Je poste ici une réflexion plus qu'une interrogation, mais pour ne pas dériver dans une autre discussion.
Avant le covid, certains aspects du fonctionnement contemporain des journaux scientifiques posaient problème, qui pouvaient mener à des publications incomplètes / falsifiées, par exemple :
- suggestion de reviewers par les auteurs au journal
- pas d'anonymisation des auteurs lors de la review par les pairs
- évaluation (au sens progression de carrière) des chercheurs au nombre de publications
Après la lecture de cet article (au titre un peu trop provocateur), il me semble qu'une nouvelle faille est révélée par la façon dont les journaux scientifiques les plus renommés ont traité la question de l'origine du covid :
beijings-useful-idiots
points clefs de l'article :
- N. Petrovsky (chercheur reconnu par ses pairs) a indiqué très tôt que certains aspects du début de pandémie ne semblent pas correspondre à ce qui est attendu lors d'une zoonose (info que j'ai relayée ici il y a 1 an, avec un impact assez modéré si on compare au potentiel explosif de ces résultats)
- Son article vient d'être accepté dans Nature Scientific Reports au terme de 12 mois de reviews, refus, re-reviews, etc
- Le Lancet a refusé de publier une lettre à l'initiative de chercheurs français et signée par 14 experts internationaux appelant à considérer la fuite de laboratoire comme une origine potentielle du virus
Dans le même temps :
- Nature Medicine publie (en moins d'un mois) la lettre d'opinion, non revue par les pairs, rejetant l'hypothèse de fuite de laboratoire
- Le Lancet publie une lettre d'opinion, toujours sans review, signée par 27 experts appelant à considérer la fuite de laboratoire comme une "théorie du complot à condamner"
- Il apparait depuis que des données incomplètes (pour ne pas dire autre chose) ont été publiées par Nature sur les génomes en rapport direct avec l'origine du SRAS2, ce qui est révélateur (a minima) d'une review insuffisante pour ce niveau de renommée scientifique
L'auteur interprète cette asymétrie de traitement par les journaux entre une origine naturelle / une fuite de laboratoire comme étant due à leur financement en partie par la Chine (évalué à 10 millions de dollars par an). Si c'est avéré, cette crise aura révélé que certains journaux scientifiques, qui sont en outre les plus renommés, sont biaisés sur le traitement de certains sujets à cause de leurs moyens de financements.
Une remarque pour les extrémistes de tous bords (pro et anti "complotistes", bien qu'on sait désormais que ce terme a été utilisé très abusivement dans ce contexte) : concernant la science "de tous les jours", ce modèle de partage (payant) des connaissances entre chercheurs fonctionne plutôt bien, si on juge par l'accélération des avancées technologiques contemporaines. Le problème qui se révèle ici concernerait surtout les sujets de très forte sensibilité politique, i.e. l'origine de plus de 3 millions de décès.
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