L'équipe Meadows proposait, en 1972, une régulation mondiale de la population de telle sorte que le taux de natalité soit égal au taux de mortalité, en convenant bien sûr que c'était très simple à satisfaire mathématiquement mais autrement "plus difficile à faire passer dans la réalité sociale".
Comme je l'ai déjà souligné, si on n'intervient pas sur le terme POP dans l'équation de Kaya, il faut alors jouer sur les autres paramètres pour réduire les émissions de CO2.
Pour "casser" la croissance exponentielle suivie d'un effondrement, Meadows propose un scénario (Modèle global stabilisé) dans lequel les contraintes imposées sont :
- la stabilisation de la population au niveau de 1975.
- la stabilisation du capital en égalisant les taux d'investissement et de dépréciation après une phase de croissance jusqu'en 1990.
- le recyclage des ressources naturelles et une consommation de matières premières par unité de produit industriel réduite au quart de sa valeur de 1970.
- le développement de dispositifs anti-pollution (à l'époque le problème du CO2 est déjà évoqué et on mise sur l'énergie nucléaire pour éviter d'augmenter la concentration en CO2 dans l'atmosphère "avant que ne se manifestent des effets climatologiques ou écologiques à l'échelle mondiale")
- l'accroissement de la durée de vie de toutes les formes de capital.
- la reconstitution des sols.
Le modèle obtenu, "stabilisé", permet de passer le XXI siècle sans effondrement. Meadows va même jusqu'à tester l'effet d'un retard pris dans les décisions, en reculant à l'an 2000 les mesures précédentes. L'état d'équilibre ne serait alors plus maintenu et l'effondrement surviendrait vers la fin du XXI siècle. Dans une interview de février 2014, Meadows n'est plus très optimiste sur nos capacités à agir pour inverser la tendance.
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