science dure et science .."molle"
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science dure et science .."molle"



  1. #1
    laurent1974

    science dure et science .."molle"


    ------

    bonjour,

    je me requestionne sur la définition de "science" avec les polémiques actuelles liés au covid et aux publi de lancet de mars dernier.
    pour mettre un peu de contexte, au lycée j'ai toujours aimé les maths car 1+1=2 (et osef du contexte), de même en physique et bio( enfin chimie), c'est pareil , il y a des bases "indétrônables" . avec l'actu lié au vaccin on touche à un "autre' domaine.

    donc ma question:
    quand on me dit 1+1=2 , ok
    quand on me dit on rejette "n" tonne de co2 par an, ok
    mais quand on me dis qu'un vaccin arnm est fiable a 90% , ....'au vu des lectures possible' , ...je suis en penser quoi ?

    la biologie peut-elle vraiment devenir une science ? (dur) (vu qu'il il faut incorporer le facteur "vivant" dans l'équation")

    edit:
    mon probleme étant qu'en math ou physique c'est une équation .."simple" (enfin pas vraiment, mais c'est vrai ou faux), alors qu'en bio, c'est souvent: "ça dépend"

    -----
    Dernière modification par laurent1974 ; 04/02/2021 à 21h34.

  2. #2
    agitateur

    Re : science dur et science .."molle"

    Citation Envoyé par laurent1974 Voir le message
    la biologie peut-elle vraiment devenir une science ? (dur) (vu qu'il il faut incorporer le facteur "vivant" dans l'équation")
    Une science expérimentale, ou science du vivant......
    La notion d'ordre de grandeur est primordiale.
    En microbio à l'échelle d'une population, une "marche" de différence notable sera un log10.
    Dans d'autres cadres, plus micro que macro, on sera ç qq %
    Pour l'efficacité d'un vaccin......disons que quelques petites dizaines de % sont une marge d'erreur raisonnable. Sur la base du pathogène actuel, ce qui peut se traduire par un effondrement d'efficacité à 6 mois, du genre passer de 90% à 30%. Mais çà, seule madame Irma le sait.

    C'est ce qui fait le charme de la discipline, ou pas selon sa sensibilité. De manière assez générale, il est clair qu'il ne faut pas faire interpréter des résultats bio vivant par un physicien ou un matheux, la conclusion sera une ineptie.

  3. #3
    noir_ecaille

    Re : science dur et science .."molle"

    Et que pensez-vous de la météo avec ses indices de confiance ?

    En science du Vivant, on rencontre beaucoup de facteurs. Ca reste des mécanismes donc ça réagit de façon plus ou moins "mécanique" mais en plus ou moins chaotique, sensible aux conditions (initiales mais aussi les évènements aléatoires au fil du temps). Cependant dans les expériences, on contrôle bien mieux ces facteurs qu'en météorologie, et il est bien plus facile de reproduire la plupart des études et dosages.

    Une fiabilité à 90% est excellente, mieux qu'un 5/5 météorologique. Les 10% de non-fiabilités sont potentiellement imputables à plein de facteurs (le terrain du cobaye, son histoire au cours du test (co-infection, allergie, etc), etc). Il faut aussi retrancher l'effet placébo quand c'est possible ou nécessaire -- ce sera impératif pour évaluer l'action d'un anti-dépresseur mais d'aucune utilité dans un dépistage génétique ou une détection PCR. Dans le contexte du vaccin, on observe un léger effet placébo, qui devra donc être retranché de l'efficacité observée. Mettons qu'on a 100% de souris vaccinées qui montrent la réponse vaccinale attendue, si on a aussi 10% de réponse immunitaire dans l'échantillon ayant reçu le placébo, ça veut dire que même si le vaccin n'a pas agi pour 10% des souris, l'effet placébo a pu compenser (bon en réalité c'est un peu plus compliqué pour calculer les intervalles de confiance). Parfois il y a des personnes qui ne montrent jamais de réponse forte à un vaccin donné, quel que soit le nombre de fois où on répète l'immunisation. Ces cas sont très rares mais sur un échantillon de population suffisamment grand on en retrouve toujours. Enfin, il peut même y avoir un échantillon témoin négatif (aucune dose ni aucun placébo), ce qui permet de mieux cerner à la fois l'effet placébo durant l'expérience mais aussi la réponse par défaut en l'absence de vaccin. Enfin, une fois les analyses et le décompte des cas réalisés, on fait un peu de calculs et statistiques. Le résultat donne la fiabilité attendue pour le vaccin considéré.
    "Deviens ce que tu es", Friedrich W. Nietzsche

  4. #4
    noir_ecaille

    Re : science dur et science .."molle"

    Citation Envoyé par agitateur Voir le message
    C'est ce qui fait le charme de la discipline, ou pas selon sa sensibilité. De manière assez générale, il est clair qu'il ne faut pas faire interpréter des résultats bio vivant par un physicien ou un matheux, la conclusion sera une ineptie.
    Euh des matheux qui s'occupent de bio, heureusement qu'il y en a, sinon nous n'aurions pas d'outil pour nos calculs et évaluation Quant à l'interprétation, elle est avant tout statistique.
    "Deviens ce que tu es", Friedrich W. Nietzsche

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    agitateur

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par laurent1974 Voir le message
    pour mettre un peu de contexte, au lycée j'ai toujours aimé les maths car 1+1=2 (et osef du contexte), de même en physique et bio( enfin chimie), c'est pareil , il y a des bases "indétrônables"
    J'en déduis que tu pratiques les math et la physique, voir la chimie ( encore que...c'est moins sûr...) depuis que tu as eu ton bac vers 1992.

    Imaginons une problématique de rdm.
    A la base, on peut modéliser sur une feuille de papier, l'outil math, et les théories physiques. On peut modéliser la même chose en bio sur le papier.

    Ce que tu vois de la bio en pratique, c'est une évaluation expérimentale.
    Si je mesure la rdm pratique d'un truc, je risque fort de mesurer un delta conséquent. plus ou moins selon la qualité du matériaux.....

    Un autre point, c'est que quelle que soit la discipline, quand on s'approche de la frontière de la connaissance dans un domaine précis et donc pointu, la marge d'incertitude grandit.

  7. #6
    agitateur

    Re : science dur et science .."molle"

    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    Euh des matheux qui s'occupent de bio, heureusement qu'il y en a
    J'entends, mais au niveau de l'interprétation et au niveau de la question de Laurent ( sans préjugé ni condescendance ), quelle sera l'interprétation d'un matheux pur ( pas un math "perdu" en bio ) devant 2 mises en cultures, dont une à 10^10 cell / ml et l'autre à 10^11 ? Tu vois très bien ce que je voulais dire. D'ailleurs, pour accepter un intervalle de confiance à 95%, il faut déjà être perdu pour les math "dures" et avoir sombré dans les stats

  8. #7
    JPL
    Responsable des forums

    Re : science dure et science .."molle"

    La plupart des publications sérieuses en biologie impliquent de fournir une évaluation statistique des résultats.
    Rien ne sert de penser, il faut réfléchir avant - Pierre Dac

  9. #8
    Tawahi-Kiwi
    Modérateur

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par laurent1974 Voir le message
    la biologie peut-elle vraiment devenir une science ? (dur) (vu qu'il il faut incorporer le facteur "vivant" dans l'équation")

    edit:
    mon probleme étant qu'en math ou physique c'est une équation .."simple" (enfin pas vraiment, mais c'est vrai ou faux), alors qu'en bio, c'est souvent: "ça dépend"
    C'est le cas de beaucoup de sciences naturelles avec ces deux branches principales, les sciences du vivant et les sciences de la Terre.

    Ces deux sciences reposent fondamentalement sur les sciences dures (math, physique, +chimie). A l'exception des maths, la physique et la chimie ont une certaine incertitude associee aux resultats (soit car des effets chaotiques, quantiques, etc. interviennent) soit parce que l'equation "simple" n'est valable que dans un certain champ d'application, et plus tu t'en eloignes, plus l'incertitude est grande. Donc on les qualifient souvent de sciences exactes, mais au final, seul les mathematiques sont 'exactes' (incorporant donc une precision absolue).

    Les sciences 'molles'* reposent sur ces incertitudes et sur d'autres qui viennent s'y ajouter. Du coup, cela s'accumule et alors qu'en physique des particules, un resultat necessite une incertitude de >5σ (soit une chance sur 3500000 que ce soit le hasard), dans les branches les plus dures des sciences 'molles' (la cristallographie me vient a l'esprit), on va tirer sur le 3σ (1 chance sur 3000 que ce soit une erreur), la plupart du temps, on est content avec 2σ (geochronologie par exemple), et pour les parties les moins contraintes (meteorologie, paleogeographie), si on est au dessus d'1σ (soit 1 chance sur 3 que c'est le hasard), on se contentera peut etre de cela.

    (mes exemples sont pour les sciences de la Terre, mais je suis sur qu'un equivalent existe dans les sciences du vivant).

    Tant que l'erreur sur le resultat est prise en compte, ces sciences sont tout aussi valables que physique-chimie-math, mais a ta question, est-ce que la biologie peut devenir une science dure (au sens ou tu l'entends, c'est a dire certitude = >99.9% chance que ce soit correct), probablement que non.

    *a noter que sciences 'molles' en anglais (soft science) est un terme qui s'applique plutot aux sciences sociales (psycho, politique, socio, etc.) et pas vraiment aux sciences naturelles.

    T-K
    Dernière modification par Tawahi-Kiwi ; 05/02/2021 à 03h38.
    If you open your mind too much, your brain will fall out (T.Minchin)

  10. #9
    Archi3

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par laurent1974 Voir le message
    bonjour,

    je me requestionne sur la définition de "science" avec les polémiques actuelles liés au covid et aux publi de lancet de mars dernier.
    pour mettre un peu de contexte, au lycée j'ai toujours aimé les maths car 1+1=2 (et osef du contexte), de même en physique et bio( enfin chimie), c'est pareil , il y a des bases "indétrônables" . avec l'actu lié au vaccin on touche à un "autre' domaine.

    donc ma question:
    quand on me dit 1+1=2 , ok
    quand on me dit on rejette "n" tonne de co2 par an, ok
    mais quand on me dis qu'un vaccin arnm est fiable a 90% , ....'au vu des lectures possible' , ...je suis en penser quoi ?
    une remarque qu'on peut faire en ton sens, c'est qu'indépendamment de la précision des méthodes qu'on a pour la mesurer, 'l'efficacité" peut dépendre de la population considérée (âge, sexe, génétique, maladies éventuelles pouvant toucher l'immunité), et que de toutes façons cette "valeur" n'est pas une constante fondamentale attachée au vaccin, mais le résultat de cette efficacité convoluée avec les paramètres de distribution de la population. C'est la même chose avec la "létalité" par exemple, ça dépend sur quelle population on la calcule. Donc parler de ces valeurs comme si c'était des constantes fondamentales caractérisant la maladie ou le vaccin, c'est déjà un abus de langage. On le voit bien avec les questionnements sur le fait que l'efficacité pourrait dépendre de l'âge, la seule chose qu'on a mesuré, (avec des incertitudes), c'est l'efficacité sur l'échantillon de test.

  11. #10
    Archi3

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par Tawahi-Kiwi Voir le message
    la plupart du temps, on est content avec 2σ (geochronologie par exemple), et pour les parties les moins contraintes (meteorologie, paleogeographie), si on est au dessus d'1σ (soit 1 chance sur 3 que c'est le hasard), on se contentera peut etre de cela.
    et dans certains domaines, on n'a même plus le droit de poser la question des σ En particulier tous ceux où l'expression "principe de précaution" apparait ! .
    Dernière modification par Archi3 ; 05/02/2021 à 06h06.

  12. #11
    SK69202

    Re : science dure et science .."molle"

    Sciences dures, aucun impact politique.
    Sciences molles, impact politique possible.
    Dans les villages gaulois, ils ne sont jamais tous d'accord. Jules César

  13. #12
    Deedee81
    Modérateur

    Re : science dure et science .."molle"

    Salut,

    Citation Envoyé par SK69202 Voir le message
    Sciences dures, aucun impact politique.
    Sciences molles, impact politique possible.
    Je suis sûr qu'il y a des exceptions
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  14. #13
    BrainMan

    Re : science dure et science .."molle"

    Science dure et science molle, même combat.

    En fait, lorsqu'on fait une mesure en physique et si je ne m'abuse (je ne parle pas des valeurs fournies dans les exercices de base), il est essentiel de fournir un "intervalle de confiance" (après on peut discuter du terme) de la mesure, puisqu'il y a "une" incertitude sur la valeur de la grandeur mesurée.
    Cette incertitude dépend éventuellement du matériel, de l'habilité de l'expérimentateur, de l'environnement, ou même être systémique lorsqu'on a affaire à une incertitude "à la Heisenberg".
    De la même manière, pour caractériser un phénomène, et pour réduire cette incertitude, on peut répéter les expériences et mesures pour aboutir à un résultat synthétique statistique.

  15. #14
    Archi3

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par SK69202 Voir le message
    Sciences dures, aucun impact politique.
    Sciences molles, impact politique possible.
    c'est assez normal, on constate que toutes les sciences intéressant les politiques (et par suite soulevant des controverses extra scientifiques) sont celles qui sont susceptibles de toucher les humains. C'est un peu compréhensible en fait.

    Et un humain c'est "mou" . Et malheureusement c'est ce qui provoque aussi le plus facilement différentes représentations , réactions, peurs fantasmatiques, et qui fait que ça s'écarte plus rapidement de la rigueur scientifique.

  16. #15
    Archi3

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par BrainMan Voir le message
    Science dure et science molle, même combat.

    En fait, lorsqu'on fait une mesure en physique et si je ne m'abuse (je ne parle pas des valeurs fournies dans les exercices de base), il est essentiel de fournir un "intervalle de confiance" (après on peut discuter du terme) de la mesure, puisqu'il y a "une" incertitude sur la valeur de la grandeur mesurée.
    par rapport à ma remarque ci-dessus, on remarque justement que c'est dans les parties "molles" et "politiques" qu'on oublie le plus rapidement de mentionner les barres d'erreur, et comme souvent, moins on est sur de la qualité du résultat, plus on l'affirme avec force et certitude.

  17. #16
    Deedee81
    Modérateur

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Je suis sûr qu'il y a des exceptions
    P.S. je précise que ce n'était pas une critique, au cas où (s'il y a des exceptions c'est qu'il y a une règle)

    Citation Envoyé par BrainMan Voir le message
    Science dure et science molle, même combat.

    En fait, lorsqu'on fait une mesure en physique et si je ne m'abuse (je ne parle pas des valeurs fournies dans les exercices de base), il est essentiel de fournir un "intervalle de confiance" (après on peut discuter du terme) de la mesure, puisqu'il y a "une" incertitude sur la valeur de la grandeur mesurée.
    Cette incertitude dépend éventuellement du matériel, de l'habilité de l'expérimentateur, de l'environnement, ou même être systémique lorsqu'on a affaire à une incertitude "à la Heisenberg".
    De la même manière, pour caractériser un phénomène, et pour réduire cette incertitude, on peut répéter les expériences et mesures pour aboutir à un résultat synthétique statistique.
    Je suis d'accord avec ça. Mon opinion est que la distinction "dur / mou" est une distinction assez artificielle, consensuelle et arbitraire (et floue.... ou molle ? )

    EDIT ça m'en rappelle une bonne lue dans l'Encyclopedia Universalis sur la question de savoir pourquoi il y a tant de math en physique et où l'auteur disait (constats historiques à l'appui) que lorsqu'il y avait beaucoup de math on l'apellait physique (chimie physique, bio physique, etc...).
    Dernière modification par Deedee81 ; 05/02/2021 à 10h40.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  18. #17
    Deedee81
    Modérateur

    Re : science dure et science .."molle"

    Juste au cas où : attention de ne pas trop approfondir la question "politique", n'oublions pas que c'est hors charte.
    (pas de problème jusqu'ici, mon message se veut préventif )

    Merci,
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  19. #18
    BrainMan

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par Archi3 Voir le message
    par rapport à ma remarque ci-dessus, on remarque justement que c'est dans les parties "molles" et "politiques" qu'on oublie le plus rapidement de mentionner les barres d'erreur, et comme souvent, moins on est sur de la qualité du résultat, plus on l'affirme avec force et certitude.
    Inutile de citer la politique.
    C'est dans tout raisonnement qui fait appel à des grandeurs peu précises (voir même pas précisées ) qu'on a le plus de flou.
    Heureusement qu'on n'utilise pas les unités pifométriques en physique (mais il fut un temps peut-être avant que l'on n'inventasse la physique... ) :
    http://pifometrie.indriya.org/chapitre4_1.php

  20. #19
    Archi3

    Re : science dure et science .."molle"

    En réalité la physique repose sur des lois fondamentales précises, mais dès qu'on a des systèmes un peu complexes on passe rapidement à des connaissances de type "zoologiques" , par exemple en astrophysique ou en météorologie.

  21. #20
    BrainMan

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par Archi3 Voir le message
    En réalité la physique repose sur des lois fondamentales précises, mais dès qu'on a des systèmes un peu complexes on passe rapidement à des connaissances de type "zoologiques" , par exemple en astrophysique ou en météorologie.
    Oui c'est un peu comme ça que je le vois aussi.
    De manière presque tautologique, lorsque les lois ne sont pas fondamentales, elles sont composée d'autres lois (on l'espère en tous cas).
    Maintenant, il y a peut-être tout un débat à avoir sur la notion de "loi fondamentale", car plus on va vers l'infiniment petit et plus le hasard entre en jeu (il n'est pas gommé par l'aspect macroscopique des choses).


    A noter que "presque", un peu, probablement, très probablement etc, sont aussi des éléments faisant partie d'un raisonnement, simplement indicatif (perso j'essaie de bien employer ces qualificatifs) mais ça peut suffire pour que le raisonnement se rapproche raisonnablement de ce qu'on aurait si on pouvait tout bien quantifier.

  22. #21
    Deedee81
    Modérateur

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par BrainMan Voir le message
    Maintenant, il y a peut-être tout un débat à avoir sur la notion de "loi fondamentale"
    Cette remarque est très pertinente. Par exemple, en physique les lois fondamentales validées sont celles relatives aux interactions fondamentales et à la théorie quantique des champs. Pourtant, impossible de calculer les propriétés d'un atome avec ça (un peu l'hydrogène mais c'est déjà pas facile, les états liés sont toujours compliqués en TQC). Pourtant en utilisant Schrödinger ou Dirac et tout ça, les calculs sur les atomes se font très bien et il serait très bizarre de qualifier ça de "science molle".

    Peut-être devrait-on dire :
    - toute science/théorie basée sur un "petit" nombre de lois "simples" et mathématisables peut être qualifié de science dure
    - et le reste est mou (et comme le dit Archi3 on est alors là dans les systèmes complexes)

    Mais l'astrophysique et la météorologie, qui sont cités : c'est vraiment classé dans les sciences molles ???
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  23. #22
    BrainMan

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    Mais l'astrophysique et la météorologie, qui sont cités : c'est vraiment classé dans les sciences molles ???
    Pour la météorologie (du moins en ce qui concerne les simulations, parce-ce que le nom qu'on donne à un type de nuage c'est quand même assez arbitraire), même si on peut être d'accord pour dire qu'elle est basée sur des lois simples, il me semble que ce qui pourrait en faire une science molle c'est la limitation des mesures.
    Relativement au phénomène complet, c'est très incomplet (et plus on serait complet, et plus on donnerait la météo en retard, un peu comme sur les chaines d'info qui vous donnent la météo de l'après-midi à 16h ou le soir qui vous indiquent le temps qu'il a fait dans la journée .)

  24. #23
    Deedee81
    Modérateur

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par BrainMan Voir le message
    Pour la météorologie (du moins en ce qui concerne les simulations, parce-ce que le nom qu'on donne à un type de nuage c'est quand même assez arbitraire), même si on peut être d'accord pour dire qu'elle est basée sur des lois simples, il me semble que ce qui pourrait en faire une science molle c'est la limitation des mesures.
    Relativement au phénomène complet, c'est très incomplet (et plus on serait complet, et plus on donnerait la météo en retard, un peu comme sur les chaines d'info qui vous donnent la météo de l'après-midi à 16h ou le soir qui vous indiquent le temps qu'il a fait dans la journée .)
    Je suis d'accord avec ça. Mais c'est juste que science molle est une appellation assez arbitraire et consensuelle (même si on essaie de lui donner un sens ici). Et j'ignore si la météorologie est classée dedans.

    Wikitionaire dit : "Science qui n’est pas objectivement quantifiable avec exactitude."
    Ouais, mais que veut dire "exact" car à ce train là la précision absolue ça n'existe pas.
    Et j'ai vu (en cherchant avec google) que plusieurs se posent la question sans pouvoir trancher (pour la météorologie).

    Et je me demande même : est-ce que cela a un sens de chercher à classer la météorologie dans les sciences molles ou dures ou est-ce juste un outrage au bonnes moeurs des mouches destinées à en parler pour le plaisir ?
    (je me pose la question, je ne veux pas dire que j'ai la réponse : quel est réellement l'intérêt de parler de sciences molles, dures, mollet, sur le plat etc... ?????)
    Dernière modification par Deedee81 ; 05/02/2021 à 12h38.
    "Il ne suffit pas d'être persécuté pour être Galilée, encore faut-il avoir raison." (Gould)

  25. #24
    noir_ecaille

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par Archi3 Voir le message
    par rapport à ma remarque ci-dessus, on remarque justement que c'est dans les parties "molles" et "politiques" qu'on oublie le plus rapidement de mentionner les barres d'erreur, et comme souvent, moins on est sur de la qualité du résultat, plus on l'affirme avec force et certitude.
    Aucunement, car c'est risquer des faux (que ce soit faux positif ou faux négatif). Typiquement pour ça qu'on ne vend pas à une femme deux tests de grossesse du même lot, ou qu'on conseille généralement de recommencer si le test est effectué très/trop tôt par rapport à ce qui a été mesuré de ces intervalles d'erreur et de la fiabilité attendue du résultat en fonction de tous ces paramètres contrôlables.

    Que certains les omettent (ou pas) est un tout autre débat qui n'a pas forcément sa place sur le présent fil.
    Dernière modification par noir_ecaille ; 05/02/2021 à 16h07.
    "Deviens ce que tu es", Friedrich W. Nietzsche

  26. #25
    noir_ecaille

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par Archi3 Voir le message
    En réalité la physique repose sur des lois fondamentales précises, mais dès qu'on a des systèmes un peu complexes on passe rapidement à des connaissances de type "zoologiques" , par exemple en astrophysique ou en météorologie.
    Un atome est déjà un système complexe. Faut-il qualifier la physique nucléaire de connaissance de type "zoologique" ? Je pense notamment au bestiaire des particules détectées en collisionneurs.
    "Deviens ce que tu es", Friedrich W. Nietzsche

  27. #26
    noir_ecaille

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par BrainMan Voir le message
    De manière presque tautologique, lorsque les lois ne sont pas fondamentales, elles sont composée d'autres lois (on l'espère en tous cas).
    Pour moi c'est une affirmation erronée.

    Ce qui qualifie un système complexe, c'est justement que les lois simples/fondamentales sont insuffisantes à expliquer ledit système, peu importe comment on les contortionne dans tous les sens pour tenter d'y parvenir.

    Le cas typique me venant à l'esprit étant le phénomène vivant : rien dans les lois même et surtout les plus fondamentales de la physique ne peut exlpiquer ce qu'on observe (que ce soit le résultat (grande variété, distribution, etc), le comment (fonctionnement, apparition, etc), ou faire des prévisions).

    Plus généralement, à quel moment les lois fondamentales sont utilisées dans l'explication d'un système complexe ? Si on prend l'atome voire la molécule, comment s'expliquent les propriétés du mercure (métal liquide à température ambiante) ou même celle de la molécule H2O (qui détient la palme niveau cumul de particularismes par rapport aux molécules comparables) à partir ou avec les lois fondamentales ? Sincère question : est-ce possible de le faire ou est-ce une illusion (non pas difficile/infaisable, mais parce que ce sont des propriétés émergentes) ?
    "Deviens ce que tu es", Friedrich W. Nietzsche

  28. #27
    BrainMan

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    Pour moi c'est une affirmation erronée.
    Vous avez le droit de penser autrement, pas d'affirmer qu'il s'agit d'une erreur.
    Ce qui est sûr en tous cas, c'est que votre position philosophique va à contre-sens du rasoir d'Ockham.

  29. #28
    BrainMan

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par Deedee81 Voir le message
    (je me pose la question, je ne veux pas dire que j'ai la réponse : quel est réellement l'intérêt de parler de sciences molles, dures, mollet, sur le plat etc... ?????)
    Moi j'ai déjà répondu.
    Sciences dures, sciences molles, même combat.

    Mais sinon, je pense que ça donne l'occasion de comparer les activités scientifiques entre-elles et les points de vues qu'on peut avoir sur ces activités.

  30. #29
    noir_ecaille

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par BrainMan Voir le message
    Vous avez le droit de penser autrement, pas d'affirmer qu'il s'agit d'une erreur.
    Ce qui est sûr en tous cas, c'est que votre position philosophique va à contre-sens du rasoir d'Ockham.
    Rien de philosophique, que du pragmatisme.

    Expliquez-moi le fonctionnment du Vivant à l'aide des lois physiques fondamentales, et en vertu du rasoir d'Ockham, faites en sorte d'optimiser votre explication

    Mais si vous échouez, c'est qu'on ne peut pas faire l'économie de fonctionnement avec des lois et proriétés émergentes, toujours en vertu du rasoir d'Ockham, au passage
    "Deviens ce que tu es", Friedrich W. Nietzsche

  31. #30
    BrainMan

    Re : science dure et science .."molle"

    Citation Envoyé par noir_ecaille Voir le message
    Rien de philosophique, que du pragmatisme.

    Expliquez-moi le fonctionnment du Vivant à l'aide des lois physiques fondamentales, et en vertu du rasoir d'Ockham, faites en sorte d'optimiser votre explication

    Mais si vous échouez, c'est qu'on ne peut pas faire l'économie de fonctionnement avec des lois et proriétés émergentes, toujours en vertu du rasoir d'Ockham,vu au passage
    Personnellement en tous cas, je connais mon point de vue.
    Je suis réductionniste, et même plus précisément, réductionniste physicaliste.

    Il serait d'ailleurs intéressant de connaitre, quel est le point de vue dominant des scientifiques dans les différentes activités.

    Citation Envoyé par Wikipedia
    Le physicalisme constitue une version extrême et paradigmatique de réductionnisme hétérogène car il considère que tous les niveaux de la réalité sont réductibles, en dernière instance, à son niveau le plus fondamental qui est celui de la physique. Cette forme de réductionnisme est intimement liée à une conception ontologique et non pas simplement méthodologique ou épistémologique de l'unité de la science. Les objets apparemment divers dont s'occupent les différentes sciences empiriques relèveraient ultimement d'une ontologie unitaire et la microphysique serait le dépositaire de cette ontologie.

    Dans un manifeste classique du réductionnisme physicaliste, Oppenheim et Putnam 2 proposent une classification hiérarchique à six niveaux des objets scientifiques avec : les groupes sociaux, les organismes multicellulaires, les cellules, les molécules, les atomes, et, enfin, les particules élémentaires. L'étude de chaque niveau relève normalement d'une discipline particulière, avec ses lois et ses objets propres, ce qui correspond à la conception positiviste de la hiérarchie des sciences 3. Le réductionnisme, à l'inverse, refuse la spécialisation des disciplines associée à cette hiérarchie et défend un programme de réductions qui, à terme, doit conduire à l'unification des sciences au sein de la physique. Dans un premier temps, le programme réductionniste consiste à dériver les lois qui gouvernent un niveau de celles qui gouvernent le niveau immédiatement inférieur et, d'autre part, à identifier les types d'objets décrits à ces deux niveaux différents. Le but du programme réductionniste est alors de montrer que la totalité de la science peut être dérivée des lois qui gouvernent la science fondamentale – la physique subatomique – ainsi que des lois de correspondance qui énoncent les identités entre les objets d'un certain niveau et les structures physiques fondamentales.

    Le réductionnisme est une position qui se veut conforme au principe du rasoir d'Ockham. La démarche de réduction interthéorique doit toujours aller dans le sens d'une diminution du nombre d'entités postulées pour constituer une ontologie minimale. Les aspects de la réalité qui ne peuvent être remplacés terme à terme par des entités plus fondamentales sont alors exclus de cette ontologie.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9ductionnisme

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