Bonjour à tous
Sunyata, ce que vous nous apprenez ici fait écho à ce que j'ai pu lire par ailleurs: Aristote entendrait le verbe "Etre" à partir de ses usages logiques. Il y joue le rôle de copule entre le sujet et le prédicat (et sert donc à "identifier" l'essence du sujet), mais peut également exprimer l'identité simple (A EST A).
Cette signification logique entre en contradiction avec certains usages communs : lorsqu'on dit "la guerre c'EST la guerre", on n'affirme pas l'identité de la guerre avec elle-même, ce qui serait dépourvu de sens. Au contraire, cette expression indique l'irréductibilité de la guerre à tout ce que l'on pourrait en dire. On peut aussi conjecturer à partir de là que tout tentative pour s'assurer de son "identité" propre via le langage est vouée à l'échec.
Ce que vous dîtes :- correspond très bien à la dichotomie platonicienne entre lieu sensible (dont Platon reconnaît que ce qu'Héraclite dit lui convient parfaitement) et lieu intelligible (directement inspiré de Parménide qu'il reconnaît comme son "père"). Platon réalise le dépassement dialectique des deux positions antagonistes.Pour Parménide l'être est un, continu et éternel,
Alors que pour Héraclite, le monde est en perpétuel devenir.
On pourrait dire que pour Kozybski le monde correspond à celui d'Héraclite
Mais pour conceptualiser le monde, nous avons besoin de l'approche
De Parménide.
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