Lacan et le rapport sexuel - Page 3
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Lacan et le rapport sexuel



  1. #61
    Aigoual

    Re : Lacan et le rapport sexuel


    ------

    [réponse globale au message de KarlP]

    Aïe...
    Là, je suis presque en désaccord sur tout...

    C’est ennuyeux, parce que cela détruit mon a priori favorable sur Lacan.

    Je n’ai pour l’instant pas le temps, mais je reviendrai plus tard.
    Ce qui est certain en revanche, ce que si nous voulons pouvoir échanger, il nous faut au minimum nous appuyer sur un principe de cohérence.
    Une chose, un objet défini possède un sens, pas un autre.

    Y compris pour le sujet : il n’est pas possible de le justifier à l’extérieur du domaine observé.
    Sauf à réintroduire de la transcendance (Dieu)

    Cordialement,

    Aigoual.

    -----

  2. #62
    Aigoual

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Citation Envoyé par jreeman Voir le message
    ... Donc Lacan est un philosophe.
    C'est également mon sentiment.
    La question est désormais de savoir si le concept est valide ou non.

    Aigoual.

  3. #63
    invite7863222222222
    Invité

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Pour faire bref, avec Descartes, c'en est fini du miracle (il n'y a pas de dieu trompeur). La rationalité est libérée de toute révélation religieuse.
    Pas d'accord du tout, mais on s'écarterait du sujet.

  4. #64
    Zozo_MP

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Bonjour Aigoual

    Je repose donc la question, telle que je l’avais formulée :
    Le but est-il de s’appuyer sur la cohérence du discours du patient peu importe son discours ?
    Non et cela a été dit explicitement par Karlp

    Ou bien est-il de l’amener à faire coïncider sa cohérence avec celle du discours de Lacan ?
    En aucun cas car ce serait vain.
    Là aussi Karlp l'a explictement dit en parlant des thérapies comportementalistes qui visent par exemple au reparentage : ce qui revient à dire changé votre moi contre celui de votre thérapeute.


    Dans le premier cas, je perçois mal l’utilité du concept.
    Pour explique simplement l'utilité du concept, je prendrais une petite réflexion de J.Lacan a propos de Mélanie Klein. C'est une tripière de génie mais incapable de conceptualiser. Il regrettait ainsi qu'il ne puisse de ce fait y avoir une transmission efficace du talent de Mélanie.


    Cordialement

  5. #65
    invite7863222222222
    Invité

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Citation Envoyé par Zozo_MP Voir le message
    En aucun cas car ce serait vain.
    Justement, dans bien des cas, c'est ce que l'on constate (que les thérapies psychanalytiques sont vaines).


    C'est une tripière de génie mais incapable de conceptualiser.
    Mélanie Klein incapable de conceptualiser ? Et le clivage de l'objet ou l'envie ?
    Dernière modification par invite7863222222222 ; 05/06/2010 à 14h42.

  6. #66
    mh34
    Responsable des forums

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Certains analystes ont même suggéré que la langue arabe interdisait la découverte de la psychanalyse sous prétexte que "je suis" ne peut se dire en arabe classique
    Tiens, ça c'est intéressant comme remarque.
    Le "je suis" n'existe pas non plus en russe, langue que je connais(sais...faute de pratique régulière depuis quelques années...) bien. De même que l'expression de la possession directe.
    Ils ne disent pas "j'ai un stylo/un chien/des enfants" mais "un stylo/un chien/des enfants est/sont à moi".
    Et ce n'est sûrement pas sans conséquences sur le développement de l'intellect en général et la compréhension de certains concepts.

    Y a-t-il des "grands" psychanalystes autres que français?
    "mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde". Albert Camus

  7. #67
    invite7863222222222
    Invité

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Et ce n'est sûrement pas sans conséquences sur le développement de l'intellect en général et la compréhension de certains concepts.
    Pour moi c'est un effet d'aller retour entre la langue et la culture qui la pratique. Si par exemple, une culture est basée sur la notion de propriété, cela se ressentira sur la langue, qui a son tour renforcera cette notion.

    Y a-t-il des "grands" psychanalystes autres que français?
    Vous voulez dire actuellement ?
    Car historiquement il y a des psychanalystes connus britannique, allemand. Et actuellement, par exemple, les mouvements post freudiens sont très présent au Brésil.

  8. #68
    karlp

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    [QUOTE=mh34;3034163]Tiens, ça c'est intéressant comme remarque.
    Le "je suis" n'existe pas non plus en russe, langue que je connais(sais...faute de pratique régulière depuis quelques années...) bien. De même que l'expression de la possession directe.
    Ils ne disent pas "j'ai un stylo/un chien/des enfants" mais "un stylo/un chien/des enfants est/sont à moi".
    Et ce n'est sûrement pas sans conséquences sur le développement de l'intellect en général et la compréhension de certains concepts.

    Y a-t-il des "grands" psychanalystes autres que français?[/QUOTE]

    Mustapha Safouan est egyptien
    Elie Doumit est libanais
    Serge André est bruxellois
    Gabriel Lombardi est sud américain (je ne me souviens plus quel pays précisément)

    Je suis pleinement d'accord avec votre remarque sur le lien entre la langue et l'orientation de l'intellect.

  9. #69
    Aigoual

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    1) Il n'est pas nécessaire de faire intervenir la phylogénie, ni la biologie, mais bien les effets des progrès de la science sur les représentations de l'homme.
    Je ne suis pas d’accord. Ici, on mélange la structure et sa représentation.

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Pour faire bref, avec Descartes, c'en est fini du miracle (il n'y a pas de dieu trompeur). La rationalité est libérée de toute révélation religieuse.
    Ce n'est pas la même chose d'avoir affaire à un tel sujet et à un primitif qui croit dur comme fer à la magie. Ou encore à un croyant qui pense que l'intention mauvaise est aussi condamnable que l'acte.
    Il suffit simplement de regarder autour de soi pour vérifier que cette affirmation est fausse.
    Croyances et magies ne se sont jamais aussi bien portées qu’aujourd’hui.
    A l’inverse, les hommes n’ont pas attendu Descartes pour développer quantités de technologies, parfois avant même d’en comprendre la théorie.
    En image, la pomme n’a pas attendu Newton pour tomber de l’arbre...

    En clair, l’idée d’un « primitif » ancré dans le seul magique est fausse, autant que celle du contemporain n’agissant que de seule raison.
    Sans compter que la notion d’un dieu « trompeur » est fausse, au sens où l’exprime ce fameux primitif. Il s’agit d’un concept opérationnel dans son mode de représentation du monde. Les dieux ne deviennent trompeurs qu’à la mort des représentations.

    Dernier point, le progressisme, parce qu’il présuppose un sens global à l’évolution est beaucoup plus proche d’un « dessein intelligent » de nature religieuse que la science, qui avec Darwin, démontre qu’il n’y en a pas.
    Il y a beaucoup de morgue à se moquer des dieux des autre, sans être capable d’identifier les siens propres.

    La notion de « sens » ne peut être que locale au contexte, jamais globale et surtout pas en soi.

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Il existe une lecture (sub: en dessous) non philosophique du cogito de Descartes dont la conclusion est que s'il faut une telle démarche pour parvenir à la coïncidence du "je pense" et du "je suis" (vous avez sans doute lu les méditations métaphysiques; la démarche est laborieuse), c'est qu'habituellement il n'y a pas coïncidence. Notre expérience subjective peut nous suggérer que "plus j'y pense, moins j'y suis" et inversement.
    Et ?...

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    le sujet n'est pas "sécable" mais il est divisé.
    En ce cas, nous ne parlons pas du même sujet.
    Et dans tout les cas, l’affirmation est soit contradictoire, soit invérifiable.
    Un sujet divisé mais non sécable serait donc irrémédiablement multiple par nature (en soi)
    Peut-être selon le concept (pourquoi pas), mais dans quel but clinique ?
    D’autre part, je crains ici une dérive en transcendance, échappant au concept.

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    L'identification est un effet possible du transfert. En dehors de cela il y a plusieurs formes de transfert. Souvent le transfert commence par l'installation de l'analyste dans la position de père symbolique; puis à la place de l'objet a.
    Possible.
    Donc ?...

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Je saisi mal où vous situez cette "cohérence"; et je ne parviens pas à penser les choses au travers de cette catégorie (cela ne veut pas dire que ça n'a pas de sens, mais je ne saisi pas)
    La cohérence n’est pas une « catégorie » (encore moins une « classe d’objet »), c’est une exigence de base de tout discours scientifique.
    La cohérence est ce qui attribue un sens unique aux mots dans un discours, à l’instant où je prononce ce discours, dans le cadre de celui-ci.
    Elle est la garantie que ce que je dis sera partageable, perçu et compris par l’autre, au sens où je l’exprime.

    Sauf, naturellement, si mon intention est de tromper ou d’embrouiller.
    En ce cas, j’utiliserai des éléments externes (transcendants) à mon propos pour le justifier, en espérant que l’absence de consistance de mon discours passe inaperçue.

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Si vous voulez dire que "Tout" s'explique, alors je ne crois pas: cela tient justement à l'irréductibilité du sujet
    Je n’ai jamais dit ça.
    Je pense même que, si la cohérence est le pré-requis de base dans la construction de toute réalité, le réel pour sa part, n’offre aucune garantie de continuité en cohérence.

    En tout cas, la question de l’irréductibilité du sujet n’est pas ici en cause.

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Je connais un psychotique (plus d'un en fait) qui tient des propos totalement insensés. Mais peut-être vouliez vous dire autre chose ?
    Pour ma part, je connais une crémière (plus d’une en fait) qui dit des choses cohérentes sur sa vie sexuelle.
    Donc ?...

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Lacan n'est pas un philosophe parce qu'il ne construit pas un "monde"; au contraire l'analyse conduit souvent à une déconstruction des représentations philosophiques du sujet.
    « Monde » ou « concept, » c’est comme on veut, bien sûr.
    Pour la seconde partie de la phrase, oui naturellement.
    Il serait assez idiot d’aller en analyse pour ne rien changer...

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    C'est là l'idéal de la science. La psychanalyse reconnaît d'emblée l'impossibilité d'un savoir total.
    Non, c’est inexact.
    Ce sont les scientifiques qui les premiers ont su démontrer l’impossibilité d’un savoir qui couvrirait l’intégralité du réel qu’ils décrivent.
    Ils en ont même fait un pré-requis nécessaire à toute validation de leurs thèses ou théories scientifiques.

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    La connaissance des impossibles est cruciale; ça évite de faire des "âneries" (réduire l'analysant à l'objet de la théorie par exemple)
    Ca, c’est vrai, ça vaut mieux...

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    11) ni l'un ni l'autre.
    Il faut d'ailleurs souligner que chaque analyse a une visée particulière (toujours cette irréductibilité du sujet).
    Elle consiste souvent à permettre à l'analysant de repérer les signifiants qui le déterminent. Mais à côté de cela coexistent d'autre modes opératoires.
    Oui, chaque analyse est nécessairement différente, puisqu’il n’existe pas deux sujets semblables.
    L’analyste doit effectivement s’appuyer sur le discours du patient et non sur le sien propre.

    D’où à nouveau ma question :
    sans aucunement nier l’intérêt philosophique du concept (j’insiste, afin d’être bien entendu...), quel est son utilité clinique ?

    Cordialement,

    Aigoual

  10. #70
    invite51d17075
    Animateur Mathématiques

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Citation Envoyé par Aigoual Voir le message
    D’où à nouveau ma question :
    sans aucunement nier l’intérêt philosophique du concept (j’insiste, afin d’être bien entendu...), quel est son utilité clinique ?
    je plussoie +1 .

  11. #71
    Zozo_MP

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Bonjour Aigual


    En ce cas, nous ne parlons pas du même sujet.
    Et dans tout les cas, l’affirmation est soit contradictoire, soit invérifiable.
    Un sujet divisé mais non sécable serait donc irrémédiablement multiple par nature (en soi)
    Peut-être selon le concept (pourquoi pas), mais dans quel but clinique ?
    Nous parlons ici du sujet divisé selon le cadre de référence propre à Lacan.

    Nous ne parlons pas ici d'un comprimé sécable, ni d'une maladie psychiatrique.

    Cordialement

  12. #72
    Zozo_MP

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Bonjour Ansset et Aigoual

    De l'utilité du concept.

    Si le concept est utile en général pourquoi ne le serait-il pas pour la psychanalyse.

    Le but d'un concept et de mettre à disposition d'autres personnes un ensemble d'informations cohérentes en vue de transmettre un savoir ou une expérience.

    Il y a un concept que je trouve (personnellement) très intéressant chez Lacan c'est le point de capiton.

    A travers cette représentation, on peut constater que le sens n'est délivré que par la somme des rétroactions sur les termes qui précèdent.
    J'illustre souvent ce concept par le poème "le dormeur du val" d'Arthur Rimbaud, où ce qui fait sens ne se produit que dans les 8 derniers mots.

    Cordialement.
    .
    .
    Dernière modification par Zozo_MP ; 06/06/2010 à 11h47. Motif: chez Lacan

  13. #73
    invite7863222222222
    Invité

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Le but d'un concept et de mettre à disposition d'autres personnes un ensemble d'informations cohérentes en vue de transmettre un savoir ou une expérience.
    Non, le but du concept est de mettre en évidence des structures et non des connaissances brutes ou des expériences.

    Un concept n'est pas une vérité en soi, ne se suffit pas à lui-même, n'a d'utilité que par ce que l'on en fait.

    La question est : qu'est-ce qu'on fait des concepts dans tel ou tel domaine ?

  14. #74
    Zozo_MP

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Bonjour Jreeman

    D'accord avec toi, je préfère ta formulation à la mienne.


    Mais on voit bien qu'un concept complété par des explications sert quand même à transmettre l'expérience et/ou le savoir.


    Cordialement

    PS : dommage que tu rajoute une question à la fin

  15. #75
    Zozo_MP

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Bonjour

    Merci à tous les participants de faire un effort pour rédiger des messages plus courts, et aussi d'éviter de faire des digressions HS.

    Le Sujet passionnant n'est déjà pas facile à discuter

    Par ailleurs ceux qui serait sur la pente de la notion de transcendance ou d'une référence à un dieu : il convient de se remémorer collectivement le point 6 de la Charte du forum.

    Il y a suffisamment de possibilité d'exemple dans notre patrimoine scientifiques et culturel pour ne pas ne pas faire référence à ces choses.

    Cordialement

    Pour la modération Zozo_MP

  16. #76
    invite7863222222222
    Invité

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Citation Envoyé par Zozo_MP Voir le message
    Mais on voit bien qu'un concept complété par des explications sert quand même à transmettre l'expérience et/ou le savoir.
    Tel n'est pas le but premier du concept.

  17. #77
    Aigoual

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Citation Envoyé par Zozo_MP Voir le message
    ... Par ailleurs ceux qui serait sur la pente de la notion de transcendance ou d'une référence à un dieu...
    Exact.

    Il me faut donc dissiper une possible source de malentendu sur la manière dont j’utilise le mot.

    Transcendant : « Qui se situe au-delà du domaine pris comme référence. »

    En clair, un discours transcendant est un discours qui s’étaye sur des arguments qui lui sont externes.
    Un discours transcendant n’est donc ni vrai ni faux, il est simplement invérifiable et immaîtrisable (non consistant)
    Son inverse, le discours « immanent, » est celui que nous nous devons de rechercher si nous voulons obtenir un minimum de consistance.

    Quoi qu’il en soit, je me contenterai désormais d’utiliser les mots « externe » et « interne » pour exprimer la même chose.
    Nous y gagnerons en clarté, sans rien céder à nos exigences de cohérence.

    Cordialement,

    Aigoual.

  18. #78
    Aigoual

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Citation Envoyé par Zozo_MP Voir le message
    Merci à tous les participants de faire un effort pour rédiger des messages plus courts...
    Peux pas promettre...
    ... mais vais quand même essayer.

    Aigoual

  19. #79
    Zozo_MP

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Bonjour Aigoual

    Merci
    Tout le monde y gagnera !
    Je vous aiderais à vous en rappeller.

    Cordialement

    PS :Ok pour ta précision sur le sens que tu mettais à transcendence et ta proposition positive d'utiliser d'autres mots.

  20. #80
    karlp

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    AigoualCitation:
    Envoyé par karlp
    1) Il n'est pas nécessaire de faire intervenir la phylogénie, ni la biologie, mais bien les effets des progrès de la science sur les représentations de l'homme.

    Je ne suis pas d’accord. Ici, on mélange la structure et sa représentation.
    Vous croyez que la science n'a eu aucun effet sur les hommes? C'est pourtant ce qu'explique très bien Koyré dans "du monde clos à l'univers infini".
    D'autre part, les études des ethnologues (citons Levi-Strauss puisque c'est ausi à lui que Lacan se réfère) mettent en évidence les caractéristiques de la pensée pré rationnelle, appelée aussi "mythique". Pour le primitif, tout est possible de la part de ses divinités.
    Qu'il puisse en être encore ainsi chez nos contemporains ne signifie rien d'autre que le fait que tout le monde n'est pas concerné par la psychanalyse. Oui, il y a des individus inanalysables (et pas seulement les primitifs). Un individu dont le cadre de référence est un système religieux incontestable à ses yeux ne peut faire une analyse.

    J'observe par ailleurs divers malentendus du fait de votre usage du mot "concept": vous semblez le confondre avec conception ou théorie.

    Le fait qu'une théorie doive être cohérente est une évidence triviale, je l'avais déjà indiqué et ne comprends pas votre insistance sur ce point.

  21. #81
    Aigoual

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Bon, je vais faire une petite synthèse de mes interrogations.

    On verra plus tard la question du progressisme scientifique (science ou croyance ?) qui est un autre débat.

    (Désolé Zozo, j’ai pas pu faire plus court…)

    Hypothèses :

    a) Lacan, philosophe
    Lacan est un authentique penseur, son concept est achevé.
    Les prémisses sont stables, l’interne et l’externe correctement définis, les termes sont correctement identifiés, de manière unique et non ambigüe, les articulations du discours sont vérifiables, reproductibles et réfutables (au sens de Karl Popper : validation par la réfutation)
    Bref, c’est du solide, aussi robuste que du Spinoza, rien à dire.

    Cela dit, utilité clinique de Spinoza : nulle.

    b) Lacan, philosophe en marche
    Lacan est un authentique penseur, mais son concept n’est pas achevé.
    Ce serait plutôt la position de KarlP lorsqu’il dit que :

    « … La difficulté avec Lacan est que sa pensée est en continuelle remise en question: un même terme va prendre un sens différent au fur et à mesure de ses découvertes cliniques ou théoriques, suite aussi à ce qu'il reconnaitra comme impasses dans les voies où il s'est engagé. »

    Pas grave, faut simplement trouver quelqu’un qui finisse le travail.
    On fixe les prémisses, stabilise les périmètres, etc.

    Utilité clinique du concept à terme :
    Présumée nulle (comme pour les autres concepts), mais à vérifier sans a priori.
    En suspens, donc.

    c) Lacan, artiste
    Lacan conçoit et projette ses concepts à la manière de l’artiste, afin de susciter et provoquer des réactions aux endroits les plus inattendus, dans le but d’éclairer des zones d’ombres et de casser nos routines de pensées sclérosantes par trop de conformismes.
    Ce serait plutôt le point de vue de Créon, lorsqu’il explique la provocante assertion « qu’il n’y a pas de rapports sexuels » par :

    « Déjà, venant de Lacan, c'est une boutade (ou mieux une métaphore), s'appuyant sur ce qui préoccupe le plus ses auditeurs, la sexualité […], pour parler des effets du langage tout en maintenant l'attention de cet auditoire. »

    C’est légitime, brillant et même carrément jouissif, extrêmement séduisant, surtout pour l’intellectuel en souffrance dans un paysage culturel qu’il juge trop souvent désespérément misérable.
    Bref, que du bonheur, en somme… Pourquoi s’en priver ?

    Mais : Cette démarche est strictement interdite dans un cadre clinique.
    Seul le patient a le droit (bien souvent malgré lui et dans la souffrance…) de tenter la séduction, dans la douloureuse expérience du refus inébranlable et toujours renouvelé du praticien.
    Faute de quoi, il y aurait passage à l’acte.

    Donc, utilité clinique de Lacan artiste : nulle

    d) Lacan gourou
    Un gourou, c’est un artiste qui se prétend philosophe pour justifier ses passages à l’acte.
    Afin de ne pas nous égarer, nous éliminerons cette hypothèse concernant Lacan.

    Cordialement,

    Aigoual

  22. #82
    karlp

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Citation Envoyé par Aigoual Voir le message
    Bon, je vais faire une petite synthèse de mes interrogations.

    On verra plus tard la question du progressisme scientifique (science ou croyance ?) qui est un autre débat.

    (Désolé Zozo, j’ai pas pu faire plus court…)

    Hypothèses :

    a) Lacan, philosophe
    Lacan est un authentique penseur, son concept est achevé.
    Les prémisses sont stables, l’interne et l’externe correctement définis, les termes sont correctement identifiés, de manière unique et non ambigüe, les articulations du discours sont vérifiables, reproductibles et réfutables (au sens de Karl Popper : validation par la réfutation)
    Bref, c’est du solide, aussi robuste que du Spinoza, rien à dire.

    Cela dit, utilité clinique de Spinoza : nulle.

    b) Lacan, philosophe en marche
    Lacan est un authentique penseur, mais son concept n’est pas achevé.
    Ce serait plutôt la position de KarlP lorsqu’il dit que :

    « … La difficulté avec Lacan est que sa pensée est en continuelle remise en question: un même terme va prendre un sens différent au fur et à mesure de ses découvertes cliniques ou théoriques, suite aussi à ce qu'il reconnaitra comme impasses dans les voies où il s'est engagé. »

    Pas grave, faut simplement trouver quelqu’un qui finisse le travail.
    On fixe les prémisses, stabilise les périmètres, etc.

    Utilité clinique du concept à terme :
    Présumée nulle (comme pour les autres concepts), mais à vérifier sans a priori.
    En suspens, donc.

    c) Lacan, artiste
    Lacan conçoit et projette ses concepts à la manière de l’artiste, afin de susciter et provoquer des réactions aux endroits les plus inattendus, dans le but d’éclairer des zones d’ombres et de casser nos routines de pensées sclérosantes par trop de conformismes.
    Ce serait plutôt le point de vue de Créon, lorsqu’il explique la provocante assertion « qu’il n’y a pas de rapports sexuels » par :

    « Déjà, venant de Lacan, c'est une boutade (ou mieux une métaphore), s'appuyant sur ce qui préoccupe le plus ses auditeurs, la sexualité […], pour parler des effets du langage tout en maintenant l'attention de cet auditoire. »

    C’est légitime, brillant et même carrément jouissif, extrêmement séduisant, surtout pour l’intellectuel en souffrance dans un paysage culturel qu’il juge trop souvent désespérément misérable.
    Bref, que du bonheur, en somme… Pourquoi s’en priver ?

    Mais : Cette démarche est strictement interdite dans un cadre clinique.
    Seul le patient a le droit (bien souvent malgré lui et dans la souffrance…) de tenter la séduction, dans la douloureuse expérience du refus inébranlable et toujours renouvelé du praticien.
    Faute de quoi, il y aurait passage à l’acte.

    Donc, utilité clinique de Lacan artiste : nulle

    d) Lacan gourou
    Un gourou, c’est un artiste qui se prétend philosophe pour justifier ses passages à l’acte.
    Afin de ne pas nous égarer, nous éliminerons cette hypothèse concernant Lacan.

    Cordialement,

    Aigoual
    Lacan n'est pas un philosophe: un philosophe est un faiseur de système qui sacrifiera les "réfutations empiriques" pour s'assurer de la totalisation et de l'achèvement, bref, du retour sur soi , de son système.

    Lacan n'est pas un artiste non plus, ce qui ne lui interdit pas le recours aux instruments rhétorique, tout simplement parce que l'autonomie (relative) du signifiant est au coeur de sa psychanalyse.

    Ses constructions reposent sur sa clinique et sa clinique se modifie dès lors que ses constructions téhoriques sont démenties par les faits.

    Les (pseudo) lacaniens voient en lui un gourou. Cette attitude a motivé diverses dissolutions d'écoles par lui fondées.
    Il faisait part à Elie Doumit de la déprime que générait chez lui le fait de n'être pas mis en question. Jakobson l'aidera en lui suggérant le titre du séminaire: problèmes cruciaux pour la psychanalyse.

    Ce qui m'échappe est votre désir de le réduire à ceci ou celà. Sans doute pour en finir avec la question ? C'est en général ce que visent les polémistes (je vous accorde le bénéfice du doute sur ce point), mais je trouve ça stérile et infantilisant.
    Vos questions semblent (?) vouloir mettre l'autre en demeure de vous convaincre; mais cela n'a aucun intérêt non plus.

    Pourquoi ne pas se coltiner plutôt les difficultés qu'il propose à notre réflexion ? (ce qu' a fait Créon en initiant ce fil)

  23. #83
    invite7863222222222
    Invité

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Pourquoi ne pas se coltiner plutôt les difficultés qu'il propose à notre réflexion ? (ce qu' a fait Créon en initiant ce fil)
    Personnellement, parceque je n'en vois pas l'intérêt et tous les messages de cette discussion me le montre.

  24. #84
    Aigoual

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    … un philosophe est un faiseur de système qui sacrifiera les "réfutations empiriques" pour s'assurer de la totalisation et de l'achèvement, bref, du retour sur soi , de son système.
    Ben mon vieux…
    … vont être contents, les philosophes !

    Citation Envoyé par karlp Voir le message
    Ce qui m'échappe est votre désir de le réduire à ceci ou cela…
    Veux pas réduire, veux savoir, c’est pas la même chose…
    Selon une argumentation construite qui me permette de décider, en cohérence.
    Même sur simples prémisses.
    Même sur discours inachevé (pas grave, ça s’achève un discours…)

    Sauf que je n’obtiens que des affirmations non étayées ou des renvois externes au discours.
    Avec en plus des présomptions d’intentions ou de motivations qui ne sont pas les miennes.
    C’est désagréable et ennuyeux, parce que ça m’interdit toute analyse critique, ni positive, ni négative.

    Il n’y a aucune intention polémique.
    En l’état, je ne sais tout simplement pas trancher…
    En conséquence : je ne trancherai pas.

    Bon, on va en rester là, je ne crois pas qu’il soit nécessaire de poursuivre.
    J’irai chercher les informations voulues ailleurs, voilà tout.

    Cordialement,

    Aigoual

  25. #85
    karlp

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Aigoual
    Je vous prie de m'excuser si je vous ai imputé des intentions qui ne sont pas les vôtres.
    La façon dont le débat a dérivé sur des questions tout à fait annexes (par rapport au thème du fil) m'a laissé craindre l'utilisation d'une stratégie "perverse" que j'ai pu (à mon grand désarroi) observer à diverses reprises sur ce site.
    Je salue votre honnête réserve et conviens avec vous qu'il serait vain de poursuivre ainsi ; il nous serait dommageable à tous deux que notre divergence d'opinions nous mène à un conflit de personnes.
    Avec tout mon respect.

  26. #86
    Zozo_MP

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Bonjour Jreeman

    Personnellement, parceque je n'en vois pas l'intérêt
    Nous avons compris depuis un bon moment que vous seriez plutôt pas d'accord avec la psychanalyse et encore moins avec Lacan. Dont acte !

    Cordialement
    Zozo_mp


    PS : j'attire votre attention sur le fait que vous avez contribué largement à la discussion et que vous n'êtes pas obligé de le faire.

    Pour la modération. Zozo_MP

  27. #87
    inviteddcbe35f

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Citation Envoyé par Aigoual Voir le message

    Mais : Cette démarche est strictement interdite dans un cadre clinique.
    Seul le patient a le droit (bien souvent malgré lui et dans la souffrance…) de tenter la séduction, dans la douloureuse expérience du refus inébranlable et toujours renouvelé du praticien.
    Bonjour,

    Mais non Aigoual, ce n'est pas interdit et ce n'est pas de la séduction, bien au contraire.
    La phrase de Lacan doit ici se comprendre comme un excellent exemple d'une interprétation réussie, c'est-à-dire d'une énonciation sans énoncé.
    Il s'agit d'un acte de clinicien tout à fait valide et efficace.

  28. #88
    invite7863222222222
    Invité

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Citation Envoyé par Zozo_MP Voir le message
    Nous avons compris depuis un bon moment que vous seriez plutôt pas d'accord avec la psychanalyse et encore moins avec Lacan
    Pour dire n'être pas d'accord avec Lacan (il me semble qu'on parle de Lacan ici et non de psychanalyse), il faudrait comprendre de quoi il en retourne.

    PS : j'attire votre attention sur le fait que vous avez contribué largement à la discussion et que vous n'êtes pas obligé de le faire.

    Pour la modération. Zozo_MP
    Je ne désespère pas de comprendre ce qu'est le Lacanisme.

  29. #89
    Aigoual

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Citation Envoyé par creon31 Voir le message
    Mais non Aigoual, ce n'est pas interdit et ce n'est pas de la séduction, bien au contraire.
    La phrase de Lacan doit ici se comprendre comme un excellent exemple d'une interprétation réussie, c'est-à-dire d'une énonciation sans énoncé.
    Il s'agit d'un acte de clinicien tout à fait valide et efficace.
    Aïe…

    Là, je crois qu’on ne parle pas du tout de la même clinique…
    Et du coup, ça m’inquiète un peu.

    Bon, Créon, le prend pas mal, mais je préfère me retirer.
    Ce n’est pas toi, tu n’es pas en cause.
    C’est juste que je ne suis pas sûr que le cadre d’un forum soit le meilleur pour poursuivre.

    Tu m'excuses ?

    Amicalement,

    Aigoual.

  30. #90
    Zozo_MP

    Re : Lacan et le rapport sexuel

    Bonjour Aigoual

    Pas de problème pour toi choix d'une mise en retrait, si pour l'instant tu ne trouves pas de réponse sur ce forum.

    Saches que tu resteras toujours le bienvenu pour d'autres questions ou contribution dans ton domaine.

    Cordialement

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