le développement de la psychologie pathologique.
Dernière modification par Merlin95 ; 28/04/2017 à 14h39.
* Correction : plus loin Freud emploie bien le terme congénital.
Ou alors, que Janet avait fait un travail plus descriptif que Freud, tout en se détachant du "tout organique". Son approche descriptive a contribué en partie aux travaux scientifiques contemporains.
Dernière modification par Merlin95 ; 28/04/2017 à 14h55.
"Музыки хватает на всю жизнь, но целой жизни не хватает для музыки"
Rachmaninoff
tu as raison, en fait je me projette indirectement sur un futur que j'espère proche.
et pour certains troubles importants, le fait est qu'aujourd'hui on sait mieux les stabiliser qu'auparavant, ( pas à les guérir certes ) et souvent avec des effets secondaires beaucoup moins lourds.
" c'est déjà ça" comme dirait Maxime.
Tu parlais de Charcot, moi de Janet plutot. C'est à dire que je ne considère pas que Janet s'inscrit dans la même direction du tout que Charcot, comme je l'ai expliqué plus haut. Mais chacun se fait sa propre idée.
non, je parlais de janet justement.
Alors en tant que continuateur de Charcot (de votre message #127), alors que je ne le considère pas comme tel, sa thèse de 1889 a par exemple été écrite alors qu'il n'était pas sous la direction de Charcot (Janet travaillait au Havre).
tu as certainement raison, mais l'histoire de la psychologie n'est pas l'objet du fil.
J'ai pourtant bien en tête de ne pas trop m'éloigner du sujet.
La psychanalyse selon moi, c'est avant tout les questions (plutôt d'ordre épistémologiques) qui se sont posées à la psychologie en générale du début du XIX. Ce n'est pas un savoir scientifique impliquant une méthode dont on peut se demander comment l'étudier, mais avant tout un ensemble de questions d'ordre méthodologique sur l'approche à adopter pour une compréhension du psychisme en relation avec une notion toujours en mouvement de la souffrance psychique.
Il serait bien de savoir par DidierGustin si ca répond aux questions de son premier message.
Dernière modification par Merlin95 ; 29/04/2017 à 16h35.
oui, mais il est peu ou pas revenu.
ps : tu voulais certainement dire XXème et pas XIX ?
en fait plus aux alentours de fin XIX
Merci à tous pour vos réponses,
Je vais essayer de donner un fragment de réponse à saint.112 quant à la question de l’engouement pour la psychanalyse. Bien que ne sachant éclairer personne sur les raisons de cet attrait d’un point de vu historique, je peux néanmoins partager ce qui m’a poussé à m’y intéresser, ce qui m’aurait éventuellement incité ultérieurement à entamer une formation ou autre étude personnelle.
L’impression la plus manifeste que j’ai ressenti, après quelques premières lectures éparses, était celle d’avoir découvert un savoir particulier, particulier dans le sens d’exceptionnel, de par sa différence marquée avec les savoirs dits universitaires, structurés, sujet à consensus, codifiés… La psychanalyse diffère par sa dynamique et offre la promesse d’une compréhension plus « profonde » de la psyché et, en étant plus laxiste, de l’homme ; comprendre c’est savoir et savoir c’est être savant, le savant est un petit peu plus qu’un homme et échappe donc à sa condition. En effet, en se centrant autour de la sexualité ( au sens psychanalytique du terme ) et des concepts comme celui de principe de plaisir ou encore sur la deuxième topique de Freud, elle propose des réponses à ce qui relèverait de questionnements ou intuitions-vides d’ordre plus existentiel ("Il y a qqhchose de plus grand" ; la réponse à "pourquoi" ? ). La psychanalyse est un peu une étiologie. Je ne sais pas si je me fais bien comprendre mais a priori elle semble plus « profonde » (Freud qualifie la psychanalyse de métapsychologie). Et ça, c’est charmant. Ca donne une impression de transcendance et d’approcher du Savoir, de la Compréhension et pourquoi pas de la Vérité :P Qui n’en voudrait pas ? Par exemple le principe métapsychologie de libido ressemble étrangement à différents principes de « force de vie » qu’on peut trouver dans beaucoup de doctrines ésotériques. De plus, la flatteuse nous dit assez explicitement que les réponses à nos problèmes sont en nous, en nous renvoyant l’impression que chacun est un puit à solutions. C’est un sentiment paradoxale car elle s’argue d’être un travail de longue haleine mais contrairement aux TCC par ex. elle me renvoie moins la sensation de devoir fournir un effort ( Freud parle de principe d’économie, cocasse ^^). L’analysé doit devenir sujet de sa propre vie ( ce qui est recommandable, bien sur ) mais cette tournure, à force de répétition, prends une dimension quasi magique, dimension dans laquelle semble se dérouler le travail de la cure . In fine, si on se laisse un peu aller, on se dit qu’elle est la ressource ultime, l’outil qui permettrait de fuir tout déterminisme. Ca me fait penser à une certaine forme de toute puissance, mais attention, cette dernière est modeste et doit être en phase avec la réalité … ! Ce qui pour finir m'incite à faire le lien avec des enseignements traditionnels tels que certains arts martiaux dans lesquelles on nous assure qu’en suivant le chemin de la « voie », on arrivera à des prouesses aux limites de ce que nous offre notre médiocre humanité. Notez : Senseï Tokitsu,grand karatéka, qui se veut être un chercheur du martial, lui aussi à la quête de quelque chose de plus grand, a attiré une proportion étonnant de psychanalystes à ses séminaires ! Voilà ce qui m’a charmé.
Ci dessus j'évoque il me semble, qqus stéréotypes et facilités dans lesquels peuvent tomber un aspirant analyste. Je suis actuellement une thérapie chez un psychiatre-psychanalyste. Je n’ai pas connaissances des rapprochements qu’il fait entre ce que je lui raconte et sa théorie mais je peux vous assurer qu’il est d’un pragmatisme à tout épreuve. La discipline ne fait pas l’homme et l’inverse est peut-être tout aussi faux.
Tous ce fil me suscite une nouvelle interrogation. L’aspect psychodynamique de la psychiatrie, d’inspiration psychanalytique serait donc, selon vous, aussi à rejeter ? Que resterait-il alors ? La psychiatrie biologique ? Une soeur de la neurologie ? La psychopathologie me semble en grande partie influencée par la psychanalyse... Je sais qu'il existe toute forme de psychothérapie mais sont elles aptes à guérir/aider des bipolaires, schizophrènes, des pervers ou autres personnalités narcissiques ? Il n'y a pas que des angoisses, phobies ou dépressions à soigner.
Dernière modification par DidierGustin ; 03/05/2017 à 13h18.
La psychanalyste aussi miraculeuse qu'elle vous apparait n'a contrairement à d'autres thérapies pour elle, aucune preuve de son pouvoir thérapeutique.
Ce qui "reste" de la psychanalyse en psychiatrie est en fait très faible et n'est pas spécifique à la psychanalyse mais à la direction épistémologique prise par la psychiatrie à la fin du XIXème siècle. Il s'agit du principe selon lequel les troubles psychiques, ne sont pas "traitables" en les considérant que comme des maladies organiques en cherchant dans le cerveau des "lésions" et ne sont non plus pas que de la "responsabilité" (d'un point de vue moral) de la personne souffrante (on "désolidarise" la maladie de la personne qui en souffre pour la mettre dans un contexte incluant entre autres l'environnement, la génétique, les infections etc.).
Dernière modification par Merlin95 ; 03/05/2017 à 13h52.
Merci de confirmer grosso modo les points que j'ai développés.
Je pense aussi que le contraste avec l'austérité que se donnaient (et se donnent encore) les sciences humaines, le recours à une solide culture classique et à un symbolisme très virtuose a donné aux yeux de beaucoup ses lettres de noblesse à la psychanalyse.L'impression la plus manifeste que j'ai ressenti, après quelques premières lectures éparses, était celle d'avoir découvert un savoir particulier, particulier dans le sens d'exceptionnel, de par sa différence marquée avec les savoirs dits universitaires, structurés, sujet à consensus, codifiés… La psychanalyse diffère par sa dynamique et offre la promesse d'une compréhension plus « profonde » de la psyché et, en étant plus laxiste, de l'homme
La place donnée à la sexualité est certainement un des gadgets intellectuels les plus vendeurs de la psychanalyse. Un théoricien comme Jung qui a critiqué cet aspect du freudisme et n'en a pas fait tout un plat n'a eu qu'un succès confidentiel bien que sa théorie ait quand même plus de tenue et plus de rigueur. Comme pour le Coca-Cola il lui manque l'ingrédient secret.En effet, en se centrant autour de la sexualité ( au sens psychanalytique du terme ) et des concepts comme celui de principe de plaisir ou encore sur la deuxième topique de Freud, elle propose des réponses à ce qui relèverait de questionnements ou intuitions-vides d'ordre plus existentiel ("Il y a qqhchose de plus grand" ; la réponse à "pourquoi" ? ).
Le caractère quelque peu ésotérique du freudisme est sûrement une autre des causes de son succès auprès du public. D'autre part, la maitrise de ce savoir quelque peu occulte par les psychanalystes leur donnent une autorité qui leur permet d'en imposer aux âmes sensibles et naïves et de contrer par définition toute forme de critique.Je ne sais pas si je me fais bien comprendre mais a priori elle semble plus « profonde » (Freud qualifie la psychanalyse de métapsychologie). Et ça, c'est charmant. Ca donne une impression de transcendance et d'approcher du Savoir, de la Compréhension et pourquoi pas de la Vérité […] Par exemple le principe métapsychologie de libido ressemble étrangement à différents principes de « force de vie » qu'on peut trouver dans beaucoup de doctrines ésotériques.
Attention, le freudisme est beaucoup plus déterministe qu'on le pense, d'un déterminisme qui ne dit pas vraiment son nom mais qui est réel.L'analysé doit devenir sujet de sa propre vie ( ce qui est recommandable, bien sur ) mais cette tournure, à force de répétition, prends une dimension quasi magique, dimension dans laquelle semble se dérouler le travail de la cure . In fine, si on se laisse un peu aller, on se dit qu'elle est la ressource ultime, l'outil qui permettrait de fuir tout déterminisme.
Nico
Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.
J'ai évoqué un des ravages de la psychanalyse :
Je voudrais vous narrer une autre anecdote que je trouve tout à fait significative :
Un soir dans un dîner en ville, entre la poire et le fromage, chacun s'est mis à raconter le décor chez son psy. L'une nous dit que le sien officiait dans le quartier de l'Odéon, dans un immeuble de bon standing, qu'il y avait de beaux meubles et bibelots et que le divan était en cuir. Mon psychanalyste habitait dans un quartier quelconque, dans un immeuble quelconque, dans un appartement quelconque et officiait dans une chambre où un lit avec un coussin tenait lieu de divan. Il y avait au mur des icônes orthodoxes et quelques autres images religieuses. Des planches sur des tréteaux tenait lieu de bureau sous lequel un baril de lessive tenait lieu de corbeille. Devinez la marque de la lessive. Je vous le donne en mille : LaCroix. Ça me faisait marrer à chaque fois.
« Et d'ailleurs, ajoutai-je, dans les toilettes il y a un petit bordel : des pots de peinture, des pinceaux, un escabeau, etc. »
Tout le monde de se récrier : « Quoi ! tu vas aux toilettes chez ton psy ! »
« Ben, heu, si j'ai envie de faire pipi aller aux toilettes me parait une idée qui se défend. »
« Mais comment tu peux faire pour aller aux toilettes chez ton psy ? »
« Il y a une porte, c'est très pratique, elle s'ouvre et elle se ferme plutôt facilement avec une poignée. Il y a même de la lumière. Il y a d'ailleurs un bouton pour ça. »
« Ne fais pas l'idiot. Comment tu peux oser faire ça ? »
« Je lui ai demandé poliment où étaient les toilettes. Il m'a répondu que c'était au bout du couloir. Et j'ai été très propre. »
« Mais tu ne comprends rien. Tu ne vois pas le symbolisme ? »
« Le symbolisme de quoi ? »
« Mais de faire ses besoins chez son psy ! »
« Ce que je vois surtout c'est que d'avoir envie de faire pipi pendant la séance serait assez pénible. »
« Si j'avais envie de faire pipi en allant chez mon psy, j'irais dans un café avant de monter chez lui. Jamais je ne déposerais mon pipi chez lui. Ton psy est quelqu'un de particulier, tu ne peux pas faire ça. »
« Mes cocos, pour moi mon psy est un prestataire de service que je rémunère pour qu'il me fasse bénéficier de ses compétences. Je n'ai rien à foutre du reste. Si ça ne lui plait pas que j'aille aux toilettes (ce qui ne semble pas être le cas), je peux toujours changer de psy. De toutes façons je ne suis pas très content de ses prestations et donc je suis pas sûr de rester avec lui. »
Mes amis ont continué à me gonfler la tête avec des considérations oiseuses sur la relation particulière qu'on avait avec son psy.
Ce qui ressortait c'était un point qu'on voit fréquemment : une relation quelque peu névrotique avec son psy que les psychanalyste encouragent… car ils y trouvent leur intérêt.
Conclusion : la psychanalyse nuit gravement au bon sens, en plus de nuire au sens de l'humour.
Nico
Travailler dur n'a jamais tué personne, mais je préfère ne pas prendre de risques.
Peut-être une petite nuance : il faut préciser "en France", car au moins aux Etats-Unis, et en Angleterre, je pense que Jung y a par exemple, plus d'influence dans le milieu psychiatrique que Freud.
Dernière modification par Merlin95 ; 03/05/2017 à 17h32.
La psychanalyse ne m'apparait pas comme miraculeuse. Je comprends bien qu'il n'y ai aucune preuve de son pouvoir thérapeutique, c'est une réalité incontestable. On peut aussi s'interroger sur la manière d'évaluer son efficacité thérapeutique, ce qui me semble a priori difficile vu la manière dont se déroule une cure. Ce qui lui est peut-être tout aussi reprochable. Je comprends aussi la réticence des analystes à prendre part à certaines études dont la mise en oeuvre serait intrinsèquement réductrice pour la discipline, vu ce qu'est l'analyse.
Mmmh... Ajrd,on oppose psychiatrie biologique et psychiatrie psychodynamique comme étant les deux courants dominants, ou du moins les deux manières d'appréhender la psychiatrie ( on ne peut par vraiment parler de courant). On reproche au psychiatre psychodynamicien d'être trop inspiré par la psychanalyse dont il utilise largement les concepts pour comprendre la psychopathologie. Au psychiatre biologiste, on reproche d'être un pseudo-neuro qui fait des petites croix à côté des critères diagnostiques du DSM et de l'utiliser comme une feuille de route suivant ainsi un plan thérapeutique pré-établi qui ne s'axe pas sur l'histoire du patient. Au final, les deux me semblent avoir une guerre de retard. Il y a donc bien, du moins si j'ai bien compris, une présence manifeste de la psychanalyse en psychiatrie. Ce que je trouve inquiétant et qui m'intrigue c'est de savoir ce qu'il reste de la psychiatrie si on vire les psychodynamiciens parce la psychanalyse ça vaut pas un sous. Il y a toujours des psychologues bien sûr mais je m'interroge, bien légitimement, sur leur aptitude à prendre certaines pathologies mentales.Ce qui "reste" de la psychanalyse en psychiatrie est en fait très faible et n'est pas spécifique à la psychanalyse mais à la direction épistémologique prise par la psychiatrie à la fin du XIXème siècle. Il s'agit du principe selon lequel les troubles psychiques, ne sont pas "traitables" en les considérant que comme des maladies organiques en cherchant dans le cerveau des "lésions" et ne sont non plus pas que de la "responsabilité" (d'un point de vue moral) de la personne souffrante (on "désolidarise" la maladie de la personne qui en souffre pour la mettre dans un contexte incluant entre autres l'environnement, la génétique, les infections etc.).
Arf, je n'ai pas fait exprès ^^ C'était une "vue de l'intérieur", avec une sonorité un peu plus introspective, ravi que ça rejoigne tes propos
Oui c'est très juste, le déterminisme de l'inconscient mais en même temps j'ai l'impression qu'elle propose à l'analysé de s'en émanciper, du moins d'une certaine façon.
J'aime beaucoup l'anecdote, ceci dit il ne faut pas donner de la confiture aux cochons ^^ C'est vraiment rocambolesque pr le coup, tes interlocuteurs y ont mis du leur ^^
Dernière modification par DidierGustin ; 03/05/2017 à 17h44.
A ma connaissance, on n'emploie pas ce terme psychodynamique pour la psychiatrie mais plutôt pour un certain type de thérapie pratiqué par des psychologques dans lesquelles, pour des raisons essentiellements historiques, il y a quelques principes psychanalytiques généraux "qui ne coûtent pas chers" (comme l'importance de l'empathie pour le patient), et d'autres connaissances pouvant venir d'ailleurs.
En gros donc psychodynamique est un peu le terme employé par les psychologues "agnostiques" essayant de se rattacher à la doctrine (psychanalyse) qui leur semble être le plus à leur "portée", la plus commode à porter leur aspiration dans le cadre de leur pratique.
Dernière modification par Merlin95 ; 03/05/2017 à 19h16.
Puis-je vous demander ce que vous appelez "empathie" (les définitions peuvent diverger jusqu'à l'antonymie) ?A ma connaissance tout d'abord, on n'emploie pas ce terme psychodynamique pour la psychiatrie mais plutôt pour un certain type de thérapie pratiqué par des psychologques, et dans un second temps dans lequel, pour des raisons essentiellements historiques, il y a quelques principes psychanalytiques généraux "qui ne coûtent pas chers" (comme l'importance de l'empathie pour le patient), et d'autres connaissances pouvant venir d'ailleurs.
En gros donc psychodynamique est un peu le terme employé par les psychologues "agnostiques" essayant de se rattacher à la doctrine (psychanalyse) qui leur semble être le plus à leur "portée".
J'ai l'habitude (peut-être fautive) d'entendre le terme dans le sens d'une identification imaginaire à l'autre (= le "semblable" et non l'Autre/l'altérité radicale), laquelle me semble tout à fait contre indiquée en analyse, au moins au delà d'une certaine limite.
Par empathie j'entendais "se mettre à la place du patient" mais pas dans le sens que vous indiquiez, mais dans le sens de pouvoir avoir accès au vécu biographique du patient.
Dernière modification par Merlin95 ; 03/05/2017 à 19h25.