C'est même certain qu'elle est fausse. D'autant plus pour un virus qui tue assez peu ses hôtes, et surtout qui les rend contagieux avant même qu'ils aient des symptômes et pensent éventuellement à limiter leurs contacts (ou soient contraints de le faire).
Je suppose que tu veux dire qu'il échappe de plus en plus à l'immunité.Je ne crois pas que le virus ait faibli depuis 2 ans. Il semble au contraire qu'il soit de plus en plus contagieux et qu'il échappe de moins en moins à l'immunité.
Qu'il y ait une érosion de l'immunité (pas un échappement complet), c'est normal et c'était attendu. Mais il y a plusieurs niveaux de réponse immunitaire. La présence d'anticorps neutralisants (qui décline avec le temps mais est reboostée par un rappel de vaccin ou une infection sans gravité) est la plus efficace contre le risque d'infection. La réponse cellulaire (lymphocytes T "mémoire", qui eux ne déclinent pas ou très lentement, en tout cas chez les personnes dont système immunitaire fonctionne bien), ne permet pas de réagir aussi vite à l'infection mais permet de la contrôler et de réduire le risque de cas grave. Et cette réponse se renforce à chaque réinfection.
On n'éradiquera pas le virus et il continuera de muter. Mais ce n'est pas pour autant qu'il sera forcément nécessaire de revacciner 6 milliards d'individus tous les ans. Le milliard le plus vulnérable peut-être (pour autant que ce soit possible dans les pays pauvres).Du coup, est ce que ce virus pourrait continuer son rythme de mutation à l'infini que les vaccins et l'immunité ne pourront jamais le rattraper à moins de vacciner 6 milliards d'individus en 3 mois ce qui est impossible?
A l'échelle de la France peut-être 15 millions de personnes, comme on le fait contre la grippe (ou devrait le faire, puisque la couverture des 65 ans et plus n'atteint pas 60%). Essentiellement les personnes au système immunitaire affaibli par le vieillissement et celles souffrant d'une pathologie ou nécessitant un traitement affaiblissant leur système immunitaire.
Si 100% de ces personnes étaient vaccinées aujourd'hui (avec rappel pour celles dont la vaccination initiale est trop lointaine), la létalité du Covid ne serait pas plus élevée que celle de la grippe. Et le SARS-CoV-2 (même le variant omicron) n'échappe pas plus à l'immunité acquise que le virus de la grippe.
Ni plus ni moins qu'avec d'autres virus, comme celui de la grippe, qui a le mauvais goût de pouvoir causer une nouvelle pandémie toutes les quelques dizaines d'années, et qui, dans une population peu immunisée contre une souche particulière (parce qu'elle n'a pas circulé depuis longtemps ou parce qu'elle a accumulé de nombreuses mutations, et que le virus dispose de réservoirs animaux favorisant l'émergence de nouvelles souches), peut être aussi létal que le SARS-CoV-2, voire plus. Ce n'est pas pour rien que les souches du virus de la grippe sont surveillées activement, non seulement chez l'homme mais aussi dans les réservoirs animaux potentiels, et que des dizaines de millions d'oiseaux d'élevage sont abattus par précaution toutes les quelques années. Parles en par exemple aux éleveurs de canards en plein air du sud-ouest...Est ce que du coup, on tend vers une pandémie éternelle et des restrictions sanitaires à vie ?
Il est probable qu'à moyen terme(*) on n'ait ni plus ni moins besoin de restrictions sanitaires contre le SARS-CoV-2 que contre le virus de la grippe (durant les hivers ou celui-ci est plus virulent ou le vaccin moins efficace, des mesures préventives permettraient de limiter les dégâts, mais ce n'est pas pour autant que de telles mesures sont prises, à tort ou à raison, on se contente de tolérer qu'il cause 15000 morts certaines années).
(*)Peut-être dès 2022 dans les pays où l'immunité de la population sera suffisante et en particulier celle des plus vulnérables. Le faible impact apparent du variant omicron sur les hospitalisations et les décès en Afrique du Sud, alors qu'il y est déjà prédominant, est peut-être un indice dans ce sens, mais ça reste à confirmer.
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