Reprise d'études scientifiques à 26 ans
Bonjour à toutes et tous,
Je vais devoir préciser quelque peu mon parcours avant de vous soumettre ma question.
J'ai 26 ans, sans diplômes, sans (vraies) études et projet. Depuis mes 13 ans, je fais face à de sérieux problèmes de santé. Mon parcours scolaire a été catastrophique et abominable. J'ai réussi a avoir un BAC STG (comptabilité) et croyez moi, vu les circonstances, cela est miraculeux. Mon parcours de soin a lui aussi été désastreux, entre hospitalisations, traitement lourds et inefficaces, errance diagnostique, etc...Je n'ai par exemple, jamais pu lire et assouvir mon insatiable curiosité. A 26 ans, j'ai reçu une expertise par un des meilleurs services du pays, et je peux envisager non pas de retrouver une vie normale, mais de trouver une vie normale. Pour la première fois, ne pas vivre en marge, dans la frustration de ne pouvoir se réaliser, et de s'épanouir.
Je suis bien au fait d'avoir un retard considérable. Mon développement (intellectuel, social, personnel) a été saccagé (pas d'autre mots) par la maladie. Toutefois, la volonté, la curiosité et l'envie irrépressible d'apprendre et de travailler ont survécu à ces années de noir.
Alors, mes compétences scientifiques (biologie, mathématiques, physique) doivent être équivalentes à celles d'un étudiant de 4ème, ma connaissance des cursus et institutions d'enseignement (écoles, universités) sont quasi-nulles, et réellement, j'ai tout à apprendre.
Je sais que je n'ai pas simplement pris dix années de retard. Cette décennie est une perte sèche. C'est injuste, mais c'est ainsi.
Toutefois, je pense que la maladie m'a appris une chose, c'est la résilience. La perspective de tout donner pour remonter la pente m'excite également. Mon profil a toujours été celui de quelqu'un de curieux, qui aime creuser un ou des sujets, tout apprendre, tout comprendre, et être le meilleur possible. Ainsi, je commençai le piano à 20 ans, et pris du virus, je rentrai au conservatoire à 21 ans, et jouais rapidement sonates de Beethoven et études de Chopin. Pour les raisons de santé que j'évoquais, je n'ai pu poursuivre et cela fut un échec. Mais cela vous renseigne sur ma personnalité. Si l'on m'a reconnu du talent, je dirais que je suis certainement plus investi et passionné que talentueux. Je ne suis pas intéressé par une réussite financière ou sociale, mais par une réussite intellectuelle (sans négliger pour autant les autres aspects plus pratiques). Et l'on en vient à l'objet de ma requête ;
Je vis comme une injustice tragique et brutale le fait de n'avoir pu faire d'études supérieures. Le potentiel dont on m'a tant parlé durant toute mon enfance dort lourdement, et le sommeil, je le sens bien, devient de plus en plus profond à mesure que l'âge avance. Je pense avoir une fenêtre de tir, une dernière chance.
Je rêve encore d'un jour pouvoir m'assoir sur les bancs de l'université. La biologie et la physique seraient les domaines qui m'inspireraient le plus de curiosité, mais je pense ne pas avoir vu suffisamment des mathématiques pour avoir un avis tranché sur cette question (Les concepts mathématiques, quand ils restent dans l'abstraction littéraire, me fascinent, mais je n'en sais rien de leurs équations). Je sais que cela est actuellement de l'ordre du fantasme, mais c'est bien le doctorat, et la recherche, qui m'attirent.
En ayant pris connaissance - dans les grandes lignes - de ma situation, et de mes aspirations, quels conseils raisonnables (et moins raisonnables) pourriez-vous me donner ?
Abandonner tout espoir, cela n'étant pas réaliste (je peux l'entendre) ? Vers quelle structure pourrais-je me tourner pour faire une remise à niveau ? Comment m'y prendre ? Quelles disciplines sont les plus bouchées et compétitives (je sais que je ne pourrai pas rivaliser avec un étudiant de dix ans de moins que moi) ? Quel bagage nécessaire pour envisager de m'inscrire en faculté de science ? Existe-t-il des ouvrages pédagogiques que je puisse commencer à gratter pour me faire une idée ? La France est-elle le pays qui puisse m'offrir les meilleurs chances, ou bien dans mon cas, l'étranger serait plus propice (je parle Anglais et Espagnol, et pourrais apprendre une langue étrangère assez rapidement) ?
Je m'excuse si mes questions sont un peu floues (ma situation l'est), et j'en profite pour vous exprimer ma sympathie et reconnaissance, à vous qui prendrez le temps de me donner des pistes. Je reste bien entendu tout disponible pour vous donner des précisions.
Bien amicalement
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