Faut noter quand même qu'il y a nécessairement des exceptions.
Si on prend l'évolution d'une lignée donnée sur des centaines de millions d'années, le raisonnement brut proposé ci-dessus devrait prédire une diminution monotone de la longévité. J'ai du mal à penser que ç'ait été le cas.
Prenons l'espèce humaine comme exemple pris au hasard (). Si on en compare la longévité avec celle des espèces proches, les chimps ou les gorilles, on constate qu'elle est plus grande. De deux choses l'une, soit l'espèce ancestrale présentait une longévité au moins égale à celle de l'espèce humaine, et on reste dans le schéma d'une sélection favorisant la reproduction au début du temps de vie; soit une longévité plus grande a bien été sélectionnée pour la lignée humaine.
Par ailleurs, on constate aussi que la puberté est plus tardive. Ce qui va à l'encontre de l'idée que la reproduction au début du temps de vie est favorisé.
Tout cela pointe plutôt vers un équilibre multi-factoriel. Doivent intervenir par exemple, dans le sens du vieillissement:
- les avantages éventuels d'une longue période pré-pubertaire, par exemple dans le cas humain l'apprentissage et le temps de maturation du cerveau;
- la vulnérabilité à l'âge adulte: moins il y a de morts accidentelles, plus reculer le vieillissement peut être sélectionné; (Notons que cela peut être suffisant pour expliquer la corrélation longévité/taille!)
- la diminution des coûts de réparation induite indirectement; par exemple un accès à une "nourriture" abondante; la longévité des arbres peut avoir un rapport avec ce point.
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Remarque incidente: Si on accepte que la longévité est susceptible d'évolution , la politique actuelle de conseiller aux femmes de ne pas avoir d'enfants trop tardivement va à l'encontre d'une telle évolution! Si on avait à coeur une évolution "naturelle" favorisant la longévité de nos descendants dans plusieurs millénaires (or les arguments ci-dessus, réduction des accidents, accès à une nourriture abondante, permettent de penser que cela a un sens pour les humains), on devrait au contraire favoriser la reproduction tardive, en particulier des femmes à ménopause tardive, quitte à accepter le taux plus élevé d'échecs de grossesses ou de mortalité infantile qui pourrait en découler...
Dans le cadre de l'élevage félin (le hobby de ma compagne), j'ai fait la même remarque: d'un côté ils voudraient privilégier la longévité des animaux de compagnie, mais de l'autre ils favorisent la reproduction des jeunes... Belle contradiction.
Cordialement,
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