Bonjour,Je prend le risque de rouvrir une discussion sur la question de l'avortement. Si je parle de risque c'est que cette question déchaîne souvent des passions et que les débordements sont fréquents. Afin que le débat soit constructif et qu'il ne prenne pas l'apparence d'un affrontement mais d'une recherche commune de la vérité, il est essentiel que chacun respecte l'opinion d'autrui et participe en utilisant des arguments et non des attaques personnelles.
Je vous rappelle la charte du forum :
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Un argument beaucoup développé par les défenseurs de l'avortement est la souffrance que représente une grossesse non désirée. Une jeune fille qui fait des études et qui se retrouve malheureusement enceinte alors qu'elle dépend encore de ses parents doit-elle sacrifier sa vie et son avenir pour garder un enfant qu'elle n'a pas désiré? La situation peut être encore plus difficile lorsque la famille renie leur enfant et le mette à la rue, sans même parler des hommes qui abandonnent leur compagne lorsqu'ils apprennent que celle-ci est enceinte. On peut également se demander quels sentiments peut développer une mère à l'égard d'un enfant qui aurait "gâché" sa vie…
Mais l'avortement n'est-il qu'un geste égoïste qui conduirait la femme à avorter par pure convenance personnelle? L'avortement n'est il qu'un refus de la souffrance ou traduit-il l'attention portée aux conditions d'accueil de l'enfant? En effet, la souffrance concerne également l'enfant non voulu qui peut être élevé par une mère très jeune, seule ou dans des conditions difficiles. Gâcher deux vies (et peut-être plus) pour en sauver une qui n'a que partiellement débutée, ne paraît pas moralement meilleur que l'avortement…
Mais peut on réellement parler de vies gâchées? Si on demande à un enfant de 10 ans qui a été élevé dans des conditions difficiles si il aurait préféré être avorté ou non, aussi bizarre que cela puisse paraître, on peut aisément supposer qu'il préfère vivre dans des conditions qui ne sont pas forcément idéales plutôt que de ne pas être. La vie est une valeur de base de l'éthique, on ne peux pas considérer qu'il y ai des vies qui valent la peine d'être vécues et d'autres non, on ne peut juger par avance la vie de quelqu'un. Les 23% de la population mondiale vivant avec moins de un dollar par jour doit elle se suicider car vivant dans l'extrême pauvreté? Il est évident que tous les hommes ne naissent et ne demeurent pas libres et égaux en droits et que certaines vies sont plus difficiles que d'autres mais on ne peut pas dire que certaines vies ne méritent pas d'être vécues, personne n'a le droit de mort sur quelqu'un, on a seulement le droit de vie. Les défenseurs de l'avortement se basent sur un idéal de ce que devrait être la vie humaine, une vie où il n'y aurait pas de souffrance. Cet idéal est purement utopique, tout le monde souffre. Faut-il donc répondre à la souffrance de la mère et à la souffrance du futur enfant par la mort de l'embryon? La vie d'un enfant ne dépend pas de la souffrance qu'il cause aux autres ou non. On ne supprime pas (l'éventuelle) souffrance d'une personne en supprimant (l'éventuelle) personne. Cela revient à dire que pour supprimer la pauvreté, il faut supprimer les pauvres…
Prenons l'exemple d'un futur enfant dont l'existence n'est pas désirée et qui va naître dans un milieu difficile avec des parents toxicomanes, alcooliques, violents, etc.. Doit on autoriser cet embryon à se développer et à vivre cette vie qui s'annonce difficile? L'avortement n'est pas une décision facile, tout le monde le reconnaît. On dit que c'est la solution "la moins pire"… mais par rapport à quoi? Réponse : par rapport à la vie. La mort serait donc "moins pire" que la vie? Comme nous l'avons précédemment vu, cela est impossible. Mais que doit alors faire cette mère? L'adoption est une réponse. Mais la mère accepterait-elle de porter en son sein un enfant pendant 9 mois pour l'abandonner juste après la naissance? Néanmoins, cela paraît plus moral et plus supportable pour la mère que de supprimer la vie de l'enfant, un enfant adopté à toutes les chances d'être heureux. Le mieux serait que les mères puissent élever leur enfant malgré tout. Le problème est que les structures permettant d'assurer aux jeunes mères d'élever correctement leurs enfants sans pour autant devoir forcément tirer un trait sur leur avenir manquent. Il faut cependant rappeler que des associations existent.
En ayant étudié ce sujet et les arguments que je vous ai présenté, il me paraît impossible d'être en faveur de l'avortement (ce qui est pourtant l'opinion commune). Ête-vous d'accord avec moi? Me suis-je trompé quelque part dans mon raisonnement?
Merci pour vos éventuelles réponses. (n'hésitez pas à jeter à nouveau un coup d'oeil au début du message )
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