Au moment où le premier a acquis sa polarisation au sens de la simultanéité d'un référentiel quantique privilégié supposé.Envoyé par gillesh38
Toutefois, je vois mal comment échapper (de façon naturelle) à cette hypothèse. En effet, pour parvenir à éviter l'hypothèse d'un référentiel quantique privilégié, il faut supposer l'existence de corrélations EPR parfaites entre résultats de mesures quantiques qui ne soient pas des relations de type cause effet quand ces mesures sont séparées par un intervalle de type espace...
...mais qui le deviennent brusquement (sans raison) si on prend le temps d'attendre un peu (avant de réaliser la deuxième mesure afin qu'elle devienne séparée de la première par un intervalle de type temps). Qu'est-ce qui transforme brusquement une relation de corrélation en relation cause-effet (à part notre envie de le voir comme ça) ? Cette interprétation sert surtout, me semble-t-il, à préserver la façon de voir les choses qu'on préfère.
Un transfert d'information entre évènements séparés par des intervalles de type espace, s'il s'avérait posible, permettrait de mettre en évidence ce référentiel quantique privilégié en jouant le rôle de Morley Michelson quantique (voir la suite, notamment le (2) discutant de ce point).
Oui (avec un bémol (1)) c'est pourquoi, je doute que les effets quantiques puissent être considérés comme locaux quand ils sont observés à notre échelle macroscopique (avec le déroulement du temps perçu à l'échelle macroscopique). Je me demande d'ailleurs si un transfert d'information entre évènements séparés par un intervalle de type espace ne serait pas possible (2).
En fait, pour parvenir à réaliser un (éventuel) transfert d'information entre évènements séparés par des intervalles de type espace, j'aurais besoin de savoir, par exemple, si on peut, par des mesures appropriées (mesure de la distribution de phase d'un champ par détection homodyne ou mesure de la fonction de Wigner par exemple) :
1/ si possible : distinguer un champ mésoscopique de quelques photons dans un état cohérent (régnant dans la cavité microonde supraconductrice des expériences du LKB) d'une superposition de deux tels états cohérents.
2/ sinon : distinguer une famille de champs mésoscopiques de quelques photons dans un état cohérent (régnant dans une famille de cavités microonde supraconductrices) d'une famille de superpositions de deux tels états cohérents.
Je n'ai pas encore la réponse à cette question. J'y travaille sur la base des thèses du LKB réalisées sous la direction de (ou en collaboration avec) S. Haroche, J.M. Raimond, M. Brune, P. Grangier...
Plus particulièrement les thèses de doctorat suivantes
- Alexia Auffèves Garnier : Oscillations de Rabi à la frontière classique quantique. Génération de chats de Schrödinger, Juin 04 http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00006406/en/
- Gilles Nogues : Détection sans destruction d'un seul photon. Une expérience d'électrodynamique en cavité. Juin 99
http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00001864/en/- Arno Rauschenbautel : Préparation et manipulation d'états intriqués complexes. Juin 01 http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00000826/en/
- Stephano Osnaghi : Réalisation d'états intriqués dans une collision atomique assistée par une cavité. Juin 01 http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00002072/en/
- Patrice Bertet : Complémentarité et fonction de Wigner. Juin 02 http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00002496/en/
- Alexei Ourjoumtsev : Etude théorique et expérimentale de superpositions quantiques cohérentes et d'états intriqués non-gaussiens de la lumière, Laboratoire Charles Fabry Institut D'optique CNRS UMR 8501, thèse de doctorat, 19 Novembre 07 http://bib.rilk.com/3929/01/TheseAO_Main.pdf (9.49 MB)
- Samuel Deléglise : Reconstruction complète d'états non classiques du champ en électrodynamique quantique en cavité, 3 décembre 09 http://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00477136/en/
- Matthieu Deneufchâtel : Wigner Functions : Propriétés et Applications, rapport de stage, Août 08 http://www-lipn.univ-paris13.fr/~den...es/rapport.pdf
(1) A noter, toutefois, que ces paramètres sont inconnus pour une grande part d'entre eux, mais ne sont pas cachés au sens envisagé par Einstein Podolski et Rosen. En effet, pour définir l'état des systèmes quantiques, contrairement à ce qui était proposé par Einstein Podolski et Rosen, ma remarque ne rajoute aucun paramètre nouveau à la théorie quantique existante (théorie modélisant de façon déterministe les évolutions quantiques quand on connait l'état quantique du système).
Je me contente de citer ce qu'il serait nécessaire de connaître, modéliser et calculer pour pouvoir prédire le résultat d'une mesure quantique (en utilisant la modélisation déterministe existante des évolutions quantiques). A mon avis, je ne vois pas bien ce qui s'oppose à ce que le résultat en découlant apparaisse indéterministe (à part, peut-être, dans le cadre d'une expérience construite pour ça) puisque nous ne disposons pas de cet ensemble considérable de données manquantes.
(2) Je soupçonne (sans en être sûr car c'est assez subtil) le mode d'emploi du formalisme des opérateurs densité dans le no-communication theorem de contenir implicitement l'hypothèse d'un temps de décohérence nul.
Si ce que je soupçonne là s'avérait exact, dans la plupart des situations, cela ne prèterait pas à conséquence. En effet, le temps de décohérence devient extrêmement court lorsque la distance entre les états superposés augmente. Or, cette distance devient très grande (et le temps de décohérence très très faible) pour toute superposition d'états de sytèmes physiques nous aparaissant comme classiques (superposition de deux états de position distants d'un micron d'une bactérie par exemple). Toutefois, cela ouvrirait des perspectives vis à vis de certaines expériences conçues pour permettre d'observer des effets qui ne peuvent pas être observés dans des situations courantes.
J'avais d'ailleurs écrit : Special Relativity and possible Lorentz violations consistently coexist in Aristotle space-time http://arxiv.org/abs/0805.2417 dans le but de favoriser un peu ce type de recherche par une construction mathématique éliminant l'objection majeure : transmettre de l'information entre évènements séparés par des intervalles de type espace n'est pas possible car cela est incompatible avec la relativité.
-----