Exactement.
Ce qui me fait penser que j'avais oublié de préciser, à l'attention d'Obélix, de faire attention aux faux-amis, justement sur ces toponymes (Alleu, Alleux) qui sont présents dans ses messages. Une explication toute simple pourrait bien être l'aleu et la terre d'aleu médievale : la propriété acquise par héritage et libre de toute obligation ou redevance. Simplement pour eux puisqu'on ne va pas reprendre un à un les toponymes cités par Obélix.
Pour réfuter ce qui suit, il va falloir agir avec la même rigueur et des explications aussi rationnelles et sourcées. Courage ! Une explication qui me paraît intéressante (basée à l'origine sur l'alise, le fruit de l'alisier) :
- C.N.R.T.L. (Centre national de ressources textuelles et lexicales)Au xviie s. apparaît la graphie alize (av. 1690, Tallemant Des Réaux, Historiettes, Monseigneur d'Orléans ds Dict. hist. Ac. fr.), qui subsiste, quoique moins usitée, jusqu'à nos jours.
1 et 2 représentent des survivances d'un gaul. *alisā « aulne » (cf. Holder, Alt-Celtischer Sprachschatz ds t. 3 : Nachträge zum I. Band p. 565), lui-même issu d'une lang. i.-e. 'paraceltique', le mot celt. pour « aulne » étant *wernā (Hubschmid ds Z. rom. Philol., t. 79, 1963, p. 360). Al- initial, qui se trouve aussi dans lat. alnus « aulne », remonterait à un rad. i.-e. el- « rouge, brun » servant à former des noms d'animaux et d'arbres (IEW, p. 302); à ce rad. se rattache aussi l'a. h. all. ẹlira, ẹrila par métathèse, d'où l'all. mod. Erle « aulne » (Kluge 1967); 1 remonterait d'apr. Hubschmid, op. cit., p. 361, à un gaul. *alika, ce dernier étant aussi à la base du toulousain aligo « alisier » et du nom de fleuve Alie, autre nom de l'Alise, affluent de la Meuse, Belgique; d'apr. EWFS2 à un gaul. *ali(s)ia, apr. la chute de l' -s- (voir J. U. Hubschmied ds Vox rom., t. 3, 1938, p. 108); 2 remonte à un dér. gaul. *alisia, ce dernier à la base du nom gaul. Alisija, Holder, op. cit., t. 1, p. 90 (voir aussi G. Dottin, La Lang. Gaul., p. 225) qui est à l'origine du topon. Alise-Sainte-Reine, Côte d'Or. Les noms de cette famille désignent tantôt l'arbre : l'aulne ou d'ailleurs l'alisier, tantôt le fruit; en a. fr., supra; selon Frings, Etymologica Wartburg, 1958, p. 258, note 25, Vissmann remarque qu'en basque on désigne du même mot « aulne » et « alise »; Frings ajoute qu'en a. h. all. les deux sens étaient déjà mêlés.
L'étymon. germ. *aliza (FEW t. 1, Dauzat 1969) fait difficulté d'une part parce qu'il ne peut rendre compte de la forme a. fr. alie (Jud ds Arch. St. n. Spr., t. 121, 1908, p. 92 rejette le got. *alisa), d'autre part parce que la forme régulièrement issue d'un germ. *aliza aurait dû être *ause (Hubschmid, op. cit., p. 361, note 26 et Frings, op. cit., p. 257, pour lequel de plus, note 25, p. 259, le fait que les différents termes elsenbaum « alisier », else « alise » etc. sont limités au sud de l'aire allemande, prouve que le mot n'est pas autochtone dans les lang. germ.). Le germ. *alizō- ou *aliza a été empr. très tôt sans doute au gaul. (Hubschmid, op. cit., p. 360).
Autre hyp. Selon Hubschmid ds Z. rom. Philol., t. 66, 1950, p. 57, l'esp. aliso « alisier, aulne » et le fr. alisier sont à rattacher, ainsi que le gaul. *alīka (à la base du gasc. aligo « alisier »), le basque altz, altza, alza « alisier, aulne », le corse alzu « ontano », le calabrais áuzu, áuzinu « ontano » au vocab. de lat. région. d'orig. i.-e.
Et puisqu'il en est question dans cette citation, on connait le lien très étroit qui existait entre l'aulne et les marécages ou autres lieux humides pour en avoir discuté dans un post sur l'anthroponymie du terme Arverne.
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