Bonjour à tous,
Voici les questions que je me pose (si Universus lit ce message, ça lui rappellera une discussion que nous avons eue), présentées à l'aide d'un exemple aussi simple (voire simpliste) que possible.
On considère une structure (disons une galaxie), isolée gravitationnellement des autres structures de l'univers (d'une part elle est suffisamment éloignée des structures les plus proches pour que leur champ gravitationnel soit négligeable, d'autre part, du fait de l'isotropie à grande échelle de l'univers observable, les champs gravitationnels créés par l'ensemble des structures distantes se compensent).
On considère un système stellaire en rotation circulaire uniforme avec une vitesse angulaire autour du centre de cette galaxie, à une distance de ce centre suffisante pour que la plus grande partie de la masse de la galaxie soit concentrée dans un disque de rayon inférieur à . On définit un référentiel dont l'origine est le centre de masse de ce système stellaire, et dont les axes sont respectivement la droite reliant ce point au centre de la galaxie, la tangente au cercle en ce point, la perpendiculaire au plan de rotation (pour simplifier, on va dire que le système stellaire en question n'est composé que d'une étoile isolée, sans planète, et donc que le centre de masse du système est le centre de l'étoile).
Question 1 : la rotation de l'étoile autour du centre de la galaxie étant dûe à la courbure de l'espace-temps (autrement dit, l'étoile parcourt une géodésique de l'espace-temps, ou encore, elle est en chute libre), peut-on considérer ce référentiel comme inertiel ?
Si la réponse à la question 1 est non, vous pouvez ignorer la suite : en effet dans celle-ci (au moins dans la version simplifiée que j'ai finalement écartée), je considère le référentiel ci-dessus comme inertiel.
Un observateur au repos dans ce référentiel voit tourner autour de lui les structures lointaines de l'univers en sens inverse de la rotation de l'étoile autour de la galaxie. Du point de vue de l'observateur ci-dessus, l'univers observable peut ainsi être représenté comme une boule homogène et isotrope (dont le rayon est celui de l'horizon cosmologique), en rotation à la vitesse angulaire .
Ici j'aurais voulu, au moins dans un premier temps, simplifier le problème en considérant que chacune de ces structures est à distance constante du centre de notre galaxie, et donc approximativement à distance constante de l'origine de notre référentiel (R étant très inférieur à cette distance) ; autrement dit en ne tenant pas compte de l'expansion de l'univers. Le but de cette simplification était de pouvoir utiliser la linéarisation classique de l'équation d'Einstein, en écrivant la métrique comme la somme de la métrique de Minkowski et d'une petite perturbation dont (moyennant un choix de jauge approprié) le d'Alembertien est égal à , où est le tenseur énergie-impulsion ; ce qui conduit dans la limite des champs faibles à décrire les effets de la gravitation par des équations de champs analogues aux équation de Maxwell pour l'électromagnétisme.
Mais cette simplification n'est pas acceptable physiquement, car elle conduirait à des vitesses linéaires supérieures à en des points de la boule située à une distance du centre supérieure à . En fait, en tenant compte de l'expansion de l'univers, la distance à laquelle se trouvait un point quelconque de la boule, à l'instant ou un signal émis depuis ce point peut atteindre le centre de la boule à l'instant présent, devait être beaucoup plus petite (et donc sa vitesse linéaire devait être inférieure à ).
Je suppose donc que, pour arriver à une solution physiquement acceptable, il faut utiliser les coordonnées comobiles. Il s'agirait d'exprimer la métrique dans ce système de coordonnées, comme somme de la métrique d'un espace-temps vide de matière-énergie (compte-tenu de cette caractéristique, on peut donc le considérer comme isotrope malgré la rotation), et d'une perturbation décrivant les effets de la gravitation.
Question 2 : est-ce que ça a un sens ?
Question 3 (si oui à la question 2) : est-ce qu'on peut simplifier le problème en considérant un espace-temps de Minkowski, mais en tenant compte du rayon de chaque sphère (d'épaisseur infinitésimale) et de la densité de matière, à l'instant -t où un signal émis depuis un point de cette sphère peut atteindre le centre à l'instant présent t=0 ?
Voilà... Merci d'avance pour vos réponses avisées.
Cordialement,
Yves
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