N'importe quelle affirmation en physique en est un exemple!
On peut décomposer un processus caractéristique de la physique (et de toutes les sciences sauf les maths) en trois étapes:
1) transformation d'observations en éléments d'un modèle (des symboles);
2) tripatouillage des symboles pour en tirer des prédictions portant sur des observations à faire; (les prédictions sont sous forme d'éléments du modèle)
3) transformation de nouvelles observations en éléments du modèle et comparaison avec les prédictions faites en 2);
Si l'étape 3 montre une divergence, le modèle est réputé pas bon, et on en cherche un meilleur.
C'est à l'étape 2) que tout l'attirail déductif et logique des maths est utilisé massivement. On peut même dire que l'étape 2) n'est QUE mathématique.
Mais les étapes 1) et 3) n'ont rien à voir avec les maths (ou disons qu'elles n'interviennent qu'en tant que contrainte, à savoir la demande de symbolisation). Ces étapes sont spécifiques aux sciences telles la physique, la biologie ou même le simple inventaire d'un stock de magasin!
L'apport des maths aux autres sciences (ou à la tenue d'un inventaire de pots de peinture...) est l'usage de la déduction. On peut faire de la physique élémentaire sans maths, mais on se trouve limité à l'induction: on prend le catalogue des observations passées, on prend ce qui s'en rapproche le plus pour faire des prédictions. Ca reste de la bonne physique, mais c'est bien moins puissant que l'usage des méthodes déductives propres aux maths.
Remarquons qu'on demande souvent aux élèves d'appliquer la méthode physique dans des exercices fait en cours de mathématiques, ce qui jette un flou certain sur la distinction entre maths et physique. Exemple tiré d'un bouquin de 3ème:
Le plafond d'une salle est une coupole demi-sphérique de rayon 8 m. Pour le peindre, on utilise une peinture qui couvre 14 m² par litre. Combien de pots de peinture contenant chacun 5 litres seront nécessaire?
Tous le éléments de la méthode de physique sont présents: symbolisation et abstraction d'une réalité, demande de tripatouillage des symboles, prédiction du résultat d'une symbolisation future d'une observation d'une réalité (le décompte des pots utilisés).
Pas trop étonnant qu'on en arrive à confondre maths et physique...
Mon contre-exemple favori est les nombres p-adiques. Comme ils n'ont pas (encore) d'application concrètes, c'est des "vraies" maths. Point intéressant: beaucoup de personnes sont mal à l'aise quand confrontées aux p-adiques, ce qui est un autre signe de confusion entre maths et physique.
Cordialement,
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