je suis dans l'ensemble assez d'accord avec toi, à certaines nuances que je vais essayer de préciser. En ce qui concerne les relations d'Heisenberg, je préfère parler de "relations d'indétermination" plutôt que de "relations d'incertitude". La différence est la suivante: l'incertitude, c'est le résultat à notre échelle. Mais on peut lui voir deux types différents d'origines:Envoyé par mach3
- un hasard à notre échelle qui résulte de notre manque de précision (ce qui rejoindrait le hasard des grands nombres en physique statistique ou bien le hasard du chaos lié à l'influence de décimales ignorées)
- un véritable "hasard microscopique"
en fait, depuis les inégalités de Bell et l'expérience d'Aspect, on sait (grossièrement) que la théorie quantique ne peut pas reposer sur une théorie purement déterministe et à variables locales. En gros, cela veut dire que:
- soit il y a un hasard intrinsèque à la mécanique quantique: dans le sens où rien n'est jamais complètement "déterminé" à l'avance (d'où ma première remarque et ma préférence pour le terme "indétermination" qui souligne le fait que ce hasard effectif n'est pas dû à notre seule ignorance)
- soit il faut avoir un point de vue "global" (en tous cas non-local) ce qui revient à dire grossièrement qu'il est faux et inexact de séparer la matière en particules distinctes localisées.
évidemment, il est possible (voire probable, mais là c'est juste l'expression d'un "sentiment" personnel) que la "vérité" soit un mélange des deux.
enfin, je voulais revenir sur ta phrase que je cite au début:
- la physique quantique n'est pas "un hasard absolu". Pour simplifier les choses, je ne vais parler que du cas non-relativiste (et ce d'autant plus que la complication de nature technique apportée par la relativité ne change rien au raisonnement). L'équation de Schrödinger qui décrit l'évolution temporelle de la fonction d'onde d'une particule est une équation différentielle (aux dérivées partielles pour être plus précis) du premier ordre par rapport au temps et surtout elle est tout ce qu'il y a de plus déterministe: si tu as une fonction d'onde dans un état initial donné et que tu replaces plus tard la "même" particule (en tous cas une particule identique) dans le même état initial, tu obtiendras la même évolution temporelle de la fonction. Donc ce n'est pas un hasard absolu: il y a une reproductibilité et une certaine part de déterminisme. Même si je suis d'accord qu'on est loin de Laplace... et on a pu vérifier cela en refaisant "plusieurs fois un grand nombre de fois" la même expérience: on a ainsi obtenu des distributions statistiques identiques comme le prévoit la théorie;
- de même, la causalité n'est pas violée par la physique quantique. En tous cas, elle ne l'est pas n'importe comment... l'explication précise de cette phrase demanderait d'entrer dans des détails techniques, mais elle repose grossièrement sur le fait que la mécanique quantique relativiste et la théorie quantique des champs (relativiste qui décrit la physique des particules élémentaires) sont des théories "compatibles" avec le principe de relativité.
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