Un truc qui me chagrine dans ce fil, c'est le titre.
Parce qu'il n'y a qu'une seule matière et pas de "matière vivante" ou "matière inerte". Pour preuve démonstrative : un cadavre n'est ni l'un ni l'autre.
Le phénomène vivant est avant-tout un phénomène fondamentalement entropique, thermodynamique, une émergence -- qu'on a du mal à étudier pertinemment en réduisant ce phénomène aux seules loi de la thermodynamique. Ce qu'on appelle un système dissipatif complexe, engendrant une ponctualité "ordonnée" dans le vaste chaos que ce phénomène sucite et entretient sous forme d'un déplacement évènementiel.
Bref. L'apparition du vivant n'a rien d'un "passage" comme relevé beaucoup plus tôt dans ce fil.
Si on se fait désormais une bonne idée de la persistance du phénomène (notamment au travers de la perpétuation d'unités matérielles autopoïétiques modernes avec des défauts et leurs conséquences), son apparition se confond/dilue plus ou moins avec l'évolution, expliquant la difficulté de remonter à l'origine du phénomène pour le "non-initié".
Il faut dire que remonter à l'état initial/environnemental, situé dans un passé géologique lointain dont l'étude reste complexe, ça n'a déjà rien d'une sinécure. Cela s'illustre pour partie au travers de la multiplicité des scénarii proposés quant à l'apparition du vivant. Il se peut même que ces scénarii aient coexisté, voire se soient occasionnellement croiser (rivalité, complémentarité, optimisation...).
Je suis d'accord avec Amanuensis sur l'aspect goulot d'étrangelement évolutif concernant LUCA : on ne peut pas nier toutes les preuves qui renforcent l'existence de cet cellule ancestrale, néanmoins il serait faux/erroné de confondre l'apparition de la vie avec le succès évolutif de LUCA, un ancêtre déjà très complexe ainsi que relevé par Geb. On n'est d'ailleurs pas sûr à 100% des caractéristique de LUCA, au moins concernant certains aspects (cf cellule à ADN/ARN).
Par ailleurs si on en croit les dernières avancées sur la phylogénie des virus, ces derniers seraient les descendants simplifiés à l'extrême de cellules parasites (voire du côté de Pandoravirus et autres girus). Il est même très probable que les virus aient joué plus d'un rôle majeur dans l'évolution du vivant. Ce qui suggère une variété écologique "pré-LUCA" plus conséquente que ce qu'on supposerait sur la seule base que LUCA serait / aurait été "la" première cellule.
-----