Bonjour!
Ce n'est pas un fil ophtalmologique que je désire ouvrir, mais une discussion sur la possible décadence physique de l'espèce humaine. Mes connaissances dans le domaine ophtalmologique sont quasiment nulles, donc je parlerai uniquement de faits dans ce domaine que j'ai constaté moi-même. Je serais très reconnaissant à tous ceux qui possèdent des renseignements complémentaires de me les communiquer.
Chaque fois qu'on désire se renseigner sur l'évolution d'une espèce, il est utile de comparer des populations anciennes et actuelles de cette même espèce. Ce n'est pas toujours possible et demande "d'enjamber" le nombre suffisant de générations pendant lesquelles l'évolution a des chances de se produire. Pour l'homme, qui se reproduit actuellement sur le rythme d'environ 30 générations par millénaire (un peu plus dans les temps préhistoriques), les évolutions significatives demandent environ 1000 générations, c.à.d. 30000 ans, âge de l'homme de Cro-Magnon, pour les modifications importantes, d'une effet sélectif relativement faible. (Effet sélectif: propriété d'une mutation, d'autant plus forte que, pour une mutation "positive", la proportion des descendants porteurs de la mutation est élevée.) Naturellement, les mutations qui ont effet sélectif important, entraînent une évolution plus rapide.
L'acuité des sens et en particulier de la vue avait une effet sélectif très important à l'époque de l'homme chasseur-cueilleur. Les myopes étaient de toute évidence handicapés dans l'activité de se procurer de la nourriture, chasse (voir le gibier le premier) et cueillette (voir les fruits de loin). Chez les hommes préhistoriques, les myopes étaient donc très probablement assez radicalement éliminés. (Actuellement on estime que deux tiers des myopies sont congénitales, le restant causé par l'abus d'activités qui demandent de voir de près, comme la lecture ou l'écran d'ordinateur, chez les enfants les petits jeux informatiques).
La fragilité des organes de vision ne permet pas la comparaison de la vision de l'homme préhistorique avec celui de l'actuel. Il se trouve néanmoins que nous disposons (plus pour longtemps) de populations qui vivent sous les contraintes de l'homme préhistorique et pour qui une vision parfaite a toujours un effet sélectif fort. D'autres populations, tout en intégrant progressivement la civilisation occidentale, ont encore un contact très intime avec la nature, qu'ils "lisent à livre ouvert" selon l'expression consacrée.
J'ai eu la chance de fréquenter des pisteurs africains au cours de chasses dans plusieurs pays d'Afrique et côtoyé ainsi des populations dans des endroits de préférence les plus reculés de ce continent, où on pratique encore allègrement le braconnage, donc la "viande de brousse". Une équipe de chasse est habituellement constituée par le guide blanc, d'une expérience à toute épreuve, d'un ou plusieurs pisteurs et porteurs et un grouillot d'une dizaine d'années, qui fait le … grouillot. Quand on est en phase de recherche, le plus souvent c'est le grouillot qui voit le gibier, le montre aux pisteurs, qui le montrent au guide, qui l'explique longuement au chasseur. Visiblement, l'expérience ne joue aucun rôle parce que ce processus va du moins au plus âgé (ordre courant). Quand le grouillot ne le voit pas, il le sent, donc possède un odorat en proportion.
Tout ça pour dire que la vue des autochtones noirs est infiniment supérieure à celle du chasseur blanc, même si celui a une vue jugée parfaite par tous les ophtalmologues.
Évidemment d'autres facteurs jouent, comme l'habitude de la savane, mais l'ordre me semble immuable.
Ça ne prouve rien, naturellement. La preuve de la régression de l'acuité visuelle ne pourrait être prouvée que par la comparaison des pourcentages des myopes, d'une part pays par pays, et d'autre part sur un seul pays à différentes époques.
Je serais fort étonné si ces comparaisons ne révélaient pas une régression de l'acuité visuelle due à la disparition de son effet sélectif. Si cette régression était prouvée, cela ouvrirait un vaste champ de recherches sur d'autres propriétés physiques des humains, qui me semblent également en cours de régression, ce qui signifierait, au moins sur ce plan, une régression généralisée assez dangereuse et mettant en jeu l'avenir de notre espèce.
Je serais reconnaissant à ceux qui me donneraient des informations à ce sujet.
"Je déplore le sort de l'humanité d'être entre d'aussi mauvaises mains que les siennes." La Mettrie.
Amicalement Paulb.
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