Une épistémologie féministe des sciences ?
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Une épistémologie féministe des sciences ?



  1. #1
    invite08ea7a0e

    Une épistémologie féministe des sciences ?


    ------

    Bonjour,
    je relisais le livre de Sandra G. Harding: Whose Science? Whose Knowledge?: Thinking from Women's Lives. Le livre date de 1991 mais me semble encore très contemporain.
    Harding démontre que la science possède une épistémologie masculine qui l'a desservi. Je crois aussi que les femmes peuvent renouveler entièrement la façon de penser des scientifiques.
    Quelle est votre opinion sur le sujet?
    Merci.
    Amicalement, Claude

    -----

  2. #2
    invitedb325deb

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    salut,

    Quels sont les arguments d'Harding ?

  3. #3
    invite08ea7a0e

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Bonjour,
    J’aurais voulu lire VOS opinions sur la question.
    Le livre de Harding ne se résume pas facilement : je voudrais me limiter à quelques remarques seulement.
    Le point le plus important, c’est que la science se présente habituellement comme OBJECTIVE et non subjective et à l’épreuve de biais et préjugés. Harding le conteste. Mais aussi Latour et bien d’autres. Le chercheur déconnecté de son milieu est un mythe. Une pseudo-rationalité se trouve démesurément valorisée par rapport à l’imagination et l’intuition vues comme trop féminines pour être prises au sérieux.
    Cela influence la façon dont on déclare que la science devrait être enseignée et apprise. Parce que la COMPÉTITION est survalorisée chez les mâles, la pédagogie des sciences ET DES MATHS doit miser sur la difficulté plus que la simplicité et sur l’élimination du plus grand nombre (par exemple, on enseigne les maths pour sélectionner les « meilleurs » et non pour que le plus grand nombre comprenne). Les femmes ont davantage tendance à la collaboration, à l’utilisation de leur imagination et de leur intuition et à une vision moins mécaniste et plus globale.
    Mais une fois de plus, j’aimerais connaître VOS opinions sur le sujet.
    Amicalement, Claude.

  4. #4
    invite6523cc26

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Citation Envoyé par cvnunavik Voir le message
    Bonjour,
    Les femmes ont davantage tendance à la collaboration, à l’utilisation de leur imagination et de leur intuition et à une vision moins mécaniste et plus globale.
    Ceci est une observation (c'est-à-dire le résultat d'expériences) ou juste une intuition de l'auteur?
    Et si c'est une observation, s'agit-il d'une particularité biologique des femmes ou est-ce le résultat de notre culture?

    Par ces questions, je voudrais éclairer le débat sur ce qu'est la féminisation; est-ce juste d'apporter un peu d"imagination et d'intuition" et appeler ça du féminin (des qualités "vues comme trop féminines"), ou est-ce que vraiment la rationalité scientifique (et masculine) est par essence inaccessible aux femmes?

    Personnellement, je pense qu'une grande part des différences homme/femme est culturelle et éducative; on ne valorise pas les mêmes qualités chez les 2 sexes dans nos sociétés, et il est assez frappant de constater par exemple que les catalogues de jouets de noël sectorisent les jeux en "filles" (plein de jouets pour faire une parfaite petite mère et ménagère), "garçons" (virilité des jeux de guerre.... mais aussi de jeux de construction, de garages, ...).

  5. A voir en vidéo sur Futura
  6. #5
    invite08ea7a0e

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Personnellement, je pense qu'une grande part des différences homme/femme est culturelle et éducative; on ne valorise pas les mêmes qualités chez les 2 sexes dans nos sociétés, et il est assez frappant de constater par exemple que les catalogues de jouets de noël sectorisent les jeux en "filles" (plein de jouets pour faire une parfaite petite mère et ménagère), "garçons" (virilité des jeux de guerre.... mais aussi de jeux de construction, de garages, ...).
    C'est en plein ça...Et, au fond, la célèbre phrase de Simone de Beauvoir a commencé la discussion: On ne naît pas femme...on le devient. Et (pourquoi pas ?)...les mâles la contraignent à ce rôle de ce que les Alemands ont décrit par la loi des trois K: Kinder, Küche, Kirche...les poupons, la popote et l'église.

    Les règles de ce qu'est la "véritable" science ont été fixées, selon Harding et d'autres, par des mâles selon des critères mâles. La science devient un jeu de guerre. Et puisque tu connais le milieu universitaire tu sais de quoi je parle !!!!

    La lecture de Harding, entre autres féministes, apporte des points importants sur la pédagogie des sciences et des maths, par exemple, ou sur la recherche en général. Latour ou Bourdieu, chacun à leur façon, ont insisté sur le caractère artificiel de la construction des sciences. Et Kuhn parlait des conditions de changements de paradigmes. Reste une étape: accepter que cette construction des sciences a trop longtemps été un jeu de guerre de chercheurs mâles.

    Amicalement, Claude

  7. #6
    invite68c1af7e

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Effie et Claude me semblent avoir tous deux touché un point très important.Je n'ai pas encore lu Harding mais je suis très sensible aux critiques féministes sur la science vue comme définie en ses règles du jeu par les mâles.On n'est pas plus scientifique pour affirmer ne pas être sensible aux dimensions culturelles de sa formation et croire que les émotions n'ont rien à voir avec ce qu'on déclare objectivement vrai.L'objectivité en sciences est un mythe.Trop souvent n'est vrai que ce qui est prôné par celui qui crie le plus fort.Les exemples abondent.L’affaire Lyssenko (1937-1963) avec tous ses avatars y compris curieusement chez les créationistes américains montre que le dogmatisme en sciences est souvent affaire de testostérone plus que de neurones.J'enseigne et apprécie la différence entre mes étudiants et mes étudiantes.Les gars ont vraiment tendance à voir la recherche comme une engueulade et les filles comme un travail à effectuer en collaboration.La science s'est vraiment trop longtemps privé de la perspective féminine.

  8. #7
    invite6b1a864b

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Citation Envoyé par cvnunavik Voir le message
    Bonjour,
    je relisais le livre de Sandra G. Harding: Whose Science? Whose Knowledge?: Thinking from Women's Lives. Le livre date de 1991 mais me semble encore très contemporain.
    Harding démontre que la science possède une épistémologie masculine qui l'a desservi. Je crois aussi que les femmes peuvent renouveler entièrement la façon de penser des scientifiques.
    Quelle est votre opinion sur le sujet?
    Merci.
    Amicalement, Claude
    Je suis totalement contre. L'epistémiologie n'est ni masculine, ni féminine.. c'est la confusion qu'apporte les femmes, à cause de leur perception émotionnel de la réalité, qui embrouille tout les esprits et vous engage à associé un organe de reproduction aux lois de la logique. On pourrait posé aussi la question vers une épistémiologie "féline" par opposition à une épistémiologie "bovine"..
    Le sexe, ce n'est rien que l'organe de la reproduction, ni plus, ni moins. Si l'humain était hermaphrodite, il n'irait pas se poser des questions aussi éloigné de la réalité.

  9. #8
    invite6b1a864b

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    d'ailleurs le fameux mystère féminin est facile à comprendre : elle se demande à elle même ce qu'elle ressente. C'est leur inconscient qui répond. Alors que si elles prenez des décisions, ça serait leur inconscient aussi. Bref. Les femmes choisissent sans assumer leur choix. ça porte un nom : l'hypocrisie..
    Au final elle utilise un deuxiéme canaux de communication : la communication non verbale, celle de l'animal : la position, la posture, les expréssions du visage, les signes incontrolable de l'évolution du désir dans la biologie (les signes d'excitations, de peur.. )..
    Elles en font un mystère alors que ce n'est rien d'autre que "deuxiéme moyen" de communication. Il n'y a aucune solution au paradoxe de la confiance : on ne peut physiquement pas savoir ce que pense les gens.. tout cela est donc purement puérile et enfantin.
    Si on se plaçait réélement dans l'optique de la culture, on pourrait mettre tous les femmes sur une ile. Au début, ça irait, puis elles ferait des guerres pour la nourriture, certaines se deviendraient des chefs impitoyables.. cent ans plus tard elles inventeraient la démocratie, la bureaucratie.. certaine inventeraient sans doute la "méthode scientifique".. bref. Elle deviendrait ce que bétement on appel "des hommes" au niveau du comportement (ce qui est normale et logique).
    On arrêterait peut être de phantasmer inutilement sur l'identité sexuelle des personnalités (qui n'est rien d'autre qu'une vaste montagne d'habitude totalement arbitraire). Le fait qu'il existe autant de gay (qui sont d'ailleurs autant de clown triste suffit de voir leur tête) prouve bien que l'identité sexuelle, ce n'est rien d'autre qu'avoir des organes internes ou externes, puisque chacun est totalement libre de son comportement.

  10. #9
    invited9ab8c2f

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Bonjour One Eye Jack,
    Je suis totalement contre. L'epistémiologie n'est ni masculine, ni féminine..
    Le sexe, ce n'est rien que l'organe de la reproduction, ni plus, ni moins.
    l'identité sexuelle, ce n'est rien d'autre qu'avoir des organes internes ou externes, puisque chacun est totalement libre de son comportement.

    ...En lisant ces phrases, je me suis dit: un être humain qui ne vois que des êtres humains sans distinctions de sexe

    ...Mais toutes les phrases autour...je n'ai pas bien compris

  11. #10
    mtheory

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Citation Envoyé par cvnunavik Voir le message
    à l’épreuve de biais et préjugés.
    Ah ?

    Il doit vraiment pas être au courant de la pensée épistémologique en science depuis plus de 70 ans. Bachelard ou Khun ça doit rien lui dire alors.




    Harding le conteste. Mais aussi Latour et bien d’autres. Le chercheur déconnecté de son milieu est un mythe. Une pseudo-rationalité se trouve démesurément valorisée par rapport à l’imagination et l’intuition vues comme trop féminines pour être prises au sérieux.
    Cela influence la façon dont on déclare que la science devrait être enseignée et apprise. Parce que la COMPÉTITION est survalorisée chez les mâles, la pédagogie des sciences ET DES MATHS doit miser sur la difficulté plus que la simplicité et sur l’élimination du plus grand nombre (par exemple, on enseigne les maths pour sélectionner les « meilleurs » et non pour que le plus grand nombre comprenne). Les femmes ont davantage tendance à la collaboration, à l’utilisation de leur imagination et de leur intuition et à une vision moins mécaniste et plus globale.
    Mais une fois de plus, j’aimerais connaître VOS opinions sur le sujet.
    Amicalement, Claude.
    Je crois que c'est une idiotie venant de quelqu'un qui parle des choses de l'extérieur et pas de l'intérieur.
    “I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman

  12. #11
    mtheory

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Citation Envoyé par PhilHippy Voir le message
    'enseigne et apprécie la différence entre mes étudiants et mes étudiantes.Les gars ont vraiment tendance à voir la recherche comme une engueulade et les filles comme un travail à effectuer en collaboration.La science s'est vraiment trop longtemps privé de la perspective féminine.
    Ben voyons ! C'est clair qu'on trouve pas plein d'articles avec plusieurs auteurs et que les groupes de recherches ça n'existe pas.

    Il y a engueulade que parce que les gens détestent faire du bavardage et rester dans le floue, l'opinion, la médiocrité et qu'il y a une exigence de performance et de vérité. Il y a une dimension sportive mais bien sûr cela peut aboutir à des questions d'ego n'ayant rien à voir avec la recherche de la vérité.
    “I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman

  13. #12
    GrisBleu

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Citation Envoyé par cvnunavik Voir le message
    Les femmes ont davantage tendance à la collaboration, à l’utilisation de leur imagination et de leur intuition et à une vision moins mécaniste et plus globale.
    Ca me rappelle les delires post modernistes US. Du genre (http://www.physics.nyu.edu/faculty/sokal/dawkins.html)
    "The privileging of solid over fluid mechanics, and indeed the inability of science to deal with turbulent flow at all, she attributes to the association of fluidity with femininity. Whereas men have sex organs that protrude and become rigid, women have openings that leak menstrual blood and vaginal fluids... From this perspective it is no wonder that science has not been able to arrive at a successful model for turbulence. The problem of turbulent flow cannot be solved because the conceptions of fluids (and of women) have been formulated so as necessarily to leave unarticulated remainders. "

    Comme le dit mtheory, ce genre de commentaires vient de personne qui ne pratiquent pas les sciences, n'ayant absolument pas les memes exigences de clartes / methodologies / definitions / validation par l'experience...

    ++

  14. #13
    invite6b1a864b

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Citation Envoyé par lamorgana Voir le message
    Bonjour One Eye Jack,
    Je suis totalement contre. L'epistémiologie n'est ni masculine, ni féminine..
    Le sexe, ce n'est rien que l'organe de la reproduction, ni plus, ni moins.
    l'identité sexuelle, ce n'est rien d'autre qu'avoir des organes internes ou externes, puisque chacun est totalement libre de son comportement.

    ...En lisant ces phrases, je me suis dit: un être humain qui ne vois que des êtres humains sans distinctions de sexe

    ...Mais toutes les phrases autour...je n'ai pas bien compris
    Merci ! c'est bien ce que je voulais dire pour moi le plus important, dans l'individu, c'est ce qu'il a pu décider d'être (par opposition à ce qu'il n'a pas choisi), c'est sa "conscience" plus que son identité, autant biologique que sexuelle..

    J'aimerais quand même précisé que je parle de tendance statistique et non de loi absolue (non, tous les <x> ne sont pas des <y>) ..
    Ce qui me gène dans le genre de comportement dont je parle, c'est l'utilisation trop rapide d'association d'idéé, par des gens qui, souvent inconsciemment, s'en servent (dès lors qu'un comportement devient bénéfique, il est naturelle d'avoir envie de s'en servir, ça n'a pas de rapport avec la responsabilité) pour obtenir des choses des autres.. en réalité ça concerne pas toutes les femmes et aussi beaucoup d'hommes ..

  15. #14
    invite08ea7a0e

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Ca me rappelle les delires post modernistes US. Du genre (http://www.physics.nyu.edu/faculty/sokal/dawkins.html)
    "The privileging of solid over fluid mechanics, and indeed the inability of science to deal with turbulent flow at all, she attributes to the association of fluidity with femi-ninity. Whereas men have sex organs that protrude and become rigid, women have openings that leak menstrual blood and vaginal fluids... From this perspective it is no wonder that science has not been able to arrive at a successful model for turbulence. The problem of turbulent flow cannot be solved because the conceptions of fluids (and of women) have been formulated so as necessarily to leave unarticulated remainders. "
    Sokal et Bricmont ont ridiculisé avec raison Luce Irigaray et son phallogocentrisme : c’est le problème d’Irigaray et non celui de Harding qui ne fait pas, elle, de psychanalyse mais de l’épistémologie. La vraie. Comme Kuhn…ou Bachelard, ou Popper…
    Ah ?
    Il doit vraiment pas être au courant de la pensée épistémologique en science depuis plus de 70 ans. Bachelard ou Khun ça doit rien lui dire alors.
    Intéressante la référence à Kuhn. En ce qui me concerne, j’ai lu, avec fascination, sa première édition de The Structure of Scientific Revolutions trois ans après sa parution, en 1965. Je commençais alors mes études en Solid State Physics (j’ai terminé mon doctorat à Cornell). J’avais lu Popper et, francophone, j’avais lu Bachelard également : ce qui m’attira une certaine popularité parmi mes collègues que la question passionnait autant que moi. Lorsque Kuhn s’est retrouvé à Princeton, je suis même allé assister à une de ses classes (je ne suis pas le seul à l’avoir fait !). Puis j’ai lu sa deuxième édition, en 1970. Excusez ce brin d’histoire : je prends conscience que personne d’entre vous n’était né alors…
    Pour revenir à Harding (qui enseigne au UCLA), elle connaît et commente Kuhn. Mais, comme lui, la question qu’elle se pose, porte sur les conditions d’acquisition des connaissances scientifiques. Comme l’ont fait Kuhn, Popper. Bourdieu, Latour ou Bachelard; mais différemment.
    Tous disent à leur façon que les discours scientifiques sont indissociables de leur contexte de production et d’énonciation.

    Comme le dit mtheory, ce genre de commentaires vient de personne qui ne pratiquent pas les sciences, n'ayant absolument pas les memes exigences de clartes / methodologies / definitions / validation par l'experience...
    Je n'ai pas eu la même expérience à lire les commentaires de Harding que vous deux; mais j’ai passé ma carrière à fréquenter des collègues dont la compétence scientifique est reconnue par leurs pairs. Après des années d’enseignement universitaire, la plupart d’entre eux, comme moi, admettront le bien fondé des remarques de Harding.
    En passant, la plupart d’entre nous avons publié en collaboration avec plusieurs auteurs (souvent avec des femmes, chercheurs comme nous) et passée la phase des engueulades on finit par découvrir que le dialogue et l’écoute sont plus productifs.

    Ben voyons ! C'est clair qu'on trouve pas plein d'articles avec plusieurs auteurs et que les groupes de recherches ça n'existe pas.

    Il y a engueulade que parce que les gens détestent faire du bavardage et rester dans le floue, l'opinion, la médiocrité et qu'il y a une exigence de performance et de vérité. Il y a une dimension sportive mais bien sûr cela peut aboutir à des questions d'ego n'ayant rien à voir avec la recherche de la vérité.
    Enfin…peut-être que les temps ont changés à nouveau?
    Amicalement, Claude

  16. #15
    mtheory

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Citation Envoyé par cvnunavik Voir le message


    Intéressante la référence à Kuhn. En ce qui me concerne, j’ai lu, avec fascination, sa première édition de The Structure of Scientific Revolutions trois ans après sa parution, en 1965. Je commençais alors mes études en Solid State Physics (j’ai terminé mon doctorat à Cornell). J’avais lu Popper et, francophone, j’avais lu Bachelard également : ce qui m’attira une certaine popularité parmi mes collègues que la question passionnait autant que moi. Lorsque Kuhn s’est retrouvé à Princeton, je suis même allé assister à une de ses classes (je ne suis pas le seul à l’avoir fait !). Puis j’ai lu sa deuxième édition, en 1970. Excusez ce brin d’histoire : je prends conscience que personne d’entre vous n’était né alors…
    Aucun problème

    Pour revenir à Harding (qui enseigne au UCLA), elle connaît et commente Kuhn. Mais, comme lui, la question qu’elle se pose, porte sur les conditions d’acquisition des connaissances scientifiques. Comme l’ont fait Kuhn, Popper. Bourdieu, Latour ou Bachelard; mais différemment.
    Tous disent à leur façon que les discours scientifiques sont indissociables de leur contexte de production et d’énonciation.
    C'est certain et bien connu de tout le monde. Il est évident qu'il y a toute une série de ressorts, ou de carcans, psychodynamiques et heuristiques qui proviennent de la culture, de l'époque, de la personnalité, du vécu de l'individu qui pratique une science. Les thémata, paradigmes, conceptions philosophiques etc...jouent un rôle dans le processus de recherche, les orientations et les évaluations. Ne pas en tenir compte serait très naïf.
    Il y a l'excellent livre de Gerald Holton, L'imagination scientifique, qui parle bien de cela.

    Mais il ne faudrait pas en croire que ça fait de la science une construction sociale comme les postmodernes le prétendent. C'est du délire complet ! Il y a un processus interne à la science qui assure une objectivité certes partielle et faillible mais bien réelle.

    Il y a donc une large part de la démarche scientifique et surtout de ce qui assure sa validité qui est objective. Mais il est évident que la science est le produit d'un cerveau d'Homo Sapiens Sapiens limité avec ses tripes, ses angoisses et ses rêves et que donc le processus scientifique ne peut en être totalement indépendant ni complètement objectif et qu'il est important de dégager des présupposés, des non-dits etc...qui souterrainement orientent le fonctionnement et les évalutions d'un être humain. Justement pour perfectionner la démarche scientifique elle-même et aider à corriger les erreurs.

    Mais cela ne fait pas du tout de la validité de la science quelque chose de relatif ou dominé par des considérations sociales ou sexistes. C'est un mythe complet propagé par des gens qui ne comprennent strictement rien au fonctionnement des sciences dures.

    La validité du théorème de Pythagore ne dépend pas non plus d'un cerveau féminin ou masculin mais il je ne vois pas d'inconvénient à admettre que la façon dont un théorème va être découvert ou démontré va être affecté par le contexte sociale ou autre.

    On sait bien que les grecques étaient d'excellent géomètres mais pas de bon algébristes ou arithméticiens, contrairement aux arabes ou aux indiens.

    Les Chinois ont vu la supernova du Crabe et pas vraiment les européens etc...

    Il y a généralement une grave confusion entre le processus de création de la science et la logique scientifique comme Popper le faisait déjà remarquer a certains zélateurs de Khun qui se fourvoyaient en partant des contributions tout à fait valides (Jusqu'à un certain point) de Khun.

    Le premier dépend beaucoup plus que le second du contexte humain et social, ça c'est une évidence.


    Je n'ai pas eu la même expérience à lire les commentaires de Harding que vous deux; mais j’ai passé ma carrière à fréquenter des collègues dont la compétence scientifique est reconnue par leurs pairs. Après des années d’enseignement universitaire, la plupart d’entre eux, comme moi, admettront le bien fondé des remarques de Harding.
    En passant, la plupart d’entre nous avons publié en collaboration avec plusieurs auteurs (souvent avec des femmes, chercheurs comme nous) et passée la phase des engueulades on finit par découvrir que le dialogue et l’écoute sont plus productifs.
    Que le dialogue et l'écoute soient plus productif que de l'opposition systématique et des combats de coqs est une évidence que toute personne un peu mature et sincère dans sa démarche de recherche de la vérité et de la compréhension découvre assez rapidement dans sa vie et ça n'est absolument pas lié au fait d'être un homme ou une femme.

    Après, je veux bien croire que les femmes sont un peu plus douées que les hommes pour le dialogue et l'écoute dans certaines disciplines ou interactions sociales mais franchement, en sciences dures au moins, les différences sont mineures




    Enfin…peut-être que les temps ont changés à nouveau?
    Amicalement, Claude
    Je ne comprends pas pourquoi vous dites ça, des articles scientifiques avec plusieurs auteurs et des travaux en collaborations en sciences ça existe depuis au moins la fin du XIX ième siècle et ça devient très fréquent dès les années 1930 en physique par exemple.
    “I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman

  17. #16
    mtheory

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Je viens de faire un tour sur le web au sujet des "travaux" de Sandra Harding.





    Sandra Harding, as it happens, is a person defined by wild accusations against perceived enemies, be it a life-long anti-racist like Dori Kozloff, or (no kidding) Sir Isaac Newton. The source of both accusations seem equally inscrutable. Harding’s (in)famous 1991 tome “Whose Science? Whose Knowledge” contained her famous discovery that the works of Newton contained “rape themes” and asked, “Why is it not as illuminating and honest to refer to Newton’s laws as ‘Newton’s Rape Manual,’ as it is to call them ‘Newton’s Mechanics’?” [i] In general, the 1600s earn a disproportionate share of Harding’s ire. “The new sciences of the 17th century,” Harding has written, “incorporated powerful democratic and bourgeois tendencies,” such as “patriarchal rape, [with] the husband as scientist forcing nature to his wishes.”[ii]

    Isaac Newton is not the only 17th century eminence to come in for a drubbing from Harding. She accuses Francis Bacon of perpetuating “sexist and misogynistic metaphors” which “have apparently energized generations of male science enthusiasts.”[iii] Bacon’s particular offense came in his 1623 title “Of the Dignity and Advancement of Learning” which encouraged man to not “make scruple of entering and penetrating into those holes and corners [of nature] when the inquisition of truth is his whole object.” Harding’s hysterical denunciations of such innocent word usage habits form the backbone of her career-spanning critique of science. To Harding’s way of thinking, science was co-opted by males for their exclusive use through their constant use of sexual imagery, supposedly to repel aspiring female scientists from joining the profession.

    Such academic histrionics earned Harding more than a few brickbats, including repeated references in Christina Hoff Sommers’ “Who Stole Feminism?” Harding received front-and-center attention in Paul Gross and Norman Levitt’s book “Higher Superstition,” a title which was a major salvo in the so-called Science Wars. Harding also merited attention from New York Law School Professor Jethro K. Lieberman (also a man, Harding would no doubt hasten to point out) who allowed that Harding’s writing was perhaps not “a good or fair example of bad writing, only bad thinking.”[iv]


    http://www.bruinalumni.com/articles/gseis5.html

    Je vois, si vous voulez mon avis quelqu'un qui trouve illuminant de considérer les travaux de Newton comme un "Manuel de viol" ne mérite aucune considération.

    Non de zeus ! La bêtise humaine n'a visiblement pas de limite !
    “I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman

  18. #17
    mtheory

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Citation Envoyé par cvnunavik Voir le message

    Enfin…peut-être que les temps ont changés à nouveau?
    Amicalement, Claude
    Je précise quand même que j'ai rien contre vous et que votre intervention est très mesurée mais franchement quand je lis ce que dit Harding .....
    “I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman

  19. #18
    GrisBleu

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Citation Envoyé par mtheory Voir le message
    the works of Newton contained “rape themes” and asked, “Why is it not as illuminating and honest to refer to Newton’s laws as ‘Newton’s Rape Manual,’ as it is to call them ‘Newton’s Mechanics’?”
    Dans ce cas, comment puis je interpreter la troisieme loi de Newton

  20. #19
    mtheory

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Citation Envoyé par wlad_von_tokyo Voir le message
    Dans ce cas, comment puis je interpreter la troisieme loi de Newton
    “I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman

  21. #20
    invite08ea7a0e

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Je viens de faire un tour sur le web au sujet des "travaux" de Sandra Harding....http://www.bruinalumni.com/articles/gseis5.html
    Je connais l’existence de la Bruin Alumni Association dont Andrew Jones s’est proclamé président. C’est un tout petit groupe de Républicains qui se consacre à lutter contre les Dirty 30, la trentaine de professeurs identifiés au parti démocrate qui enseignent à UCLA et dont le pire crime est souvent de s’opposer à Bush et à la guerre en Irak. Bien sûr que Harding se retrouve parmi ces Dirty 30.
    Andrew Jones (qui possède un baccalauréat en sciences politiques) est reconnu pour payer jusqu’à 100$ toute information provenant d’étudiants servant à étayer sa thèse que les démocrates endoctrinent leurs étudiants au mépris de la qualité de l’éducation. Je conseillerais de lire ce que ses victimes ont écrit plutôt que ce que Jones leur fait dire.
    Harding cite en effet Newton, Bacon et d’autres…pas du tout dans le sens que Jones implique.
    Sur la question des métaphores sexistes, Harding comme bien d’autres, déplore sans plus le manque de goût de ces allusions sexistes dans des déclarations de machos qu’on peut retrouver dans certains écrits.
    Page 43, Harding rappelle :
    Francis Bacon appealed to rape metaphors to persuade his audience that experimental method is a good thing: For you have but to hound nature in her wanderings and you will be able when you like to lead and drive her afterwards to the same place again. Neither ought a man to make scruple of entering and penetrating into those holes and corners when the inquisition of truth is his whole object….
    Puis citant Feyerabend ,défendant sa théorie: such a development…changes science from a stern and demanding mistress into an attractive and yielding courtesan who tries to anticipate every wish of her lover. Of course it is up to us to choose either a dragon or a pussy cat for our company…
    D’accord, Harding va voter Obama. Mais je tends à lui reconnaître le droit de trouver malgré cela de fort mauvais goût ce langage sexiste qui n’ajoute rien à la science.
    Je vois, si vous voulez mon avis quelqu'un qui trouve illuminant de considérer les travaux de Newton comme un "Manuel de viol" ne mérite aucune considération.
    Non de zeus ! La bêtise humaine n'a visiblement pas de limite !
    Dans un tout autre livre, datant de 1986, The Science Question in Feminism, Harding dit que lorsque Newton utilise la métaphore de la nature comme machine la métaphore est prise au sérieux et on trouve normal de dire de sa théorie qu’elle est mécanique…puis, agacée par l’importance des métaphores sexistes chez Bacon et même Newton elle ajoute :
    consistent analysis would lead to the conclusion that understanding nature as a woman indifferent to or even welcoming rape was equally fundamental to the interpretations of these new conceptions of nature and inquiry. Presumably these metaphors, too, had fruitful pragmatic, methodological, and metaphysical consequences for science. In that case, why is it not as illuminating and honest to refer to Newton’s laws as ‘Newton’s rape manual’ as it is to call them ‘Newton’ Mechanics’?
    (The Science Question in Feminism, Ithaca: Cornell Univ. Press, 1986 page 113).

    Remise dans son contexte, la phrase n’a-t-elle pas une tout autre signification?

    C’est peut-être le langage macho de certains qui ne fait pas très scientifique…
    Je termine par une remarque de One Eye Jack

    d'ailleurs le fameux mystère féminin est facile à comprendre : elle se demande à elle même ce qu'elle ressente. C'est leur inconscient qui répond. Alors que si elles prenez des décisions, ça serait leur inconscient aussi. Bref. Les femmes choisissent sans assumer leur choix. ça porte un nom : l'hypocrisie..

    Au final elle utilise un deuxiéme canaux de communication : la communication non verbale, celle de l'animal : la position, la posture, les expréssions du visage, les signes incontrolable de l'évolution du désir dans la biologie (les signes d'excitations, de peur.. )..

    Elles en font un mystère alors que ce n'est rien d'autre que "deuxiéme moyen" de communication. Il n'y a aucune solution au paradoxe de la confiance : on ne peut physiquement pas savoir ce que pense les gens.. tout cela est donc purement puérile et enfantin.

    Si on se plaçait réélement dans l'optique de la culture, on pourrait mettre tous les femmes sur une ile. Au début, ça irait, puis elles ferait des guerres pour la nourriture, certaines se deviendraient des chefs impitoyables.. cent ans plus tard elles inventeraient la démocratie, la bureaucratie.. certaine inventeraient sans doute la "méthode scientifique".. bref. Elle deviendrait ce que bétement on appel "des hommes" au niveau du comportement (ce qui est normale et logique).
    Je veux bien mettre ça sur le compte des métaphores.

    Amicalement, Claude.

  22. #21
    mtheory

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Citation Envoyé par cvnunavik Voir le message
    J

    Remise dans son contexte, la phrase n’a-t-elle pas une tout autre signification?
    Franchement je ne trouve pas...totalement indépendamment de ces questions de politique, avec clivage républicains / démocrates, je trouve que les réflexions de Sandra Harding à ce sujet n'ont aucun sens et aucune base historique. Faut-il rappeler que Newton n'était pas tout seul et que ses travaux s'appuient sur ceux de Kepler, Copernic, Galilée, Descartes etc... et assez peu sur les réflexions de Bacon ? Que se sont les résultats de Newton et ses collègues et pas les réflexions de Bacon qui ont boosté considérablement le développement de la science classique ?

    Mais je veux bien admettre qu'il faudrait que je lise vraiment les textes de Harding pour me faire une idée juste de ce qu'elle veut vraiment dire.
    Dernière modification par mtheory ; 02/11/2008 à 18h24.
    “I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman

  23. #22
    invite2e8aa801

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Mais je veux bien admettre qu'il faudrait que je lise vraiment les textes de Harding pour me faire une idée juste de ce qu'elle veut vraiment dire.
    Bonne idée. Pour ma part je viens de terminer la lecture de Harding. Expérience très enrichissante.

    wlad_von_tokyo ne lira sans doute pas Harding:
    ce genre de commentaires vient de personne qui ne pratiquent pas les sciences, n'ayant absolument pas les memes exigences de clartes / methodologies / definitions / validation par l'experience...
    Je suis chimiste de formation et possède et dirige une usine pharmaceutique. Je distingue les conditions de travail en laboratoire des conditions de recherche et de validation de la recherche. On ne joue pas avec les protocoles ni avec les dosages ou l’asepsie…Ce que Harding aborde est d’un tout autre registre. Dans des termes de Kuhn la question serait qui fixe le paradigme.
    Vers la fin de son livre Harding cite Jay Gould qui n’est pas pourtant pas sympathique aux féministes : "Science, since people must do it, is a socially embedded activity. It progresses by hunch, vision and intuition…Facts are not pure and unsullied bits of information; culture influences what we see and how we see it.... The most creative theories are often imaginative visions imposed upon facts; the source of imagination is strongly cultural" (Gould, S. J. (1981). The mismeasure of man. New York: Norton., page 21-22)

    Il y a plus longtemps l’Église fixait les questions et les réponses puis au temps de Staline ou de Hitler ce fut la politique. De nos jours des gens comme Bush dictent que l’évolution ou les recherches sur les cellules-souches sont non scientifiques. Le groupe dominant dicte le paradigme. Culture influences what we see and how we see it.
    Le groupe dominant n’éprouve pas le besoin de se remettre en question. La bonne science c’est ce que font les membres de ce groupe. La mauvaise science c’est ce qui n’entre pas dans le cadre de ce paradigme.
    Les féministes auront eu au moins le culot de brasser la cage.
    Mais où sont les femmes dans cette discussion nous concernant?
    Une fois de plus des hommes se parlent entre eux
    Pour expliquer le « mystère des femmes ».
    Sur la question des divagations d’Andrew Jones j’ai eu la curiosité de questionner un des chercheurs qui travaillent pour moi. Il a obtenu son doctorat de UCLA l’an dernier. Sa réaction m’a quelque peu surprise. Selon lui les cibles de Jones sont loin de se considérer victimes et de faire partie du Dirty 30 est vu avec humour par les étudiants et les collègues comme un titre de gloire. Être catalogué trop libéral à UCLA faut le faire. Francine.

  24. #23
    invitec17a47b9

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Bonjour à tous et à toutes. Francine se demande où sont les femmes pour participer à ce forum. Et bien me voilà. Je suis toute nouvelle dans le groupe. Je suis médecin originellement de Mumbai en Inde mais actuellement en stage en France. Le sujet abordé par cvnunavik est très important. Et Claude et Francine ont raison d’insister sur l’influence culturelle sur la définition par le groupe dominant de l’heure du paradigme dominant en une science donnée pour une époque donnée. Les vérités scientifiques n’ont un caractère que provisoire jusqu’à ce que le paradigme directeur de l’heure ne suffise plus. Kuhn n’a pas tort. L’apport féministe à l’épistémologie est d’importance. D’une part l’influence en pédagogie du modèle macho de compétition a été dénoncée à juste titre. On change peu à peu sur ce point. Au grand dam de certaines vieilles barbes les femmes sont maintenant présentes en grand nombre dans les facs de la médecine aux maths. Leurs résultats sont même très souvent supérieurs à ceux de leurs collègues masculins. C’est vrai en Inde et c’est vrai ailleurs. Par ailleurs il est difficile pour un homme d’accepter que sa vision de la vérité n’est pas aussi universelle qu’il le prétend. À l’origine du féminisme se retrouvent les travaux de Carol Gilligan. Elle disait qu’il y a une éthique de mâles. Le message reste encore incompris et surtout refusé contre toute évidence. De même il existe une épistémologie de mâles. Cela n’a rien à voir avec les critères de validation d’une recherche à données quantitatives. Le problème est ailleurs et touche au cœur même de la question épistémologique. Qui s’érige en juge des questions dites pertinentes. Qui définit le paradigme. Ne cherchez pas les chercheurs mâles se sont arrogé ce rôle. Les femmes en recherche le savent les hommes en sont inconscients. Je suis Indienne et femme ce qui représente en France deux handicaps. Je savais les Français souvent racistes. Ils le sont. Je les découvre souvent sexistes et misogynes. Il n’est pas facile pour une femme de se faire prendre au sérieux en France dans le monde scientifique et je me suis habituée à entendre le premier venu me parler comme à un enfant retardé. La testostérone inhibe souvent le travail des neurones. Même ici dans ce forum je crois percevoir que pour certains les femmes n’ont qu’à être comme tous les autres gars. Même la question de la pertinence d’une épistémologie féministe a été jugée irrecevable par la plupart des mâles du groupe. Au nom de l’objectivité de la science. Mais par des gens qui n’ont pas lu celle qu’ils condamnent. Je privilégie l’honnêteté plus que la combativité. Pour moi être scientifique suppose de l’ouverture d’esprit et que l’on sache de quoi l’on parle. Mais je ne suis qu’une femme et devrais savoir que pour gagner il ne faut que crier plus fort. Excusez la qualité douteuse de mon français. Après l’Hindi l’Anglais et le Marathi le Français n’est que ma quatrième langue. Et après tout comme les mâles le savent les capacités intellectuelles des femmes sont limitées. Sans rancune Radhika.

  25. #24
    invite6b1a864b

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Citation Envoyé par Radhika Voir le message
    Bonjour à tous et à toutes. Francine se demande où sont les femmes pour participer à ce forum. Et bien me voilà. Je suis toute nouvelle dans le groupe. Je suis médecin originellement de Mumbai en Inde mais actuellement en stage en France. Le sujet abordé par cvnunavik est très important. Et Claude et Francine ont raison d’insister sur l’influence culturelle sur la définition par le groupe dominant de l’heure du paradigme dominant en une science donnée pour une époque donnée. Les vérités scientifiques n’ont un caractère que provisoire jusqu’à ce que le paradigme directeur de l’heure ne suffise plus. Kuhn n’a pas tort. L’apport féministe à l’épistémologie est d’importance. D’une part l’influence en pédagogie du modèle macho de compétition a été dénoncée à juste titre. On change peu à peu sur ce point. Au grand dam de certaines vieilles barbes les femmes sont maintenant présentes en grand nombre dans les facs de la médecine aux maths. Leurs résultats sont même très souvent supérieurs à ceux de leurs collègues masculins. C’est vrai en Inde et c’est vrai ailleurs. Par ailleurs il est difficile pour un homme d’accepter que sa vision de la vérité n’est pas aussi universelle qu’il le prétend. À l’origine du féminisme se retrouvent les travaux de Carol Gilligan. Elle disait qu’il y a une éthique de mâles. Le message reste encore incompris et surtout refusé contre toute évidence. De même il existe une épistémologie de mâles. Cela n’a rien à voir avec les critères de validation d’une recherche à données quantitatives. Le problème est ailleurs et touche au cœur même de la question épistémologique. Qui s’érige en juge des questions dites pertinentes. Qui définit le paradigme. Ne cherchez pas les chercheurs mâles se sont arrogé ce rôle. Les femmes en recherche le savent les hommes en sont inconscients. Je suis Indienne et femme ce qui représente en France deux handicaps. Je savais les Français souvent racistes. Ils le sont. Je les découvre souvent sexistes et misogynes. Il n’est pas facile pour une femme de se faire prendre au sérieux en France dans le monde scientifique et je me suis habituée à entendre le premier venu me parler comme à un enfant retardé. La testostérone inhibe souvent le travail des neurones. Même ici dans ce forum je crois percevoir que pour certains les femmes n’ont qu’à être comme tous les autres gars. Même la question de la pertinence d’une épistémologie féministe a été jugée irrecevable par la plupart des mâles du groupe. Au nom de l’objectivité de la science. Mais par des gens qui n’ont pas lu celle qu’ils condamnent. Je privilégie l’honnêteté plus que la combativité. Pour moi être scientifique suppose de l’ouverture d’esprit et que l’on sache de quoi l’on parle. Mais je ne suis qu’une femme et devrais savoir que pour gagner il ne faut que crier plus fort. Excusez la qualité douteuse de mon français. Après l’Hindi l’Anglais et le Marathi le Français n’est que ma quatrième langue. Et après tout comme les mâles le savent les capacités intellectuelles des femmes sont limitées. Sans rancune Radhika.
    Bon. On répond à une question qui n'a pas de sens. Ce n'est pas un concours de bon mot..
    Le débat ne sert à rien si il ne se base pas sur la réalité et n'a pas pour finalité un partage de l'expérience personnel de chacun (expérience au sens commun comme au sens scientifique). Donc quand on a tord, on doit l'accepter et le reconnaitre.. pour son propre intéret.
    La logique, les mathématiques, ne dépendent pas du sexe, point. Instruisez vous avant d'en parler. Si on doit me traiter de mysogyne parce que j'ose constater et affirmer que, dans une bonne moyenne, la façon de penser moyenne tel que je l'observe, et déconnecter de la réalité, et bien soit ! qu'on me traite..
    Des idées comme affirmer qu'un débat d'idée opposé ne doit pas aboutir à la reconnaissance que l'un des deux se trompent.. des idées comme quoi on attribuerais aux gens des valeurs, les égos, et qu'il faudrait obligatoirement que chacun reparte avec une image de soit préservé sans faille, tout ces abuts manifeste qui ne sont au final que des chateaux de carte basé sur du rêve, moi je suis contre.
    Maintenant, je ne vois pas quoi répondre à une longue tirade qui n'accuse personne directement, ne prouve rien et n'apporte rien au débat.. Vous êtes probablement trés intelligente, mais ce n'est pas simplement parce que vous êtes une femme qu'on doit vous l'accorder.
    Continuer de vous entrainer !

  26. #25
    GrisBleu

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Citation Envoyé par FraMart Voir le message
    wlad_von_tokyo ne lira sans doute pas Harding:

    Il y a plus longtemps l’Église fixait les questions et les réponses puis au temps de Staline ou de Hitler ce fut la politique. De nos jours des gens comme Bush dictent que l’évolution ou les recherches sur les cellules-souches sont non scientifiques. Le groupe dominant dicte le paradigme. Culture influences what we see and how we see it.
    Le groupe dominant n’éprouve pas le besoin de se remettre en question. La bonne science c’est ce que font les membres de ce groupe. La mauvaise science c’est ce qui n’entre pas dans le cadre de ce paradigme.
    Salut

    Effectivement, ce n'est pas le resume que vous en faites qui me motivera a la lire

    Quand je parlais d'experimentations et des autres criteres sur lesquels se fondent la science, c'est justement pour souligner que l'eglise / hitler / bush (ce n'est peut etre pas votre attention, mais ca fait trollesque comme argumentation... ) /mon voisin peuvent decider ce qu'ils veulent, Jupiter a des satelittes, c est constant dans tous les reperes, les lignes de spectres atomiques existent, etc. (ce sont bien ces experiences qui ont lance les revolutions scientifiques). Ce qui distingue la science c'est cette rigueur face a l'experience.

    Apres l'argent peut aller dans certains domaines plutot que d'autres, des femmes peuvent se sentir moins a l'aise dans un milieu competitif (je crois que c'est helas le cas de beaucoup de domaines que d'etre competitif, pas specialement la science) mais pour vous reprendre, la bonne science c'est celle qui affronte le reel et cherche l'objectivite, la pseudo science c'est celle qui s'en lave les mains

    Finalement, Cette dame a bien ecrit ce que j'ai cite: fut elle critiquee par les republicains (et alors???), c'est quand meme idiot. Defendre la place de la femme ne justifie pas de dire n'importe quoi (enfin c'est mon opinion)

    Cordialement

  27. #26
    invitea29d1598

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Bonjour,

    Citation Envoyé par cvnunavik Voir le message
    Le point le plus important, c’est que la science se présente habituellement comme OBJECTIVE et non subjective et à l’épreuve de biais et préjugés. Harding le conteste.
    si elle le dit comme ça, je rejoins mtheory et autres : c'est absurde et il convient de séparer le travail de recherche du résultat obtenu.

    Une pseudo-rationalité se trouve démesurément valorisée par rapport à l’imagination et l’intuition vues comme trop féminines pour être prises au sérieux.
    la science repose sur des démonstrations ou la validation par des expériences. Prétendre que l'intuition et l'imagination n'y ont aucune place n'a aucun sens. Un brin de culture d'histoire de la physique démontre ce mythe en une demi-seconde (en se basant par exemple sur l'histoire du développement de la physique quantique).

    Parce que la COMPÉTITION est survalorisée chez les mâles
    généralisation absurde faite par les extrémistes-féministes. Qui sont les premières à râler dès qu'on prétend que l'homme et la femme sont différents mais les premières à tenir des discours qui vont dans ce sens.

    la pédagogie des sciences ET DES MATHS doit miser sur la difficulté plus que la simplicité et sur l’élimination du plus grand nombre (par exemple, on enseigne les maths pour sélectionner les « meilleurs » et non pour que le plus grand nombre comprenne).
    ça n'a strictement rien à voir avec la science. C'est un problème d'enseignement. Il y a autant de concours sur des matières scientifiques que non-scientifiques.

    Les femmes ont davantage tendance à la collaboration, à l’utilisation de leur imagination et de leur intuition et à une vision moins mécaniste et plus globale.
    ridicule...

    Citation Envoyé par cvnunavik Voir le message
    En passant, la plupart d’entre nous avons publié en collaboration avec plusieurs auteurs (souvent avec des femmes, chercheurs comme nous) et passée la phase des engueulades on finit par découvrir que le dialogue et l’écoute sont plus productifs.
    pour ce que j'ai vu de la recherche (ça fait maintenant quand même quelques années que j'y baigne et côtoie des chercheurs et chercheuses), les femmes n'ont rien à envier aux hommes pour ce qui est d'adopter la tactique de celui qui gueule le plus fort. Ce qui compte avant tout c'est la nationalité via l'éducation. Un chercheur US ou bien quelqu'un ayant travaillé longtemps là-bas (homme ou femme) ne comprendra que très rarement que l'on puisse préférer la collaboration à la concurrence, alors que beaucoup d'européens considéreront comme une perte de temps le fait de mettre 4 groupes différents sur le même sujet.

    Citation Envoyé par mtheory
    Que le dialogue et l'écoute soient plus productif que de l'opposition systématique et des combats de coqs est une évidence que toute personne un peu mature et sincère dans sa démarche de recherche de la vérité et de la compréhension découvre assez rapidement dans sa vie et ça n'est absolument pas lié au fait d'être un homme ou une femme.
    tout à fait... mais que ça soit évident pour tous, malheureusement, non.

    Après, je veux bien croire que les femmes sont un peu plus douées que les hommes pour le dialogue et l'écoute dans certaines disciplines ou interactions sociales mais franchement, en sciences dures au moins, les différences sont mineures
    parfaitement... je connais mème des chercheuses femmes incapables d'écouter...


    Citation Envoyé par FraMart Voir le message
    Le groupe dominant n’éprouve pas le besoin de se remettre en question. La bonne science c’est ce que font les membres de ce groupe. La mauvaise science c’est ce qui n’entre pas dans le cadre de ce paradigme.
    si la recherche fonctionnait vraiment comme ça on en serait encore à l'âge de pierre... c'est avant tout une histoire de génération que de sexe. L'avantage d'Einstein par rapport à des gens comme Lorentz et Poincaré n'est pas d'avoir été une femme mais bien d'avoir été d'une autre génération : moins de choses à oublier pour pouvoir avoir un regard neuf. Après, il est vrai que dans la recherche privée les femmes semblent souvent considérées comme des "secrétaires qui se sont égarées professionnellement"... mais dans le public, c'est quand même une attitude très minoritaire... en tous cas dans la recherche non-appliquée que je connais... j'ai plusieurs amies chercheuses et aucune ne m'a jamais parlé d'un traitement différent sur le simple prétexte qu'elle serait femme (sauf justement lors de contacts avec des entreprises privées).

    Citation Envoyé par wlad_von_tokyo Voir le message
    (je crois que c'est helas le cas de beaucoup de domaines que d'etre competitif, pas specialement la science) mais pour vous reprendre, la bonne science c'est celle qui affronte le reel et cherche l'objectivite, la pseudo science c'est celle qui s'en lave les mains
    exactement... c'est la société qui est comme ça, pas la science.

    Defendre la place de la femme ne justifie pas de dire n'importe quoi (enfin c'est mon opinion)
    et je la partage... surtout que ce n'est pas rendre service à la condition féminine que de tenir des propos pareils qui ridiculisent cette cause pourtant valable.

  28. #27
    mtheory

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Citation Envoyé par Radhika Voir le message
    Bonjour à tous et à toutes. Francine se demande où sont les femmes pour participer à ce forum. Et bien me voilà. Je suis toute nouvelle dans le groupe. Je suis médecin originellement de Mumbai en Inde mais actuellement en stage en France.
    Bonjour et bienvenue sur Futura à une compatriote de Gandhi,Chandrasekhar,Sri Aurobindo et Srinivasa Ramanujan !


    Le sujet abordé par cvnunavik est très important. Et Claude et Francine ont raison d’insister sur l’influence culturelle sur la définition par le groupe dominant de l’heure du paradigme dominant en une science donnée pour une époque donnée. Les vérités scientifiques n’ont un caractère que provisoire jusqu’à ce que le paradigme directeur de l’heure ne suffise plus. Kuhn n’a pas tort. L’apport féministe à l’épistémologie est d’importance. D’une part l’influence en pédagogie du modèle macho de compétition a été dénoncée à juste titre. On change peu à peu sur ce point. Au grand dam de certaines vieilles barbes les femmes sont maintenant présentes en grand nombre dans les facs de la médecine aux maths. Leurs résultats sont même très souvent supérieurs à ceux de leurs collègues masculins. C’est vrai en Inde et c’est vrai ailleurs. Par ailleurs il est difficile pour un homme d’accepter que sa vision de la vérité n’est pas aussi universelle qu’il le prétend. À l’origine du féminisme se retrouvent les travaux de Carol Gilligan. Elle disait qu’il y a une éthique de mâles. Le message reste encore incompris et surtout refusé contre toute évidence. De même il existe une épistémologie de mâles. Cela n’a rien à voir avec les critères de validation d’une recherche à données quantitatives. Le problème est ailleurs et touche au cœur même de la question épistémologique. Qui s’érige en juge des questions dites pertinentes. Qui définit le paradigme. Ne cherchez pas les chercheurs mâles se sont arrogé ce rôle. Les femmes en recherche le savent les hommes en sont inconscients. Je suis Indienne et femme ce qui représente en France deux handicaps. Je savais les Français souvent racistes. Ils le sont. Je les découvre souvent sexistes et misogynes. Il n’est pas facile pour une femme de se faire prendre au sérieux en France dans le monde scientifique et je me suis habituée à entendre le premier venu me parler comme à un enfant retardé. La testostérone inhibe souvent le travail des neurones. Même ici dans ce forum je crois percevoir que pour certains les femmes n’ont qu’à être comme tous les autres gars. Même la question de la pertinence d’une épistémologie féministe a été jugée irrecevable par la plupart des mâles du groupe. Au nom de l’objectivité de la science. Mais par des gens qui n’ont pas lu celle qu’ils condamnent. Je privilégie l’honnêteté plus que la combativité. Pour moi être scientifique suppose de l’ouverture d’esprit et que l’on sache de quoi l’on parle. Mais je ne suis qu’une femme et devrais savoir que pour gagner il ne faut que crier plus fort. Excusez la qualité douteuse de mon français. Après l’Hindi l’Anglais et le Marathi le Français n’est que ma quatrième langue. Et après tout comme les mâles le savent les capacités intellectuelles des femmes sont limitées. Sans rancune Radhika.
    Je crois que vous êtes victimes de plusieurs biais et la discussion aussi d'ailleurs, ce qui veut dire que je m'y inclue mais ça ne change pas beaucoup ce que j'ai dis.

    D'abord il y a le fait que vous êtes médecin, je ne crois pas que la pratique de la médecine et le recherche en science fondamentale soient à mettre sur le même plan. Vous êtes incontestablement confrontée à des groupes avec des tendances telles que vous les décrivez mais ça, ça ressort d'études sociologiques de praticiens, quand bien même de la recherche soit effectuée en médecine.

    Ce n'est pas vraiment de l'épistémologie. Qu'il puisse y avoir des différences importantes entre la pratique, et jusqu'à un certain point de la recherche en médecine au sens large par une femme ou par un homme ne m'étonne guère....

    Je pense qu'il y a de grosse différences entre d'un cotés la pratique d'un ingénieur, d'un médecin et celle d'un chercheur en biologie moléculaire ou en physique des particules élémentaires.

    Quand je parle d'épistémologie je me place au niveau de la logique de la découverte scientifique dans des domaines de la recherche la plus fondamentale, pas celle qui est appliquée, et c'est elle qui est le moteur ultime et qui pose les questions les plus centrales. Dans ce domaine, le peu que je vois des affirmations de Harding ne fait absolument aucun sens.

    Maintenant, qu'il y ait des corporatismes, des blocages et des attitudes proprement "mâle" dans des domaines appliqués comme la médecine, je n'ai aucun problème à le croire mais à proprement parler , ces domaines ne font que peut intervenir des considérations d'épistémologie et n'apportent pas grand chose à celle-ci.

    Donc oui, je suis biaisé ,dans le sens ou je parle des domaines que je connais bien, comme ceux de la physique des particules élémentaires et de l'astrophysique, particulièrement du point de vue théorique.

    Les considérations de Khun font intervenir de la sociologie et je n'ai aucun doute que dans les domaines des sciences appliquées et de la pratique de ces dernières, les analyses de Khun soient beaucoup plus pertinentes que dans le domaines de la recherche dans le domaine des sciences beaucoup plus théoriques.Donc les analyses de Harding sont certainement pertinentes aussi au niveau de le sociologie de certains groupes de scientifiques mais certainement pas en ce qui concerne vraiment l'épistémologie.
    “I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman

  29. #28
    invite08ea7a0e

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Rincevent écrit :
    …pour ce que j'ai vu de la recherche (ça fait maintenant quand même quelques années que j'y baigne et côtoie des chercheurs et chercheuses), les femmes n'ont rien à envier aux hommes pour ce qui est d'adopter la tactique de celui qui gueule le plus fort. Ce qui compte avant tout c'est la nationalité via l'éducation. Un chercheur US ou bien quelqu'un ayant travaillé longtemps là-bas (homme ou femme) ne comprendra que très rarement que l'on puisse préférer la collaboration à la concurrence, alors que beaucoup d'européens considéreront comme une perte de temps le fait de mettre 4 groupes différents sur le même sujet…
    Pour sa part, mtheory écrit :
    Les considérations de Khun font intervenir de la sociologie et je n'ai aucun doute que dans les domaines des sciences appliquées et de la pratique de ces dernières, les analyses de Khun soient beaucoup plus pertinentes que dans le domaines de la recherche dans le domaine des sciences beaucoup plus théoriques.Donc les analyses de Harding sont certainement pertinentes aussi au niveau de le sociologie de certains groupes de scientifiques mais certainement pas en ce qui concerne vraiment l'épistémologie.
    Merci à vous deux.
    Je comprends un peu mieux pourquoi on ne se comprend pas. Effectivement, j’ai étudié et enseigné dans les universités américaines. Francine (FraMart) a un MBA et un PhD, signes d’études américaines ou canadiennes mais non européennes à coup sûr et je crois que l’on peut dire la même chose de PhilHippy; je crois aussi comprendre que Radhika a étudié en Inde dans un climat somme doute anglo-saxon. Quitte à ces personnes de rectifier mon diagnostique j’ai le goût de suggérer que leur lieu de formation (NOTRE lieu de formation, à nous quatre?) pourrait expliquer notre appui à Harding. Reste à expliquer davantage le fait que notre perspective diffère à ce point de celle des autres participants à ce Forum.
    La collaboration se trouve en effet privilégiée en contexte anglo-saxon (surtout en Amérique : USA et Canada) De ce point de vue c’est le gueulage qui est vu comme perte de temps et non la collaboration. Le système américain (celui que je connais le mieux) est tout entier centré sur le travail d’équipe et la prise de parole de l’étudiant et presque pas sur le magistral. En passant même dans les universités les plus prestigieuses, étudiants et professeurs s’interpellent par leur prénom et prennent une bière ensemble; je doute que ce soit convenant en France….
    La définition même de l’épistémologie et, partant, l’objet de la discipline N’EST PAS LA MÊME aux USA et en France.
    La chose peut sembler surprenante. Pour faire bref, vous pouvez retirer un certain intérêt à parcourir les versions française ET anglaise des articles portant sur l’épistémologie dans Wikipedia.
    Un aspect important est que l’anglophone verra comme primordial la discussion de l’établissement d’un paradigme commun pour parler comme Kuhn et le francophone parlera uniquement de la méthode scientifique. Comme méthode, la question est réglée chez les américains; mais cela n’a rien à voir, pour eux, avec l’épistémologie. Cela explique sans doute pourquoi Bourdieu et Latour ont été mieux reçus aux USA qu’en France : leurs questionnements étaient épistémologiques au sens anglo-saxon et ne faisaient guère sérieux en France. La dimension sociologique est primordiale dans
    l'épistemology anglo-saxonne.
    Qu’en conclure?
    Les définitions que donnent Français et Anglophones diffèrent c’est une évidence. Mais aucune n’est meilleure que l’autre. L’objet de l’étude EST différent et complémentaire. Et je crois utile de discuter des DEUX sujets.
    Ce dont parle Harding n’a RIEN à voir avec l’épistémologie au sens Français du mot. Elle ne remet PAS en cause la méthode scientifique (elle n’enseignerait pas à UCLA autrement). Son questionnement est tout à fait dans l’optique de l'epistemologyaméricaine : comment s’établit le paradigme commun et comment se fait-il que partout sur la planète il appert que la discussion se fait entre gars sur la base de qui crie le plus fort. Bourdieu a des pages éclairantes sur les jeux de pouvoir et chez Latour c’est même plus grinchant. La question de méthode est secondaire en un sens en epistemology (alors qu'elle est essentielle en épistémologie): LE PARADIGME DÉLAISSÉ ÉTAIT OBTENU DE FAÇON AUSSI RIGOUREUSE QUE LE SUIVANT.
    Aux USA plus que partout ailleurs peut-être la science est perçue comme provisoire. Un exemple : le PhD implique la rédaction d’une thèse qui n’est acceptée que si elle rend périmée une connaissance établie et doit même contenir des recommandations proposant des pistes de recherches qui pourraient l’invalider à son tour. La blague est connue : ta thèse est périmée le jour de sa soutenance. Un Francophone aura de la difficulté à voir l’à propos de telles règles du jeu.
    J’ai accompagné des douzaines d’étudiants dans leurs recherches doctorales (c’est une tâche très importante du prof aux USA). À tous, je disais qu’ils avaient à accepter avec humour et humilité que leur thèse serait périmée dès le jour de sa soutenance et que c’est ainsi qu’on assurerait que la science progressera.
    J’ai toujours enseigné À LA FOIS la rigueur méthodologique ET la certitude que le corpus des connaissances disponible était provisoire.
    Pour les USA l’epistemologys’intéresse au corpus plus qu'à la méthode : sur la méthode on ne discute pas et on l’enseigne. La rigueur scientifique est religion d’état….
    Mais parler corpus implique qu’il faille parler sociologie de la recherche. Pour nous, c’est epistemological.
    Arrivent les féministes. Là encore nullement question de discuter de rigueur et de méthode scientifique. Ce n’est pas un sujet de discussion. Mais ce qui enrage les féministes c’est la pseudo-objectivité dont se parent les décideurs de paradigmes. Elles se souviennent de Marie Curie, et surtout parmi bien d’autres de Rosalind Franklin et de Henrietta Swan Leavitt (et si ces noms ne vous disent rien prouve leur point !).
    Ce qui les enrage aussi c’est la façon mâle d’enseigner les sciences et les maths aux jeunes; ce n’est pas encore parler de recherche et c’est davantage enseigner le corpus (non la méthode).
    Ce n’est que récemment qu’aux USA on enseigne les maths pour que la majorité comprenne et non comme critère d’exclusion. J’y insiste: cet enseignement aux allures d'ésotérisme, ce n’est pas la bonne manière de former des chercheurs. J’ai personnellement toujours essayé de faire comprendre ma matière au plus grand nombre de mes étudiants (j’avais lu Boileau!).
    De plus - autre sujet de discussion épistémologique à l’américaine - les féministes ont amené en sciences un souci de globalité : on a reproché aux techniques d’expérimentation leur nécessaire artificialité. Isoler les variables est utile, valable et nécessaire mais, disent-elles, est-ce le tout de la science; les résultats sont valables pour l’environnement artificiel…restons-en là si on ne peut pas extrapoler et sur quelle base le fera-t-on… Prenons le cas des recherches en pharmacologie pour se sentir interpelé. Les féministes ne remettent aucunement en cause la rigueur…elles en élargissent les champs d’application. Le mâle sera plus vite satisfait, disent-elles, d’avoir validé son hypothèse par l’application rigoureuse de la méthode et la fiabilité de son instrumentation; la femme chercheure a l’intuition que cela ne suffit pas…
    Je m’excuse de la longueur démesurée de mon intervention.
    Je termine sur un texte d’Elizabeth Anderson qui dit mieux que moi ce que j’aurais voulu aussi bien exprimer. Vous remarquerez que les critiques féministes portent sur les PRACTICES OF KNOWLEDGE ATTRIBUTION….et que c’est donc plus près de Latour et Bourdieu qu’on ne le croirait :
    Feminist epistemology and philosophy of science studies the ways in which gender does and ought to influence our conceptions of knowledge, the knowing subject, and practices of inquiry and justification. It identifies ways in which DOMINANT CONCEPTIONS AND PRACTICES OF KNOWLEDGE ATTRIBUTION, ACQUISITION, AND JUSTIFICATION SYSTEMATICALLY DISADVANTAGE WOMEN AND OTHER SUBORDINATED GROUPS, and strives to reform these conceptions and practices so that they serve the interests of these groups. Various practitioners of feminist epistemology and philosophy of science argue that dominant knowledge practices disadvantage women by (1) excluding them from inquiry, (2) denying them epistemic authority, (3) denigrating their “feminine” cognitive styles and modes of knowledge, (4) producing theories of women that represent them as inferior, deviant, or significant only in the ways they serve male interests, (5) producing theories of social phenomena that render women's activities and interests, or gendered power relations, invisible, and (6) producing knowledge (science and technology) that is not useful for people in subordinate positions, or that reinforces gender and other social hierarchies. Feminist epistemologists trace these failures to flawed conceptions of knowledge, knowers, objectivity, and scientific methodology. They offer diverse accounts of how to overcome these failures. They also aim to (1) explain why the entry of women and feminist scholars into different academic disciplines, especially in biology and the social sciences, has generated new questions, theories, and methods, (2) show how gender has played a causal role in these transformations, and (3) defend these changes as cognitive, not just social, advances.
    THE CENTRAL CONCEPT OF FEMINIST EPISTEMOLOGY IS THAT OF A SITUATED KNOWER, AND HENCE OF SITUATED KNOWLEDGE: knowledge that reflects the particular perspectives of the subject. Feminist philosophers are interested in how gender situates knowing subjects. They have articulated three main approaches to this question: feminist standpoint theory, feminist postmodernism, and feminist empiricism. Different conceptions of how gender situates knowers also inform feminist approaches to the central problems of the field: grounding feminist criticisms of science and feminist science, defining the proper roles of social and political values in inquiry, evaluating ideals of objectivity and rationality, and reforming structures of epistemic authority.
    Si vous trouvez encore confus mes propos je m’en excuse. J’espère seulement qu’un ou l’autre d’entre vous pourra au moins en retenir que de chaque côté de l’océan on peut penser différemment sans être moins scientifique.
    Question de nationalités, de culture et d’éducation? Question d’être homme ou femme sans doute aussi…
    Amicalement toujours, Claude.

  30. #29
    mtheory

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Bonjour,

    Merci pour ces précisions !

    Effectivement, je comprends mieux le problème. J'y reviendrai quand j'aurai un peu plus de temps mais au final ça ne fait que renforcer ce que je pense.
    “I'm smart enough to know that I'm dumb.” Richard Feynman

  31. #30
    invite6b1a864b

    Re : Une épistémologie féministe des sciences ?

    Citation Envoyé par cvnunavik Voir le message
    Rincevent écrit :

    Pour sa part, mtheory écrit :

    Merci à vous deux.
    Je comprends un peu mieux pourquoi on ne se comprend pas. Effectivement, j’ai étudié et enseigné dans les universités américaines. Francine (FraMart) a un MBA et un PhD, signes d’études américaines ou canadiennes mais non européennes à coup sûr et je crois que l’on peut dire la même chose de PhilHippy; je crois aussi comprendre que Radhika a étudié en Inde dans un climat somme doute anglo-saxon. Quitte à ces personnes de rectifier mon diagnostique j’ai le goût de suggérer que leur lieu de formation (NOTRE lieu de formation, à nous quatre?) pourrait expliquer notre appui à Harding. Reste à expliquer davantage le fait que notre perspective diffère à ce point de celle des autres participants à ce Forum.
    La collaboration se trouve en effet privilégiée en contexte anglo-saxon (surtout en Amérique : USA et Canada) De ce point de vue c’est le gueulage qui est vu comme perte de temps et non la collaboration. Le système américain (celui que je connais le mieux) est tout entier centré sur le travail d’équipe et la prise de parole de l’étudiant et presque pas sur le magistral. En passant même dans les universités les plus prestigieuses, étudiants et professeurs s’interpellent par leur prénom et prennent une bière ensemble; je doute que ce soit convenant en France….
    La définition même de l’épistémologie et, partant, l’objet de la discipline N’EST PAS LA MÊME aux USA et en France.
    La chose peut sembler surprenante. Pour faire bref, vous pouvez retirer un certain intérêt à parcourir les versions française ET anglaise des articles portant sur l’épistémologie dans Wikipedia.
    Un aspect important est que l’anglophone verra comme primordial la discussion de l’établissement d’un paradigme commun pour parler comme Kuhn et le francophone parlera uniquement de la méthode scientifique. Comme méthode, la question est réglée chez les américains; mais cela n’a rien à voir, pour eux, avec l’épistémologie. Cela explique sans doute pourquoi Bourdieu et Latour ont été mieux reçus aux USA qu’en France : leurs questionnements étaient épistémologiques au sens anglo-saxon et ne faisaient guère sérieux en France. La dimension sociologique est primordiale dans
    l'épistemology anglo-saxonne.
    Qu’en conclure?
    Les définitions que donnent Français et Anglophones diffèrent c’est une évidence. Mais aucune n’est meilleure que l’autre. L’objet de l’étude EST différent et complémentaire. Et je crois utile de discuter des DEUX sujets.
    Ce dont parle Harding n’a RIEN à voir avec l’épistémologie au sens Français du mot. Elle ne remet PAS en cause la méthode scientifique (elle n’enseignerait pas à UCLA autrement). Son questionnement est tout à fait dans l’optique de l'epistemologyaméricaine : comment s’établit le paradigme commun et comment se fait-il que partout sur la planète il appert que la discussion se fait entre gars sur la base de qui crie le plus fort. Bourdieu a des pages éclairantes sur les jeux de pouvoir et chez Latour c’est même plus grinchant. La question de méthode est secondaire en un sens en epistemology (alors qu'elle est essentielle en épistémologie): LE PARADIGME DÉLAISSÉ ÉTAIT OBTENU DE FAÇON AUSSI RIGOUREUSE QUE LE SUIVANT.
    Aux USA plus que partout ailleurs peut-être la science est perçue comme provisoire. Un exemple : le PhD implique la rédaction d’une thèse qui n’est acceptée que si elle rend périmée une connaissance établie et doit même contenir des recommandations proposant des pistes de recherches qui pourraient l’invalider à son tour. La blague est connue : ta thèse est périmée le jour de sa soutenance. Un Francophone aura de la difficulté à voir l’à propos de telles règles du jeu.
    J’ai accompagné des douzaines d’étudiants dans leurs recherches doctorales (c’est une tâche très importante du prof aux USA). À tous, je disais qu’ils avaient à accepter avec humour et humilité que leur thèse serait périmée dès le jour de sa soutenance et que c’est ainsi qu’on assurerait que la science progressera.
    J’ai toujours enseigné À LA FOIS la rigueur méthodologique ET la certitude que le corpus des connaissances disponible était provisoire.
    Pour les USA l’epistemologys’intéresse au corpus plus qu'à la méthode : sur la méthode on ne discute pas et on l’enseigne. La rigueur scientifique est religion d’état….
    Mais parler corpus implique qu’il faille parler sociologie de la recherche. Pour nous, c’est epistemological.
    Arrivent les féministes. Là encore nullement question de discuter de rigueur et de méthode scientifique. Ce n’est pas un sujet de discussion. Mais ce qui enrage les féministes c’est la pseudo-objectivité dont se parent les décideurs de paradigmes. Elles se souviennent de Marie Curie, et surtout parmi bien d’autres de Rosalind Franklin et de Henrietta Swan Leavitt (et si ces noms ne vous disent rien prouve leur point !).
    Ce qui les enrage aussi c’est la façon mâle d’enseigner les sciences et les maths aux jeunes; ce n’est pas encore parler de recherche et c’est davantage enseigner le corpus (non la méthode).
    Ce n’est que récemment qu’aux USA on enseigne les maths pour que la majorité comprenne et non comme critère d’exclusion. J’y insiste: cet enseignement aux allures d'ésotérisme, ce n’est pas la bonne manière de former des chercheurs. J’ai personnellement toujours essayé de faire comprendre ma matière au plus grand nombre de mes étudiants (j’avais lu Boileau!).
    De plus - autre sujet de discussion épistémologique à l’américaine - les féministes ont amené en sciences un souci de globalité : on a reproché aux techniques d’expérimentation leur nécessaire artificialité. Isoler les variables est utile, valable et nécessaire mais, disent-elles, est-ce le tout de la science; les résultats sont valables pour l’environnement artificiel…restons-en là si on ne peut pas extrapoler et sur quelle base le fera-t-on… Prenons le cas des recherches en pharmacologie pour se sentir interpelé. Les féministes ne remettent aucunement en cause la rigueur…elles en élargissent les champs d’application. Le mâle sera plus vite satisfait, disent-elles, d’avoir validé son hypothèse par l’application rigoureuse de la méthode et la fiabilité de son instrumentation; la femme chercheure a l’intuition que cela ne suffit pas…
    Je m’excuse de la longueur démesurée de mon intervention.
    Je termine sur un texte d’Elizabeth Anderson qui dit mieux que moi ce que j’aurais voulu aussi bien exprimer. Vous remarquerez que les critiques féministes portent sur les PRACTICES OF KNOWLEDGE ATTRIBUTION….et que c’est donc plus près de Latour et Bourdieu qu’on ne le croirait :
    Si vous trouvez encore confus mes propos je m’en excuse. J’espère seulement qu’un ou l’autre d’entre vous pourra au moins en retenir que de chaque côté de l’océan on peut penser différemment sans être moins scientifique.
    Question de nationalités, de culture et d’éducation? Question d’être homme ou femme sans doute aussi…
    Amicalement toujours, Claude.
    ok au temps pour moi !
    Certe il existe des différences (au moins statistiques) entre les hommes et les femmes, dans la façon dont il appréhende la réalité (qu'elles soient innés ou acquises, selon moi il s'agit de l'écho dans la structure du soi de nos différents appareils hormonaux).
    Je pense néanmoins qu'il n'y a aucun raison pour qu'il y ai une "justice" dans l'efficacité de chacun (il n'y a déjà pas entre les hommes)..
    Je suis misogyne alors, mais par simple observation de la réalité, pas par choix, et à mon avis il faut combattre les préjugés même fondé sur les statistiques, par respect de chacun .
    Maintenant vouloir extrapoler et sexualiser le débat scientifique, ça n'apporte que des complications et ça ne va pas dans le sens de l'éclaircissement..
    Oui les hommes pensent différemment des femmes, oui ça les conduits parfois à avoir des positions différentes, ce n'est cependant pas parce qu'ils sont des hommes qu'ils ont ces positions.. c'est un peu comme dans les couples : Monsieur aime le foot, Madame aime la variété.. ce n'est pas en rappelant que ce sont des tendances, d'où qu'elles viennent, qu'on fait avancé le débat du dimanche soir...
    Quand à savoir si la femme chercheuse à "l'intuition que ça ne suffit pas"... c'est faux. La femme fait juste un mythe avec son intuition..
    L'homme appel cela la stratégie à long terme, le développement durable, l'écologie, et n'en fait pas une montagne..

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