Avant on disait franchir le PAS:
Protéger
Alerter
Secourir

Mais maintenant ne serait-ce pas plutôt:
Prévenir
Protéger
Alerter
Secourir

Sachant que la prévention des risques (y compris pour les sauveteurs et les témoins, ou empécher les accidents par la prise en compte de consignes de sécurité) passe avant:
  • la protection des victimes (gestes vitaux immédiats et examen sommaire des fonctions vitales et du niveau de conscience)
  • qui passent aussi avant l'alerte (qui donc nécessite un examen préalable pour informer correctement, les deux actions ne pouvant être menées efficacement que si une seconde personne présente donne l'alerte tout en restant présente pour assister à l'examen et aider le sauveteur)
  • et qui passe avant le secour final (le geste qui maintiendra la personne en vie en attendant les secours médicalisés, réalisé aussi avec l'accord et le conseil du médecin consulté au 15).

Aujourd'hui, nombre de personnes ont des portables, mais faut-il demander aux témoins lambda de les utiliser, sachant qu'ils ne seront pas forcément très précis, et qu'ils sont difficiles à localiser, ce qui peut retarder les secours?

Si on effectue le premier examen vital et retire l'exposition au danger immédiat, prendre le temps d'alerter correctement et complètement, si possible en restant en présence de la victime semble la meilleure solution: on reste avec la victime, et on dicte au témoin ce qu'il doit faire:
* qui appeler,
* indiquer le numéro de rappel (est-ce encore utile?), où on est précisément (le témoin peut chercher des indices pour le repérage,
* et pourra aussi guider les secours en se plaçant à un point facilement repérable important dans une foule, ou dans des espaces privés étendus comme certains immeubles ou certaines entreprises labyrinthes)
* il peut aussi aider à chercher un matériel d'assistance (couverture, eau pour laver des brulures), aider au dégagement des lieux, l'évacuation des personnes inutiles.

Mais pour le "(P)PAS" (avant les secours équipés de type CFAPSE ou médicalisé ou pompiers) vaut-il mieux être seul ou à 2? Mon exprience propre penche pour qu'une seule personne fasse tout et détermine les personnes dont elle a besoin, en demandant aux autres de dégager, d'autant plus que la victime en état de choc ne supporte pas l'attroupement ou la curiosité autour d'elle si ce n'est pas pour l'aider directement. Aussi je pense qu'un bon sauveteur devrait pouvoir exploiter la présence d'autres personnes en leur confiant des missions (recherche, guidage, protection...)

Un des dangers que j'ai connu sur une intervention (je n'était pas à la Croix Rouge mais tait témoin d'un accident), était l'attroupement de curieux autour du véhicule accidenté alors qu'il y avait de l'essence qui coulait par terre; le véhicule n'était pas en feu, la victime était encore dans le véhicule, consciente, mais des témoins curieux s'approchaient avec des cigarettes allumées. Il n'y avait pas de danger immédiat nécessitant de déplacer la victime, qui bien que consciente n'avait pas la possibilité de bouger elle-meme, aussi le sauveteur se retrouve à l'assister en restant auprès d'elle, mais il persiste un danger à cause de l'essence sur le sol (meme si le moteur a été coupé);

Normalement, pour prévenir le danger, les pompiers débranchent la batterie mais je ne sais pas le faire et je ne l'ai pas fait craignant une mauvaise manipulation qui provoquerait des étincelles. Si j'étais resté seul, j'aurais du laisser la victime pour éloigner les géneurs qui la mettaient en danger. Heureusement, d'autres témoins plus compréhensifs ont compris ma demande d'interdire toute présence de cigarette et d'éloignement, sachant que les secours disponibles venaient de plus de 40 km et qu'il faudrait attendre plus d'une demi-heure en restant sur place...

C'était la première fois où j'ai vu la gendarmerie arriver assez tôt pour protéger les lieux (interdiction de circulation, mise en place de déviation, interrogation des témoins inutiles seulement pour les éloigner) vingt minutes avant les pompiers (avec un matériel de désincarcaration même si la victime aurait pu s'extraire, la porte du véhicule accidenté étant coincée) et le premier médecin arrivé dix minutes après les pompiers qui venaient de prendre en charge la victime dans leur véhicule de secours (ils n'étaient pas partis car la victime étant consciente serait vue plus rapidement par le médecin local bien avant un long transport à l'hopital).

Cela s'est passé pourtant dans une ville de 40 000 habitants (pas si petite que ça donc, la seconde du département et disposant même d'un hopital tout neuf, mais surchargé) mais à une époque de grande chaleur avec des incendies et de nombreuses interventions dans la région, et peu de véhicules disponibles, dans une ville posédant très peu de médecins; c'est là que je me dis qu'il faut absolument des sauveteurs présents partout.

Et je me dis que finalement je me demande pourquoi tous les gendarmes ou policiers ne sont pas entrainés obligatoirement aux gestes de premier secours quand ce sont les premiers sur les lieux.

Alors je me demande finalement si j'étais un peu inconscient et n'avais pas pris trop de risque en intervenant sur un véhicule accidenté au milieu d'une flaque d'essence, et en choisissant de ne pas sortir la victime du véhicule mais seulement de l'assister en dégageant sa ceinture, et reculant son siège pour qu'elle ait plus de place sans la gène liée à l'enfoncement de la portière et d'une partie de l'espace des pédales, et en entrant dans le véhicule pour m'assurer qu'elle était et restait consciente et couper le contact du moteur?