Une vague de froid en hiver, c'est une situation classique, bien connue d'ailleurs, qui procède d'une situation anticyclonique (anticyclone de Sibérie, pas celui des Açores !) concernant l'essentiel de l'Europe. Elle se caractérise par un froid vif, des vents très faibles et le plus souvent une augmentation importante de la pollution atmosphérique. Comme on est en hiver, le soleil est bas sur l'horizon, se lève tard et se couche tôt (et la nuit, comme certains l'ont peut-être remarqué, il ne brille plus), la production photovoltaique reste très faible, même à midi...
Cela dure le plus souvent plusieurs jours (trois semaines lors de l'épisode de 84-85)... Et là évidemment, les scenarios de l'étude Ademe sont un peu mis à mal, puisque la production de base éolienne ne fournit plus que très peu, le photovoltaique, comme toujours en hiver, est à un niveau faible, et pendant quelques heures à peine, et le stockage court terme est très rapidement épuisé.
Reste l'hydro-électricité (12 ou 13% des capacités), la biomasse (moins de 10%), le "marin" (1% environ) pour assurer une production de base totalement insuffisante; le scenario indique comme ressources le déstockage de long terme (gas to power), dont nous avons déjà vu le calcul erroné, l'effacement des conso modulables (ça , ça ne marche que sur quelques heures, et ça ne fait que reporter la consommation à un autre moment de la journée) et l'import; sur cet import, inutile de rêver, la situation météo qui concerne la France concerne aussi l'essentiel de l'Europe, avec les mêmes effets. Une petite phrase, anodine dans cette étude, parle de solliciter "l'énergie fossile" des pays voisins: "La majorité des imports exploite donc la flexibilité fossile des systèmes électriques des voisins. En valeur absolue, cette valeur est faible (35 TWh sur 422TWh consommés)." (page 80 du rapport)
Bon, ben nous avons la réponse: lors des vagues de froid sans vent, on fait tourner les usines à charbon et lignites allemandes (enfin... s'il leur reste un peu de capacité à exporter), à hauteur de près de 10% de la consommation française annuelle... Ce n'est pas très glorieux...
Je reviendrai sur ces calculs et sur ces hypothèses...
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