Quantique, hors de l'espace et du temps?
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Quantique, hors de l'espace et du temps?



  1. #1
    invite875434567890
    Invité

    Quantique, hors de l'espace et du temps?


    ------

    Bonjour à tous
    Nous pouvons nous représenter la plus part des phénomènes physiques grâce à leur interprétation dans l'espace et dans le temps.
    A part des représentations obsolètes de la matière qui se sont avéré être fausses, nous ne pouvons pas décrire une représentation subatomique de la matière.
    Je me posais la question, si la raison n'était pas du au fait qu'à l'échelle quantique, le temps et l'espace ne sont pas des notions en prendre en compte.
    Un exemple concret serait le phénomène d'intrication qui s'affranchit de l'espace et du temps. Ce serait pour cela qu'on ne peut pas se le représenter.

    -----

  2. #2
    Amanuensis

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Vous connaissez une formulation de la physique quantique qui ne fasse référence ni à l'espace ni au temps ????
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  3. #3
    invite5cb494ca

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Bonsoir,
    la question que vous posez est de savoir pourquoi on ne peut se représenter mentalement un phénomène quantique?

  4. #4
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par vino1807 Voir le message
    la question que vous posez est de savoir pourquoi on ne peut se représenter mentalement un phénomène quantique?
    Nous avons pourtant construit une théorie qui nous offre une représentation mentale nous permettant de décliner des modèles.

    Patrick

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    invite875434567890
    Invité

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Voici l'interprétation peut-être erronée que je me fais de nôtre non compréhension du phénomène d'intrication:
    En physique quantique, on peut dans les équations s’affranchir de l'espace/temps. Nous sommes dans un domaine très particulier, où nous assistons à des phénomènes comme celui de l’intrication qui prouve que deux systèmes peuvent n’en faire qu’un même s’ils sont séparés, et cela sans échange d'information. C’est le phénomène de la non localité. Ce phénomène quantique ne peut pas être décrit avec des notions d'espace/temps.
    En termes simple, cela signifie que l'échelle quantique est constituée de systèmes non séparés, qui font comme si c’était un tout, et où toute interaction sur un système retentit sur ce tout. Ici on est hors de l’espace et du temps, c’est pour ça qu’on ne peut se le représenter.

  7. #6
    invite969be89c

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Vous connaissez une formulation de la physique quantique qui ne fasse référence ni à l'espace ni au temps ????
    En parti, l'équation de Wheeler-Dewitt s'affranchit du temps.
    http://www.astrosurf.com/luxorion/temps-nexistepas2.htm

  8. #7
    mtheory

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par Senide Voir le message
    Bonjour à tous
    Nous pouvons nous représenter la plus part des phénomènes physiques grâce à leur interprétation dans l'espace et dans le temps.
    A part des représentations obsolètes de la matière qui se sont avéré être fausses, nous ne pouvons pas décrire une représentation subatomique de la matière.
    Je me posais la question, si la raison n'était pas du au fait qu'à l'échelle quantique, le temps et l'espace ne sont pas des notions en prendre en compte.
    Un exemple concret serait le phénomène d'intrication qui s'affranchit de l'espace et du temps. Ce serait pour cela qu'on ne peut pas se le représenter.
    Dirac et Heisenberg ont explicitement dit effectivement que le schéma de la mécanique quantique renvoyait à un substratum fondamental hors et espace et hors temps mais apparaissant partiellement pour nous, qui faisons de mesures avec des objets macroscopiques, dans l'espace et le temps. Les paradoxes quantiques nous disent qu' espace et temps sont essentiellement dans les phénomènes, pas dans le réel en soi et c'est pour cela que les approches en gravitation quantique laissent deviner qu'espace et temps sont émergents, secondaires, des structures des phénomènes, pas des choses en elles-mêmes.

    http://books.google.fr/books?id=NzMB...page&q&f=false
    Dernière modification par mtheory ; 13/06/2012 à 23h04.
    “I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman

  9. #8
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par mtheory Voir le message
    Dirac et Heisenberg ont explicitement dit effectivement que le schéma de la mécanique quantique renvoyait à un substratum fondamental hors et espace et hors temps mais apparaissant partiellement pour nous, qui faisons de mesures avec des objets macroscopiques, dans l'espace et le temps. Les paradoxes quantiques nous disent qu' espace et temps sont essentiellement dans les phénomènes, pas dans le réel en soi et c'est pour cela que les approches en gravitation quantique laissent deviner qu'espace et temps sont émergents, secondaires, des structures des phénomènes, pas des choses en elles-mêmes.

    http://books.google.fr/books?id=NzMB...page&q&f=false
    Un autre regard donnant une interprétation est que nous ne constatons que des effets puis par notre mode de pensée nous faisons un raisonnement inverse Bayésien pour nous représenter/construire des facteurs de cause.

    Patrick

  10. #9
    Deedee81
    Modérateur

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Salut,

    Citation Envoyé par exciton Voir le message
    En parti, l'équation de Wheeler-Dewitt s'affranchit du temps.
    http://www.astrosurf.com/luxorion/temps-nexistepas2.htm
    C'est une excellente remarque. L'espace et le temps ne fait, à la base, pas partie du formalisme de la mécanique quantique qui parle plutôt d'espaces de Hilbert, d'états, d'opérateurs divers et variés, de relations de commutation.... Mais si on s'arrête à ça, on ne va pas bien loin. Il faut forcément à un moment ou un autre faire appel à des opérateurs représentant la position et l'impulsion, parler d'équation d'évolution (équation de Schrödinger), etc... Toutes des choses qui font appels aux notions d'espace et de temps.

    De fait, pratiquement tous les outils mathématiques utilisés en mécanique quantique nécessitent cette description en termes d'espace et de temps.

    Jusque là, aucun problème, même avec le questionnement initial sur l'intrication, par exemple. Juste quelques précautions à prendre dans le domaine relativiste.

    Curieusement, quand on essaie de marier directement la mécanique quantique et la relativité générale, le temps disparait !!!! En fait, ce n'est pas si curieux, c'est lié aux propriétés particulières de la RG. Mais c'est ennuyant. Ca donne une équation comme celle indiquée par exciton que personne ne comprend vraiment. Et dès qu'on s'attaque à la gravité quantique ce genre de problèmes se posent : on manque des outils mathématiques et conceptuels pour maîtriser la bête.

    Depuis on a fait des progrès et même d'énormes progrès. La gravité quantique à boucles à trouvé (enfin, Ashtekar au début puis d'autres) le moyen de contourner ces difficultés. Mais la situation reste extrêmement difficile.

    Il y a encore énormément de travail mathématique (pour le moment) et expérimental (ça viendra bien, pour le moment on se limite surtout aux fondations de la MQ) qui nous attend.

    A vos équations les gars.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  11. #10
    Amanuensis

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Pour moi on questionne le fond même de la physique.

    Si on considère que la physique est un outil de prédiction, il est impossible d'imaginer la physique sans la notion de temps.

    Soit la physique est un outil pratique, et la notion de temps est incluse dans tout modèle physique, quel qu'il soit, par nécessité venant de la définition d'un modèle physique comme quelque chose permettant des prédictions (et donc en particulier quelque chose de réfutable).

    Soit on accepte dans la physique des modèles descriptifs sans pouvoir de prédiction, donc non réfutables, et dont l'intérêt est essentiellement esthétique, voire métaphysique.

    ---

    Quand à l'idée que l'équation de l'équation de Wheeler-Dewitt s'affranchirait du temps, elle est immédiatement contrée par le site même cité (mise en rouge par moi) :

    La solution de cette équation, c'est-à-dire le calcul de la "fonction d'onde" Y de l'Univers, permet d'évaluer la probabilité que l'Univers adopte telle ou telle structure géométrique. Cette description porte le nom de géométrodynamique quantique, GDQ. Il s'agit donc d'une théorie dynamique et métrique obéissant au fameux principe d'indétermination de la physique quantique et aux lois de l'espace-temps de la relativité générale.
    Et je zappe le "en partie", qui n'a pas de sens pour moi. Soit un modèle ne fait pas référence au concept de temps, soit il le fait, il n'y a pas de moyen terme.

    Si par "en partie" on voudrait signifier qu'aucun temps-coordonnée n'apparaît dans l'équation, c'est le cas de toute équation écrite de manière covariante ! L'équation de champ d'Einstein par exemple ne fait apparaître aucun temps-coordonnée, et dire qu'elle s'affranchit "en partie" du concept de temps fait quelque peu curieux pour un modèle de l'espace-temps : clairement, elle ne s'en affranchit pas du tout.

    Ce dont s'affranchissent les équations covariantes, c'est d'un temps commun à tous les observateurs : elles sont écrites de manière à s'appliquer à n'importe quel observateur, et donc à n'importe quelle observation, qui, elle, sera exprimée avec un temps-coordonnée, spécifique à l'observateur.

    Donc, oui, elle s'affranchisse DU temps, au sens d'une datation universelle ; mais elles ne s'affranchissent pas du concepts de temps, ni DES temps, des différentes datations possibles, datation dont l'apparition est inévitable dès qu'on parle d'observations, d'observateurs, de modèles prédictifs applicable par chaque observateur, de possibilité de réfuter de tels modèles, et, in fine, de science physique.

    Si on supprime les notions d'observation, d'observateur, etc., on peut peut-être se passer de toute notion de temps. Mais pour moi ce n'est plus de la physique.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  12. #11
    Deedee81
    Modérateur

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Quand à l'idée que l'équation de l'équation de Wheeler-Dewitt s'affranchirait du temps, elle est immédiatement contrée par le site même cité (mise en rouge par moi) :
    La citation en question me semble un vœux pieu. Personne ne sait vraiment résoudre cette équation. Enfin, si, partiellement. En faisant des hypothèses sur le superespace (espace de toutes les variétés riemaniennes 3D), c'est l'approche du mini superespace.

    Mais regarde bien l'équation : pas de coordonnée du temps dans cette équation (techniquement, ça vient du fait que l'hamiltonien de la RG est un hamiltonien de contrainte, c'est que j'avais lu dans la déduction de cette équation dans le cours de Thieman).

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Si par "en partie" on voudrait signifier qu'aucun temps-coordonnée n'apparaît dans l'équation, c'est le cas de toute équation écrite de manière covariante !
    Je ne suis pas entièrement d'accord car si le temps n'apparait pas littéralement dans une formulation covariante géométrique (par exemple l'équation d'Einstein G = T), il n'empêche que les objets géométriques admettent une description en termes de composantes (après choix de repères, etc....) avec une coordonnée temporelle. Le temps ne disparait pas, il est juste "masqué".

    Ce n'est pas le cas de l'équation de Wheeler-DeWitt. Les objets sont 3D spatiaux et la coordonnée du temps ni est ni explicite, ni implicite.

    Par contre, je suis d'accord sur ce que tu dis sur l'usage en physique. Ce n'est pas pour rien que ces découvertes ont été si désagréables en physique. Comment écrire une équation d'évolution quant il n'y a plus de temps ? Et en gravité quantique à boucles, une étape essentielle a été la capacité à adapter le formalisme des boucles (dit avec "temps gelé") à celui des mousses de spins (avec une coordonnée temps explicite) ce qui a permis les première avancée réellement physique. Avant d'en arriver là, c'était des maths sans espoir d'en faire de la physique un jour.
    Dernière modification par Deedee81 ; 14/06/2012 à 08h05.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  13. #12
    jacquolintégrateur

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation de Deedee81:
    Et en gravité quantique à boucles, une étape essentielle a été la capacité à adapter le formalisme des boucles (dit avec "temps gelé") à celui des mousses de spins (avec une coordonnée temps explicite) ce qui a permis les première avancée réellement physique. Avant d'en arriver là, c'était des maths sans espoir d'en faire de la physique un jour.
    Bonjour
    Pour moi, on ne "fera de la physique" avec une (quelconque) théorie de gravité quantique seulement quand les deux conditions suivantes seront satisfaites:
    - La théorie permettra de calculer la structure hyper-hyper-hyper...fine des niveaux d'énergie, disons, d'un nucléon (les hyper en série s'expliquent par l'extrême petitesse de la constante de couplage de la gravitation)
    - On saura mettre en oeuvre un protocole expérimental permettant de procéder à des expériences qui vérifieront les niveaux prédits.
    Cordialement
    Ne jetez pas l’anathème : il peut servir !

  14. #13
    Amanuensis

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Ce n'est pas le cas de l'équation de Wheeler-DeWitt. Les objets sont 3D spatiaux
    C'est le cas des fonctions d'état. Dans une fonction d'onde "classique", les objets sont aussi 3D spatiaux.

    et la coordonnée du temps ni est ni explicite, ni implicite.
    Ce qu'il faudrait montrer est que l'équation ne fait appel à aucune variété 4D dont la signification serait la description d'un espace-temps au sens de la RG.

    Or, si je prend l'équation telle que présentée dans le wiki anglophone,



    la référence à une variété 4D est explicite, et confirmée dans la suite du texte (rouge par moi) :

    It is also important to note that the action integral is taken over so called Euclidean metrics; i.e. metrics with signature (+,+,+,+) that are obtained from Lorentzian metrics - with signature (-,+,+,+) - by performing a Wick rotation of the time coordinate t \rightarrow it. The reason for this choice is that these, Euclidean, metrics are compact and therefore have no boundary at infinity on which we need to fix values of the wave function and its derivatives.
    Ce qui d'ailleurs me rend perplexe, puisque le texte réfère explicitement à un temps-coordonnée...

    Bref, le concept d'espace-temps 4D est implicite un peu partout dans l'équation, même si "l'inconnue" n'est pas présentée comme une fonction "du temps", ce qui ne serait pas acceptable comme l'indique l'article : "Because the concept of a universal time coordinate seems unphysical, and at odds with the principles of general relativity, the action is evaluated ...".

    Comme j'ai cherché à l'expliquer, dans ce genre de cas, un "temps" est ensuite introduit quand on veut traduire les objets en observations.

    Par contre, je suis d'accord sur ce que tu dis sur l'usage en physique. Ce n'est pas pour rien que ces découvertes ont été si désagréables en physique. Comment écrire une équation d'évolution quant il n'y a plus de temps ?
    En l'exprimant de manière covariante, avec des coordonnées quelconques ! Où est le problème ?

    Encore une fois, la question n'est pas si on peut ou pas écrire des équations sans temps-coordonnée, elle est si le concept de temps, celui de l'observateur, peut être "oublié. Pour moi, non. Tout formalisme "covariant" doit pouvoir être traduit en observations. C'est d'ailleurs exactement ce que vous décrivez à propos de la gravité en boucle.

    Pour moi, et je me trompe peut-être, je vois dans les discussions sur le sujet une confusion entre le concept de temps et un temps-coordonnée.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  15. #14
    Deedee81
    Modérateur

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    C'est le cas des fonctions d'état. Dans une fonction d'onde "classique", les objets sont aussi 3D spatiaux.
    Exact, mais dans ce cas le temps apparait explicitement dans l'équation de Schrödinger (ou comme une coordonnée de l'opérateur dalembertien pour Dirac).

    Ce n'est pas le cas de W-D, le temps n'apparait ni "dans" les objets, ni dans l'équation. Mais voir ci-dessous, il y a un malentendu quelque part.

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Or, si je prend l'équation telle que présentée dans le wiki anglophone,
    Faudra que j'aille voir de plus près. Ce n'est pas du tout la formulation telle que je la connais (j'ai d'ailleurs lu une remarque amusante, je ne sais plus où, d'un auteur qui disait qu'il y avait autant d'équations W-D que d'auteurs ).

    Dans le livre Gravitation il donne aussi une description imagée (pas très technique je veux dire, ce n'est qu'une intro) du superespace de toutes les variétés 3D.

    C'est clairement ce qui a entrainé notre désaccord.

    Je ne suis pas super fan du sujet W-D, mais un de ces quatre j'essaierai de débroussailler le sujet et j'en reparlerai. Faut juste que je mette de l'ordre dans la tonne d'articles que j'ai chez moi (je devrais plus travailler sur ordi, je suis un vieux de la vieille )

    D'ailleurs :

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    [...] Pour moi, non. Tout formalisme "covariant" doit pouvoir être traduit en observations. C'est d'ailleurs exactement ce que vous décrivez à propos de la gravité en boucle.
    Oui, tout à fait. Je suis entièrement d'accord. Sans le temps (au moins à certaines étapes des calculs), ça reste de jolies maths mais ce n'est pas de la physique. Thorn en faisait la remarque : la formulation géométrique est élégante et sans doute la meilleure mais il faut à un moment donné repasser aux composantes pour faire de la physique.

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Pour moi, et je me trompe peut-être, je vois dans les discussions sur le sujet une confusion entre le concept de temps et un temps-coordonnée.
    Sur ce point on ne parlait peut-être pas tout à fait de la même chose. Tu as raison. Par exemple, dans le formalisme des boucles, le temps n'y est pas présent (au départ). Mais il s'agit bien du temps coordonnée. Le temps (concept) est lui bien présent (profondément enfoui dans l'espace des états) puisqu'on réussit à le retrouver dans le formalisme des mousses de spin. S'il n'y existait pas il faudrait l'introduire artificiellement. Le temps coordonnée n'est que la traduction mathématique du concept de temps. Le deuxième est indispensable mais difficile de travailler sans le premier.
    Dernière modification par Deedee81 ; 14/06/2012 à 08h50.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  16. #15
    mtheory

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Le temps n'apparait pas dans WDW parce que le temps est une notion interne à l'univers qui apparait pour un observateur à l'intérieur de l'univers. L'univers comme un tout, et donc comme un bloc 4D ne peut pas dépendre du temps. La MQ nous laisse entrevoir un substratum physique sans temps ni espace duquel émerge le temps et l'espace pour un observateur, c'est à dire dans la caverne de Platon. Une analogie, on a besoin d'une charge test pour définir l'existence d'un champ électromagnétique opérationnellement, mais nous arrivons finalement à la notion de champ électromagnétique autonome. De même nous avons besoin d'appareil de mesure avec les notions de temps et d'espace macroscopiques pour définir opérationnellement l'état quantique d'un système mais nous savons que cet état transcende les notions d'espace et de temps classiques macroscopiques. La MQ se comprend nettement mieux si l'on articule un point de vue platonicien avec une méthodologie positiviste, ce que précisément Heisenberg faisait.
    “I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman

  17. #16
    Amanuensis

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par mtheory Voir le message
    Le temps n'apparait pas dans WDW parce que le temps est une notion interne à l'univers qui apparait pour un observateur à l'intérieur de l'univers. L'univers comme un tout, et donc comme un bloc 4D ne peut pas dépendre du temps.
    Où vois-tu un bloc 4D dans la description extraite du Wiki (d'autres références peuvent être opposées, si vous voulez...) :

    The wave function depends only on the boundary 3-geometry as specified by a spatial metric and - optionally - on a configuration of matter fields, . Notably the wave function does not depend on ''time''.
    Using the wave function we can furthermore calculate the probability that a given 3-metric + matter field configuration exists in the manifold as .
    (Au passage, je comprends "manifold" comme référant à l'espace-temps, le terme "exists" rendant néanmoins l'interprétation difficile.)

    Personnellement, je ne vois que la description d'une tranche spatiale, donc une hypersurface 3D, d'intérieur vide dans l'espace-temps 4D. (Et pour moi un bloc 4D a un intérieur non vide dans l'espace-temps.)
    Dernière modification par Amanuensis ; 14/06/2012 à 10h08.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  18. #17
    mtheory

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Où vois-tu un bloc 4D dans la description extraite du Wiki (d'autres références peuvent être opposées, si vous voulez...) :



    (Au passage, je comprends "manifold" comme référant à l'espace-temps, le terme "exists" rendant néanmoins l'interprétation difficile.)

    Personnellement, je ne vois que la description d'une tranche spatiale, donc une hypersurface 3D, d'intérieur vide dans l'espace-temps 4D. (Et pour moi un bloc 4D a un intérieur non vide dans l'espace-temps.)
    Je ne comprends pas....Si je prends l'analogie d'une sphère, les coupes 3D ce sont les grands cercles de latitude et le temps introduit c'est la latitude. La sphère elle-même EST, elle n'évolue pas dans le temps puisque le temps c'est la latitude pour les cercles. La fonction d'onde dépendant du temps c'est en grande partie l'outil utilisé pour décrire les observations des horloges dans l'univers pour des observateurs.
    “I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman

  19. #18
    Amanuensis

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par mtheory Voir le message
    Je ne comprends pas...
    J'interprète ton message précédent (#16) comme disant qu'une solution de WDW est portée par un bloc 4D (ce que je n'arrive pas à réconcilier avec la description du Wiki). Si ce n'est pas ce que tu voulais dire, quel est le rapport entre WDW et "bloc 4D" permettant de comprendre le message ?

    (Qu'il n'y ait pas grand sens à dire qu'un "bloc 4D dépende du temps", je suis bien d'accord ! Au passage, "dépendre du temps" n'a pas de sens pour moi autrement qu'en interprétant "temps" comme "temps-coordonnée".)
    Dernière modification par Amanuensis ; 14/06/2012 à 10h44.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  20. #19
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Pour moi, et je me trompe peut-être, je vois dans les discussions sur le sujet une confusion entre le concept de temps et un temps-coordonnée.
    J'en arrive même à me demander si le désigné temps propre ne référencerait pas un effet au même titre que par exemple la couleur perçue. Si on regarde de l'autre coté de la lorgnette celle des effets (en eux même) et non des causes présupposés "il est" tout comme l'ensemble de nos ressentis "ils sont". Le temps coordonnée t quand à lui est mathématique, utile pour faire des calculs.

    L'espace me semble par contre plus éloigné d'un désigné physique. La mesure de distance entre deux entités (évènements) nécessite la notion de simultanéité et donc de temps.

    Patrick

  21. #20
    Amanuensis

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par mtheory Voir le message
    La MQ nous laisse entrevoir un substratum physique sans temps ni espace duquel émerge le temps et l'espace pour un observateur, c'est à dire dans la caverne de Platon. Une analogie, on a besoin d'une charge test pour définir l'existence d'un champ électromagnétique opérationnellement, mais nous arrivons finalement à la notion de champ électromagnétique autonome. De même nous avons besoin d'appareil de mesure avec les notions de temps et d'espace macroscopiques pour définir opérationnellement l'état quantique d'un système mais nous savons que cet état transcende les notions d'espace et de temps classiques macroscopiques. La MQ se comprend nettement mieux si l'on articule un point de vue platonicien avec une méthodologie positiviste, ce que précisément Heisenberg faisait.
    Il me semble que nous (Deedee, Mtheory, moi) disions la même chose au fond. À savoir, on peut parler en mode descriptif sans espace ni temps (1), mais on ne peut introduire la notion d'observation et d'observateur qu'avec le concept de temps et celui, dérivé, d'espace.

    Mais la pratique (et pour moi la science), c'est bien les observations et les observateurs. Qu'il y ait une approche "transcendante" ("cet état transcende les notions d'espace et de temps classiques macroscopiques") est pour moi une forme de métaphysique. Qu'on l'appuie sur de belles et solides mathématiques n'est pas incompatible avec cela !

    (1) Mais pas sans espace-temps dans ma manière de voir, point que je sais pas être partagé ou non.

    ---

    J'ai l'impression qu'on retrouve une fois de plus une opposition grossièrement positivisme-platonicien. La physique "non prédictive" n'est pour moi que jeu d'écriture, métaphysique, outil pédagogique, esthétisme des maths. Pas inutile (pédagogie), intéressante (comme la musique ou autres arts), nécessaire aux humains (comme toute la métaphysique) ; mais ce n'est de la physique que dans la mesure où cela aide à construire la physique prédictive. Ou encore, je ne vois pas comme but à la physique de décrire une réalité, qui est pour moi un concept n'intervenant que dans la "physique non prédictive" et du ressort de la métaphysique, mais seulement de fournir des outils de prédiction et donc de décision.
    Dernière modification par Amanuensis ; 14/06/2012 à 11h08.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  22. #21
    Deedee81
    Modérateur

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Il me semble que nous (Deedee, Mtheory, moi) disions la même chose au fond. À savoir, on peut parler en mode descriptif sans espace ni temps (1), mais on ne peut introduire la notion d'observation et d'observateur qu'avec le concept de temps et celui, dérivé, d'espace. Mais la pratique (et pour moi la science), c'est bien les observations et les observateurs.


    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Qu'il y ait une approche "transcendante" ("cet état transcende les notions d'espace et de temps classiques macroscopiques") est pour moi une forme de métaphysique. Qu'on l'appuie sur de belles et solides mathématiques n'est pas incompatible avec cela !
    Dans le cas d'espèce, je le vois plutôt comme un travail mathématique (rarement évitable quand on fait de la physique). Bien que je ne nie pas, évidemment, que certains y voient une approche transcendante ou métaphysique .

    Lorsque les calculs mathématiques sont ardus avoir une formulation élégante et puissante (comme la formulation géométrique en RG) est intéressante. Dans le cas d'espèce, la gravitation quantique pose des problèmes épineux, et c'est peu de le dire. Il est donc assez logique d'essayer toute sortes de formulation.

    Ce qu'il faut éviter c'est de se noyer là dedans. Ce qui est sans doute un risque ici puisque dans le domaine de la gravitation quantique on manque de lien avec l'expérience.

    Je n'aime pas trop les articles sur la gravitation quantique et la cosmologie quantique où les auteurs posent arbitrairement une série de choix (sur la métrique pré big bang, sur la réaction en retour près de l'état final d'un TN qui s'évapore, sur le mni super espace) et qui voient ce qui en découle. Comme matière de réflexion, je veux bien, où pour une confrontation aux données expérimentales dans la recherche d'un modèle. Mais pour un article dans un domaine très très.... (bcp de très)... loin de l'expérience, et lorsque des milliards de milliards de choix sont possibles, je trouve ça franchement de peu d'intérêt. Ca me donne vraiment l'impression que tu signales : des gens qui discutent d'une réalité qui n'a rien à voir avec la pratique du physicien.

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    J'ai l'impression qu'on retrouve une fois de plus une opposition grossièrement positivisme-platonicien.
    Je ne sais pas. J'ai plutôt tendance à me situer entre les deux. Je considère qu'il y a une réalité indépendante de l'image que je peux m'en faire. Mais comme il n'est pas possible de fantasmer sur quelque chose qu'on ne peut appréhender, je défini la réalité physique comme étant la description que l'on peut en faire par l'expérience et la modélisation théorique de ces expérience. Par contre, je ne suis pas du tout platonicien.

    Je me définis parfois comme un réaliste (pas platonicien) pragmatique Ou parfois, pour rire, comme un réaliste positiviste.

    Je ne crois pas qu'on puisse trouver à y redire. J'ai lu une fois dans une étude que la majorité des physiciens étaient réalistes (ils croient en une réalité extérieure) mais agissaient en pratique comme des positivistes.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  23. #22
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    J'ai lu une fois dans une étude que la majorité des physiciens étaient réalistes (ils croient en une réalité extérieure) mais agissaient en pratique comme des positivistes.
    Werner Heisenberg c'est exprimé clairement dans son ouvrage Philosophie. Le manuscrit de 1942 (Le Seuil, Paris, 1998, traduction de l'allemand et introduction par Catherine Chevalley) ou il fait référence non à une réalité extérieure, mais à des niveaux de réalité.

    Catherine Chevalley dans son introduction au livre : l’axe de la pensée philosophique de Heisenberg est constitué de « deux principes directeurs : le premier est celui de la division en niveaux de réalité, correspondant à différents modes d’objectivation en fonction de l’incidence du processus de connaissance, et le second est celui de l’effacement progressif du rôle joué par les concepts d’espace et de temps ordinaires... »

    Considère une notion de réalité (non le réel en soi) non pas stratifiée, dans le sens naïf du terme, mais structurée en niveaux discontinus. Les niveaux de réalité sont une conséquence d'une interaction entre le sujet et l’objet — entre processus de connaissance et ce que nous objectivons en tant que scientifiques.

    http://www.asmp.fr/travaux/gpw/philo..._Nicolescu.pdf

    Patrick

  24. #23
    Deedee81
    Modérateur

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Merci de ces explications.

    Mon propos était sans doute trop naïf. Il doit y avoir un grand spectre dans la façon de voir les choses chez les physiciens.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  25. #24
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Il doit y avoir un grand spectre dans la façon de voir les choses chez les physiciens.
    Ce qui est intéressant est de s’arrêter sur chacun d'eux (ce qui ne veut pas dire les partager).

    "... ce que nous observons, ce n'est pas la Nature en soi, mais la Nature exposée à notre méthode d'investigation."
    Werner Heisenberg, Physique et Philosophie (1958)

    Patrick

  26. #25
    Deedee81
    Modérateur

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    Ce qui est intéressant est de s’arrêter sur chacun d'eux (ce qui ne veut pas dire les partager).
    Quand c'est documenté du moins.

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    "... ce que nous observons, ce n'est pas la Nature en soi, mais la Nature exposée à notre méthode d'investigation."
    Werner Heisenberg, Physique et Philosophie (1958)
    Difficile de ne pas être d'accord avec ça
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  27. #26
    inviteefba88a3

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par ù100fil Voir le message
    Ce qui est intéressant est de s’arrêter sur chacun d'eux (ce qui ne veut pas dire les partager).

    "... ce que nous observons, ce n'est pas la Nature en soi, mais la Nature exposée à notre méthode d'investigation."
    Werner Heisenberg, Physique et Philosophie (1958)

    Patrick
    C'est important de préciser cela car mtheory laisse entendre que la MQ pourrait accéder au réel en soi :

    Dirac et Heisenberg ont explicitement dit effectivement que le schéma de la mécanique quantique renvoyait à un substratum fondamental hors et espace et hors temps mais apparaissant partiellement pour nous, qui faisons de mesures avec des objets macroscopiques, dans l'espace et le temps. Les paradoxes quantiques nous disent qu' espace et temps sont essentiellement dans les phénomènes, pas dans le réel en soi et c'est pour cela que les approches en gravitation quantique laissent deviner qu'espace et temps sont émergents, secondaires, des structures des phénomènes, pas des choses en elles-mêmes.

  28. #27
    invite6754323456711
    Invité

    Re : Quantique, hors de l'espace et du temps?

    Citation Envoyé par bluemark Voir le message
    C'est important de préciser cela car mtheory laisse entendre que la MQ pourrait accéder au réel en soi :
    Nous y avons déjà accès, mais en ce qui concernent les effets tel que par exemple la couleur en soi, qui n'est pas nos représentations de causes possibles. Elle est et il n'y a plus d'effet après, ce que l'on ne peut pas dire des causes ou il faut poser un préexistant (vide quantique).

    Patrick

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