Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé
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Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé



  1. #1
    chaverondier

    Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé


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    Certains physiciens interprètent les effets quantiques time-symmetric comme des effets rétrocausaux, i.e. la modification d'évènements présents sous l'action d'évènements futurs. Y aurait-il violation du principe de causalité ? Pour étudier l'interprétation dite rétrocausale [1] "Can a future choice affect a past measurement's outcome?" prenons l'exemple classique de l'expérience dite du choix retardé.

    Commençons par la traditionnelle expérience des fentes de Young


    L'expérience des fentes de Young

    Un faisceau de photons cohérents (i.e. de mêmes longueurs d'onde) est envoyé sur les 2 fentes d'une classique expérience d'interférence par fentes de Young. Les cas 1/ et 2/ sont envisageables :
    • Cas 1/ : un détecteur permet de savoir par quelle fente passent les photons. Les photons passent alors par une fente ou par l'autre.
      .
    • Cas 2/ : aucun moyen de détection ne permet de savoir par quelle fente les photons sont passés. Les photons passent alors "en cachette" par les 2 fentes à la fois.

    Les photons sont ensuite projetés sur un écran. Leur interaction avec cet écran se traduit par des impacts ponctuels sur cet écran :
    • Dans le cas 1/, la répartition des impacts ne présente pas de franges d’interférences. Les photons se comportent comme des particules ponctuelles traversant une fente ou l’autre.
      .
    • Dans le cas 2/, les impacts forment une figure d'interférence. Les impacts des photons sur l'écran se regroupent en franges brillantes, là où l'onde quantique associée à un photon interfère constructivement avec elle-même (même quand un seul photon à la fois impacte l'écran) séparées par des franges sombres où l’interférence est destructive.
    C'est la dualité onde/particule. Le résultat d'une mesure quantique n’est pas propriété intrinsèque du système observé, mais propriété de l'interaction entre système observé et appareil de mesure. Le caractère ondulatoire ou particulaire observé n'est pas propre aux photons. Il dépend de ce que nous décidons d'observer. On dit, de la mesure quantique, qu'elle présente un caractère contextuel.


    Expérience du choix retardé et rétrocausalité (2)

    Les surprises ne sont pas terminées. On peut configurer un système d'observation des photons tel que le choix d'observer la fente par laquelle sont passés ces photons ou, au contraire, l'absence d'une telle observation, soit décidé après que les photons aient impacté l'écran. Là, oh surprise !! La présence où l'absence de franges d'interférence se manifeste avant que ce choix n’ait été fait. Une interprétation parfois proposée est celle selon laquelle une action ultérieure à l'observation des franges d'interférence pourrait induire la présence ou l’absence de ces franges d’interférence. L'acceptation ou le refus de cette interprétation rétrocausale présente un caractère assez subtil.


    Déroulement de l'expérience du choix retardé

    Nom : Capture d'écran 2024-08-17 141649.jpg
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    L'expérience du choix retardé fonctionne ainsi. Derrière les 2 fentes, un Crystal BBO (Barium Boron Crystal) "découpe" les photons incidents en 2 photons EPR corrélés dits photons jumeaux :
    • Un photon, dit photon signal, est envoyé sur un écran,
      .
    • Son jumeau, dit photon témoin (ou photon partenaire), permet de savoir, bien plus tard, par quelle fente le photon signal est passé.

    On a alors 2 possibilités A/ et B/, toutes 2 ultérieures à la projection des photons signaux sur l'écran :
    • La possibilité A/ consiste à observer par quelle fente est passé le photon témoin (détecteurs 1 et 2). Comme le photon témoin est passé par la même fente que son jumeau, le détecteur fournit une information sur la fente par laquelle est passé le photon signal. A cause de la connaissance de la fente par laquelle ces photons témoins sont passés, les photons signaux correspondants impactent l'écran sans former de franges d'interférences.
      .
    • La possibilité B/ consiste à effacer l'information sur la fente par laquelle sont passés les photons témoin. Cet effacement est obtenu par une "gomme quantique". Le "gommage" consiste à envoyer les photons témoins sur des lames, dites lames séparatrices, renvoyant ces photons sur un même détecteur quelle que soit la fente par laquelle ils sont passés.

    De façon très choquante, le choix A/ ou B/, réalisé bien après que les photons signaux aient impacté l'écran, donne la même configuration des impacts que si ce choix avait été réalisé avant que les photons signaux n'aient impacté l'écran.


    L'interprétation rétrocausale de l'expérience du choix retardé est une erreur ?
    The Delayed Choice Quantum Eraser, Debunked, Sabine Hossenfelder

    Selon cette vidéo, l'interprétation rétrocausale de l'expérience du choix retardé est fausse. Qu'en est-il ?

    Dans cette vidéo, Sabine rappelle que si, sur l'écran recevant les photons signaux, on rassemble les figures d'interférence associées aux photons partenaires provenant séparément des détecteurs D3 et D4 situés derrière la gomme quantique, les 2 figures d'interférence ne forment plus qu'une seule figure sans franges d'interférences.

    Pourtant, ultérieurement, quand on dispose de l'information permettant de trier les photons signaux partenaires des photons témoins détectés en D3 par exemple, on peut faire apparaître sur l'écran les franges d'interférence associées à ce détecteur. Alors ? Pourquoi ne peut-on pas détecter ces franges d'interférence dès que ces photons ont atteint l'écran ?


    Qu'est-ce qui "protège" le principe de causalité dans l'expérience du choix retardé ?

    Affirmer, sans complément d'explication, que l'effet "rétrocausal" de la gomme quantique n'existe pas est trompeur. Quand les photons signaux atteignent l’écran, l'observateur ne sait pas quels photons partenaires vont impacter D3 et quels photons partenaires vont impacter D4. Il ne peut donc pas (pas encore) faire ce tri parce qu'il ne dispose pas (pas encore) de cette information. L'observateur peut cependant identifier sur l’écran les figures d'interférence créées par l’action rétrocausale de la gomme quantique...

    ...mais seulement une fois que les détecteurs D3 et D4 ont laissé des traces qui lui soient accessibles, c'est à dire lorsque ces évènements de détection se situent dans son passé.

    L’absence d'information sur les détections en D3 et D4 empêche l'observateur macroscopique de se servir de l’effet "rétrocausal" de la gomme quantique pour faire apparaître les franges d’interférence induites par l’action ultérieure de cette gomme. Ces détections sont cachées dans son futur.

    C’est notre manque d'information sur les effets futurs qui brise la symétrie (CP)T. Notre information est T-asymétrique. Elle est là l'origine des propriétés T-asymétriques si familières du temps et sa flèche (cf. Forget time, C. Rovelli) qualifiées d'illusoires* par les physiciens réalistes au prétexte qu'elles ne sont pas objectives (effectivement, elles ne le sont pas).

    *Pour nous, physiciens croyants, cette séparation entre passé, présent et avenir ne garde que la valeur d'une illusion, si tenace soit-elle. Einstein, dans une lettre de condoléance adressée à la famille de son ami Michel Besso mort en 1955 (3 mois avant lui).


    Finalement, que peut-on dire des traces du passé et quel rôle y joue la grille de lecture de l'observacteur macroscopique ?

    Le passé laisse des traces accessibles et intersubjectivement décodables par l'observateur macroscopique, mais le futur n’en laisse pas. En fait :
    • les traces du passé,
    • la classification des évènements en évènements futurs et évènements passés,
    • le principe de causalité,
    • l'écoulement irréversible du temps (3) et, plus généralement,
    • les grandeurs et lois de la physique que nous attribuons à (notre interaction avec) l'univers, grâce aux informations extraites des traces du passé,
    sont une conséquence de notre grille de lecture thermodynamique statistique, une caractéristique des êtres vivants (4). En particulier, c'est de notre ignorance des évènements futurs et de notre accès à des traces des évènements passés qu’émerge le principe de causalité.

    Nous sommes observacteurs de l’univers et lui attribuons lois, propriétés et flèche du temps issus de notre grille de lecture et non simples marionnettes de lois fondamentales déterministes et objectives.

    Si nous n'étions pas myopes, nous serions aveugles

    Cf. The arrow of time issue, an overview, Avril 2024 pour (beaucoup) plus de détails.

    (1) Can a future choice affect a past measurement's outcome?, Juin 2015
    Y. Aharonov, E. Cohen, A.C. Elitzur

    (2) Experimental realization of Wheeler's delayed-choice GedankenExperiment, Octobre 2006
    V. Jacques, E. Wu, F. Grosshans, F. Treussart, P. Grangier, A. Aspect, J.F. Roch

    (3) Le temps macroscopique, R. Balian, Colloques de la Société Française de Physique :
    Interrogations Fondamentales. Première Rencontre : le Temps et sa Flèche décembre 1993.

    (4) Incomplete descriptions and relevant entropies, R. Balian, Juillet 1999.

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  2. #2
    ArchoZaure

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Moi j'ai jamais rien compris à la physique quantique (du coup j'ai tout bon puisque Feynman disait que si on avait tout compris c'est qu'on n'avait rien compris ).
    • La physique quantique excède la compréhension et la logique humaine
    Là, je vous partage un truc qui m'a été lancé il y a peu. C'est le genre de phrase bien vide que pas mal de fumistes aiment proclamer, ça donne l'impression à la fois d'être cultivé (je sais que je ne sais rien…) et d'être humble. Et on doit cela en partie au prix Nobel de physique Richard Feynman qui affirmait lui-même un truc du genre: «Quiconque croit comprendre la mécanique quantique n'a en fait rien compris à la mécanique quantique

    Je puis vous dire que, depuis Feynman, la physique quantique a bien avancé, surtout dans sa forme et son expression mathématique. Je vous assure que les experts d'aujourd'hui la comprennent très bien, même s'ils ne savent pas toujours comment l'interpréter. (L'interprétation repose souvent sur notre intuition, qui est mise en défaut dans le cas quantique.)
    Dans tous les cas, la physique quantique est une création humaine, qui certes excède souvent de manière spectaculaire notre intuition, fondée sur l'expérience étroite d'un monde mésoscopique, mais qui en aucun cas n'excède notre logique. Au contraire, il n'y a qu'avec notre logique (mathématique) qu'on arrive à la comprendre, et à la construire!
    https://www.slate.fr/story/209711/id...ries-mecanique

    Bon ok d'accord on a tout compris, c'est TTC.

    Blague à part, comment voulez-vous qu'il existe un futur préétabli lorsque vous faites l'hypothèse qu'il existe un hasard irréductible ?

    Si le cours des évènements est déterminé, ok, mais si le cours des évènements est sujet à variation du fait d'un hasard irréductible, comment UN SEUL futur pourrait-il exister à priori ?
    C'est à postériori des événements aléatoires, donc de manière indéterminé, que LE futur pourrait exister.

    Donc il faut cerner le problème.
    On a 1, 2 , n futurs ?
    L'indéterminisme est celle de la mesure, ouais mais bon la mesure c'est comme une interaction donc c'est pareil ou pas, dont tout est déterminé mais c'est juste le pauvre physicien qui peut pas savoir, enfin bref, faut élaguer et arriver à donner une réponse claire et nette à ces questions simples sans faux fuyants (ce que je n'ai jamais vu mais je garde espoir qu'un ultime génie, à défaut de celui que je vois dans la glace chaque matin , me fournisse la réponse).
    Dernière modification par ArchoZaure ; 17/08/2024 à 19h15.

  3. #3
    oualos

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    il y a aussi la troublante expérience de Wheeler
    https://www.futura-sciences.com/scie...-espace-10413/
    Je crois que pour certains l'intrication s'explique par le fait que la désintégration produit aussi (ou surtout?) une relation entre particule et anti-particule qui perdure dans le temps.
    Il y a aussi l'intrication temporelle des photons mais je ne suis pas assez calé pour en parler

    Citation Envoyé par Archozaure
    du coup j'ai tout bon puisque Feynman disait que si on avait tout compris c'est qu'on n'avait rien compris
    Heisenberg a quasiment dit la même chose: que ceux qui prétendaient avoir compris la MQ étaient soit des fous soit des idiots
    Dernière modification par oualos ; 17/08/2024 à 19h18.

  4. #4
    chaverondier

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Citation Envoyé par oualos Voir le message
    il y a aussi la troublante expérience de Wheeler
    Si l'expérience du choix retardé de Wheeler vous intéresse, je vous suggère de lire le post auquel vous répondez. Ce post traite :
    • de la réalisation expérimentale de l'expérience de Wheeler (1),
    • de l'explication de cette expérience via la vidéo de Sabine Hossenfelder (2),
    • puis de son interprétation : Qu'est-ce qui "protège" le principe de causalité dans l'expérience du choix retardé ? (3)

    Il se conclue par l'explication de l'origine de la flèche du temps et ses propriétés T-asymétrique qui nous sont si familières (4):
    • les traces du passé (et l'absence de traces et souvenirs du futur),
    • la classification des évènements en évènements futurs et évènements passés,
    • le principe de causalité,
    • l'écoulement irréversible du temps (5)(6)(7) et, plus généralement,
    • les grandeurs et lois de la physique que nous attribuons à (notre interaction avec) l'univers, grâce aux informations extraites des traces du passé,
    sont une conséquence de notre grille de lecture thermodynamique statistique (8), une caractéristique des êtres vivants. En particulier, c'est de notre ignorance des évènements futurs et de notre accès à des traces des évènements passés qu’émerge le principe de causalité.


    Si nous n'étions pas myopes, nous serions aveugles


    (1) Experimental realization of Wheeler's delayed-choice GedankenExperiment, Octobre 2006
    V. Jacques, E. Wu, F. Grosshans, F. Treussart, P. Grangier, A. Aspect, J.F. Roch

    (2) The Delayed Choice Quantum Eraser, Debunked, Sabine Hossenfelder

    (3) A savoir, quelle est la raison empêchant l'observateur macroscopique de se servir de la gomme quantique pour modifier le présent en utilisant l'effet rétrocausal de cette gomme ? En fait, ce respect du principe de causalité provient de l'incomplétude de l'information de l'observateur macroscopique, plus spécifiquement de son ignorance des évènements futurs (les résultats de mesure des détecteurs D3 et D4). C'est une conséquence de sa grille de lecture thermodynamique statistique.

    (4) Forget time, C. Rovelli
    The time of our experience is associated with a number of peculiar features that make it a very special physical variable. Intuitively (and imprecisely) speaking, time “flows”, we can never “go back in time”, we remember the past but not the future, and so on. Where do all these very peculiar features of the time variable come from?

    I think that these features are not mechanical. Rather they emerge at the thermodynamical level. More precisely, these are all features that emerge when we give an approximate statistical description of a system with a large number of degrees of freedom. We represent our incomplete knowledge and assumptions in terms of a statistical state ρ
    (5) Le temps macroscopique, R. Balian, Colloques de la Société Française de Physique :
    Interrogations Fondamentales. Première Rencontre : le Temps et sa Flèche décembre 1993.

    (6) The arrow of time issue, an overview, B. Chaverondier, Avril 2024

    (7) Conférence sur la flèche du temps, B. Chaverondier, Juin 2024

    (8) Incomplete descriptions and relevant entropies, R. Balian, Juillet 1999.

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    oualos

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Merci pour le recopié-recollé de votre article -du moins en partie- mais l'article de Futura précise que l'expérience de Wheeler a été faite dans l'espace sur de longues distances avec un faisceau laser.
    Et il a le mérite d'être objectif sans interprétation, voir la note N°2

    P.S. La théorie de l'onde-pilote citée dans cet article a été quasiment abandonnée
    Dernière modification par oualos ; 18/08/2024 à 09h29.

  7. #6
    oualos

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    La note N°1 précise que cette expérience a été faite sur des distances de 3500km ce que ne précise pas votre post, mais il est très clair par ailleurs merci

  8. #7
    chaverondier

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Citation Envoyé par ArchoZaure Voir le message
    Moi j'ai jamais rien compris à la physique quantique.
    Le point délicat c'est le conflit entre :
    • d'une part les évolutions quantiques : elles sont unitaires donc déterministes et réversibles, phénomène de décohérence inclus (1)(2)
    • d'autre part la mesure quantique, c'est à dire la réduction du paquet d'onde.
    Cette difficulté avait été soulevée en 1935 par E. Schrödinger avec son fameux chat de Schrödinger mort-vivant (3), puis par l'expérience de pensée de Wigner (4) désormais "réalisée" (évidemment pas avec des observateurs macroscopiques) (5)

    La mesure quantique viole l'unitarité des évolutions en étant :
    • irréversible : la mesure quantique est terminée lorsqu'elle a donné lieu à un enregistrement irréversible d'information (une trace du passé donc)
    • indéterministe : le résultat de mesure ne peut être prédit que statistiquement si l'état quantique avant la mesure n'est pas un état propre de l'observable.
    En fait, sans que ça suffise à régler complètement le problème (mais ça supprime pas mal de paradoxes) indéterminisme et irréversibilité ne peuvent exister sans nos limitations d'accès à l'information d'observateur macroscopique. Sans la grille de lecture thermodynamique statistique de l'observateur macroscopique, il n'y a ni indéterminisme, ni irréversibilité...
    ...mais du coup, si on souhaite éjecter l'observateur de la physique par nostalgie pour la physique réaliste, objective, déterministe et réversible de la fin du 19ème siècle, il n'y a pas non plus de traces du passé. Et donc, il n'y a pas d'écoulement irréversible du temps, pas de principe de causalité et, plus généralement, pas d'information permettant d'affecter à (notre interaction avec) l'univers les propriétés et les lois que nous lui attribuons.

    Certains physiciens considèrent que le problème de la mesure quantique est réglé par l'interprétation des mondes multiples en attribuant à l'état quantique un caractère objectif... ...Mais du coup, il n'y a plus ni indéterminisme, ni irréversibilité... ...et ça se paye par une séparation en une multitudes de mondes parallèles coexistant avec le nôtre sans qu'aucune observation ne permette de révéler leur très spéculative existence.

    Pour moi, cette interprétation (ou encore celle de la mécanique quantique bohmienne) relève d'une l'illusion héritée de la vision réaliste, objective, déterministe et réversible d'une physique caractérisée par des lois et propriétés qui ne devraient rien à la grille de lecture de l'observateur, la vision qui prévalait à la fin du 19ème siècle.

    Le problème de la mesure n'est toutefois pas réglé par la seule prise en compte du rôle de la grille de lecture de l'observateur. Le problème de la mesure quantique continue à faire couler de l'encre. En effet, l'émergence d'un résultat de mesure unique aux yeux ébahis de l'observateur (le problème dit de definite outcome (6)(7)) reste objet de débat.

    A titre d'exemple, à mon sens, le problème de "définite outcome", n'est pas résolu par le modèle de la mesure quantique proposé par Balian contrairement à son affirmation (8). La raison m'en avait été signalée par un des intervenants sur futura (gillesh38 il me semble, un astrophysicien qui n'est plus inscrit sur futura).

    (1) Environment as a Witness: Selective Proliferation of Information and Emergence of Objectivity in a Quantum Universe, Phys. Rev. A 72, 042113 (2005)
    H. Ollivier, D. Poulin, Wojciech H. Zurek

    (2) Experimental demonstration of decoherence suppression via quantum measurement reversal
    Optics Express, Vol. 19, Issue 17, pp. 16309-16316 (2011)
    Jong-Chan Lee, Youn-Chang Jeong, Yong-Su Kim, Yoon-Ho Kim

    (3) Oscillation de Rabi à la frontière classique-quantique et génération de chats de Schrödinger, Thèse de Doctorat d'Alexia Auffèves Garnier, au LKB
    Il s'agit de la réalisation et de l'observation de "chatons de Schrödinger" via des expériences d'électrodynamique quantique en cavité microonde supraconductrice au LKB, dirigé par Serge Haroche (prix Nobel 2012). Ces expériences démontrent qu'un état superposé de 2 états classiques (2 états de phase en l'occurrence) est observable au niveau mésoscopique. En fait, à ce jour, rien ne semble indiquer l'existence d'une coupure dans la chaîne infinie de von Neumann...

    ...autre que l'intervention d'un phénomène irréversible d'enregistrement d'information, une irréversibilité indissociable d'une création d'entropie. Le rôle de l'observateur macroscopique se manifeste via la notion seulement intersubjective (et non objective) d'entropie dite pertinente (et non, comme cela avait été envisagé par von Neumann puis par Wigner, via la conscience d'un observateur).

    (4) Paradoxe de Wigner. Un même état quantique peut être :
    • un état quantique projeté sur l'un des états propres de l'observable mesurée pour l'ami de Wigner
    • et par contre, pour Wigner, situé à l'extérieur du labo de son ami, l'état du système observé et de l'ami de Wigner peut être l'état superposé précédant l'obtention d'un résultat de mesure par réduction du paquet d'onde.

    La mesure quantique et l'état quantique sont définitivement la "propriété" d'un observateur comme défendu par C. Fuchs (cf. A Private View of Quantum Reality).

    C'est le contraire de l'interprétation réaliste de l'état quantique proposée par M.F. Pusey, J. Barrett et T. Rudolph, On the reality of the quantum state. Cette interprétation réaliste de l'état quantique est obtenue (selon moi) en surinterprétant le résultat de leur expérience par ailleurs très intéressante. Elle prouve, en effet, que 2 états physiques distincts ne peuvent partager le même état quantique... ...mais elle ne prouve pas que 2 états physiques distincts ont nécessairement 2 états quantiques distincts. Et pour cause, il manque le 2ème vecteur d'état du formalisme à 2 vecteurs d'état pour compléter l'information sur l'état quantique par ce 2ème vecteur d'état, inaccessible à l'observateur, évoluant en cachette du futur vers le présent (Elle est là la variable cachée dont Einstein avait deviné l'existence).

    (5) Experimental test of local observer-independence
    Science Advances 20 Sep 2019: Vol. 5, no. 9, eaaw983
    M. Proietti, A. Pickston, F. Graffitti, P. Barrow, D. Kundys, C. Branciard, M. Ringbauer, A. Fedrizzi

    (6) Decoherence, the measurement problem, and interpretations of quantum mechanics
    M. Schlosshauer, Rev.Mod.Phys.76:1267-1305,2004,
    V Concluding remarks: within the standard interpretation of quantum mechanics, decoherence cannot solve the problem of definite outcomes in quantum measurement: We are still left with a multitude of (albeit individually well-localized quasi-classical) components of the wave function, and we need to supplement or otherwise to interpret this situation in order to explain why and how single outcomes are perceived.
    (7) Decoherence and definite outcomes,
    Klaus Colanero, Università degli Studi di Firenze, Aracne, 2019, ISBN: 978-8825521207
    Chapter 6, conclusion: it has been discussed how a scheme could be formulated to try to account for the appearance of definite outcomes, by appealing only to the interaction with the many degrees of freedom of the environment and the unitary Schrödinger evolution (Chapter 5). Following the argument by Bassi and Ghirardi [74] it is proved that such a scheme cannot work and that some non-linear modification of the quantum dynamics is necessary for a physical collapse theory.
    (8) Understanding quantum measurement from the solution of dynamical models
    Phys. Rep. 525 (2013) 1-166, A.E. Allahverdyana, R. Balian, T.M. Nieuwenhuizend

    Ce que le modèle de Balian réalise, en fait, c'est la modélisation très soignée d'une dynamique de décohérence annulant les termes croisés de l'opérateur densité du système observé (dans la base Hilbertienne de l'observable mesurée). Cette dynamique conduit à un état mixte et non à un état quantique pur. Un peu emballé par la modélisation objective de la mesure quantique par Balian et par la grande confiance que j'avais dans ses travaux j'avais, au départ, interprété ma difficulté à voir où été réglé le problème de la "definite outcome" comme une erreur de compréhension de ma part. Le modèle d'une mesure quantique objective (indépendante de l'observateur) par Balian m'intéressait car elle ouvrait une voie de recherche à la transmission d'information à vitesse supraluminique par mesure d'états EPR corrélés en violation du no-communication theorem...
    ...une possibilité à laquelle je ne crois plus. cf. Effet EPR, non localité, positivisme et réalisme

    Citation Envoyé par ArchoZaure Voir le message
    Comment voulez-vous qu'il existe un futur préétabli lorsque vous faites l'hypothèse qu'il existe un hasard irréductible ?
    Pour être plus précis sur ce point, l'irréductibilité de l'indéterminisme est due au fait qu'une mesure quantique est un enregistrement irréversible d'information. Tant qu'il n'y a pas fuite irréversible d'information hors de portée de l'observateur (création d'entropie dite pertinente par perte d'information dites non pertinentes (9)) il n'y a pas création d'une trace du passé, cad un état macroscopique présentant un caractère (au moins méta)stable, résistant aux agressions de l'environnement et à des lectures successives. Il n'y donc a pas création d'un résultat de mesure intersubjectivement lisible, existant en un sens intersubjectif indissociable de l'approche scientifique.

    La notion de futur préétabli demande (outre le choix arbitraire d'un référentiel d'observation qui n'est pas mon sujet ici) l'existence de toutes les propriétés nécessaires pour le caractériser complètement. Cet ensemble complet d'informations caractérisant le présent ne peut pas exister en raison même du recours à des traces du passé pour extraire cette information.

    L'existence de ces traces requière la myopie de l'observateur macroscopique. La notion de futur préétabli est donc du ressort d'une métaphysique réaliste attribuant à l'état présent de l'univers un ensemble complet d'informations objectives (indépendant de notre grille de lecture) qui n'existe pas. Il est rejeté dans le domaine métaphysique car les propriétés observées à un instant donné sont nécessairement, par la nature même de la notion d'informations/propriétés intersubjectives, insuffisantes pour caractériser complètement le présent (et donc le futur).

    (9) Incomplete descriptions and relevant entropies, 1999
    R. Balian, Am. J. Phys. 67, 1078–1090 (1999)

    Citation Envoyé par ArchoZaure Voir le message
    L'indéterminisme est celle de la mesure, mais la mesure est une interaction donc c'est pareil ou pas ?
    La mesure d'une observable A, c'est une interaction gérée par un Hamiltonien d'interaction Hint = δ(t)Ap entre un système observé et un appareil de mesure. L'Hamiltonien Hint contient une observable p conjuguée avec l'observable q (dite pointer observable) enregistrant le résultat de la mesure. L'état de la "pointer observable" q étant connue avec précision avant et après mesure, son observable conjuguée p, partie prenante de l'Hamiltonien d'interaction Hint modélisant la mesure d'une observable A, ne peut pas être connue avec précision (cf. les inégalités de Heisenberg entre observables conjuguées).
    Mieux sera connu l'Hamiltonien Hint, gérant l'évolution quantique lors de la mesure quantique, et moins bien sera connu le résultat de la mesure donné par l'observable q. Ce point est bien expliqué dans "Each instant of time a new universe" (10). C'est là l'origine de l'indéterminisme du résultat de mesure quantique.

    (10) Each Instant of Time a New Universe.
    § Discussion: p is the canonical momentum conjugate to the position q of the pointer. Since the initial state of the pointer is well defined, say |q = 0〉, the momentum of the pointer, p, has a large uncertainty ∆p = ∞. In its turn, since p enters the interaction Hamiltonian, it means that as far as the system is concerned, its Hamiltonian is uncertain during the measurement.

  9. #8
    chaverondier

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Correction d'une coquille
    Citation Envoyé par chaverondier Voir le message
    2 états physiques distincts ne peuvent partager le même état quantique
    Ben non, désolé. C'est précisément l'inverse. Ce que je voulais (et aurais du) écrire c'est :

    L'obtention de 2 états quantiques distincts ne peut pas résulter de la mesure quantique de 2 systèmes dans un même état physique initial.

    Par contre, 2 état physiques distincts du point de vue de leur 2ème vecteur d'état (le 2ème vecteur d'état, caché, évoluant à l'insu de l'observateur du futur vers le présent, dans le cadre de la formalisation time-symmetric à 2 vecteurs d'état) peuvent parfaitement partager le même état quantique au sens du formalisme quantique standard à un seul vecteur d'état.

    Comme le fait remaquer E.T. Jaynes (cf. Clearing up mysteries, §Confrontation or reconciliation) l'état quantique du formalisme quantique standard à un seul vecteur d'état est complet (épistémologiquement) comme le défendait Bohr, mais incomplet (ontologiquement ) comme le défendait Einstein.

    Dans le formalisme quantique standard à un seul vecteur d'état, l'état quantique n'est pas la propriété d'un système individuel. C'est l'information caractérisant un ensemble de systèmes présélectionnés dans les mêmes conditions du point de vue de la grille de lecture des observateurs macroscopiques.

  10. #9
    sunyata

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Nous sommes observacteurs de l’univers et lui attribuons lois, propriétés et flèche du temps issus de notre grille de lecture et non simples marionnettes de lois fondamentales déterministes et objectives.
    Si nous pouvons prendre de décisions en fonction de concepts synthétiques qui font sens à notre échelle d'observation (schémas causaux, lois, etc..), c'est que ces concepts sont opératifs et ne dépendent pas des niveaux d'organisation sous-jacents, et donc cela signifie que nous disposons d'une certaine liberté d'action.
    Ce niveau d'organisation qu'est le notre, connait donc une certaine liberté mais aussi sa contre partie l'entropie qui détermine un passé et un futur, une flèche du temps.

    Si nous n'étions pas myopes, nous serions aveugles
    En effet c'est notre capacité à ignorer les détails "micro" qui nous permet d'agir librement à notre échelle, en fonction de critères qui ne sont pas codés dans les lois physiques.
    Dernière modification par sunyata ; 20/08/2024 à 09h01.

  11. #10
    ThM55

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Je me souviens que Poincaré (1) faisait remarquer que l'irréversibilité de tout ce qui nous entoure conditionne totalement notre capacité à agir et en fin de compte à exister. Par exemple si nous pouvons marcher, c'est grâce au fait que l'énergie mécanique que nous déployons se dégrade rapidement dans des frottements. Sans cela cette énergie nous ferait rebondir élastiquement sur le sol et rendrait toutes nos actions complètement chaotiques et incontrôlables. Et cela concerne absolument tout ce que nous faisons à tous les niveaux, et dans tout notre être. Sans le second principe de la thermodynamique, nous n'existerions pas.

    Concernant l'expérience avec la recombinaison des photons, je trouve que Sabine est très lucide, je suis à 100% d'accord avec elle.

    (1) à trouver quelque part dans un de ses textes de philosophie des sciences, désolé mais je ne les connais pas par coeur.

  12. #11
    chaverondier

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Citation Envoyé par ThM55 Voir le message
    Concernant l'expérience avec la recombinaison des photons, je trouve que Sabine est très lucide, je suis à 100% d'accord avec elle.
    Merci de votre réponse. A mon sens, je n'ai (presque) pas contredit ses remarques. Je les ai complétées pour signaler ce qui protège (en fait crée) le principe de causalité.

    Je détaille :
    • Oui, après détection des "photons partenaires" en D3 et D4 ET séparation des impacts des photons signaux sur l'écran :
      • les impacts des photons signaux dont les partenaires ont été détectés par D3 forment une 1ère figure d'interférence F1
      • les impacts des photons signaux dont les partenaires ont été détectés par D4 forment une 2ème figure d'interférence F2 distincte de la 1ère.
    • Oui, après recombinaison des franges d'interférence F1 et F2, la figure F1+F2 ne présente pas de franges d'interférence (1)
    Heureusement ! Si les franges F2 et F1 se superposaient, alors ces franges, créées avant leur cause grâce à l'action de la gomme quantique, seraient observables avant leur cause. Dans ce cas, le principe de causalité serait violé car l'observacteur disposerait ainsi de traces du futur.


    Jusque là rien à dire...
    ...Toutefois, à un moment dans sa vidéo, la formulation de Sabine donne à penser que la gomme quantique n'aurait pas d'effet.
    Or la gomme quantique provoque bien un effet : la création de 2 groupes distincts de franges d'interférence F1 et F2.

    Si, maintenant, l'action d'effacement de l'information which way par la gomme quantique et les détections en D3 et D4 sont désormais réalisées avant la projection des photons signaux sur l'écran, alors l'observacteur peut se servir de l'effet de la gomme quantique pour créer, par exemple, les franges F1. Il lui suffit de ne laisser passer et impacter l'écran que les photons signaux partenaires des photons détectés en D3.

    Du coup, d'où vient l'asymétrie temporelle ? On vient de le signaler : L'observacteur ne peut pas se servir de l'action "rétrocausale" (2) de la gomme quantique car il n'a pas d'information sur les détections en D3 et D4. Le futur ne laisse pas de traces qui lui soient accessibles et décodables (3). Il ne peut donc pas se servir de cette "cause future" (2).

    Notre grille de lecture d'observacteur macroscopique crée de l'information en créant des traces du passé et pas de traces du futur (3).
    Le principe de causalité est une conséquence de notre grille de lecture (4).


    (1) Dans sa vidéo sur l'expérience du choix retardé "The Delayed Choice Quantum Eraser, Debunked", Sabine insiste, à juste titre, sur ce point crucial.

    (2) Désignation impropre. Une cause n'est pas une notion objective. C'est une corrélation plus une information accessible à l'observacteur lui permettant de se servir de cette corrélation. Je ne justifie pas plus (pour l'instant) cette interprétation pour rester succinct

    (3) Un futur animal, par exemple, "laisse des traces" : les atomes qui le forme(ro)nt par exemple...
    ...mais ces traces là ne nous sont pas accessibles. Certains de ces atomes ne sont peut-être même pas encore tombés sur la planète. Et si ces traces nous étaient accessibles, elles ne seraient pas décodables. On ne pourrait pas savoir, à partir d'un "tas d'atomes en désorde", qu'ils vont former plus tard un animal.

    (4) En quelque sorte, comme signalé par Maccone, "quand" une évolution "remonte le cours de notre temps macroscopique", elle efface toute trace observable de son passage.

  13. #12
    stefjm

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Citation Envoyé par ThM55 Voir le message
    Je me souviens que Poincaré (1) faisait remarquer que l'irréversibilité de tout ce qui nous entoure conditionne totalement notre capacité à agir et en fin de compte à exister. Par exemple si nous pouvons marcher, c'est grâce au fait que l'énergie mécanique que nous déployons se dégrade rapidement dans des frottements. Sans cela cette énergie nous ferait rebondir élastiquement sur le sol et rendrait toutes nos actions complètement chaotiques et incontrôlables. Et cela concerne absolument tout ce que nous faisons à tous les niveaux, et dans tout notre être. Sans le second principe de la thermodynamique, nous n'existerions pas.
    En commande de procédé, au niveau local, le régulateur peut injecter ou retirer de l'énergie au système contrôlé.
    Dans le cas de systèmes linéaires, la stabilité est obtenue si tous les pôles sont à partie réelle négative.
    Ces pôles à partie réelle négative ne sont pas forcément du frottement, mais simplement de la conversion d'énergie d'une forme dans une autre.
    Moi ignare et moi pas comprendre langage avec «hasard», «réalité» et «existe».

  14. #13
    chaverondier

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Citation Envoyé par stefjm Voir le message
    Ces pôles à partie réelle négative ne sont pas forcément du frottement, mais simplement de la conversion d'énergie d'une forme dans une autre.
    Le frottement est aussi de la conversion d'énergie d'une forme dans une autre, mais bon, avec notre myopie et nos gros doigts maladroits d'observateurs macroscopiques, la nouvelle forme est moins complètement exploitable vis à vis d'usages mécaniques.

  15. #14
    ThM55

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    C'est vrai mais les techniques de contrôle avec leurs études de stabilité sont certainement plus fines et optimisées que la plupart de nos actions quotidiennes.

  16. #15
    stefjm

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Un système mécanique isolé ne peut être qu'un superbe oscillateur (en gros ce que disait Poincaré).

    Deux pôles imaginaires purs, réponse sinus.

    Avec un asservissement, on peut obtenir le terme qui correspond à du frottement ou bien à de l'ajout ou retrait d'énergie.

    Deux pôles à partie réelle négative, réponse en sinus amorti.

    Je n'ai jamais trouvé de source qui parle à la fois de régulation et d'entropie. Mais j'ai peut-être mal cherché.
    Moi ignare et moi pas comprendre langage avec «hasard», «réalité» et «existe».

  17. #16
    chaverondier

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Citation Envoyé par stefjm Voir le message
    Avec un asservissement, on peut obtenir le terme qui correspond à du frottement ou bien à de l'ajout ou retrait d'énergie.


    Je n'ai jamais trouvé de source qui parle à la fois de régulation et d'entropie
    Un frottement est aussi un retrait d'énergie. L'énergie enlevée par le frottement n'est toutefois pas perdue, elle s'échappe sous forme thermique.

    Un retrait d'énergie d'un système (pour la refiler à un autre) n'est toutefois pas nécessairement associé à une (non négligeable) création d'entropie si l'opération de retrait (de transfert en fait) est (à peu près) isentropique.

    Quel que soit le mode d'enlèvement d'énergie à un oscillateur, si on lui enlève de l'énergie il est normal que son oscillation s'amortisse (que le mode d'enlèvement d'énergie s'accompagne ou non de création d'entropie).

  18. #17
    ThM55

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Citation Envoyé par stefjm Voir le message
    Un système mécanique isolé ne peut être qu'un superbe oscillateur (en gros ce que disait Poincaré).

    Deux pôles imaginaires purs, réponse sinus.

    Avec un asservissement, on peut obtenir le terme qui correspond à du frottement ou bien à de l'ajout ou retrait d'énergie.

    Deux pôles à partie réelle négative, réponse en sinus amorti.

    Je n'ai jamais trouvé de source qui parle à la fois de régulation et d'entropie. Mais j'ai peut-être mal cherché.


    Il faudrait peut-être se replonger dans les grands classiques (Wiener, ...)? Je n'ai pas trop le temps pour relire tout ça.

    Mais dès qu'on met une résistance dans un circuit on dissipe de l'énergie en chaleur, c'est vite fait, c'est un expédient. Je suppose qu'avec des composants actifs on devrait pouvoir amortir en stockant l'énergie ailleurs ? Au moins en partie? Le pdf suivant est assez connu et a l'ambition de dépasser le strict domaine de l'ingénieur, puisqu'il donne des exemples en biologie, en théorie du traffic, etc: https://www.cds.caltech.edu/~murray/...te_28Sep12.pdf

    Pourtant il ne semble pas non plus parler de ces questions qui sont, il est vrai, un peu philosophiques.
    Dernière modification par ThM55 ; 01/09/2024 à 21h56.

  19. #18
    mtheory

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    comme je peux l'incruster ...
    “I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman

  20. #19
    GBo

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Lire aussi:
    http://www.physique-quantique.wikibi...ix_retarde.php

    On pourrait alors véritablement parler de «rétroaction en provenance du futur». Mais tel n'est pas le cas. Certaines interprétation hâtives et sensationnalistes laissent penser cela, mais on voit clairement que ce n'est pas aussi simple.

    En effet, force est de constater que la figure en I contient une information indécryptable qui dépend de quelque chose qui se passe dans le futur. Mais elle ne peut être décryptée qu'avec des informations «classiques» (sur cette chose) qui ne peuvent être connues, au plus tôt, que dans un délai qui annule le bénéfice de la rétroaction temporelle (par exemple, dans le cas de l'interrogation d'un physicien à 100 années-lumière, on ne connaîtrait la réponse à la question que - au mieux - 100 ans plus tard).
    Non sans avoir revu l'expérience des élèves de Grangier expliquée par A. Aspect:
    https://www.youtube.com/watch?v=_kGqkxQo-Tw&t=3640s

  21. #20
    stefjm

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Citation Envoyé par ThM55 Voir le message
    Il faudrait peut-être se replonger dans les grands classiques (Wiener, ...)? Je n'ai pas trop le temps pour relire tout ça.

    Mais dès qu'on met une résistance dans un circuit on dissipe de l'énergie en chaleur, c'est vite fait, c'est un expédient. Je suppose qu'avec des composants actifs on devrait pouvoir amortir en stockant l'énergie ailleurs ? Au moins en partie? Le pdf suivant est assez connu et a l'ambition de dépasser le strict domaine de l'ingénieur, puisqu'il donne des exemples en biologie, en théorie du traffic, etc: https://www.cds.caltech.edu/~murray/...te_28Sep12.pdf

    Pourtant il ne semble pas non plus parler de ces questions qui sont, il est vrai, un peu philosophiques.
    Effectivement, aucune référence à l'entropie.

    Il y aurait certainement de quoi faire car la boucle fermée change le comportement énergétique.
    Un intégrateur en boucle ouverte conserve l'énergie qu'on met dans le système (un pôle en 0, système astable).
    Le rebouclage fait qu'on retire cette énergie (un pôle en -1) et stabilise le système.
    Moi ignare et moi pas comprendre langage avec «hasard», «réalité» et «existe».

  22. #21
    chaverondier

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Citation Envoyé par mtheory Voir le message
    comme je peux l'incruster ...
    C'est précisément cette vidéo qui est l'objet, de ma part, d'une réponse détaillée (elle comprend un complément d'information important à une remarque de Sabine avec laquelle je suis en désaccord).

  23. #22
    chaverondier

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Citation Envoyé par GBo Voir le message
    On pourrait alors véritablement parler de «rétroaction en provenance du futur». Mais tel n'est pas le cas. Certaines interprétation hâtives et sensationnalistes laissent penser cela, mais on voit clairement que ce n'est pas aussi simple.
    Ce n'est effectivement pas aussi simple et pas nécessairement lié à des considérations sensasionalistes, mais à une interprétation réaliste (à mon avis dépassée bien qu'encore défendue par certains) au lieu d'une interprétation positiviste de l'état quantique, de la mesure quantique et de la physique en général (une physique positiviste reconnaissant le rôle de l'observacteur macroscopique selon l'approche de Bohr, Born, Heisenberg, Gell-Mann, Balian, Bitbol, etc, etc, par opposition à des points de vue réalistes tels que ceux d'Einstein, Schrödinger, Bohm, Bell, Goldstein etc, etc).

    L'effet "rétrocausal" de la gomme quantique, ou encore l'effet "rétrocausal" de l'action de mesures quantiques fortes sur des mesures faibles (1) antérieures (2) respecte cependant le principe de causalité dès lors que l'on accepte de considérer l'observateur et ses limitations d'accès à l'information comme faisant intégralement partie de la physique. En l'occurence, le principe de causalité résulte du fait que les évènements futurs ne laissent pas de traces qui nous soient accessibles et décryptables. C'est ce manque d'information qui nous empêche de nous servir des effets "rétrocausaux".

    force est de constater que la figure en I contient une information indécryptable qui dépend de quelque chose qui se passe dans le futur. Mais elle ne peut être décryptée qu'avec des informations «classiques» (sur cette chose) qui ne peuvent être connues, au plus tôt, que dans un délai qui annule le bénéfice de la rétroaction temporelle
    C'est du manque d'information de l'observateur macroscopique (3) que résulte la classification des évènements en évènements passés et évènements futurs, le principe de causalité, l'écoulement irréversible du temps (4) et toutes les manifestations T-asymétriques violant la symétrie CPT (5).

    L'interprétation rétrocausale des effets time-symmetric par les Aharonov, Vaidman, Tollaksen... et les physiciens appartenant à leur école de pensée, découle d'une interprétation réaliste de la physique. A titre d'exemple, reprenant la formulation du critère de réalité proposée par Einstein dans son article EPR de 1935 (6), Vaidman, interprète les résultats de mesure faible comme des "élements de réalité" (6). En effet, connaissant les états pré et post sélectionnés, les résultats de mesure faible peuvent être « post-dictés avec certitude sans perturber en aucune façon le système ».

    Dès le moment où l'on décide d'éjecter l'observateur et sa grille de lecture thermodynamique statistique de la physique, argant de son caractère seulement intersubjectif, l'écoulement irreversible du temps devient, en accord avec le point de vue réaliste d'Einstien, une "illusion persistante". La distinction entre évènements passés et évènements futurs, le principe de causalité et toutes les asymétries temporelles violant la symétrie CPT disparaissent comme jugées indignes d'appartenair à la physique en raison de leur caractère seulement intersubjectif (8) (9).

    (1) Introduction to Weak Measurements and Weak Values,
    B. Tamir & E. Cohen, Quanta 2013; 2: 7–17

    (2) A time symmetric formulation of quantum physics Y. Aharonov, S. Popescu, J. Tollaksen
    This article was originally published in Physics Today, volume 63, issue 11, in 2010. DOI: 10.1063/1.3518209CopyrightAmerican Institute of PhysicsThis article is available at Chapman University Digital Commons: http://digitalcommons.chapman.edu/scs_articles/280

    (3) Incomplete descriptions and relevant entropies. R. Balian, 1999
    Submitted to: Am. J. Phys

    (4) Le temps macroscopique R. Balian
    Colloques de la Société Française de Physique
    : le Temps et sa Flèche ; Paris, France ; 1993-12-08

    (5) Time-Reversal Violation Is Not the "Arrow of Time" S. Carrol
    Time’s Arrow and Eddington’s Challenge H. Price, Séminaire Poincaré XV Le Temps (2010) 115 – 140
    The thermodynamic arrow isn’t just a T- asymmetry, it is a PCT-asymmetry as well.
    (6) Can quantum-mechanical description of physical reality be considered complete? A. Einstein, B. Podolsky, N. Rosen, Physical Review 41, 777 (May 1935)

    (7) Weak-Measurement Elements of Reality
    L. Vaidman, Found Phys 26, 895–906 (1996). https://doi.org/10.1007/BF02148832

    (8) Forget time, C. Rovelli
    2009, 'First Community Prize' of the FQXi 'The Nature of Time' Essay Contest
    The time of our experience is associated with a number of peculiar features that make it a very special physical variable. Intuitively (and imprecisely) speaking, time “flows”, we can never “go back in time”, we remember the past but not the future, and so on. Where do all these very peculiar features of the time variable come from?
    I think that these features are not mechanical. Rather they emerge at the thermodynamical level. More precisely, these are all features that emerge when we give an approximate statistical description of a system with a large number of degrees of freedom
    (9) C'est même pire que ça en fait. La négation du rôle de l'observacteur, le souhait d'une physique qui serait objective au lieu d'une physique seulement intersubjective, nie implictement la pertinence des informations que nous extrayons des traces du passé (notamment les résultats de mesure). En effet, ces traces sont la conséquence de notre grille intersubjective de lecture d'observateur macroscopique. Or ces informations sont à la base des lois et propriétés que nous attribuons à l'univers. Si, tenté par une nostalgie pour la physique objective et déterministe du 19ème siècle on s'efforce de bouter l'observateur hors de la physique...
    ...on fait disparaître la physique. C'est ce que nous ont appris la physique statistique et l'indéterminisme quantique.
    Dernière modification par chaverondier ; 02/09/2024 à 13h33.

  24. #23
    oualos

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    La distinction entre évènements passés et évènements futurs, le principe de causalité et toutes les asymétries temporelles violant la symétrie CPT disparaissent comme jugées indignes d'appartenir à la physique en raison de leur caractère seulement intersubjectif
    .....;
    Si, tenté par une nostalgie pour la physique objective et déterministe du 19ème siècle on s'efforce de bouter l'observateur hors de la physique...
    ...on fait disparaître la physique. C'est ce que nous ont appris la physique statistique et l'indéterminisme quantique.
    L'idéalisme kantien avec le dualisme sujet-objet est une philosophie newtonienne ou disons qui se sert des découvertes de Newton pour élaborer un système très structuré dont les termes d'objectivation ou de réification font partie.
    Mais le plus ennuyeux dans l'histoire serait que le terme d'intersubjectivité provenant lui aussi de Kant, on essaie d'expliquer la physique quantique via l'intersubjectivité comme je l'ai lui dans des ouvrages ou articles.
    Bernard d'Espagnat se sert de ce terme et je crois même que c'est lui qui l'a introduit...

    Impossible de se débarrasser de cet idéalisme-là car il structure complètement notre compréhension voire même notre appréhension du monde à la base.
    Disons que cette "structure" commence à se mettre en place dès que le nourrisson commence à parler et qu'on lui explique le monde en répondant à ses questions de type "qu'est-ce" ou "pourquoi".
    Et si cette structure ne se met pas en place convenablement et rapidement, cela veut dire probablement (?) qu'on est schizophrène ou atteint d'une maladie neurologique grave.
    Ou que le nourrisson subit une retard important dans son développement et qui risquera fort de retentir plus tard dans sa vie d'adulte
    Dernière modification par oualos ; 02/09/2024 à 19h25.

  25. #24
    mtheory

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Citation Envoyé par chaverondier Voir le message
    C'est précisément cette vidéo qui est l'objet, de ma part, d'une réponse détaillée (elle comprend un complément d'information important à une remarque de Sabine avec laquelle je suis en désaccord).
    oui, c'est pour ça que je l'ai fait
    “I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman

  26. #25
    Amanuensis

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Bonjour,

    Je ne pense pas bien comprendre tout ce qui est discuté dans ce fil, mais j'aimerais bien. J'ai quelques questions de clarification ou de confirmation, certaines sur l'expérience de Scully, d'autres sur le débat soulevé par B. Chaverondier.

    Sur l'expérience, pour confirmation : (Je prends comme référence le dessin dans https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3...x_retard%C3%A9)

    Est-il correct que si on supprime tous les dispositifs liées à la détection des "photons témoins" (soit les trois lames D, E, F et les quatre détecteurs derrière), aucune "frange d'interférence" n'apparaît sur l'écran I ? (Et pareil si les résultats donnés par les détecteurs ne sont pas pris en compte.)

    (Autrement dit, ces franges sont exhibées seulement en triant les impacts selon lequel des détecteurs J, K, H ou G a réagi ?)

    Pourquoi compare-t-on cela à l'expérience de Young, alors que dans cette dernière les franges s'exhibent d'elles-mêmes?
    Dernière modification par Amanuensis ; 03/09/2024 à 11h19.
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  27. #26
    GBo

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Bonjour Amanuesis,
    Si tu ne la connais pas, pour moi la façon la plus économique de connaitre (je n'ai pas dit comprendre) les résultats étonnants de l'expérience du choix retardé imaginé par Wheeler a été d'écouter la description par Alain Aspect de l'expérience réalisée à l'ENS de Cachan / Institut d'optique. Ce qui est appréciable, c'est que c'est justement l'expérience la plus dépouillée qui soit (principe d'Ockham), on peut la compliquer à l'envie comme dans le premier post, mais on s'éloigne alors du but, à mon humble avis (de simple amateur de physique).
    https://www.youtube.com/watch?v=_kGqkxQo-Tw&t=3340s
    Dernière modification par GBo ; 04/09/2024 à 09h34.

  28. #27
    GBo

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Le papier correspondant à cette expérience est d'ailleurs référencée dans le premier post, j'ai failli médire
    https://arxiv.org/pdf/quant-ph/0610241
    Nom : Cachan.jpg
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  29. #28
    Amanuensis

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Citation Envoyé par GBo Voir le message
    Si tu ne la connais pas, pour moi la façon la plus économique de connaitre (je n'ai pas dit comprendre) les résultats étonnants
    Je la "connais". Ce que je cherche à comprendre ne sont pas les résultats (qui sont pour moi des faits, concept auquel s'appliquent des verbes comme 'admettre', 'accepter", mais pas 'comprendre'), mais de manière tout ce qu'il y a plus terre à terre, 'bas de gamme', les détails du dispositif expérimental, si possible avec une terminologie qui n'anticipe pas d'interprétation des résultats.

    Complication supplémentaire: il y a plusieurs dispositifs expérimentaux différents...

    La physique pour moi c'est 1) la paillasse, 2) les modèles prédictifs, 3) (éventuellement) les interprétations.

    ===

    Le dispositif expérimental présenté #27 ne m'apparaît pas, à première vue, "l'expérience la plus dépouillée qui soit"...
    Pour toute question, il y a une réponse simple, évidente, et fausse.

  30. #29
    GBo

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Citation Envoyé par Amanuensis Voir le message
    Je la "connais". Ce que je cherche à comprendre ne sont pas les résultats (qui sont pour moi des faits, concept auquel s'appliquent des verbes comme 'admettre', 'accepter", mais pas 'comprendre'), mais de manière tout ce qu'il y a plus terre à terre, 'bas de gamme', les détails du dispositif expérimental, si possible avec une terminologie qui n'anticipe pas d'interprétation des résultats.

    Complication supplémentaire: il y a plusieurs dispositifs expérimentaux différents...

    La physique pour moi c'est 1) la paillasse, 2) les modèles prédictifs, 3) (éventuellement) les interprétations.

    ===

    Le dispositif expérimental présenté #27 ne m'apparaît pas, à première vue, "l'expérience la plus dépouillée qui soit"...
    On est tout à fait sur la même ligne de pensée "experiment first". L'expérience de Cachan / IO est simple conceptuellement (j'aurais du préciser) dans la mesure ou contrairement à celle mise en avant par chaverondier, elle ne fait pas du tout appel à des paires intriquées. Forcément il y a quand même quelques subtilités d'opticien pour que ce soit réalisable, à droite en haut de la manip par exemple on ne va pas insérer/retirer le miroir semi-réfléchissant mécaniquement, on n'a pas le temps. C'est bien expliqué dans la conférence (en tout cas ça m'a suffit pour comprendre ce qui est fait, vu qu'Aspect introduit les choses progressivement en bon pédagogue qu'il est, en plus du physicien bien connu).
    Dernière modification par GBo ; 04/09/2024 à 10h41.

  31. #30
    GBo

    Re : Flèche du temps, rétrocausalité et expérience du choix retardé

    Pour préciser encore, quand je disais résultats "étonnants", je voulais dire étonnant pour le bon sens, mais bien sûr l'expérience ne contredit pas la théorie (les équations de la méca Q).
    Dernière modification par GBo ; 04/09/2024 à 10h47.

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