Agriculture bio - analyse critique - Page 52
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Agriculture bio - analyse critique



  1. #1531
    poloassalili

    Re : Agriculture bio - analyse critique


    ------

    PS: Et cela doit s'accompagner d'espace "naturels gérés" autour voire au coeur des exploitations afin d'augmenter la biomasse totale produite et être réservoir des prédateurs naturels aux ravageurs communs. que ce soit des broussailles, bosquets et mares afin d'avoir le spectre le plus large possible de réservoirs.

    -----

  2. #1532
    invite75ba2a77

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Bonjour,

    je vous remercie pour votre réponse. Si vous pouvez m’obtenir des références comportant des résultats quantifiés en agroforesterie je suis preneur. Lors de mes recherches sur l'association de cultures fruitières et maraîchères il est apparu que les fruitiers consommaient beaucoup de main d'oeuvre lors des 3 premières années. C'est ce qui nous a décidé d'axer la production sur le riz et le maraîchage en contre saison car le projet inclut 1800 postes fixes en production (charges salariales). Evidemment sur le long terme c'est certainement payant, malheureusement les impératifs de retour sur investissement (3 ans) induisent des choix qui ne sont pas forcément les meilleurs dans l'absolu.

    Je vous souhaite une belle journée.

  3. #1533
    Mickey-l.ange

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Bonjour,

    J'ai découvert cette discussion récemment, mais j'avoue que les bras m'en tombent, j'ai les jambes coupées et le souffle court à l'idée de devoir lires les 102 pages.

    Je poserais plutôt une question naïve.

    Les agriculteurs bio prétendent pouvoir se passer d'engrais minéraux (remplacés par des engrais organiques "à l'ancienne" davantage biodégradables), de fongicides, insecticides, herbicides... (sauf peut-être du côté des fruits en monoculture).
    S'il est donc possible de se passer de pesticides, pourquoi les agriculteurs conventionnels n'ont-ils pas l'idée de s'en passer eux-aussi ? Question de rotation/monoculture ?

    Par exemple, il me semble avoir lu quelque chose sur l'interdiction du round-up/glyphosate.
    Bonne ou mauvaise nouvelle ?
    Peut-on s'en passer ? Sinon, par quoi le remplacer ?
    Pourquoi tout est-il simple, à en entendre les partisans du bio, et pourquoi les agriculteurs conventionnels ne suivent-ils pas cette apparente simplicité ?
    Seulement une question de manipulation par les vendeurs de phytosanitaires ?

  4. #1534
    invite1e81a97b

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Bonsoir Mickey,

    Les agriculteurs bio ne prétendent pas pouvoir se passer d'engrais minéraux, mais d'engrais de synthèse ce qui est différent (ils ne font que se conformer a leur cahier des charges, il y en a plusieurs différents selon les labels et les pays) , car les plantes ont toujours besoin de NPK.
    Ces sources de NPK sont alors composts, fumiers, fientes, guano, sang séché, farine d'os ou de cornes, farines animales, farines de plumes , et différentes roches naturelles broyées : phosphates naturels, patenkali, lithothame qui sont moins concentrées, donc coût de transport élevé, et moins solubles (voir insoluble selon le pH du sol) que les engrais de synthèse.

    Idem pour les fongicides, insecticides, herbicides. Le produits de synthèse sont interdits, seuls certains produits naturels ou jugés naturels sont autorisés, ex : purin de prêle interdit, acide pélargonique autorisé. Naturel ne veut pas dire sans danger pour l'homme ou la nature : la nicotine est un insectide non sélectif et un poison violent pour l'homme, roténone, sulfate de cuivre toxique pour les sols, etc...
    Donc les agri bio utilisent des produits moins efficaces ou s'en passent et font des rotations plus longues entre chaque culture, mélanges variétaux pour diminuer les sensibilités aux maladies, désherbages mécaniques, etc. Ils tolèrent donc plus les mauvaises herbes dans leurs champs et certaines pertes provoquées par insectes et maladies, car le rendement moindre des cultures est compensé par un prix de vente plus élevé et des charges d'intrants plus faibles.

    Résumé de la règlementation bio : http://www.fnab.org/index.php/nos-ac...io-bref-resume

    Tout cela se fait au détriment des rendements qui sont réduits d'un tiers jusqu’au deux tiers pour certaines cultures, surtout dans les zones intensives qui ont des rendements très élevés en conventionnel. Certaines cultures sont quasi impossible en bio (ex: le colza).

    Non, rien n'est simple en agriculture et encore moins en bio ! Des agri bios qui ont plus de trente ans de pratique découvrent de nouvelles choses chaque année, et tout cet apprentissage est a renouveler chaque année avec une météo, variétés, pression insectes et maladies, législation, demande du marché qui changent constamment.
    Et tout cela n'est pas applicable a la région d’à coté, qui a un terroir et micro-climat différent.

    Mais bien sur, le journaliste bobo qui veut faire son joli reportage tv il ne va pas aller chez l'agri qui dit "le bio, c'est compliqué c'est technique, il faut 10 ans avant de maitriser a peu prés."
    Il va aller chez le gars qui dit : "Venez chez moi, le bio c'est simple, je sème, je récolte, les mauvaises herbes je les laisse pousser !"

    Pour répondre a la question "Pourquoi les agriculteurs conventionnels ne suivent-ils pas cette apparente simplicité ?" , c'est parce que c'est pas aussi simple que le montrent les merdias et qu'ils vendraient leur production au prix du conventionnel tout en ayant les rendements du bio. Mais s'ils appliquaient le cahier des charge bio ils ne seraient plus conventionnels mais effectivement bio !
    Mais je crois que tu voulais plutôt dire "pourquoi tous les agris conventionnels ne se convertissent pas au bio ?"
    Déja ça implique une démarche de changement alors que leur système leur donne satisfaction, se lancer dans le vide il faut avoir un mobile fort pour le faire.
    Ensuite, les exploitations en France étant de type familial, si le jeune agri travaille en association avec ses parents, il va falloir les convaincre de changer, que ce qu'ils ont fait toute leur vie c'est de la m.., tu vois que c'est un peu chaud, même si le jeune est convaincu. Les parents ne vont pas risquer la ferme qui est a la famille depuis X générations pour une lubie du petit jeune.
    Et si les parents sont a le retraite, ça ne change pas trop cette problématique.
    Ensuite se pose la question des débouchés, le marché du bio est étroit.
    Il y a actuellement une vague de conversion au bio purement économique, a cause de la crise agricole actuelle. Les bios actuels serrent les dents et se préparent a une onde de choc dans deux ans lorsque les conversions seront effective et une masse de production bio arrivera sur le marché.
    Ensuite, si tous les agris de France se convertissaient au bio, celle-ci étant un assez gros exportateur agricole elle deviendrait importatrice (de non-bio!) et tous les produits agricole subiraient une forte hausse sur le marché mondial.
    Et je ne crois pas que ce soit une manipulation des vendeurs de phytosanitaires si le consommateur préfère mettre dans son caddy des pommes chimiques pas chères, un smartphone et des gadgets Chinois, plutôt que seulement de l'alimentation bio.

  5. #1535
    Mickey-l.ange

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Bonjour Wampyr,

    Merci pour cette réponse longue et détaillée que je viens de lire et que je vais relire attentivement.

    N'y a-t-il pas aussi un aspect un peu caricatural à opposer d'un côté l'agriculture conventionnelle et l'agriculture bio comme s'il s'agissait de deux sphères à la fois homogènes et hermétiquement closes, séparées par un abîme ?
    N'y a-t-il pas des agricultures dites "conventionnelles" ? N'y a-t-il pas des agricultures dites "bio" ?
    Et n'existe-t-il pas des agricultures mixtes évitant le cloisonnement et prenant certaines pratiques au conventionnel et d'autres au bio, formant ainsi une sorte de continuum régulier entre les deux pôles, avec des exemples comme l'agriculture raisonnée ou durable ?

    Citation Envoyé par wampyr32 Voir le message
    Résumé de la règlementation bio : http://www.fnab.org/index.php/nos-ac...io-bref-resume
    Je viens de parcourir ce texte, et je n'y ai trouvé aucune allusion à l'interdiction de l'utilisation de l'eau chlorée.
    N'est-ce pas le refus d'utiliser l'eau chlorée pour stériliser des graines qui avait provoqué une vague d'intoxications en Allemagne en 2012 ?

    Merci.
    Dernière modification par Mickey-l.ange ; 16/04/2016 à 09h18.

  6. #1536
    f6bes

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Citation Envoyé par Mickey-l.ange Voir le message
    N'y a-t-il pas aussi un aspect un peu caricatural à opposer d'un côté l'agriculture conventionnelle et l'agriculture bio comme s'il s'agissait de deux sphères à la fois homogènes et hermétiquement closes, séparées par un abîme ?
    N'y a-t-il pas des agricultures dites "conventionnelles" ? N'y a-t-il pas des agricultures dites "bio" ?
    Et n'existe-t-il pas des agricultures mixtes évitant le cloisonnement et prenant certaines pratiques au conventionnel et d'autres au bio, formant ainsi une sorte de continuum régulier entre les deux pôles, avec des exemples comme l'agriculture raisonnée ou durable ?

    .
    Bjr à toi,
    QUI caricature ?
    Il me semble qu'il y a deux formes de production différentes...sans plus. Avec des avantages et des inconvénients

    .Rien n'interdit à un agriculteur de pratiquer les DEUX formes d'agricultures. ..sur les terrains...appropriés !

    L'agriculture raisonnée et durable c'est bien , mais l'agriculuture PERMETTANT de répondre à l'ensemble de la demande...c'est
    peut etre mieux....suivant les BESOINS.
    Bon WE

  7. #1537
    ecolami

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Hello,
    103 pages d'analyses critiques depuis 2004. N'a-t-on pas fait (plusieurs fois!) le tour de la question?

  8. #1538
    invite1e81a97b

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Oui, bien sur il y a toute une palette de pratiques, de la plus intensive et gourmande en intrants chimiques jusqu'au bio quasi autarcique, mais la législation ne reconnais que ces deux types bien distincts : bio ou conv. et je pense qu'il en est de même pour les consommateurs.
    Il y a aussi des agriculteurs qui pratiquent les 2 a la fois sur leur exploitation, voir par example la chaine youtube de "Thierry agriculteur d'aujourd'hui" qui est dans le Nord et cultive des cultures industrielles : pommes de terre, carottes, oignons.
    example de la culture d'oignon bio de plein champ : https://www.youtube.com/watch?v=_dd_jX-Y3eQ

    Pour l'eau chlorée, je pense que le sujet a été abordé quelque part dans les pages précédentes...

  9. #1539
    Mickey-l.ange

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Merci Wampyr...

  10. #1540
    poloassalili

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Ce n'est pas pour rien qu'il y a eu +100 pages de débats sur le sujet... c'est très compliqué!!

    Pour moi, d'après mes connaissances et expériences on peut se passer d'engrais (chimiques ou organiques je m'en fous) à au moins 90%, et pareil pour ce qui est du "phytosanitaire" (chimique ou organique). Mais ça ne peut pas se faire du jour au lendemain, car installer un système qui tire au maximum parti de ce que le "milieu naturel" peut faire comme boulot à notre place prend du temps, et énormément de recherche et de réflexion pour aller vers l'optimisation.

    Je prends l'exemple de la disponibilité en minéraux (et en eau) pour les plantes: favoriser l'implantation d'un vaste réseau de mycélium dans une parcelle permet à celui-ci de rendre potentiellement disponible (à terme) la totalité des minéraux qui se trouvent sur cette parcelle dans les premiers 30cm au moins (y compris des éléments censés être insolubles notamment les phosphates précipités). Il est en effet une formidable extension du système racinaire des plantes et un excellent répartiteur de minéraux sur toute la parcelle: si on balance des l'engrais à un endroit de la parcelle, le mycélium est capable de l'envoyer aux plantes dans un rayon d'au moins 20m en une quinzaine de jours à peine (l'expérience a été faite en URSS avec un isotope radioactif du phosphore inséré dans une souris, tuée et posé au sol. en 10 jours tout le phosphore a été extrait et réparti sur 1000m²). De cette façon on élimine quasi d'emblée le recours aux engrais phosphatés (sauf sols particulièrement pauvres, qui n'auront pas non plus de calcium). Ne pas oublier que tout être vivant qui vit et meurt sur une parcelle est source de nutriments précieux. Favoriser leur biomasse totale est donc important pour se passer d'engrais.

    Mais pour cela on doit renoncer au travail du sol, sans quoi le (enfin les) champignon ne peut pas développer son réseau, et il faut également lui apporter de quoi se développer.
    ça tombe bien, les pailles et autres branches broyées sont une bonne source de nourriture pour lui, et elles permettent lorsqu'elles sont épandues au sol de limiter la poussée des adventices tout en enrichissant petit à petit le sol en humus, d'augmenter énormément la disponibilité en eau de la parcelle (le mycélium en rajoutant une couche dans la résistance à la sécheresse des plantes). Et comble du bonheur, elles abritent énormément de petites bêtes qui pourront lutter efficacement contre les intrus dans la culture (même si au départ elles auront un peu tendance à en favoriser certains comme les baveux et les rongeurs, le temps que les prédateurs s'installent et veillent sur leur garde manger).

    Pour limiter la venue des plantes dites "adventices", outre le paillage et le non labour du sol (qui évite de remonter des graines), on peut également pratiquer la couverture permanente du sol. ça c'est une partie déjà plus technique à mon avis. Enfin pour des agriculteurs habitués à planifier au jour près leurs interventions, y compris en fonction des prévisions météo, ça ne devrait pas être trop dur en théorie.
    Une technique utilisée avec succès par M. Fukuoka au Japon pendant plusieurs décennies (sans la moindre baisse de rendement, je précise, sans chimie, sans engrais et égal au rendement "conventionnel" MAIS avec deux récoltes par an) consiste à semer la culture suivante 3 semaines AVANT la récolte de la culture en cours. De cette façon, au moment de la récolte, les graines fraichement germées sont certes piétinées, mais prennent rapidement la place, empêchant ainsi une concurrence trop forte des plantes sauvages, et limitant le désherbage manuel.
    Bien entendu, cela demande une réflexion sur l'alternance des cultures, qui doivent pouvoir être compatible sur les dates de semis et récolte (donc très variable selon le lieu de culture et les besoins)

    Et enfin, comble de la complexité si on veut obtenir des quantités produites supérieures à tout ce qui se fait en plein champ "conventionnel", associer les cultures en optimisant l'utilisation de l'espace et de la lumière par des associations étagées (grands arbres produisant noix, chataignes ou bois -> arbres plus petits produisant des fruits -> petits fruits (framboises, groseilles...) et lianes fruitières (vigne, kiwi) qui forment des couloirs ou des haies protégeant les cultures de graines (céréales, féculents...) ou potagères (elles-même constituées d'associations permettant d'optimiser l'occupation du sol et l'utilisation de l'eau et des éléments fertilisants, ou même protection solaire)

    En conclusion, je dirai que l'avenir sera non pas à la tendance actuelle d'avoir des machines de plus en plus grosses, avec des investissements de plus en plus importants et don de plus en plus risqués, mais au contraire à une culture de plus en plus réfléchie, adaptée parcelle par parcelle, avec le moins d'investissement matériel possible, des rendements équivalents ou supérieurs mais avec 90% de moins d'intrants divers.

  11. #1541
    ecolami

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    bonjour,
    Beaucoup de suggestions judicieuses pour les cultures . Elles trouvent leur limites dans le fait que les plantes sont récoltées et que les nutriments tirés du sol sont ainsi exportés loin de la terre d'origine.

    Supprimer les phytosanitaires revient a estimer qu'ils sont inutiles. Si c'était vraiment le cas on n'en aurait jamais cherché ni vendus. Quand on est cultivateur et que l'on voit son travail ruiné par des insectes, des champignons, des virus, des mauvaises herbes on est bien content d'avoir ces produits. Nous sommes 7 milliards sur terre et cela n'a été possible QUE par l'emploi des engrais, des phytosanitaires, de la mécanisation de l'agriculture et des nouvelles techniques de conservation des aliments. La preuve la plus évidente est de constater que la population terrestre a stagné pendant des milliers d'années avant d'exploser littéralement grâce au progrés. Plus la population augmente plus les contraintes écologiques sont critiques.
    Durant des milliers d'années toutes les cultures ont été BIO parce qu'on ne savait pas faire autrement, les fruits, les légumes les céréales tout était bio. Et il n'y avait pas assez a manger, les récoltes étaient quelconques, abondantes, normales, dérisoires. La population ne pouvait pas augmenter.

  12. #1542
    invite0f213fd1

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Excellent ce sujet, bien que je ne sois pas arriver à lire les 100 pages en entier, bien sûr

    Je ne pense pas qu'il faille faire de l'agriculture bio une doctrine dogmatique. Tout concept fermé a ses limites ! Pour travailler moi même avec des agriculteurs dans le cadre de la réduction de l'utilisation des pesticides (à travers la valorisation de la ### lien supprimé entre autres choses), je vois déjà arriver les agri qui sont en bio mais ne le font que pour le logo. Pour a peu près la moitié du temps ce sont des agri qui ne veulent plus aucun label qui sont les plus progressistes (j'ai un viticulteur qui a accepté d'arracher 4% de ses pieds de vigne pour réaliser des aménagements type haies, murets, bassin de rétention, etc.) alors qu'il n'est pas estampillé en quoi que ce soit.

    Au final c'est souvent les bonnes volontés qui font la différence et non pas une méthode étudiée et valider par XX personnes.
    Dernière modification par JPL ; 09/06/2016 à 17h43.

  13. #1543
    Mickey-l.ange

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Bonjour,

    Je sais que les discussions économiques ne sont pas autorisées sur Futura, mais il me semble néanmoins que certaines allusions pourraient être inévitables.
    En effet, croisant régulièrement des personnes attachées à la mouvance bio-écolo, j'entends souvent le même discours :
    Les agriculteurs conventionnels auraient été incités à moderniser leurs exploitations en investissant des sommes importantes en les mécanisant, au prix d'un grave endettement.
    Et aujourd'hui, d'une part ils auraient transformé le paysage en regroupant leurs terrains et en faisant disparaître les haies d'autrefois, pourtant utiles ; d'autre part ils seraient donc très endettés, ce qui les contraindrait à faire du rendement en ayant recours à ces fameux intrants au détriment des sols et d'une certaine qualité des produits. Qualité que revendiqueraient les agriculteurs s'orientant vers le bio, sous la pression de consommateurs lassés des fruits et légumes sans goût et leur possible toxicité due aux intrants, ainsi les fameux perturbateurs endocriniens.
    Et cet état de fait économique conditionnerait de façon importante le développement actuel de l'agriculture.
    J'ignore ce qu'il convient de penser de telles assertions.
    Dernière modification par Mickey-l.ange ; 14/05/2016 à 11h22.

  14. #1544
    Mickey-l.ange

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Bonjour,

    Dans une discussion parallèle http://forums.futura-sciences.com/de...ml#post5697871
    a été indiqué le lien suivant :
    http://www.agriculture-environnement...iliere-bio-749
    où figure le paragraphe :
    Comme le rappelle Jean-François Briat, chercheur au CNRS, une étude menée en 1996 par le Centre de contrôle des maladies infectieuses d’Atlanta (Etats-Unis) a démontré qu’« un tiers des décès [liés à une infection par une souche pathogène d’E. coli] était dû à la consommation de produits issus de l’agriculture biologique, alors que ceux-ci ne représentent que 1% des aliments consommés aux Etats-Unis ».
    Je serais curieux de connaître ce que cela représenterait en nombre "un tiers des décès [liés à une infection par une souche pathogène d’E. coli]" et qui seraient selon l'auteur imputables à "l'agriculture biologique".

    Or une recherche sur Google avec des mots comme "Etats-Unis décès Escherichia Coli" ne m'a rien apporté.
    En revanche, dans le dossier de l'Express de cette semaine (n° 3405 du 5 au 11 octobre p. 41) consacré à "La fin des antibiotiques" je lis sous la plume de Stéphanie Benz :
    Escherichia Coli résistant cause plus de 50 000 infections par an en France et 2 000 décès.
    Là encore, une recherche sur Google ne m'a pas permis de vérifier ces chiffres.

    Mon interrogation est :
    Peut-on rapprocher ces deux paragraphes - informations ? -, en tenant compte du ratio population-US/population-française = 5, ce qui donnerait :
    - 2 000 décès par an en France => 10 000 décès par an aux USA => 3 000 décès par an aux USA imputables à l'agriculture biologique ???
    - un tiers des décès liés à une infection par une souche pathogène d’E. coli imputables à "l'agriculture biologique" aux USA => idem en France => 700 décès par an en France ???

    Il me semble que quelque chose cloche...

  15. #1545
    KATDEN

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Citation Envoyé par Mickey-l.ange Voir le message
    Or une recherche sur Google avec des mots comme "Etats-Unis décès Escherichia Coli" ne m'a rien apporté.
    en anglais ça marchera mieux : e coli death rate usa, usa e coli food poisoning

  16. #1546
    barda

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Attention quand même à ces chiffres rapportés un peu hâtivement:

    " In 1994, E. coli O157 became a nationally notifiable infection, and by 2000, reporting was mandatory in 48 states. An estimated 73,480 illnesses due to E. coli O157 infection occur each year in the United States, leading to an estimated 2,168 hospitalizations and 61 deaths annually (5), and it is an important cause of acute renal failure in children (6,7)." ( http://wwwnc.cdc.gov/eid/article/11/4/04-0739_article )

    En gros, aux USA, 73 000 infections estimées; conduisant à 2100 hospitalisations et 61 décès, soit un taux de létalité inférieur à 1/1000.

    En France cela donnerait une dizaine de décès par an...

  17. #1547
    Mickey-l.ange

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Bonjour,

    Merci pour ces précisions.
    C'est donc l'article de l'Express, avec ses 50 000 infections et 2 000 décès annuels, qui serait à côté de la question ?
    Dernière modification par Mickey-l.ange ; 11/10/2016 à 07h53.

  18. #1548
    Moinsdewatt

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    L'agriculture biologique continue de progresser en 2016
    Au total, 32.326 fermes bio composent le paysage français en 2016, soit 7,3 % des fermes françaises...


    Le bio continue de séduire. Les surfaces consacrées à l’agriculture biologique, ainsi que le rythme des conversions d’exploitations à ce type d’agriculture ont poursuivi leur progression en France en 2016, selon un bilan publié ce mardi par l’ Agence Bio.

    Les cultures certifiées bio atteignaient un peu plus de 1 million d’hectares fin 2016, en augmentation de 5 % par rapport à l’année précédente, tandis que, plus globalement, les surfaces engagées en agriculture biologique, comprenant les fermes en transition, étaient en hausse de 16 %, à 1,54 million d’hectares.

    « Cette croissance, de l’ordre de 16 % en un an, est le résultat des nombreux engagements dans l’année qui portent les surfaces en conversion au-delà de 470.000 ha », souligne l’Agence bio.

    32.326 fermes bio en 2016

    ............
    ............
    http://www.20minutes.fr/societe/2018...rogresser-2016

  19. #1549
    f6bes

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Ben y a de la constance pour faire vivre un fil de.....2004 ! (13 ans déjà !!) Ca doit etre le rec ord.
    Bonne journée

  20. #1550
    Moinsdewatt

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Tous les indicateurs du bio français passent au vert

    22/02/2017

    Le bio sera sans doute l'une des stars du Salon international de l'agriculture qui s'ouvre samedi à Paris si l'on en croit les chiffres dévoilés hier par l'Agence bio.

    La filière qui a généré 7 milliards d'euros en 2016, soit une hausse de 20 % par rapport à 2015, vient de franchir un cap et tous ses indicateurs sont au vert.

    La dynamique s'explique par une hausse de la consommation, mais aussi de l'offre, avec de plus en plus d'exploitations certifiées dans le pays : 12 % de fermes en plus par rapport à l'année précédente, soit 7,3 % des fermes françaises pour 1,54 million d'hectares bio, soit 16 % de plus en un an, ce qui représente 5,7 % du territoire agricole français.
    .................
    http://www.laprovence.com/article/pa...t-au-vert.html

  21. #1551
    ecolami

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Bonjour
    Pour quoi cette discussion s'éternise-t-elle ainsi depuis le 3 AOUT 2004 sur 104 PAGES??????????
    On a fait plusieurs fois le tour de la question, on tourne en rond..Il est temps de parler de révolutions: aprés une révolution on est revenu au point de départ....

  22. #1552
    Moinsdewatt

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    L'agriculture bio gagne du terrain presque partout en Europe

    le 26/10/2016 Le Figaro

    Selon les derniers chiffres publiés par Eurostat, l'agriculture biologique est en plein essor en Europe, où les surfaces ont augmenté de 6% à 11 millions d'hectares. Seuls la Grande-Bretagne et les Pays-Bas rechignent.
    ..................
    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2...-en-europe.php

  23. #1553
    Mickey-l.ange

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Bonjour,

    400 000 personnes en plus dans les champs, cela donnerait quoi ?

  24. #1554
    da23real

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Bonjour

    Alors désolé de relancer ce post ou tout aurait été dit mais sans avoir tout lu je pense que mon expérience personnelle peut aborder des points noirs du dossier bio

    Personnellement j'ai eu une éducation ecolo qui se limitait à aller à l'école en vélo, le reste étant moins connu à l'époque. J'étais passionné d'ordinateurs et internet mais en attendant de pouvoir travailler dans ce secteur je faisais des petits boulots agricoles. Un premier employeur nous faisait desherber avec des produits. Un suivant je faisais tout à la bêche, un sacré calvaire : trop doux c'est long, trop fort ça fait très mal si on tape un cailloux. Je lui demande s'il fait bio il me dit "non car au besoin j'utilise des produits -environ 1an sur 3- pour sauver la recolte, mais j'en connais qui ont des certifs bios grâce à la magouille". Mince que penser ?
    Plus tard un taf sur ordi en Allemagne "ce boulot c'est la chance de ma vie" je lache une offre de cdd agricole pour finir dégoûté du secteur internet (cf mon post sur le sujet: http://forums.futura-sciences.com/en...-occasion.html).
    Je reviens fauché et décide d'en revenir à l'agriculture, et rebelotte l'exposition aux pesticides. Alors malgré ce que m'avait dit l'agriculteur raisonné j'essais d'acheter bio en pensant augmenter mes chances d'y travailler mais je ne vois quasi jamais d'annonces à l'anpe alors un jour je demande au vendeur d'une boutique bio qui me dit que c'est souvent sur d'autres sites internet. Ah c'est malin moi qui est abandonné le secteur car trop polluant je me retrouve exclu du circuit écologique !!
    Je commençais quand même aussi à me poser des questions de ne jamais en voir aucun faire des réductions à ceux qui travaillent en agriculture, pourtant moi avec la maîtrise anglais, allemand et italien je pouvais gagner beaucoup plus dans le secteur touristique. J'en connais un d'ailleurs qui a récemment abandonné les saisons en camion pour faire chauffeur poid lourd. Il aura plus de chances de se marrier s'il peut payer les petits dej bio et les vacances vertes. J'ai connu d'autres saisonniers en camion, jamais mis en avant dans les magasins ou magazines, qui travaillaient pour un producteur de pommes bios au rythme de vie très sympa et chez qui il était interdit de manger le moindre fruit.
    Par contre ils sont de plus en plus nombreux à proposer des applis bios et promos à flasher, alors qu'ils sont les premiers à dire que les petits budgets auraient les moyens d'acheter bio... s'ils se ruinaient moins en technologie.
    Et s'ils me disent unanimement que l'agriculture raisonnée "c'est de la m...." ils ne voient aucune raison de réfléchir à un internet raisonné, un vendeur m'ayant même sortis violemment de son magasin alors que j'abordais le sujet des tests animaliers en haute technologie (sans me l'avoir préalablement demandé).

    C'est un peu pour toutes ces raisons que j'en arrive à essayer de manger de la sciure d'arbres
    J'ai vachement appris grâce à internet. Tout ces livres qu'on trouve dans les poubelles

  25. #1555
    f6bes

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Bon appétit !!! (mais ça se soigne)
    A+

  26. #1556
    Mickey-l.ange

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Bonjour da23real,

    Désolé, je ne comprends pas grand-chose à votre texte.

    Citation Envoyé par da23real Voir le message
    Alors malgré ce que m'avait dit l'agriculteur raisonné j'essais d'acheter bio en pensant augmenter mes chances d'y travailler
    Vous achetez du bio pour pouvoir travailler dans ce secteur ? Quel rapport ? Et pourquoi "malgré ce qu'avait dit l'agriculteur raisonné" ?

    mais je ne vois quasi jamais d'annonces à l'anpe alors un jour je demande au vendeur d'une boutique bio qui me dit que c'est souvent sur d'autres sites internet.
    Il n'y a pas d'annonces à l'anpe pour travailler dans le bio, mais c'est sur quels "autres" sites internet ?

    Ah c'est malin moi qui ai abandonné le secteur car trop polluant je me retrouve exclu du circuit écologique
    En quoi avoir quitté le secteur internet vous empêche d'y chercher quand même des annonces ?

    Je commençais quand même aussi à me poser des questions de ne jamais en voir aucun faire des réductions à ceux qui travaillent en agriculture, pourtant moi avec la maîtrise anglais, allemand et italien je pouvais gagner beaucoup plus dans le secteur touristique.
    Vous ne voyiez aucun quoi faire des réductions ?
    Et pourquoi "pourtant" ?

  27. #1557
    Mickey-l.ange

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Ce qu'il m'intéresserait de savoir, c'est comment des agriculteurs peuvent obtenir des certifications bio apparemment sans respecter les protocoles (ce que vous appelez "magouilles").

  28. #1558
    da23real

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Le point le plus important que je tenais à souligner c'est les conséquences de cette manie de faire passer les saisonniers en camion pour des je ne sais quoi pollueurs plutôt que de les aider dans leurs démarches ecolo. Personne ne peut se payer l'hotel, le camping et on a besoin d'un chez soit, même période non travaillé où on se fait virer partout... par ceux qui mangent les fruits qu'on ramasse. Et les campings cars sont trop chers, non adaptés à l'hiver, et pas ecolos du tout (Ça meriterait un post à part entière)
    Il est là le "pourtant" dont je parle. Ce choix était un sacrifice financier au vu de ce que j'aurais pu gagner dans le secteur du tourisme ou de l'informatique au profit d'une vie plus proche de mes convictions écologiques, moins stressante, moins consumériste.

    Ensuite je ne dis pas que cet agriculteur avait raison sur la triche du bio, juste que j'étais bien placé pour le croire. Là où je suis actuellement 2 se sont fait pincer, pour 10 qui passent...

    Malgré ça le calcul de mon choix ne me semble pas compliqué: si on achète bio il y aura plus de surfaces bios et donc plus d'emplois dans le secteur.
    Ensuite je n'ai rien contre l'utilisation d'un autre site internet, sauf qu'il fallait le savoir. Et il m'aurait semblé plus logique de mettre les annonces dans les boutiques ou organiser des foires à l'embauche. Ensuite en camion je n'ai pas le net, dans certains villages ça coûtait jusqu'à 3eur le quart d'heure, plus les cartes telephoniques. Et les ordis sont déjà assez lents avec la fenêtre de l'anpe. Dans certains lieux sociaux seuls les sites officiels sont accessibles.

    Plus tard j'ai cédé au portable après qu'un agriculteur (non bio) m'ai refusé un poste de cueilleur de pommes ... parce que je n'avais pas de portable. Alors qu'il avait dit oui. Il n'aurait pas pu me joindre en cas d'absence. Je lui ai proposé des certifs d'anciens employeurs comme quoi je n'ai jamais manqué un jour de boulot, toujours fini mes contrats et super efficace... Rien à faire. Pourtant j'avais fait ce choix pour avoir les moyens d'acheter des légumes au bon prix au marché.
    Plus tard j'ai du céder au smartphone (d'occasion) pour essayer de mieux chercher sur les divers sites... et rencontrer des gens. Première surprise il est déjà trop vieux pour la plupart des sites actuels, alors je le branche sur un pc qui me ruine mes batteries (solaires). Et au final comme le BlackBerry envoyait des recherches reseaux à longueur de journée dans le camion je me retrouve vite avec des problèmes de santé très graves*. A quoi les bios veulent juste me vendre des huiles essentielles... ou me faire culpabiliser: je devais fumer, me droguer et manger n'importe quoi. Moi je crois plutôt que c'est notamment tout les trajets en vélo (la vallée du rhone n'a rien a envier à la region parisienne à ce niveaux, surtout lorsqu'ils en descendent en masse), le niveaux d'onde énorme ainsi que l'exposition aux pesticides. Notamment pendant l'enfance puisque j'allais plutôt jouer dans les champs environ plutôt que de rester devant la télé. Il y a peut-être un dernier sentiment d'épuisement total fort compréhensible.

    Rappelons quand même qu'un des leitmotiv du bio est de réduire la dependance aux énergies fossiles. Alors le culte des smartphones qui favorisent les circuits courts ... !!!


    *similaires à ceux vécus par les 1ers hommes envoyés dans l'espace sans bouclier magnétique. Preuve qu'il devait y avoir un niveaux de rayonnement thermique.
    J'ai vachement appris grâce à internet. Tout ces livres qu'on trouve dans les poubelles

  29. #1559
    f6bes

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Ca en deviens...palpitant !
    Vivement la suite...j'espére ne rater aucun épisode !
    A+
    Dernière modification par Philou67 ; 06/06/2017 à 11h51. Motif: Citation intégrale du message précédent inutile

  30. #1560
    Cendres
    Modérateur

    Re : Agriculture bio - analyse critique

    Oui...nous aurons bientôt la série "da23real diary"...et si on reparlait de l'agriculture bio, plutôt ?
    N'a de convictions que celui qui n'a rien approfondi (Cioran)

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