Bonjour,
Un article qui a l'air intéressant dans Pour la science (lien vers le début de l'article uniquement)... m'enfin, je dis ça mais je ne l'ai pas lu en entier car je n'ai pas accès à la revue
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Bonjour,
Un article qui a l'air intéressant dans Pour la science (lien vers le début de l'article uniquement)... m'enfin, je dis ça mais je ne l'ai pas lu en entier car je n'ai pas accès à la revue
Bonjour,
Pas d'accès non plus, dommage...
Les publicités, usant beaucoup du "prouvé scientifiquement" sans plus de description, vont faire aussi beaucoup de mal à la crédibilité des scientifiques en général.
Et le problème est justement l'image. Il est quand même assez rare qu'un bon scientifique soit un excellent orateur, qui présente bien à l'image et tout... Comme les journalistes n'ont pas une bonne connaissance à la base, ils prennent des gens pas forcément les plus représentatifs d'un domaine. Et puis s'ils sont un peu véhéments et que ça part en petit pugilat, c'est encore mieux pour l'audience.
Un labo où j'étais à une fois accueilli des journalistes, on a du ressortir le matériel vieux de 10 ans pour qu'ils puissent faire de jolies photos. Ben oui, des mecs devant un écran d'ordi qui affiche des courbes, ça fait pas très joli
rien ne vous y obligeait. C'est ça que dénonce Atlan (je viens de lire l'article) : le fait que les scientifiques se prêtent avec complaisance aux règles de la communication/promotion (ce 'nest pas la même chose mais ça se rapproche).
Je ne pense pas que c'est ce dont il est question dans cet article :Les publicités, usant beaucoup du "prouvé scientifiquement" sans plus de description, vont faire aussi beaucoup de mal à la crédibilité des scientifiques en général.
Le début de l'article laisse à penser que la version entière est très intéressante en effet, je vais essayer de me le procurer dans la semaine.Envoyé par articlequand on a affaire à des systèmes complexes naturels
Merci.
Pour les publicités usant (... abusant) du "prouvé scientifiquement" ne dupent pas grand monde même parmi les non-scientifiques. Ceci dit, comme l'a justement évoqué Bioben, ce n'est pas le sujet.
Si je me suis permis cette remarque, c'est que l'on assiste en France, en particulier, mais aussi dans tous les pays développés dits Occidentaux - qui bénéficient des progrès de la science et des technologies - à une aversion grandissante pour ces derniers. Donc, "prouvé scientifiquement" ne convainc pas surtout si c'est réellement le cas! CQFD.
Kamor nous signale son expérience qui n'est que trop commune (j'en ai vécue une similaire) et ceci reflète ma profonde conviction (inspirée il est vrai par mes lectures: G. Bronner entre autres) que la science et la vérité scientifique en particulier sont de très mauvais produits médiatiques.
Comment alors un scientifique, aussi bon orateur qu'il puissent être (et il y en a pléthore contrairement à ce que j'ai pu lire un peu partout - et pas uniquement dans le post de Kamor), peut finalement contribuer à un reportage médiatiquement acceptable sans quelques complaisances... Je peux l'accepter tant qu'il ne travesti pas sa pensée ou son avis ni celui ou celle de ses pairs.
Bonjour,
L'article est en effet interessant et termine en recommandant au chercheurs de ne pas systematiquement terminer leurs publications par une envolée lyrique sur leurs résultats qui sauverons l'humanité....
Il a raison, c'est au stade des publications scientifiques que ca commence, quand on voit combien les chercheurs en rajoutent pour etre juste considérés par les éditeurs des gros journaux... Quel chercheur n'a jamais été un peu agassé par des articles qu'un éditeur lui envoie à relire (reviewer) (et qui finissent souvent par passer) alors que le titre et le résumé sont beaucoup plus excitant que ce que l'on peut conclure avec le contenu ?
Surtout quand une conclusion apparaît dans le titre et qu'au final, en lisant l'article, les auteurs prouvent le contraire. Exemple : "on retrouve plus de cortisol dans les cheveux des personnes victimes d'accident cardiovasculaire" et on se dit "ah! Donc le cortisol produit lors du stress est bien impliqué dans les facteurs aggravant du risque cardiovasculaire!?!" et quand on lit l'article, en fait c'était une accroche et il n'en est rien...
C'est juste criminel !!!
Ce qui est nefaste c'est l'association des scientifiques avec d'autres institutions dont la credibilite n'est pas franchement au top.
Je pense notament l'association entre les scientifiques et les hommes politiques.
Meme si c'est justifie (lutte contre le rechaufement par exemple), cela donne a de nombreuses personnes l'impression que finalement la science n'est pas aussi objective que ca. Il s'agit en premier lieu une question d'impression (qui peut d'ailleurs etre valide dans certains cas): les hommes politiques sont tous corrompus et donc les scientifiques qui s'associent avec eux sont eux aussi corrompus ("qui s'assemble..."). Certains scientifiques aussi tendent le baton pour se faire battre: par exemple au RU le scientifique chargee de la classification des drogues a declare que le canabis n'etait pas plus dangereux qu'une sortie a cheval... Ou encore cette affaire avec les emails du centre responsable de conseiller le gouvernement britannique sur le climat (meme si les emails ne revellent pas de fraude scientifique, on est loin de l'image d'une science objective, honnete, transparente, etc...).
Ces derniers temps, la science est sortie des labs pour se retrouver au premier plan en etant associee non seulement avec les politiciens (ce qui est deja mal vu) mais aussi avec des grandes multinationales (et dieu sait comme les francais aiment ces grandes "corporations mondialistes au service du grand capital") pharmaceutiques ou autres. Du coup, les gens font l'amalagames entre le fiasco par exemple des vaccins anti-grippe mexicaine/A/porcine/etc.. et les scientifiques/experts qui ont conseille le gouvernement.
Enfin, un autre aspect qui merite d'etre evoque et que l'article mentionne, c'est l'enorme decalage entre les avancees scientifiques modernes et la connaissance de base du citoyen lambda. On peut parler ici de l'une des plus grande inegalite qui existe et cela menace notre democratie encore plus que l'inegalite salariale. Si il y a 150 ans les gens qui savaient lire pouvait comprendre ou saisir les aspects essentiels des theories de leur epoques (Gravitation, Origine des especes, Genetique mendelienne, Electromagnetisme, etc..), je pense qu'aujourdhui les personnes pouvant comprendre les theories modernes (relativite, physique quantique, biologie moleculaire, clonage, OGM, recherche sur le climat, etc..) sont tres rare. Et c'est un danger pour notre democratie dans la mesure ou la majorite des gens qui votent, le font sans vraiment avoir les moyens de comprendre les veritables enjeux scientifiques.
Certaines institutions, decredibilisees, utilisent la science et les scientifiques afin de pouvoir convaincre les gens d'agir d'une certaine maniere. Il est donc logique, a mon avis, que plus la science se rapprochera du pouvoir, plus elle sera attaquee et decredibiliser. Un jour le statut du scientifique, dans le coeur du publique, sera equivalent au statut actuelle des politiciens, banquiers, militaires, homme d'eglise, etc..
Apres tout, personne n'aime qu'on lui dicte sa conduite. Si hier les gens d'eglise nous disait que tel ou tel chose etait mauvaise parce que "Dieu l'a dit", aujourdhui, un nombre de plus en plus important ont l'impression que les hommes politiques leur disent que tel ou tel chose est interdite par ce qu'un panel d'expert l'a dit. Et meme si ce panel d'expert prenait le temps de detailler les raisons, seulement un nombre extremement reduit de personne serait en mesure de comprendre. Le reste suivrait aveuglement ou se rebellerait en accusant les scientifiques de biais ou d'entente avec le "pouvoir".
Il faudrait savoir quelle était la proportion de gens qui savaient lire il y a 150 ans...elle était peut-être tout aussi faible que ceux qui peuvent avoir une idée correcte de toutes les théories que vous évoquez maintenant.Si il y a 150 ans les gens qui savaient lire pouvait comprendre ou saisir les aspects essentiels des theories de leur epoques (Gravitation, Origine des especes, Genetique mendelienne, Electromagnetisme, etc..), je pense qu'aujourdhui les personnes pouvant comprendre les theories modernes (relativite, physique quantique, biologie moleculaire, clonage, OGM, recherche sur le climat, etc..) sont tres rare.
(Je rappelle pour mémoire que c'est Jules Ferry qui a "instauré" l'école obligatoire en 1881 ou 1882, de 6 à 13 ans.)
"Музыки хватает на всю жизнь, но целой жизни не хватает для музыки"
Rachmaninoff
Il semble aussi que les sujets de baccalauréat évolue avec leur temps. Les enfants étant de véritables éponges, il n'est pas exclu que nos théories, si complexes soient-elles, fussent de la portée des bambins d'antan, tant qu'ils reçoivent l'éducation nécessaire à leur intégration/conceptualisation.
Partant de là, je doute fort que même les adultes les plus érudits d'antan aient pu intégrer toutes les théories de leur époque avec l'aisance supputée plus haut.
La faute à la structuration neurale qui est beaucoup plus rigide chez l'adulte que chez le jeune enfant en pleine croissance. Jules Ferry l'a bien compris en instaurant une éducation obligatoire le plus tôt(1) possible. C'est d'ailleurs durant les jeunes années que se forgent les génies comme les échecs scolaires, et il est rare de voir des revirements extraordinaires.
(1) "Tôt" en accord avec les moeurs de l'époque, sachant que beaucoup d'enfants étaient "mis à contribution" justement à partir de six ou sept ans.
Je pense que si ce n'était pas le cas, Actimel arrêtera de nous bassiner avec leur efficacité "scientifiquement prouvé", les shampoings et autres crèmes féminines fonctionneraient, et pas que sur 93% des 17 femmes testées, etc.
Encore faut il avoir les connaissances pour. On a respecté pendant des années le fait qu'il FAUT boire 1,5l d'eau par jour, ce qui est faux. Pourquoi ? Ben des publicitaires nous l'ont dit... et c'est rentré dans les moeurs. Que le coca, c'est bien quand on a mal au ventre. C'est le contraire. etc. Mais sans connaissance, vous n'avez d'autre choix que de faire confiance.Si je me suis permis cette remarque, c'est que l'on assiste en France, en particulier, mais aussi dans tous les pays développés dits Occidentaux - qui bénéficient des progrès de la science et des technologies - à une aversion grandissante pour ces derniers. Donc, "prouvé scientifiquement" ne convainc pas surtout si c'est réellement le cas! CQFD.
Déjà c'est difficile à appréhender, surtout que maintenant nous rentrons de plus en plus dans des domaines complexes, exigeant des connaissances pointues pour discuter des résultats. Car si vous pouvez comprendre un résultat, vous ne pourrez pas forcément en discuter la théorie qui en découlera. et donc dans ce cas, retour à la case départ, vous faites confiance.Kamor nous signale son expérience qui n'est que trop commune (j'en ai vécue une similaire) et ceci reflète ma profonde conviction (inspirée il est vrai par mes lectures: G. Bronner entre autres) que la science et la vérité scientifique en particulier sont de très mauvais produits médiatiques.
J'en ai rencontré aussi des très bons, je ne nie pas le contraire. Je préciserais dans ce cas là : de bons vulgarisateurs. C'est difficile d'arriver à expliquer des notions complexes à des personnes n'ayant pas le niveau sans pervertir l'idée générale.Comment alors un scientifique, aussi bon orateur qu'il puissent être (et il y en a pléthore contrairement à ce que j'ai pu lire un peu partout - et pas uniquement dans le post de Kamor), peut finalement contribuer à un reportage médiatiquement acceptable sans quelques complaisances... Je peux l'accepter tant qu'il ne travesti pas sa pensée ou son avis ni celui ou celle de ses pairs.
De plus, n'oublions pas une chose, c'est les journalistes. Ambrosio dénonce le fait d'être complaisant avec les journalistes.... certes. Mais on n'a pas trop le choix non plus. Déjà, je ne suis pas directeur de mon labo, donc si on me dit "fais ça", je réponds "oui patron" Et d'une manière je le comprends que nos méthodes modernes les intéressent pas. Ca fait pas rêver le lecteur de dire que ma manip me donne tel résultat, visible par une courbe sur un écran d'ordi. J'ai vu récemment un épisode de Big Bang Theory, où les "héros" envoyaient un laser se refléter sur le miroir laissé sur la Lune pour calculer le trajet. Réponse, un trait sur l'écran. Un non scientifique se moquait de ça. Et c'est le problème. A l'heure actuelle, nous sommes dans une société d'images. Un écran d'ordi avec un trait, c'est nul visuellement
Ensuite, je l'ai vu plusieurs fois, que ce soit dans le cadre de cette venue, d'une interview que mon directeur avait donnée ou d'une simple interview lors des journées visite à la ferme : le dernier mot revient au journaliste. Je veux dire par là que c'est lui qui décide, déjà quel scientifique contacté, donc déjà il peut orienter ses réponses (Un fan de Darwin vous donnera pas les mêmes réponses qu'un Créationniste par exemple), mais aussi quelle partie de l'interview il présente, avec montage en option. Ils font souvent des interviews de 30 min et retiennent 2 voire moins ! Si vous avez développé une idée pendant 10 min et que vous donnez alors la conclusion, mais qu'on présnete que la conclusion, vous aurez l'air de raconter des bêtises ou des mensonges. Je le sais, c'est arrivé à mon directeur.
Attention, je ne dis pas que toute la faute est aux journalistes, mais ils ne sont pas innocents. Après tout c'est normal, ils sont humains, donc ça devient subjectif.
Le problème du vulgarisateur, c'est de faire passer une information, un savoir, mais aussi de le traduire en mots, figures de style, images qui parlent à son public.
Comme toute traduction, il y aura forcément des approximations, des déformations et des dérives.
Il faut connaître le domaine -- ou le langage -- original pour savoir où situer l'erreur ou l'approximation de termes. Mais face à des néophytes, éviter les écueils tout en leur délivrant un minimum d'informations assimilables relève parfois (souvent ?) de l'art enseignant.
C'est bien joli ces histoires, mais :
1) c'est pas vraiment notre boulot (on est ni formés, ni évalués/payés pour).
2) on peut pas tout faire.
Ça ne serait pas plus rapide d'admettre qu'il faudrait un intermédiaire chargé de ce travail, et qu'il serait urgent de le former et de l'engager ?
De la vulgarisation:
Il est énormément difficile, et je dirais même impossible, de se faire une opinion sans faire confiance. Personne ne peut avoir le niveau de connaissance requis dans tous les domaines (économie, politique, ...). Rien qu'en chimie, ma copine travaille en matériaux et moi, en chimie analytique... on ne peut guère partager toutes nos expériences car on manque chacun d'expertise.
J'ajouterais que beaucoup d'idées reçues en matière de science et de santé sont dûes à la vulgarisation qui enlève beaucoup des précautions et conditions nécessaires à l'appréhension d'une théorie... Et les gens sont plus perméables aux théories qui vont dans leur sens ou pire... qui leur plaît : Comme il est certainement plaisant pour beaucoup de croire que "le cannabis n'est pas plus dangereux qu'une promenade à cheval".
J'en conclue pour ma part que la vulgarisation peut être dangereuse.
Je suggérerais la lecture de ces articles:
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1409 Qui montre bien qu'il est assez complexe de savoir à qui on a affaire quand on nous présente un scientifique dans les médias (Ex: les Bogdanov, Pr Montagnier...) Celui-là, je le conseille à Kamor car il montre bien qu'il ne faut pas mélanger les "prouvé scientifiquement" à "la science" et qu'ils ne valent rien de plus que "Vu à la télé"*
*(c'est mon préféré celui-là car il montre bien que pour convaincre les gens, les arguments rationnels ne sont pas toujours les plus costauds)
http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1411 Pour comprendre comment la science fonctionne. Mon interprétation: comment les scientifiques peuvent avoir toujours raison à long terme sans pour autant que chacun détienne la vérité. Et pourquoi ne sont-ils pas souvent tous d'accord. J'ajouterai un peu en dehors du sujet mais c'est mon avis : Une vérité en science ne s'admet pas à la majorité comme en démocratie, n'en déplaise au plus grand nombre des biens pensants, Mr tout le monde, s'il se trouve en désaccord majeur avec la science, a certainement tord.
http://www.zetetique.fr/index.php/do...intellectuelle
1) En fait, c'est bien notre boulot; si les chercheurs ne sont pas formés à ça (encore qu'il y a la formation permanente), la communication et la vulgarisation font bien partie de leur missions et de leur évaluation (au cnrs en tous cas)C'est bien joli ces histoires, mais :
1) c'est pas vraiment notre boulot (on est ni formés, ni évalués/payés pour).
2) on peut pas tout faire.
Ça ne serait pas plus rapide d'admettre qu'il faudrait un intermédiaire chargé de ce travail, et qu'il serait urgent de le former et de l'engager ?
2) On peut pas tout faire, bien sur ! mais c'est pareil que pour l'enseignement et la recherche.. chacun fait des choix (quand on peut)
Il y a deja pas mal de responsables communication dans les institutions et les université (de plus en plus), l'article en parle et ils sont justement souvent impliqués dans le fait de grossir les découvertes...
1) non, ce n'est clairement pas notre boulot : on est absolument pas formés pour, on est souvent trop spécialisés pour le faire, et comble du comble : on est pas payé pour. L'ensemble des critères sur lesquels on est évalués sont en compétitions avec une quelconque activité de vulgarisation etc...
2) Oui, c'est pareil que pour l'enseignement et la recherche. C'est pour cela qu'il y a des gens qui peuvent se consacrer entièrement à l'un ou à l'autre, et que c'est excellent. Ce n'est pas suffisamment fait, c'est actuellement remis en cause, mais cela a au moins existé.
A t'on l'équivalent pour la com et la vulgarisation ? Non.
On ne peut pas nous demander à la vois de publier à un rythme infernal en anglais pour valoriser et faire évaluer internationalement notre recherche, et la rendre accessible à tous en France. Ce sont deux objectifs incompatibles, presque opposés.
Pour que cela fonctionne correctement, il faudrait des communicateurs/vulgarisateurs spécialisés à une échelle suffisante (ils sont actuellement hyper-généralistes), il en faudrait beaucoup plus (plutôt à l'échelle de l'équipe que du laboratoire voire de la fac) et il en faudrait à tout les étages, à commencer par les médias.
Je n'ai JAMAIS vu un article de presse relatant une découverte dans mon domaine d'expertise qui témoignait d'une bonne compréhension du sujet. C'est quand même effarant.
Je penses que les chercheurs niveau thèse et post-doc ne sont en effet pas évalués sur la vulgarisation pour les concours de recrutement en permanents. Par contre, on en tiens plus compte une fois que l'on est recruté en poste permanent (ça fait partie des dossier d'évaluation). Je penses aussi que ca doit être des chercheurs qui font cette communication car le public veut entendre de vrais acteurs de la recherche et non des pros de la com (il en est de même pour les autres professions que la recherche) et qu'il faut en effet que certains volontaires se forment à ça. Il y a d'ailleurs des efforts dans ce sens (http://www.ajspi.com/index.php?ID=26). A partir du moment ou c'est valorisé dans la carrière, il y aura des volontaires. Il faut aussi que les medias fassent l'effort de ne pas interviewer toujours les mêmes...
Ensuite, le problème de la trop forte spécialisation est un problème qui va au dela de la vulgarisation; c'est un problème de fond qui touche aussi la communication entre chercheurs et que chacun peut tenter de résoudre en améliorant sa culture générale.
De toutes façons, que ce soit pour la rédaction des projets de recherche (appels d'offre) ou pour l'enseignement, il faut bien être capable de communiquer de manière simple et claire à un public non spécialiste..
Le problème serait donc moins de former des journalistes que revaloriser et aider la vulgarisation à chaque échelon du corpus chercheur. Mais on ne pourra pas s'en désintéresser éternellement : rien qu'en termes "subsides", "crédits", "intérêts et applications"... Ce sont actuellement des politiciens aveugles qui décident, pour lesquels ce charabia abscons a certes une valeur, mais qu'ils ne sont pas en mesure d'évaluer -- faute d'avoir une "traduction".
Un parallèle : le betamax étaient meilleur que le VHS. Pourquoi le VHS l'a supplanté ? Grâce au monopole -- d'où vient ce monopole ? De la communication. En langage commerciale, on appelle cela "marketing". La vulgarisation n'est rien moins :
- qu'une manière de valoriser, aux yeux du grand public, la science et surtout des connaissances plus ou moins pointues.
- une façon de vendre un projet de recherche à ses collaborateurs ainsi qu'au corpus politique -- en somme du marketing.
- un bon procédé pour recruter des moyens (financiers, techniques, humains...) en intéressant / interpelant les "bonnes personnes".
Le mythe du grand scientifique ermite, qui fait des découvertes tout seul dans son coin et révolutionne la science en quelques pages lues à l'académie des sciences, est révolu. Il n'est pas/plus possible de faire ses petites affaires et ensuite s'autoriser un peu de notoriété pour empocher le Nobel. La recherche a un coût et, personne n'arrivant à faire pousser les billets, le vulgus pecum aimerait bien avoir des comptes sur l'argent qu'il donne aux impôts quand il préfèrerait partir en vacances ou acheter une maison. S'il ne voit pas l'utilité d'une dépense, "autant s'en passer" (logique...).
Alors pourquoi ne pas laisser des scientifiques suffisament formés pour comprendre et vulgariser correctement faire ce travail et foutre la paix aux chercheurs.
On en revient au statut d'enseignant-chercheur qui mène à des chercheurs qui font peu d'enseignement et laissent des heures de dingue aux autres... et perdent du temps dans leur recherche dès qu'ils enseignent.
Et aussi ceux qui sont dans la situation inverse.
Enfin, pour ceux qui se plaisent à enseigner, faire de la recherche et vulgariser, grand bien leur fasse, mais pourquoi imposer celà à pratiquement tous?
Question de politique et d'institution...
Je pense que c'est une question organisationnelle qu'il faudrait débattre -- une concertation genre "grenelle de la recherche, de l'enseignement supérieur, et de la vulgarisation" peut-être ? -- mais ça reste de la politique.
Pas à ma connaissance en "sciences dures" pour les postes de maitre de conf et CR.Je penses que les chercheurs niveau thèse et post-doc ne sont en effet pas évalués sur la vulgarisation pour les concours de recrutement en permanents. Par contre, on en tiens plus compte une fois que l'on est recruté en poste permanent (ça fait partie des dossier d'évaluation).
Cela peut même être mal vu pour quelqu'un qui n'a pas de bouteille.
Et des gens de formation scientifique spécialisée, ayant également une formation solide en vulgarisation, ça ne serait pas encore mieux, non ?Je penses aussi que ca doit être des chercheurs qui font cette communication car le public veut entendre de vrais acteurs de la recherche et non des pros de la com
Faut quand même être un minimum réaliste : vous voyez bien le boulot que représente une publication, tant en terme d'expérience, d'analyse, puis de rédaction, corrections et cie.
A cela s'ajoute la partie administrative, la recherche et la gestion du fric.
Vous voulez en plus qu'on vulgarise tout ça en étant en plus hautement spécialisés et pas formés pour ?
Certains en sont capables sans que leur boulot n'en pâtisse. Mais c'est rare, voire rarissime.
A un moment, faut quand même savoir admettre que la vulgarisation, c'est un boulot à part entière, répondant à des contraintes différentes du notre, et qui demande non seulement du temps, mais aussi des compétences.
Répondre à des interviews, bosser avec des vulgarisateurs, ok. Mais pas prendre tout le boulot en charge : c'est tout simplement pas notre métier. On peut prendre du temps pour le faire tout comme beaucoup de chercheurs prennent le temps de faire de la photographie tout en la valorisant, mais c'est quand même autre chose.
Il ne faut pas justement que ça devienne une excuse pour ne pas développer une filière de vulgarisation et cie compétente qui serait forcément meilleure en moyenne que nous.
On a bien des ingénieurs de recherche et des techniciens pour certaines tâches qui requièrent des compétences et une spécialisation un peu différente de celle demandée aux chercheurs. Alors pourquoi pas des gens chargés de la vulgarisation qui seraient formés pour ça ?!?
Tout simplement parce que personne n'est prêt à payer pour : ni les institutions comme le CNRS, ni les labos, ni le ministère de la Recherche. S'il y avait l'argent, il y aurait les candidats : il suffit de voir le nombre de médiateurs (du type Palais de la Découverte) et de docteurs adorant la vulgarisation, et qui restent sur le carreau.
Une idée pourrait être intéressante : une décharge d'une partie de leur enseignement pour les enseignants-chercheurs faisant de la vulgarisation. Ca ne coûterait pas si cher, ça serait souple (décharge telle année, enseignement complet telle autre année), il faudrait juste déterminer qui juge que telle action de vulgarisation vaut tant d'heures de décharge. Seul problème : ça ne s'appliquerait pas aux chercheurs non enseignants.
On ne dirait peut-être pas en lisant mes premiers postes, mais je suis bien conscient de l'énorme charge de travail déjà allouée aux chercheurs et je suis d'accords avec ce que dit Ryuujin en général; que les chercheurs doivent participer à la vulgarisation mais sans faire tout le travail.
Par contre quand Cecile parle de diminuer la charge d'enseignement des enseignants chercheurs, c'est bien joli, mais il faudra alors que quelqu'un d'autre s'occupe de cette charge... donc on en revient à plus d'embauches !
La vulgarisation se fait-elle dans les autres domaines?
En économie, c'est bien beau mais tout le monde subit la crise et personne n'est foutu de comprendre ce qu'il s'est passé et encore moins de nous l'expliquer.
En informatique, si on ne s'y était pas mis nous-même, on continuerais de n'y rien comprendre. Demandez à un informaticien de vous expliquer quoique que ce soit: ça pullule d'un jargon de termes anglais prononcés et conjugués en français que même un anglais ne pigerai pas.
En politique, ...
Moi, chimiste de mon état, j'ai manifesté un réel intérêt pour la sociologie récemment, et bien je me suis acheté des bouquins et je m'y suis mis. On n'est jamais si bien servi que par soi-même et de la sorte, on se forge notre avis... Car vous trouverez toujours des vulgarisations contradictoires... par définition, ce qui est à la pointe de la recherche ne peut ni toucher tout le monde et ni être compris par tout le monde. En vulgarisant, on simplifie l'énoncé de départ et on lui enlève de son sens et de ses atténuations.
Bref, si les gens sont intéressés par les sciences, ils n'ont qu'à s'y mettre. Et ça commence ici, sur ce forum!
Ah, mais de toute façon, ça devra forcément passer par des embauches.Tout simplement parce que personne n'est prêt à payer pour : ni les institutions comme le CNRS, ni les labos, ni le ministère de la Recherche.
Et pas nécessairement dans le public ; le privé le fait déjà, on peut également envisager l'associatif (et ça se fait déjà).
Maintenant, il y a un autre problème : où sont les formations pour ce secteur ?
Bah écoutes, moi je fais ce travail constamment ; et force est de constater que c'est difficile, et que ça demande des compétences particulières.Moi, chimiste de mon état, j'ai manifesté un réel intérêt pour la sociologie récemment, et bien je me suis acheté des bouquins et je m'y suis mis. On n'est jamais si bien servi que par soi-même et de la sorte, on se forge notre avis...
Déjà, il faut savoir lire l'anglais "scientifique".
Quand je vois comment je galère sur certaines publis, je comprends totalement que peu de gens aient le courage de s'y mettre.
Alors ce n'est pas prêt de se faire. Le privé n'en a rien à faire de la vulgarisation (sauf si on le paye, mais alors, il faut des sous, et on en revient au problème précédent). Le public considère que c'est la cinquième roue du carrosse. Et l'associatif fait ce qu'il peut avec les faibles moyens du bord, il n'a pas les moyens d'aller dans les labos, comprendre ce qui s'y passe, et restituer ça au public.
Je ne pense pas que des décharges nécessiteraient beaucoup d'embauches. D'abord parce que ça ne concernerait pas des milliers d'enseignants-chercheurs. Ensuite parce que les enseignants-chercheurs concernés ne feraient ça que quelques années, puis reprendraient leur enseignement. Enfin parce qu'avec la baisse des effectifs étudiants, il y a, me semble-t-il, des heures disponibles.
Les gens se forment plutôt sur le tas, et ça marche assez bien. Il suffit de voir, par exemple, la qualité des interventions des médiateurs au Palais. Il y a aussi quelques masters de communication existe. A mon avis, la formation n'est pas un problème.Maintenant, il y a un autre problème : où sont les formations pour ce secteur ?
Bref, tu exclues 99 % des gens de la science. Pour ma part, je préfère la démarche inverse : "tu crois ne pas être intéressé par la science, j'aimerais te prouver le contraire".Envoyé par Guillaume05788Bref, si les gens sont intéressés par les sciences, ils n'ont qu'à s'y mettre.
Parce que comprendre et connaître doivent être des choses faciles ?Bah écoutes, moi je fais ce travail constamment ; et force est de constater que c'est difficile, et que ça demande des compétences particulières.
Déjà, il faut savoir lire l'anglais "scientifique".
Quand je vois comment je galère sur certaines publis, je comprends totalement que peu de gens aient le courage de s'y mettre.
Parce que des gens qui se sont voués à la recherche doivent perdre leur temps à l’expliquer à ceux qui ne veulent pas faire cet effort ?
C’est bien dit Cécile mais ça ne marche pas comme ça. Vulgariser ne va pas plus les intéresser car une vérité scientifique avec toutes les précautions qui l’accompagnent n’excite pas les gens. Ou alors, il faut simplifier à un point que la vérité devient un bon produit médiatique afin de toucher ces 99% … et à la fin, ils consomment une information qui n’a plus grand-chose à voir avec l’énoncé scientifique de départ.
On ne peut pas tout expliquer de manière très simple et rapide. Néanmoins, il y a plein de science qu'on peut expliquer simplement. C'est ça, la vulgarisation. Gamow l'a fait de manière splendide, par exemple. Ca ne l'a pas empêché d'être un très bon scientifique. Il ne considérait pas qu'il perdait son temps en écrivant ses "Mr Tomkins". Et des comme lui, il en existe beaucoup !
Que tu ne souhaites pas le faire, je le comprends. Mais que tu dises que c'est de la perte de temps, je ne peux pas être d'accord.