Sur les moteurs de voiture, ce sont des durées de vie courte, avec beaucoup d'exemplaires, et on a déjà une longue expérience sur ce domaine.On pourrait parfois se baser sur ce qu'on savait déjà avec les anciens modèles
Sur les réacteurs nucléaires, on avait débuté, et ce ne sont pas les même technologies, même type de réacteurs. Oui, tu as raison de dire qu'on ne peut pas estimer la durée de vie du réacteur N avec ce qu'on savait du réacteur N-1. Mais cela ne veut pas dire que les ingénieurs qui ont conçu nos réacteurs étaient des burnesdont le niveau de compétence serait égal à ceux qui squattent le comptoir du bar devant le stade de foot municipal!!!
Les calculs de résistance mécanique, ça existe. La RDM et cie
Les contraintes statiques, dynamiques, cycliques, on sait les faire aussi, et ce depuis longtemps.
Bref, la seule inconnue, c'est le paramètre de la radioactivité, son effet sur la matière
Par exemple, pour résister à une telle pression, on a besoin d'une certaine épaisseur e, de l'acier consitué de mailles d'atomes de fer, une maille en continue, et donc les efforts sont uniformement répartie
La radioactivité, ça casse ces mailles, et donc sur l'épaisseur e initialement (et uniformement), on a une couche abimée, dont la structure est discontinue, et donc ne peut pas transmettre les efforts comme avant. Ce qui fait que l'épaisseur "utile" de la cuve est moindre. Le soucis est que l'effet de la radioactivité n'est pas proportionnelle dans le temps pour pouvoir calculer l'épaisseur restante utile de la cuve. Dans les années 60, ils n'avaient aucun réacteur ayant fonctionné pendant 40-60-80 ans pour s'y référer comme base. Et donc on faisait des expériences labo, en bombardant des échantillons par des faisceaux de particules. On se basait sur les premiers réacteurs "labo" qu'on a démonté, découpé et mesuré. De ça, on avait une fourchette d'incertitude. Dans le pire des cas, c'est une quarantaine d'année, et on avait basé la durée de vie du réacteur sur cette fourchette basse
Sur un réacteur, on peut voir le chargement/déchargement des barres de combustibles. Mais toutes ces barres ne sont pas du combustibles. Certaines barres sont constituées par des échantillons de la même matière que la cuve. Et à intervalles régulières, on extrait quelques uns de ces échantillons pour les analyser. On constate alors que la propagation de la radioactivité dans les échantillons est bien moindre qu'ils n'avaient calculé. Tous les réacteurs enmarquent des échantillons de sa cuve plongé au coeur du réacteur. On sait alors comment chaque réacteur se comporte aujourd'hui, de ce qu'il resterait comme marge de sécurité
Ce n'est pas une estimation dans un coin d'une feuille et on laisse tomber une fois construit
C'est calculs, fourchette basse, coefficient de sécurité, PUIS surveillance en continue
Par exemple, par les calculs, on trouve qu'il faut une épaisseur de 10cm pour résister. On y met un coef 2 soit 20cm. Ça, ce serait le minimum à ne pas descendre en dessous pour un fonctionnement en continu du réacteur. Les expériences de labo à échelle microscopique montrent que la radioactivité a pénétré dans l'acier de 1mm au bout d'un an. On prend un coef de sécurité de 2, soit 2mm par an. Donc en prennant une surépaisseur de 10cm supplémentaire, soit une épaisseur de la cuve de 30cm, ça donnerait une durée de vie d'une quarantaine d'année.
Mais la mesure des échantillons pourrait montrer qu'au bout de 20 ans de service, il y a à peine 15mm où la radioactivité a fait son dégat, et qu'en dessous, l'acier est intact. Et donc dès à présent, on pourrait dire que le réacteur peut continuer à être en service après 40 ans. Ce résultat sera confirmé, ou infirmé dans un sens, ou infirmé dans l'autre plus tard, lors des prochaines mesures des échantillons
Alors, il est où le risque incensé, non maitrisé, aléatoire????
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